Yang Tome 3 La rupture

Par Sylvie Roberge

Espionnage, basket et hypnose s’entrelaçant habilement dans un roman destiné aux lecteurs de douze ans et plus. Voilà ce que propose la trilogie YANG.
De l’action et de l’humour du début à la fin!
J’étais devenue l’espionne parmi les espions.

Dans ce dernier tome de la trilogie YANG, Mélissa et Éloïse mettront de côté leur antipathie réciproque afin de mener à bien leur mission : dénoncer les activités illégales du YIN.

Parallèlement à l’entrainement intensif en vue du tournoi européen auquel participe le YANG, Mélissa et Caroline devront parfaire leur maîtrise de l’autohypnose afin de résister au don particulier de Karl.

Le YANG et le YIN vivront des émotions fortes en sol européen grâce à l’énergie débordante des athlètes, mais également grâce au travail acharné de Mélissa dans son rôle d’espionne parmi les espions.

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions Sylva
• Date de sortie: 15 mai 2019
• ISBN: 9782924588123

Sylvie Roberge

SylvieRoberge est née à Charny sur la rive sud de la ville de Québec. Habitant à Rimouski depuis maintenant 1998, elle y a trouvé son bonheur: les paysages époustouflants du Bic ainsi que les merveilleux couchers de soleil l’inspirent à chaque jour. Mère de trois enfants, Sylvie Roberge a lu d’innombrables livres à ces rejetons jusqu’au jour où elle décida d’écrire elle-même. Avec la publication de son premier roman en 2008, un vieux rêve d’enfance se réalisait. Depuis, «Les aventures de Emma et Anne» font le bonheur des jeunes lecteurs de 8 à 12 ans. Ses rencontres enrichissantes avec les jeunes lecteurs dans les écoles agissent comme une source inépuisable de motivation et d’inspiration. En 2015, elle se lance: elle crée sa propre maison d’édition: Éditions Sylva. Afin d’inaugurer cet évènement heureux, elle publie le tome un de sa trilogie YANG. Les tomes deux et trois suivront en 2016 ainsi qu’un album illustré pour les tout-petits

Aperçu du livre

Chapitre un

L’aveu de Mélissa

Pourquoi ce genre de choses n’arrivait-il qu’à moi? Pourquoi étais-je en train de tomber amoureuse de ce vaurien de Jérôme? Pourquoi?

Chaque fois que Mélissa croisait le grand châtain, elle revivait leur baiser passionné échangé dans le réduit et sentait ses joues s’empourprer. Cela la mettait en colère.

Tout en laissant échapper un cri de frustration, elle donna un coup de pied rageur dans la porte de la salle de bain où elle s’était réfugiée. Tout son être désirait revivre l’étreinte sans toutefois se résoudre à l’accepter.

La cloche du début des classes sonna.

Mélissa réfléchissait. Si je manque un cours sans motivation de mes parents, je me ferai peut-être virer du YANG, songeait-elle. La voilà la solution! Qu’ils aillent tous au diable! Elle imagina ensuite la privation des entraînements de James au YANG, et pire encore, les regarder s’envoler vers l’Europe pour le tournoi. La décision s’imposa d’elle-même. Pas question! Elle se précipita au cours d’histoire avec autant d’énergie que lors des séances matinales de jogging. Tout en courant, elle décida de contacter Éloïse le soir même.

*

Lorsqu’Éloïse lut le message texte de Mélissa, elle sursauta. Jérôme, à ses côtés, la taquina.

– Un poème de ton autre amoureux, ma sirène?

– Grand fou, rétorqua la jolie blonde.

Elle l’embrassa, mais une part de son esprit demeurait préoccupée par le mot de Mélissa.

Deux heures plus tard, Mélissa pénétra dans la chambre d’Éloïse. Celle-ci affichait un air mécontent.

– J’ai écourté ma soirée avec Jérôme en prétextant un mal de tête. Je déteste lui mentir. J’espère pour toi que ça en vaudra la peine.

Mélissa songea que dans quelques instants, Éloïse éprouverait plus qu’une légère rancœur envers elle.

