L’héritier de Manhattan
Par Erika Rhys
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À propos de ce livre électronique
Un héritier play-boy. Une créatrice florale près de la ruine. Un faux mariage qui tourne mal… mais est-ce vraiment le cas ?
Ronan
Je viens d'une famille riche, mais je ne peux pas mettre la main sur mon argent en fiducie avant mes trente-cinq ans. À moins de me marier. Mais je ne peux me contenter d'une seule femme et le mariage ne vaut même pas la peine d'être envisagé.
Jusqu'à maintenant. Mon entreprise est en jeu et j'ai besoin de cet argent. Et donc, d'une épouse.
Ava est belle, intelligente et elle a de la classe, en plus d'être une actrice accomplie, plus que capable de s'immiscer dans la société des Hamptons.
Sur tous les points, c'est l'épouse factice idéale pour moi. Si ce n'est de ce désir de la faire mienne.
Ava
Un faux mariage ne faisait nullement partie de mes projets. Je ne souhaitais rien de plus que de voir mon entreprise prospérer et, un jour ou l'autre, de rencontrer l'homme idéal.
Mais avec mes rêves au bord de la ruine, l'offre de Ronan est ma seule issue. Seulement, il y a un hic. Lorsqu'il me regarde, mes jambes faiblissent, et lorsqu'il me touche, mon corps s'illumine comme une fichue boule disco.
Il est aux antipodes de l'homme idéal. Il est dominateur, entêté et irascible, et même s'il sait user de son charme, je ne peux pas m'y laisser prendre.
Il est mon salut financier. Mais si je n'y prends pas garde, il me brisera le cœur.
L'héritier de Manhattan est une romance passionnée intégrale. Si une attirance brûlante, du badinage sexy et des personnages qui vous feront rire et pleurer vous plaisent, vous adorerez l'histoire de Ronan et Ava.
Erika Rhys
International bestselling author Erika Rhys writes contemporary romance novels featuring sexy men, strong women, and dashes of sparkling wit—the kind of books she enjoys reading. Her books include Heir of the Hamptons and the Gentlemen’s Club, Over the Edge, and On the Brink series. Erika’s heroes are driven, determined, and often wealthy, but can also be sensitive and vulnerable. Her heroines come from a range of backgrounds, and are strong, smart, and independent, but also sympathetic and caring. All her books feature laugh-out-loud moments, because humor is sexy! Erika loves dance music, shoes, long walks by herself, long dinners with friends, dark chocolate, strong coffee, and ice-cold martinis. She also loves hearing from readers, so get in touch! http://erikarhys.com http://facebook.com/ErikaRhys.Author http://twitter.com/erikarhysauthor http://instagram.com/erikarhysauthor http://pinterest.com/erikarhysauthor
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Avis sur L’héritier de Manhattan
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Aperçu du livre
L’héritier de Manhattan - Erika Rhys
1
Chapitre un
RONAN
New York
— Pourquoi ne pas simplement te marier ? me demanda Cara, ma sœur.
— Tu rigoles ?
Je pris mon verre d’eau et en vidai la moitié avec l’espoir que son contenu glacé stimulerait mes méninges et susciterait une idée du tonnerre. À la suite du rejet de mon dernier prêt à la Bank of America, il me fallait un nouveau plan pour sauver mon entreprise, Kingsley Technologies, et vite. Ou sinon, je serais forcé de congédier la majorité de mes employés, un acte de trahison que je n’étais pas prêt à envisager.
Je ne m’attendais pas à ce que Cara résolve mes problèmes pendant notre déjeuner au Bar Six, un bistro décontracté du West Village que je fréquentais régulièrement pour ses croque-monsieur savoureux. J’adorais ma petite sœur spontanée, mais son diplôme en arts et sa carrière de peintre ne lui avaient prodigué aucun sens des affaires. Elle était tout de même la seule personne de ma famille qui prenait toujours mon parti et j’en étais donc venu à lui parler de mon dilemme financier. Le soutien inébranlable de Cara me procurait de la force, et c’était exactement ce qu’il me fallait en ce moment.
Cara repoussa une longue mèche blonde de son visage et me fixa de son regard bleu perçant.
