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Le cinquième niveau
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Livre électronique357 pages4 heures

Le cinquième niveau

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À propos de ce livre électronique

Tout a changé. Nous sommes ce qui reste des générations passées. La Terre n’est plus celle que vous connaissiez. Il existe dorénavant un seul gouvernement mondial. Contrôlant et surveillant tous les habitants des sept continents, personne ne connait son identité.

Depuis maintenant six ans, des adolescents disparaissent de tous les continents chaque Nouvel An. Sachant qui est derrière la cause de leurs disparitions, c’est maintenant mon tour. J’ai été élue. Moi, Aaliyah Klivian, jure solennellement de rester forte malgré la trahison, la perte d’un être cher ou encore la mort. L’empathie? La confiance? L’amour? Tout cela doit désormais m’être inconnu.

Ainsi, je n’ai plus qu’un choix: survivre. Non desistas non exieris.
LangueFrançais
Date de sortie17 déc. 2019
ISBN9782897752972
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    Aperçu du livre

    Le cinquième niveau - ArCia .

    Niveau

    Prologue

    Laissez-moi un peu vous situer dans l’histoire. L’histoire de mon époque, puisque sans celle-ci, il sera tout de même compliqué pour vous de comprendre le contexte. 

    Je suis née en 2198, l’année la plus heureuse, selon mes parents. La Terre a changé depuis le temps de nos ancêtres, il n’existe plus de bordures entre les continents, il n’y a plus de pays qui peuvent nous définir, mais par l’éducation des cultures du passé qu’on a reçu dès notre plus jeune âge, on peut tout de même réussir à deviner nos origines. Que ce soit en Asie, en Amérique du Nord ou du Sud, en Afrique, en Europe, en Océanie ou même en Antarctique, le monde a été réuni par ses deux langues, l’anglais et le latin. Avec le temps, la population a gravement diminué après le déluge puis par l’excès de maladies, la famine et les guerres, mais malgré cela, l’ordre a pu se rétablir. À présent, il n’existe plus de vols, plus d’enlèvements, plus de meurtres dans notre population. La vie est redevenue comme dans l’ancienne histoire, seuls les hauts classés de la société vivent dans de grandes maisons offertes par les dirigeants et ont le privilège de détenir des voitures pour se déplacer plus rapidement. Quant aux gens normaux, ils doivent se déplacer grâce aux chevaux et vivre au jour le jour. Les technologies beaucoup plus évoluées sont toutes contrôlées par le gouvernement, devenu à présent un gouvernement mondial. Personne ne les a jamais vus, on ne sait aucunement d’où ils viennent, ni combien ils sont et encore moins, comment ils font pour tout, absolument tout savoir de nous. Ils nous contrôlent comme bon leur semble, en utilisant nos craintes à leur avantage. Chaque année, on entend plusieurs disparitions causées par ses derniers, dans chaque continent, un adolescent est arraché à ses parents pour se rendre à leur forteresse. Ce qu’ils leur font ? Reste un mystère…

    ***

    Bon sang ! Qu’on m’explique pourquoi cette fille tarde autant ! Elle avait pourtant révisé cette habitude d’arriver toujours en retard ! Et le pire c’est qu’elle ne répond même pas à mes appels ! Mais que fais-tu Dahlia Nant ? Tout à coup, je reçois un appel transféré sur mon bracelet électronique. C’est elle. Enfin !

    — Dada ! Où es-tu ?!

    — Aaliyah Klivian, dit une voix d’homme, qui ne m’est pas du tout familière.

    — Que veux-tu ? je demande d’un ton sec en me levant tout doucement de mon lit, anxieuse de ce qui allait s’ensuivre.

    — Nous avons ton amie ou plutôt ta meilleure amie. Enfin, bref. Tu sais ce que tu as à faire si tu veux qu’elle reste en vie. Twelve avenue. Tu as quinze minutes pour y être. À tout à l’heure, déclare-t-il, avant de raccrocher.

    Je me lève alors hâtivement, j’attache mes cheveux, mets mes souliers et ma veste en cuir noir avant de monter dans ma voiture pour me rendre ensuite rapidement vers le lieu indiqué par l’homme.

