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Le Misanthrope
Le Misanthrope
Le Misanthrope
Livre électronique119 pages1 heure

Le Misanthrope

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À propos de ce livre électronique

Rompre avec le monde : telle est la volonté d'Alceste. Contre l'insignifiance et l'hypocrisie de la société courtisane, il prend le parti de la transparence et de l'honnêteté des coeurs. Idéal archaïque pour une noblesse déjà rompue aux compromis de la vie mondaine... Alceste s'en moque : il fustige Oronte, le mauvais poète, sans tenir compte des convenances. Mais pour son plus grand malheur, il est également fou de Célimène, reine des salons, veuve coquette et médisante fiévreuse. De cette situation paradoxale naît la comédie : de fâcheries en rodomontades, le ridicule ne tarde pas à rattraper ce misanthrope excessif, emporté et désespérément amoureux...
LangueFrançais
Date de sortie4 avr. 2019
ISBN9782322092505
Le Misanthrope
Auteur

Jean-Baptiste Molière

Jean-Baptiste entre au collège de Clermont (actuel lycée Louis le Grand). Il a pour condisciple le prince de Conti, qui deviendra l'un de ses protecteurs 1640 Il suit des études de droit pour devenir avocat, titre qui permet alors l'achat d'une charge dans la justice ou l'administration. 1641 Jean-Baptiste est reçu avocat 1643 Il renonce à la possibilité de promotion sociale que lui offre ce diplôme. Il décide, contre l'avis de son père, de devenir comédien. Avec sa maîtresse Madeleine Béjart, une comédienne déjà connue, la famille de celle-ci et quelques autres comédiens, il fonde la compagnie théâtrale l'Illustre-Théâtre. Il prend le nom de Molière. Les raisons qui l'ont incité à choisir ce pseudonyme n'ont jamais été élucidées. 1645 Au printemps, la troupe l'Illustre-Théâtre fait faillite Emprisonné pour dettes en Août, Molière est libéré deux jours plus tard, grâce à l'intervention de son père . La même année, il quitte Paris, avec la troupe de Charles Dufresne. Ils vont parcourir l'ouest et le sud de la France pendant plus de treize ans

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    Le Misanthrope - Jean-Baptiste Molière

    Le Misanthrope

    Pages de titre

    Personnages

    Acte I

    Acte II

    Acte III

    Acte IV

    Acte V

    Page de copyright

    Le Misanthrope

    Molière

    Personnages

    ALCESTE : amant de Célimène

    PHILINTE : ami d’Alceste.

    ORONTE : amant de Célimène.

    CÉLIMÈNE.

    ÉLIANTE : cousine de Célimène.

    ARSINOÉ : amie de Célimène.

    ACASTE : marquis.

    CLITANDRE : marquis.

    BASQUE : valet de Célimène.

    UN GARDE de la maréchaussée de France.

    DUBOIS : valet d’Alceste.

    La scène est à Paris, dans la maison de Célimène.

    Acte I

    Scène I

    Philinte, Alceste.

    PHILINTE

    Qu’est-ce donc ? qu’avez-vous ?

    ALCESTE, assis.

    Laissez-moi, je vous prie.

    PHILINTE

    Mais encore, dites-moi, quelle bizarrerie…

    ALCESTE

    Laissez-moi là, vous dis-je, et courez vous cacher.

    PHILINTE

    Mais on entend les gens au moins sans se fâcher.

    ALCESTE

    Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre.

    PHILINTE

    Dans vos brusques chagrins je ne puis vous comprendre,

    Et, quoique amis enfin, je suis tout des premiers…

    ALCESTE, se levant brusquement.

    Moi, votre ami ? Rayez cela de vos papiers.

    J’ai fait jusques ici profession de l’être ;

    Mais, après ce qu’en vous je viens de voir paraître,

    Je vous déclare net que je ne le suis plus,

    Et ne veux nulle place en des cœurs corrompus.

    PHILINTE

    Je suis donc bien coupable, Alceste, à votre compte ?

    ALCESTE

    Allez, vous devriez mourir de pure honte ;

    Une telle action ne saurait s’excuser,

    Et tout homme d’honneur s’en doit scandaliser.