— Ta part de la fiducie de Grand-père est de près de cinquante millions, dit-elle. N’est-ce pas suffisant pour résoudre tes problèmes ?
— C’est plus que suffisant, répondis-je. Mais je n’y aurai pas accès avant mes trente-cinq ans.
— Il faut laisser parler ta créativité, dit-elle. Selon les conditions de la fiducie, nous obtenons un accès illimité à notre argent le jour de nos trente-cinq ans ou à la mort de notre père ou le jour de notre mariage, quel que soit l’ordre de ces événements.
— Il me reste deux ans avant mes trente-cinq ans, notre père est en parfaite santé et le mariage est hors de question, dis-je. Lorsqu’il s’agit de monogamie, je suis le fils de mon père. Tu le sais bien.
— Tu n’as rien de commun avec notre père, dit-elle avant de piquer sa fourchette dans sa salade de roquette et de parmesan. C’est un menteur chronique et infidèle, ce qui n’est pas ton cas.
— Je sais qui je suis, dis-je. Comme notre père, je ne suis pas l’homme d’une seule femme. Contrairement à lui, je ne fais pas de promesses que je ne peux pas tenir.
— Et ce ne serait pas nécessaire, dit Cara. Pas si votre mariage est un simple arrangement professionnel.
Je la fixai du regard.
— Quoi ?
Elle leva les yeux au ciel.
— Allez, Ronan. C’est impossible que tu n’y aies pas pensé toi-même. Tu as fréquenté la moitié des femmes de New York, il doit bien y en avoir une qui serait prête à accepter un gros montant pour t’épouser.
— Aucune chance que ça fonctionne, dis-je.
— Pourquoi ?
— Un tas de raisons.
— Comme ?
— Ça ne vaut même pas la peine d’en discuter.
— Alors, considère cette conversation comme purement théorique, dit Cara. Je suis curieuse. Pourquoi es-tu convaincu que mon idée ne fonctionnerait pas ?
— Deux mots. Qualifications professionnelles. Aucune femme saine d’esprit n’accepterait d’être ma femme bidon. Toute femme assez dingue pour accepter le contrat n’aurait pas ce qu’il faut pour bien jouer son rôle.
— Je sais bien que ta femme factice ne pourrait pas être n’importe qui, dit Cara. Elle devrait être convaincante pour papa et Veronica. En plus d’être digne de confiance et intelligente.
— Convaincre notre père et notre belle-mère n’est que le premier acte de la farce que tu proposes. Cette femme imaginaire devrait vivre avec moi pendant deux ans, se faire passer pour ma femme en public et ne pas tomber amoureuse de moi.
Cara grimaça.
— Seigneur. Je ne peux pas croire ce que tu viens de dire.
Je haussai les épaules.
— Les femmes m’apprécient, ce n’est pas nouveau.
Ce n’était rien de moins que la vérité. La loterie génétique m’avait doté d’un visage séduisant et d’un corps musclé d’un mètre quatre-vingt-huit, que je gardais ferme grâce à des entraînements réguliers. Et, même si aucune femme ne m’avait jamais tenté au point d’envisager une relation à long terme, j’étais un pro des relations à court terme. Être un bon gars, faire que la femme avec qui je suis se sente belle et s’occuper de son plaisir autant que du mien. Je ne m’engageais pas, je ne faisais pas de promesses et trois nuits étaient ma limite personnelle, bien que dans les faits, je n’allais que rarement au-delà d’une nuit. Manhattan était rempli de femmes célibataires séduisantes, ce qui en faisait le terrain de jeu par excellence pour un type comme moi.
Cara soupira.
— Je t’aime, Ronan… mais tu es un porc.
Je lui lançai un sourire.
— Peut-être, mais au moins je me connais. Tous les hommes ne sont pas faits pour le mariage et ceux d’entre nous qui ne sont pas faits pour ça devraient se montrer honnêtes. C’est ma philosophie.
— La philosophie ne sauvera pas ton entreprise.
— Pas plus qu’une femme factice. Veronica est une salope, mais elle n’est pas stupide. Elle découvrira l’arnaque dans la minute et elle convaincra papa de me bloquer l’accès à l’argent.