– Ton message disait que c’était urgent. J’en ai assez Mélissa, tu me fuis depuis votre retour de Calgary. Qu’est-ce qui s’est passé là-bas?

Mélissa hésita quelques secondes ce qui n’améliora en rien l’inquiétude d’Éloïse. Elle la fixait d’un air aussi intrigué qu’exaspéré. La fougueuse Mélissa fonça.

– J’ai embrassé Jérôme.

Toute une gamme d’émotions déferla sur le beau visage d’Éloïse: l’incompréhension, le déni, une tristesse infinie, puis la colère.

– Comment as-tu osé, espèce de… de…. balbutia Éloïse en s’approchant de Mélissa.

Ses yeux bleus si doux reflétaient soudainement la froideur de ses sentiments. Mélissa frissonna.

– Je n’étais pas moi-même, Élo.

– Ne m’appelle surtout pas «Élo». Seules mes amies ont ce privilège. Sors d’ici! cria-t-elle en la poussant brusquement vers la porte.

Mélissa résista et lui empoigna fermement le bras. Elle planta son regard dans le sien.

– Éloïse! Jérôme ne le sait même pas, il était hypnotisé.

Interdite, Éloïse ouvrit grand la bouche, sans émettre un son.

– Pour tout te dire, nous étions tous les deux sous hypnose au beau milieu d’une mission pour Karl et Harrison.

Éloïse était abasourdie.

– Asseyons-nous, je vais te raconter ce dont je me souviens.

Encore sous le choc, Éloïse se dirigea jusqu’à son lit et s’y laissa lourdement tomber. Elle écouta le récit de Mélissa sans l’interrompre. S’en suivit un bref silence tendu.

– J’avais raison, murmura Éloïse, ils vous utilisent.

– Je m’excuse pour le baiser, ajouta piteusement Mélissa.

Elle préféra taire ses sentiments ambivalents envers Jérôme. Elle ne devait quand même pas anéantir son alliée en une seule soirée. Mélissa avait retrouvé son esprit pragmatique. Pour briser le YIN, elle devait maintenir de bons rapports avec Éloïse. Elles ne seraient pas trop de deux pour mener à bien leur mission.

Mélissa haussa les épaules en songeant que sa relation avec le beau Jérôme suivrait son destin.

De son côté, Éloïse assimilait tant bien que mal les révélations de Mélissa. À l’instar de Mélissa, son cerveau rationnel prenait tranquillement le dessus sur ses sentiments. Déjà, elle établissait un plan d’action.

– Quand partez-vous en tournée européenne?

– Dans trois semaines, répondit Mélissa, soulagée du poids de son secret, il nous reste plusieurs camps.

Elle se pencha subitement vers la grande blonde.

– Tu dois absolument me montrer comment résister à l’hypnose. Ces salauds ne s’en sortiront pas comme ça.

Éloïse se dirigea vers son bureau et en revint avec un énorme cartable. Il grossissait au fil de ses recherches.

– Regarde ce que j’ai découvert!

On dit que la foi déplace les montagnes. J’ajouterais que notre naïveté nous permettait de largement sous-évaluer les difficultés qui nous attendaient. Heureusement, car elles étaient quasi insurmontables.

Chapitre deux

Rouge ou noir

– Plus vite! Plus vite!

Les athlètes en sueur contournaient habilement les cônes en driblant, un ballon dans chaque main.

– Caroline! Lève la tête!

Caroline obéit. Ses réflexes la guidaient à travers le parcours monté par James pendant que son cœur se languissait. Pourquoi l’attitude du bel Américain avait-elle changé du jour au lendemain? Ses regards étaient maintenant dénués de toute chaleur.

– Caroline! Sors de la lune!

Elle trébucha et faillit échapper son ballon. Les larmes aux yeux, la rage au cœur, elle reprit l’exercice en redoublant d’ardeur.

James siffla. Il ne s’offusqua même pas des derniers rebonds du ballon de Jérôme. Il avait abandonné toute tentative de corriger ce petit moment d’indiscipline. Il songeait avec humour que le jour où le silence retomberait dans le gymnase dès le coup de sifflet, il s’inquiéterait.