    Une fois arrivée, je remarque au loin un grand véhicule comme je n’en ai jamais vu auparavant qui m’attend au coin de la rue. Quel plaisir ! Très bien l’idée de la luxure avant l’enfer. Un jeune homme me fait un signe de la main pour me demander d’approcher, ce que je fais sans broncher. C’était lui ? Je n’imaginais pas leur courtier aussi jeune…

    — Ah ! Voilà donc notre nouvelle Novice ou peut-être même notre nouvelle Élue, qui sait, s’exclame le jeune homme avec un rictus, mais le regard vide.

    — Où est-elle ? je demande en cherchant Dahlia du regard.

    — Ne t’inquiète pas, elle est en sécurité. Grâce à toi. (Je lève un sourcil suspicieux.) Tu ne me crois pas ? Tiens, regarde, dit-il en me montrant sur un écran apparaissant soudainement de nulle part, Dahlia dormant sur son lit.

    — J’espère que ce que tu lui as injecté pour qu’elle dorme aussi profondément n’est pas dangereux. Et encore était-ce aussi nécessaire ?

    — Elle n’arrêtait pas de crier de la tuer. Elle refusait de se montrer coopérative pour que tu viennes à sa rescousse alors je lui ai injecté une bonne dose de somnifère pour qu’elle puisse se taire. Rien de grave, ne t’inquiète pas pour elle, avoue-t-il, avec un clin d’œil.

    Je lui jette un regard noir et monte dans l’engin luxueux.

    — On va rester là jusqu’à demain ou quoi ? lui dis-je, alors qu’il me lance un regard intrigué.

    Il me rejoint et s’installe près de moi avant que la machine ne démarre. Il prend d’abord mon poignet puis enlève mon bracelet qu’il casse et jette ensuite par la fenêtre. Je le regarde remplir une seringue d’un liquide, somnifère ? Dès qu’il finit, je lui passe mon bras. Il me l’injecte avec une expression toujours aussi épatée du fait que je puisse coopérer si facilement. Ils m’ont choisie. C’est maintenant mon tour. Je suis une Élue.

    Chapitre 1

    Tout est noir, même lorsque j’ouvre les yeux. Je n’arrive pas à bouger mes bras, ressentant la douleur de mes poignets immobilisés par une corde plutôt serrée et solide. Mes pieds sont cloués au sol par des chaussures aimantées qui pèsent une tonne et qu’on m’a fait porter pour que je ne puisse pas me libérer facilement. Devant moi, une légère lumière commence à apparaître, puis un grand écran s’allume soudainement pour faire défiler plusieurs images de… c’est moi. Des vidéos et des photos de mes réactions plutôt spéciales face à quelques situations vécues, de mes réflexes que je remarque pour la première fois étant presque surnaturels, de ma souplesse et ma légèreté à faire les choses. Toutes ces images me surprennent au fur et à mesure que je les vois. J’ai toujours su que je n’étais pas quelqu’un de normal, mais voir à quel point je suis différente ne me rend que plus anxieuse. Après quelques secondes, l’écran s’éteint et une voix s’exclame :

    — Heus !¹ Bienvenue dans la première partie de ton initiation ! Nous sommes heureux de t’avoir parmi nous. Nous savons tous que tu es une personne très spéciale, c’est d’ailleurs pour cela que tu es parmi nos Novices cette année. Mais comme tu dois le savoir, nous avons besoin que tu nous montres de quoi tu es vraiment capable. Alors, tu as une heure pour te détacher et te rendre à l’ascenseur situé au bout de la pièce. Macte !²

    Tout de suite après, la pièce s’illumine et j’entrevois à l’autre bout le fameux ascenseur. Réfléchis. Comment puis-je me détacher aussi facilement en si peu de temps… mes mains ne sont pas attachées à la chaise… je ne devrais pas trouver de problème pour me lever… Par contre, mes bras sont derrière mon dos et enroulent donc la chaise… Ce n’est pas grave, je suis assez souple et rapide pour me lever et détacher mes mains malgré cela… mais je ne pourrais tout de même pas bouger mes pieds du sol ni enlever les souliers… ils semblent programmés pour qu’ils ne s’ouvrent que par un code… un code ! Voilà ! Que peut-il bien être ? Il devrait avoir rapport avec moi ou… l’organisation ? Je défais petit à petit la corde de mes poignets. J’y suis presque… bon ! Je dois reprendre où j’en étais. Le code. Réfléchis… réfléchis… Courage ? Force ? Non, ce serait trop facile ! Ses souliers sont programmés pour que je n’aie le droit qu’à une seule chance. Enfin, je pense. Logiquement, il doit sûrement y avoir un sens derrière le concept… le code n’est peut-être pas qu’un mot, cela peut être aussi une citation ou un proverbe… j’ai une forte impression que cela puisse avoir rapport avec les chaussures… Soudain, j’entends résonner dans ma tête les paroles qu’il me répétait souvent… Mais oui ! Chaussures ! C’est ça ! J’ai trouvé ! Je me libère en un tour de main de la corde et me mets rapidement debout avant de dire d’un ton calme et sûr de moi :