— Est-ce qu’il peut encore contrôler ta part ? demanda Cara. Même une fois marié ?
Je m’adossai à ma chaise, regardai ma sœur, et une vague d’affection me submergea. Son idée de mariage factice était peut-être dingue, mais son désir de me venir en aide m’allait droit au cœur. La vie n’avait pas été facile pour Cara, mais elle possédait le plus grand cœur qui soit.
À vingt-sept ans, ma petite sœur était devenue une belle femme et elle ressemblait grandement à notre mère, décédée à la naissance de Cara. J’avais au moins eu ma mère pendant les six premières années de ma vie. Tout ce que Cara avait eu, c’était son nom, Caroline, et un album photo.
— Papa est le fiduciaire primaire, dis-je. S’il intentait une poursuite sous prétexte que j’ai simulé un mariage pour obtenir l’accès à la fiducie, l’argent serait gelé jusqu’à la fin de la poursuite. Et si l’argent de la fiducie avait déjà été investi dans Kingsley Tech, mon entreprise pourrait aussi être traînée devant les tribunaux.
— Pour récupérer l’argent ? demanda Cara.
— C’est ça.
— C’est logique, je suppose, dit-elle. Et les poursuites peuvent s’éterniser.
— Maintenant, tu comprends la situation, dis-je. Jusqu’à nos trente-cinq ans, notre père contrôle la fiducie. Aucun de nous ne peut y toucher ou emprunter sur cette base sans son approbation, qu’il ne donnera jamais, gracieuseté de Veronica. Tu te rappelles lorsque j’ai voulu emprunter sur la base de ma part pour lancer Kingsley Tech ?
— Impossible de l’oublier, dit Cara. Veronica a étouffé ça en un clin d’œil.
— Elle contrôle papa dans tous les domaines, sauf un.
— Ne m’en parle pas, dit Cara en frémissant. Je suis pratiquement convaincue qu’il s’envoie en l’air avec sa nouvelle secrétaire, qui est plus jeune que moi. Si Veronica n’était pas une telle salope, je la plaindrais.
— Elle a épousé notre père pour son argent et son train de vie. Le domaine dans les Hamptons. La maison à Aspen. La maison de ville à Sutton Place.
Cara me fixa du regard.
— En effet. Mais assez parlé de Veronica. À part un mariage, as-tu d’autres idées qui pourraient t’éviter de congédier tes employés ?
— Pas encore, dis-je. Mais je trouverai bien. Comme d’habitude.
2
Chapitre deux
AVA
Brooklyn, New York
Une semaine plus tard
Il m’était impossible d’ignorer la froide réalité qui s’alignait devant mes yeux sur le document Excel ouvert sur mon ordinateur portable. À moins de gagner à la loterie dans les deux prochains mois, de trouver un associé ou de décrocher le client des clients, j’allais devoir fermer Oasis Floral Design.
Je m’effondrai dans ma chaise de bureau et levai les yeux pour englober l’espace de soixante-quinze mètres carrés que j’avais loué il y avait un peu plus d’un an, avec tant d’espoir et de rêves. Lorsque j’avais vu pour la première fois cet endroit, je n’avais pu contenir mon enthousiasme. Les murs en brique et les planchers de bois usés étaient alors poussiéreux, les fenêtres à carreaux sales et le plafond en fer blanc couverts de toiles d’araignées, mais le potentiel de beauté était bien présent. Et l’emplacement, au rez-de-chaussée d’un entrepôt en brique au cœur du quartier artistique Dumbo de Brooklyn, était idéal pour une créatrice florale branchée comme moi.
Mais en réalité, j’avais beau souhaiter être branchée et prospère, en ce moment, étouffée et presque en faillite était une description plus exacte. Alors que mon regard s’attardait sur l’espace de travail auquel je devrais bientôt renoncer, la climatisation du réfrigérateur floral se mit en marche avec un vrombissement monotone qui faisait écho à mon état d’esprit abattu.
Mon cœur se serra et une boule se forma dans ma gorge. Diriger ma propre entreprise avait été mon rêve depuis le moment où j’avais obtenu mon diplôme en arts et décroché un premier emploi en création florale. Les fleurs étaient magnifiques et, au-delà du plaisir que j’avais à les arranger, j’adorais créer des œuvres qui complétaient les moments importants de la vie de mes clients.
