Alors que la culture des ados s’est longtemps résumée aux groupes de musique et artistes pop tous plus cool les uns que les autres, elle est aujourd’hui devenue un terreau fertile pour explorer aussi bien sa sexualité que son genre ou ses différentes fragilités. Et ce de façon étonnamment uniforme chez tous les jeunes.
Chaque épisode de, série britannique qui cartonne sur Netflix depuis trois saisons, s’ouvre sur une scène de sexe maladroite entre deux ados. Problèmes d’érection, de libido, MST, orgasmes simulés, hontes diverses... tout y passe avec un réalisme qui ne laisse aucune place aux tabous. Engagées, éducatives, souvent profondes, les séries d’aujourd’hui ne sont plus de simples objets de divertissement. On y revendique le féminisme, l’écologie, on y dénonce les violences sexuelles, les dérives des réseaux sociaux, le harcèlement, qui démontre en quelques épisodes la façon dont une lycéenne est poussée au suicide… Bref, on éduque. Le tout dans un paysage de mixité absolue, en particulier dans, connue pour sa dimension queer et inclusive. Là où défilaient à la chaîne des personnages de riches hétéros blancs – la plupart du temps, les « populaires » ou les « bad boys » de l’école – dans les séries typiquement américaines des années 2000-2010 ( en tête), ces nouveaux programmes mettent en scène des jeunes « comme tout le monde », issus de classes sociales moyennes, et sujets à des problèmes d’ado courants : dépression, solitude, quêtes identitaires en tout genre, à l’instar de Rue dans. Désormais, les minorités sont visibilisées (gays, trans, personnes racisées, handicapés...), offrant aux jeunes des modèles réalistes auxquels s’identifier, leur permettant aussi de s’assumer plus facilement et plus tôt que les générations précédentes. « », explique Louise, 15 ans. Ces nouveaux héros leur permettent aussi de s’affranchir : « »analyse Lucie Buclet, doctorante en études cinématographiques et télévisuelles. « Skins. » Des programmes qui frappent, donc, surtout par leur force émancipatrice.