    Je vous vois accabler un homme de caresses,

    Et témoigner pour lui les dernières tendresses ;

    De protestations, d’offres, et de serments,

    Vous chargez la fureur de vos embrassements ;

    Et, quand je vous demande après quel est cet homme,

    À peine pouvez-vous dire comme il se nomme ;

    Votre chaleur pour lui tombe en vous séparant,

    Et vous me le traitez, à moi, d’indifférent.

    Morbleu ! c’est une chose indigne, lâche, infâme,

    De s’abaisser ainsi, jusqu’à trahir son âme ;

    Et si, par un malheur, j’en avais fait autant,

    Je m’irais, de regret, pendre tout à l’instant.

    PHILINTE

    Je ne vois pas, pour moi, que le cas soit pendable ;

    Et je vous supplierai d’avoir pour agréable

    Que je me fasse un peu grâce sur votre arrêt,

    Et ne me pende pas pour cela, s’il vous plaît.

    ALCESTE

    Que la plaisanterie est de mauvaise grâce !

    PHILINTE

    Mais sérieusement que voulez-vous qu’on fasse

    ALCESTE

    Je veux qu’on soit sincère, et qu’en homme d’honneur

    On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur.

    PHILINTE

    Lorsqu’un homme vous vient embrasser avec joie,

    Il faut bien le payer de la même monnaie,

    Répondre comme on peut à ses empressements,

    Et rendre offre pour offre, et serments pour serments.

    ALCESTE

    Non, je ne puis souffrir cette lâche méthode

    Qu’affectent la plupart de vos gens à la mode ;

    Et je ne hais rien tant que les contorsions

    De tous ces grands faiseurs de protestations,

    Ces affables donneurs d’embrassades frivoles,

    Ces obligeants diseurs d’inutiles paroles,

    Qui de civilités avec tous font combat,

    Et traitent du même air l’honnête homme et le fat.

    Quel avantage a-t-on qu’un homme vous caresse,

    Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse,

    Et vous fasse de vous un éloge éclatant,

    Lorsqu’au premier faquin il court en faire autant ?

    Non, non, il n’est point d’âme un peu bien située

    Qui veuille d’une estime ainsi prostituée,

    Et la plus glorieuse a des régals peu chers,

    Dès qu’on voit qu’on nous mêle avec tout l’univers :

    Sur quelque préférence une estime se fonde,

    Et c’est n’estimer rien qu’estimer tout le monde.

    Puisque vous y donnez, dans ces vices du temps,

    Morbleu ! vous n’êtes pas pour être de mes gens ;

    Je refuse d’un cœur la vaste complaisance

    Qui ne fait de mérite aucune différence ;

    Je veux qu’on me distingue, et, pour le trancher net,

    L’ami du genre humain n’est point du tout mon fait.

    PHILINTE

    Mais, quand on est du monde, il faut bien que l’on rende

    Quelques dehors civils que l’usage demande.

    ALCESTE

    Non, vous dis-je, on devrait châtier sans pitié

    Ce commerce honteux de semblants d’amitié.

    Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre

    Le fond de notre cœur dans nos discours se montre,

    Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments

    Ne se masquent jamais sous de vains compliments.

    PHILINTE

    Il est bien des endroits où la pleine franchise

    Deviendrait ridicule, et serait peu permise ;

    Et parfois, n’en déplaise à votre austère honneur,

    Il est bon de cacher ce qu’on a dans le cœur.

    Serait-il à propos, et de la bienséance,

    De dire à mille gens tout ce que d’eux on pense ?

    Et, quand on a quelqu’un qu’on hait ou qui déplaît,

    Lui doit-on déclarer la chose comme elle est ?

    ALCESTE

    Oui.

    PHILINTE

    Quoi ! vous iriez dire à la vieille Émilie

    Qu’à son âge il sied mal de faire la jolie,

    Et que le blanc qu’elle a scandalisé chacun ?

    ALCESTE

    Sans doute.

    PHILINTE

    À Dorilas, qu’il est trop importun ;

    Et qu’il n’est, à la cour, oreille qu’il ne

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