À ce moment, la porte à l’extrémité de la pièce s’ouvrit et le visage enjoué, surmonté d’une tignasse rouge bouclée, de Mimi, ma voisine, apparut dans l’encadrement.
— Tu as le temps pour une pause ? demanda-t-elle en soulevant un sac en papier blanc. J’ai du café et des brioches à la cannelle du jour.
Je me repris, fermai mon portable et lui rendis son sourire.
— Je suis partante, dis-je.
Mimi possédait la boutique de bijoux personnalisés voisine de mon espace de travail. Lorsque j’avais emménagé dans l’immeuble, nous étions rapidement devenues amies et une pause-café était devenue pratiquement un rituel quotidien.
Mimi traversa la pièce jusqu’à mon bureau, me tendit une tasse de café et s’assit dans le siège capitaine rouge en face de moi, place qu’elle avait depuis longtemps revendiquée comme la sienne. Puis, elle posa son café sur le bureau et sortit du sac à l’arôme de cannelle une des brioches qu’elle avait apportées, avant de me tendre le sac.
— Il n’y a rien de plus formidable au monde que des viennoiseries chaudes et fraîches, dit-elle tout en arrachant un petit morceau de la brioche qu’elle mangea.
Elle me lança un clin d’œil.
— Sauf peut-être un homme chaud et frais.
À quarante-sept ans, Mimi était mon aînée de vingt ans, mais personne ne lui en aurait donné plus de trente-cinq. Sa personnalité excentrique et son amour de la vie la faisaient paraître sans âge et son corps galbé était en grande forme grâce à des séances de yoga quotidiennes. Même si elle ne s’était jamais mariée, c’était une femme qui aimait les hommes et qui les attirait avec facilité, et sa vie sexuelle active était l’un de ses sujets préférés.
— Je vais me contenter d’une viennoiserie, dis-je. C’est aussi bon, et bien moins compliqué.
— Le sexe n’est pas compliqué, dit Mimi. Mais les relations peuvent l’être. Prends ma relation avec les viennoiseries. Je les adore. Je les convoite. Parfois, j’en rêve même. Mais, elles vont directement dans mes hanches, ce qui crée un tas de complications.
Je ris.
— Tu n’es pas grosse.
— Mais je pourrais l’être. Tu devrais voir mes sœurs. Ma famille est un trio gagnant d’obsession alimentaire, de talent culinaire et de gènes gras. Sans compter ce triste héritage, fumer de la marijuana me détend peut-être, mais ça m’ouvre aussi l’appétit. Et même si le yoga me réussit, il y a des limites à ses super-pouvoirs. Aujourd’hui, mon corps me satisfait, mais à l’adolescence ? Mon plus grand rêve était de me réveiller un matin, de jeter un œil dans le miroir et de découvrir que j’étais soudainement grande et élancée avec une chevelure foncée, comme toi. Mais assez parlé de moi et de mon imaginaire d’adolescente. Comment vont les affaires ? Tu as décroché de nouveaux clients ?
— Je viens de signer un contrat pour un autre événement d’entreprise, mais il n’aura pas lieu avant cet automne.
Elle croisa mon regard.
— Alors, il s’agit de survivre aux mois d’été.
— Oui, dis-je. J’ai approché tous les créateurs floraux de ma connaissance pour leur offrir mon aide à temps partiel, mais j’ai juste assez d’événements dans mon planning pour me mettre des bâtons dans les roues.
— Trop de dates bloquées ? demanda-t-elle.
— Précisément. En cas d’urgence, ils m’offriront peut-être un jour ou deux de travail, mais quelques contrats de dernière minute ne paieront pas les factures.
Mimi fronça les sourcils.
— Tu ne peux pas perdre cet endroit, dit-elle. Pas après tout le travail et l’argent que tu as investi. Ça ne ressemblait à rien lorsque tu es arrivée, mais tu en as fait un joli lieu de travail. Tu as même construit une chambre froide, ce qui m’impressionne.