    — On essaie les chaussures par les pieds et l’homme par les épreuves.

    D’un seul coup, les souliers s’ouvrent à moitié. Je me dépêche de les enlever pour me diriger vers la sortie. Mais au moment où j’appuie sur le bouton rouge près de l’ascenseur pour l’ouvrir, celui-ci reste fermé. Mais qu’est-ce que c’est que ce délire encore ! Je me retourne alors et cherche des yeux l’endroit où ils ont caché leur caméra pour me surveiller. Soudain, je vois un autre écran s’allumer, mais cette fois-ci, l’image d’un homme apparaît. Un homme métis, très soigné, qui me semble être dans la fin de la trentaine. Il fait un léger sourire et articule :

    — Nous sommes désolés de t’apprendre que tu ne peux toujours pas sortir de cette pièce. Nous avions prévu que tu puisses te libérer en l’espace d’une heure, ce que tu n’as pas fait. En effet, tu as réussi à le faire en un quart d’heure. Du jamais vu ! Alors nous avons décidé de faire une exception à nos règles et de te donner un quart d’heure de plus pour trouver un moyen d’arrêter le gaz toxique qui s’échappera et se dispersera dans la pièce dans quelques instants. Courage et à tout à l’heure… ou pas. 

    Bande d’enfoirés ! Je lève mes yeux et cherche rapidement la provenance du gaz. Un tuyau sort du coin du mur. Je commence à entrevoir la fumée puis m’empresse d’enlever ma veste et de déchirer la manche de mon chandail que je mets machinalement sur mon nez. Le tuyau est trop haut. Je dois trouver un moyen de l’atteindre pour le bloquer avec le reste de ma veste. La chaise ! Elle a disparu ! Il ne me reste plus qu’un moyen… utiliser ma force. Je recule aussi loin que je peux et cours en prenant mon élan pour grimper au mur en forçant avec mes pieds. J’atteins avec force le tuyau en le bloquant de ma veste tout en retenant mon souffle pour ne pas m’asphyxier. Je cours ensuite vers l’ascenseur et pèse sur le bouton qui s’ouvre automatiquement. Enfin ! J’entre, alors que les portes se referment derrière moi. Je prends une profonde inspiration avant d’expirer aussi profondément. Reprends-toi. Ce n’est rien. Il y a pire qui t’attend encore. Je lève la tête haute et me mets en position droite, le regard impassible avant que les portes de l’ascenseur s’ouvrent de nouveau.

    Je remarque aussitôt une vaste pièce vide et blanche. J’essaye de marcher à ma droite où je vois un mur en verre m’empêchant de me promener dans la salle. Je tourne mes yeux vers ma gauche où se trouve un autre mur de verre. Pourquoi ces murs ? Je marche alors droit devant moi et suis arrêtée par un homme, qui apparaît soudainement devant moi. Un hologramme ?

    — Me revoilà encore une fois ! Bravo ! Tu as réussi le premier niveau avec excellence et nous en sommes très fiers ! Malheureusement pour toi, ce n’est pas encore fini. Il te reste encore une dernière épreuve à remplir avant de passer au Troisième niveau et de rencontrer les Seniors et tes adversaires. Maintenant, montre-nous ta vraie force. Un autre ascenseur t’attendra à l’autre bout de la pièce. Macte animo !³

