Sept

Serial Lover.

Rappelez-vous: Hawaï police d’état , Colombo , Mannix, Starsky et Hutch… A la seule évocation de ces séries mythiques américaines vous vous revoyez devant le poste de télévision familial, captivé-e par les aventures palpitantes de vos anciens héros. Ce temps-là, vous l’avez compris, est bel et bien fini. Nous avons changé de siècle tout comme les séries qui ont fini par muter. Elargissant leur focale, elles ont ouvert leurs portes à des minorités qu’on disait invisibles, offert une grille de lecture du monde qui n’a parfois rien à envier à celles des experts en tout genre. Elles nous ont enseigné une éthique du care , ce souci des autres. Nous les regardons, seuls ou en groupes. Le destin des innombrables personnages qui les composent nous émeut, nous souffrons avec eux, nous partageons aussi leurs moments de joie. Lorsqu’une saison s’achève, nous attendons leur retour avec impatience. C’est dire que les séries «se sont imposées dans nos vies ordinaires», comme l’écrit la philosophe Sandra Laugier, professeure à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne qui, depuis longtemps, considère ces rendez-vous réguliers avec le sérieux qui s’impose.

Son dernier livre déconstruit savamment et de façon presque jubilatoire les préjugés sur les séries télévisées, genre longtemps considéré comme mineur parce qu’il avait élu domicile sur un écran de télévision et non sur celui d’une salle de cinéma. C’en était déjà trop pour certains qui ont préféré snober les séries. Jusqu’au jour où celles-ci sont devenues des «œuvres» drainant un public toujours plus nombreux d’aficionados. Sans doute parce que celles-ci ont beaucoup à dire sur ce que nous sommes, sur le monde tel qu’il est ou pourrait devenir. Toutes ne sont certes pas de qualité égale. Mais il y a beaucoup à apprendre d’elles. Dans cette jungle où seule compte la

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