— Le plus gros du travail était du nettoyage et de la peinture, dis-je. Les étagères et les tables sont des trouvailles de bazar et la chambre froide n’est qu’une pièce isolée avec des étagères et une climatisation bon marché. Construire la chambre froide était beaucoup moins cher que d’acheter un réfrigérateur floral. Le plus frustrant, c’est qu’avec mes contrats cet automne et les mariages prévus pour le printemps et l’été prochain, Oasis est sur le point de prendre son essor… si je peux survivre à l’été.
— As-tu demandé le petit prêt d’entreprise dont nous avions parlé ? demanda Mimi.
— Oui, mais la banque me l’a refusé, parce que je n’ai aucun actif.
— Et il n’y a personne dans ta famille qui pourrait te donner un coup de main ?
Je secouai la tête.
— Pas depuis la mort de mes grands-parents.
— Si tu n’es pas occupée la première semaine d’août, je peux te payer pour t’occuper avec moi de mon kiosque à l’exposition d’art, dit Mimi. Je sais que ce n’est pas grand-chose…
Je posai une main sur la sienne.
— J’adorerais m’occuper de ton kiosque. Et ton aide me va droit au cœur.
Elle me serra la main avant de la relâcher pour attraper son café.
— Les amis sont faits pour ça, Ava. Si seulement je pouvais faire plus.
À ce moment, mon iPhone sonna pour m’avertir de l’arrivée d’un texto. Je pris le téléphone sur mon bureau et jetai un œil sur l’écran craqué que je n’avais pas les moyens de remplacer dans ma situation financière actuelle.
— C’est de la part de Cara, dis-je en lisant le message. Elle veut me rencontrer au Blacktail à dix-neuf heures pour discuter d’un boulot potentiel.
Les traits de Mimi s’illuminèrent.
— C’est génial ! Cara est la jeune femme blonde que j’ai croisée ici, c’est ça ? N’est-elle pas la fille riche que tu as rencontrée à Harvard, celle qui t’a dégoté certains de tes contrats pour des mariages ?
— C’est bien elle. Nous étions toutes deux dans le cursus d’arts et nous nous sommes rencontrées en première année. Elle est ma meilleure amie de l’université. Nous avons habité ensemble de la deuxième année jusqu’à l’obtention de notre diplôme. Elle est aussi la personne la plus gentille et généreuse qui soit. La plupart des étudiants riches restaient entre eux, mais Cara est différente. La fortune de sa famille lui a facilité les choses, mais pas dans tout. Sa belle-mère la déteste et son père l’ignore.
— L’argent n’est pas tout, dit Mimi.
Elle jeta un œil à sa montre et se leva.
— Nous en reparlerons. Je te laisse, parce que tu n’as que trois heures pour fermer la boutique, te faire une beauté et passer le pont jusqu’au Blacktail où, je te le souhaite, t’attend un énorme contrat pour un mariage en blanc, le genre qui nécessite des tonnes de fleurs.
— Je me le souhaite aussi, répondis-je.
3
Chapitre trois
AVA
Lorsque j’arrivai au Blacktail et remarquai les tenues élégantes des clients, je fus soulagée d’avoir pris le temps de refaire mon maquillage et d’enfiler ma petite robe noire préférée. Situé au Pier A, où Battery Park rejoint l’Hudson, le bar, avec ses murs en lambris foncé, ses vitraux au plafond et ses luminaires rétro, offrait une ambiance des années vingt. À dix-neuf heures, la soirée commençait à battre son plein et, alors que je jetais un œil alentour à la recherche de Cara, un tintamarre joyeux de conversations et de verres s’entrechoquant emplit mes oreilles.
En quelques secondes, je repérai la chevelure blonde soyeuse de mon amie. Assise à une table en coin à gauche du bar, elle portait une robe sans manche bleu marine qui mettait en valeur sa silhouette sans défaut et ses bras fermes. Un martini attendait devant la chaise en face d’elle et son propre martini était à moitié vide.
— La journée n’a pas dû être facile, dis-je en la rejoignant. Ce n’est pas ton genre de commencer à boire sans moi.
Elle se leva pour m’étreindre, mais son sourire semblait contraint.
— La semaine a été difficile, dit-elle.
— Raconte-moi, dis-je, lorsque nous mîmes fin à