– OK! Voici un nouveau système de motivation!

Il désigna deux piles de dossards à enfiler par-dessus leur maillot de sport: rouges et noirs.

Reprenant graduellement leur souffle sous la mine sévère de Karl, les jeunes fixaient les dossards d’un œil hébété. Jérôme ouvrit la bouche pour émettre un commentaire dont lui seul avait le secret lorsqu’il croisa le regard de Karl. Il se sentit soudainement mou et détaché de son environnement. Sans la réaction rapide de James qui exigea son attention, il serait tombé en transe.

Karl maudit intérieurement l’hypersensibilité de cet athlète: c’est le cas le plus réceptif de ma carrière, je ne peux plus me permettre de croiser son regard. Complètement ridicule!

James leur donna des explications.

– Je vais attribuer à chacun de vous une couleur traduisant vos efforts. Ceux qui ne fournissent pas leur 110% porteront du rouge et je m’attends à ce que vous démontriez des efforts pour conquérir le dossard noir.

L’Américain observa les visages déterminés.

– Attention! À tout moment, vous pouvez être rétrogradé et perdre votre dossard noir.

À l’appel de son nom, Jérôme prit possession d’un dossard noir, la tête haute et le coin de sa bouche légèrement relevé. Tout son être respirait l’arrogance. Mélissa soupira. Celui qu’elle détestait de toutes les fibres de son corps quelques semaines auparavant lui donnait maintenant des papillons dans l’estomac. Elle revint sur terre lorsque James la nomma pour lui remettre un dossard noir.

À son tour, elle reçut fièrement son dossard et réalisa que son attitude ressemblait étrangement à celle du grand châtain.

Quelques minutes plus tard, Caroline enfilait avec amertume un dossard rouge. Elle l’aurait juré. Elle se promit d’en mettre plein la vue à son bel entraîneur. Il finirait bien par se réveiller.

Afin de taire le bourdonnement des conversations entre les athlètes, James siffla.

– Les rouges contre les noirs! En ligne pour le prochain exercice. La montée au panier deux par deux! Passe, drible, pivot, puis lancer! Je veux absolument vous voir pratiquer le pivot avant votre tir. Allez! Préparez-vous!

Les rouges et les noirs s’alignèrent, et, les muscles tendus, attendirent le signal. Dès le coup de sifflet, les deux premières équipes s’élancèrent. Satisfait, il les observa aborder l’exercice avec une énergie renouvelée. Ces jeunes désiraient plus que tout se surpasser. Son système permettait à ses athlètes de constater un résultat concret à leurs efforts.

Les noirs encourageaient bruyamment Jérôme et William, les deux premiers en exécution. Ils montèrent au panier à toute vitesse en enchaînant de nombreuses passes. William envoya un rebond à Jérôme. Celui-ci le capta en pleine course, stabilisa sa position telle qu’enseignée par James, pivota et tira. Le ballon s’introduit sans un bruit dans le panier. Vif comme l’éclair, William récupéra la balle et ils retournèrent à leur point de départ où Mélissa et Marianne attendaient impatiemment.

Emporté par son élan, Jérôme frôla involontairement Mélissa en passant près d’elle. Celle-ci perdit sa concentration pendant une fraction de seconde, s’emmêla les pieds et lâcha un cri de frustration en rejoignant Marianne loin en avant. Karl, auquel rien n’échappait, songea que ces deux adolescents ne devaient plus jamais être jumelés en mission. Il soupçonnait la grande brune d’éprouver une attirance irrésistible pour les yeux verts de Jérôme.

Moi qui jugeais avec dédain les filles qui se pâmaient devant Jérôme! Voilà qu’il m’avait ensorcelé à mon tour. Le plus drôle, quoique je n’aie pas le cœur à rire, était que, pour une fois, il n’avait aucune conscience de son charme.

Chapitre trois

La preuve

– Sesshin!

Docilement, ils se dirigèrent