    L’hologramme disparaît. Je ferme les yeux pour me préparer calmement à ce qui s’en vient. Concentre-toi et ressens le danger comme tu l’as toujours fait, Aaliyah. Je commence alors à courir le long du chemin où je suis coincée, quand subitement je vois venir une flèche vers moi que j’évite en me penchant et en tournant sur moi-même. Je saute ensuite par-dessus une trappe qui s’ouvre pour me faire tomber dans le vide et atterris en équilibre sur une corde qui apparaît de nulle part, suspendue. Subitement, je vois une boule remplie de clous surgir vers moi, que j’esquive en sautant dans le vide tout en attrapant la corde. Je me meus tout en déplaçant mes mains l’une après l’autre jusqu’à ce que je puisse voir le sol devant moi. Puis, je m’élance en poussant la corde de mes mains, les pieds pointés vers le toit et saute pour ensuite courir en direction de l’ascenseur. Lorsque je pèse sur le bouton, l’ascenseur s’ouvre et j’y rentre en posant mon dos et mon crâne sur le mur pour reprendre mon souffle. Je monte ensuite vers le Troisième niveau où l’ascenseur reste bloqué pendant un bon petit moment. Quoi encore ! Je croyais que c’était fini, bon sang… Fatiguée, je m’assois sur le sol en prenant mes jambes contre moi en attendant que les portes s’ouvrent. Tout ira bien. Tu savais bien que cette situation risquait de t’arriver un jour. Ils ne pouvaient pas te protéger éternellement… À cet instant, les portes s’ouvrent. Je me précipite pour refaire ma queue de cheval qui s’était détachée avant de me mettre debout. Ne montre surtout pas tes émotions, tu es une femme forte Aaliyah. Fortem te praebe !

    Une fois les portes ouvertes, je sors tranquillement de l’ascenseur et remarque cinq jeunes hommes se tenir l’un à côté de l’autre. Je tourne la tête et vois d’autres personnes sortir à leur tour, chacun d’un ascenseur. Quatre autres personnes ? Sont-ils aussi des Élus ? Des Novices ? Viennent-ils de passer les mêmes épreuves que les miennes ? L’homme avait précisé tout à l’heure les mots « seniors » et « adversaires »… À quoi dois-je encore me préparer ?

    — Ave !⁵ Bienvenue au Troisième niveau. Je suis Nolan, l’un de vos Seniors. Les épreuves que vous avez passées maintenant ne sont rien par rapport à ce qui vous attend encore alors si vous pensez que ce que vous venez de passer est dur, vous êtes déjà mort, déclare celui qui se trouve au milieu des cinq jeunes hommes.

    — Mais voyons, Nolan ! Tu ne vois pas que tu leur fais peur ? Ils ne savent même pas où ils se trouvent nos Novices, ni pourquoi ils sont là ! Il faut d’abord leur expliquer ces détails, tu ne penses pas ? lui lance le jeune homme à sa droite avec un sourire amusé.

    Nolan… peau bronzée, cheveux châtain naturel, yeux gris, 1m85, corps assez bien musclé. Paraît autoritaire, abrupt et adroit. Je peux discerner un accent australien. Il représente l’Océanie et tient surement des origines de l’Australie.

    Nolan se tourne vers lui, et lui fait une tape dans le dos avec un sourire jaune.

    — Merci Tae Jung pour ce commentaire inutile, mais je sais très bien ce que je fais. Par contre, je prends bien ce détail en considération.

    — Pff ! Toujours intransigeant celui-là, siffle-t-il en levant les yeux au ciel.

    Tae Jung… un Asiatique plutôt pâle, yeux bridés, mais un regard grand, des cheveux et yeux bruns, il a de très beaux traits… paraît spontané, candide et vif…

    — Bene⁶, où en étais-je…

    — Qui êtes-vous ? Et pourquoi sommes-nous ici ? Pourquoi nous avoir kidnappés et fait passer ces épreuves débiles ? l’interrompt une des Novices, avec un air à la fois agacé et apeuré.

    Nolan rit avant de froncer légèrement les sourcils.

    — Gaïa, c’est ça ? (Elle acquiesce.) Calme-toi Novice et une question à la fois, s’il te plait. Premièrement, ces épreuves débiles comme tu dis sont celles qui viennent de tuer deux des personnes qui allaient partager la même résidence que toi, alors estime-toi heureuse d’être encore en vie…

    — Deux ont été tués ? demande une autre Novice, la voix tremblante.

    Un autre senior exprime un petit rire avant d’afficher un rictus.

    — On dirait bien que les filles sont curieuses cette fois-ci, lâche ce dernier. Normalement, c’est davantage les garçons qui posent les questions, alors que les filles ne font que pleurer, si ce n’est qu’elles sont déjà mortes dans la première épreuve.

