Elle galvanisait les foules et avait surmonté des tragédies. La rayonnante chanteuse s’est éteinte chez elle en Suisse, à 83 ans
Avec Ike, mentor et tortionnaire, elle apprend le métier… et l’indicible souffrance
« Je l’idolâtrais, racontait-elle. C’est lui qui m’a fait démarrer. » Le musicien de génie commence par la rebaptiser. La jeune Anna Mae Bullock devient Tina Turner. En 1961, il lui fait enregistrer son premier single, « A Fool in Love », et l’épouse deux ans plus tard. Le début d’un triomphe artistique et d’un désastre intime. Le couple multiplie les titres à succès et les concerts ébouriffants. Mais en coulisses, comme sa mère avant elle, Tina est victime de coups, d’humiliations. Ike est accro à la coke, paranoïaque, et toujours armé. En 1976, après une énième raclée, la chanteuse trouve la force de partir.
Quand la flamboyante apparaît, l’électricité monte d’un cran
Quarante ans, l’âge de la liberté. Elle a quitté Ike, « avec juste un peu de monnaie en poche et une carte de carburant pour [sa] voiture. Mais plus heureuse que jamais. » Pour survivre, elle court le cacheton en Europe où elle enflamme le public : « Mon énergie sur scène est un don de la nature, il ne m’a jamais trahie », explique-t-elle. Et la performance va durer, jusqu’à ses 69 ans. Pour expliquer ce parcours du pire au meilleur, elle citera un proverbe bouddhiste : « Il est possible de transformer le poison