    Il m’agace déjà celui-là.

    — Jude, ne sois pas rude, voyons ! Regarde, les filles semblent bien vexées par tes paroles, observe le senior à sa gauche.

    Jude… blond, 1m89, costaud, yeux bleus, traits fins… paraît espiègle, brusque et fort. Un Européen. Origine russe ? Français ? Allemand ? Mon intuition me dit d’opter pour la dernière idée.

    — Kevan. Je te le répète depuis maintenant trois ans. C’est Judas, pas Jude. Judas !

    — D’accord, Jude, répète-t-il, en lui jetant un clin d’œil, amusé.

    Judas lève le poing, en lui jetant un regard menaçant, avant que le dernier senior prenne le poing de ce dernier dans sa main en lui tapotant l’épaule pour le calmer.

    — Calme-toi, Judas. Concentre-toi sur les jeunes qui sont là. Ils sont fatigués et attendent avec impatience nos explications. 

    Judas soupire et lance un signe de mort à Kevan.

    Kevan… aussi autour du 1m80, des traits pas si mal, peau mate, yeux et cheveux brun foncé, plutôt longs, par contre ses yeux sont légèrement bridés… paraît plaisantin, calculateur et futé. Amérique du Sud ?

    — Aylan. Tu peux expliquer à ma place ce qu’il faut que ces petits sachent. Parce que sincèrement, je me suis fatigué rien qu’à la vue de ces deux petits cons-là, balance Nolan en faisant un signe de tête vers Kevan et Judas.

    Aylan… peau, yeux et cheveux d’ébène… légère barbe plutôt bien soignée… 1m87 et bien bâti… paraît être le plus mature d’entre eux, intelligent et flegmatique. Africain à coup sûr.

    — Me libente⁷, commençons. Puisque nous avons beaucoup parlé entre nous et que vous êtes tous intelligents, vous avez dû retenir nos prénoms. Adsum⁸, on laisse tous nos noms de famille, et ceux qui veulent changer de prénoms sont bienvenus à nous le faire savoir. L’endroit où vous êtes présentement est votre salle d’entraînement.

    Je tourne mon regard pour voir où nous sommes. Je remarque alors un espace dans lequel se trouvent plusieurs armes de toutes sortes, où on peut s’entraîner, la salle étant remplie de cibles. Un autre espace est réservé aux poids et à plusieurs autres appareils dont j’ignore l’utilité. À côté se trouve un ring de combat et une autre section est remplie d’ordinateurs et d’appareils technologiques ressemblant à un petit laboratoire. Je tourne mon regard vers les seniors et croise celui de Nolan qui semble bien me dévisager, je dépose ensuite mon regard vers Aylan qui est sur le point de continuer son discours.

    — Vous avez passé les deux premières épreuves d’initiation ce qui veut dire que vous êtes maintenant les nouveaux Novices. Cela fait maintenant six ans que cette organisation secrète a été créée. Je ne vous dirai pas par qui, puisqu’il est trop tôt pour cela, mais je vais vous en expliquer le concept. Chaque année, des personnes ayant un talent cherchant à être exploité sont sélectionnées dans chaque continent du monde pour traverser des épreuves et faire ensuite partie des Élus. Aucun de vous ne l’est encore. Vous êtes des Novices et nous sommes là pour vous entraîner au vrai combat qui vous attend. Vous étiez sept avant de venir ici, maintenant vous n’êtes plus que cinq pour monter au Cinquième et dernier niveau.

    — Un Cinquième niveau ? tranche l’un de mes adversaires.

    — Elian. Laisse-moi d’abord finir mon explication et tu pourras faire tes observations ensuite, tu veux bien ? riposte Aylan, calmement, mais sèchement.

    Elian soupire, irrité et impatient. Il ne m’inspire pas du tout confiance celui-là.

    — Le Quatrième niveau est le lieu où vous cohabiterez ensemble pendant près de six mois.

    — Et vous ? Vous faites déjà partie du Cinquième niveau ? Qu’est-ce qu’il y a là-bas ? demande Gaïa, en croisant nerveusement les bras sur sa poitrine.

    — Croyez-moi, vous préférez ne pas savoir ce qui s’y trouve, lâche Nolan avec une expression très sérieuse.

    — Vous y faites tous partie ? prononce le dernier qui n’avait pas encore pris la parole.     

    — Certo⁹. Nous sommes les six derniers Élus, répond Aylan.

    Six ? Où est le sixième ?

    — Comment ça, six ? Vous n’êtes que cinq… observe l’autre fille.

    — Ah ! Le tyran ? Il est sûrement en haut. Il fait trop le fier pour accueillir les nouveaux, stipule Kevan.

    — Le tyran ? demande Elian en haussant un sourcil.

    — Son nom est Kaler. C’est le premier Élu. Il peut paraître insensible et inhumain comme personne, mais si on le connaît bien, il n’est pas aussi mauvais qu’il ne le laisse paraître. C’est juste un dur à cuir, rétorque Nolan.

    Kaler ? Le premier Élu… À ce moment, un jeune homme qui me semble très familier fait son entrée dans la salle. Je plisse les yeux comme pour essayer de me rappeler où je l’avais vu.

    — C’est gentil de dire du bien de moi, Nolan, mais inutile de me défendre devant nos Novices. On sait tous qu’ils m’appelleront également, tôt au tard, par ce même nom, fait-il remarquer en se tournant vers nous pour nous dévisager un par un avant qu’il ne pose les yeux sur moi. Ils le font tous.

    Je reconnais cette voix… Soudain, j’ouvre grand les yeux essayant de contenir ma surprise, en me rappelant ainsi de son identité. Je ricane avant de m’humecter les lèvres et de passer nerveusement une main dans mes cheveux. C’est lui. C’est l’enfoiré qui m’a amenée ici.

    Chapitre 2

    Depuis toute petite, mes parents contrôlaient mon entourage. Ils savaient que j’étais différente des autres et essayaient donc de me cacher du monde. Malgré leurs avertissements, je n’en faisais qu’à ma tête et sortais souvent m’amuser dehors en compagnie de ma meilleure amie, Dahlia, que j’avais rencontrée lorsque je m’étais enfuie pour la première fois de chez moi. Puisque mes parents ne me laissaient pas fréquenter l’école, toutes mes études avaient eu lieu dans ma propre demeure. Née avec une cuillère d’argent dans la bouche, mes parents insistaient toujours sur le fait de rester docile et d’obéir aux règles afin d’être une femme digne de leur héritage. Par contre, ce qu’ils ne savaient pas, c’est que lorsque je sortais de la maison, je participais à des jeux de sports extrêmes, je réussissais toujours à gagner mes paris, et je m’amusais comme une folle !

    J’ai toujours adoré les aventures et les sensations fortes. Par conséquent, ces sports me procuraient toutes les émotions que je recherchais. Cependant, si j’avais su que leur désobéir m’amènerait à cet endroit, j’aurais été plus prudente…

    Kaler… 1m87… corps élancé d’athlète… peau d’ivoire… cheveux noirs et décoiffés, lui donnant l’air rebelle… ce qu’il est vraiment… grand yeux noirs, en amande… Par son accent américain, il est certainement originaire des États-Unis de l’époque… est inflexible, sarcastique et paraît assez éclairé comme personne.

    — Vous les avez laissé se présenter, ou comme toujours, vous n’avez parlé que de vous ? dit Kaler aux autres Seniors, d’un air plaisantin, mais sérieux.

    — Pas encore, répond Aylan.

    Kaler pose son regard vers nous avant de croiser ses bras sur son torse d’une manière affirmée.

    — Nous attendons. Qui veut bien se présenter en premier ?

    — Commençons par elle, intervient Tae Jung en me pointant du doigt. Elle est la seule qu’on n’a pas entendue parler et en plus c’est celle qui nous a le plus surpris. J’aimerais bien en savoir davantage sur toi, ajoute-t-il en m’adressant son plus beau sourire.

    Je pince mes lèvres, ennuyée.

    — Alors tu commences ou on va rester là toute la journée, lance Kaler, le regard distant.

    — Vous savez tous déjà qui je suis. Inutile de gaspiller ma salive pour rien, répliquais-je, impassiblement.

    — Wow ! Direct. J’aime ça, observe Judas, en riant.

    — Qu’est-ce qui te fait dire ça ? me demande Kaler, en haussant un sourcil.

    Je soupire, agacée par le simple fait qu’il puisse m’adresser la

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