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Quand la Vérité s’est Effondrée : Les Sans-Vertu
Quand la Vérité s’est Effondrée : Les Sans-Vertu
Quand la Vérité s’est Effondrée : Les Sans-Vertu
Livre électronique248 pages2 heures

Quand la Vérité s’est Effondrée : Les Sans-Vertu

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Sous-titre : Comment vivre en homme quand la morale sert le pouvoir

À l'époque où les foules redéfinissent le bien, la morale est devenue la langue du pouvoir.
Quand la Vérité s'est Effondrée : Les Sans-Vertu est le journal d'un homme qui tente de rester humain dans un monde où l'éthique est morte. Témoin du cadavre de la conscience, j'ai écrit pour ne pas perdre la mienne.

À la veille des fêtes, on planifie des voyages. Pendant ce temps, les marchés s'envolent, la police devient sûreté, la justice se fait instrument d'ordre. Les jeunes héritent de dettes qu'ils n'ont pas créées, les entreprises s'en vont, les emplois s'éteignent. Les bêtes s'y engouffrent et tranchent la taille des hommes. Même en plein ciel, la purge et la révolution ne s'arrêtaient jamais.

Ceux qui poussent la révision constitutionnelle répètent : « Tout dépend du peuple. » La phrase ressemble trop à celles des régimes d'hier. La loi change de couleur pour protéger son maître, et la conscience des juges se teint aussi.

L'argent venu d'ailleurs remplit les assiettes et les marchés. Dans des rues lointaines, des hommes disparaissent sans nom. Des gouvernements se penchent devant de plus fortes puissances. Les armées reculent ; la souveraineté devient slogan. Les journaux détournent le regard ; ils préfèrent parler de "haine" plutôt que d'injustice. Ainsi naissent les fractures de génération, de sexe, de langue.

Chaque jour, j'ai observé comment la morale se décompose : des pouvoirs qui s'inclinent, des citoyens qui s'habituent à baisser la tête. Ailleurs, le monde redessine ses lignes : l'Est et l'Ouest échangent leur chaos, le Sud cherche encore sa fidélité. Le vent a changé de sens deux fois.

L'histoire commence par une question : Quand la loi devient l'instrument des bêtes, que reste-t-il du langage humain ?
Les réponses se trouvent dans chaque territoire de peur, de silence et de mensonge.

Et toujours revient une autre question : Depuis quand avons-nous choisi de survivre plutôt que d'être justes ?

Quand la Vérité s'est Effondrée : Les Sans-Vertu est un essai politique en forme de journal. C'est le témoignage de celui qui refuse de devenir une bête : des pages qui regardent le monde sans fard, avec la lucidité d'un témoin qui ne croit plus aux slogans.

Je me suis souvent demandé : qu'est-ce qu'un homme ? Combien de temps faut-il pour qu'une conscience se corrompe ? Pouvons-nous, encore une fois, rappeler la morale ?

Quand la morale se glisse dans la main du pouvoir,
la bête porte un masque d'homme.
Certains essaient encore de le lui arracher.
Puissent-ils être les derniers humains parmi les sans-vertu.

LangueFrançais
ÉditeurYeong Hwan Choi
Date de sortie1 nov. 2025
ISBN9798231140817
Quand la Vérité s’est Effondrée : Les Sans-Vertu

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    Aperçu du livre

    Quand la Vérité s’est Effondrée - Yeong Hwan Choi

    Quand le groupe dit le bien,

    la morale est déjà morte.

    ––––––––

    Le comportement de la gauche militante en Corée ne peut inspirer le respect des jeunes. Ils répètent sans fin qu’ils agissent « par le peuple, pour le peuple, pour les travailleurs et les minorités sexuelles ». Ce ne sont plus que des mots. Ils couvrent l’hypocrisie. Ni sincérité, ni conscience, ni même la volonté de garder une morale.

    La politique est devenue un marché où s’échangent les prétextes. Beaucoup de ceux qui gravitent autour du pouvoir sont d’anciens délinquants, désormais passés maîtres dans l’art de transformer la morale en instrument de domination. Ils disent : « L’homme d’abord. Toute vie est précieuse. » En vérité, seule leur vie compte. Devant les mêmes drames, les mêmes morts, leur compassion varie.

    Certaines vies appellent des larmes, d’autres passent sans trace. Ainsi les soldats politiques reçoivent des récompenses, la police et la justice deviennent les bras du pouvoir, et les rues se figent.

    Ils parlent de démocratie, mais leur monde ressemble de plus en plus à une centralisation du pouvoir. Par la contrainte, ils veulent posséder le pays. C’est la vieille méthode du tyran, simplement repeinte.

    À présent, ces bêtes circulent librement dans les rues. Elles aboient vers le pouvoir et déchirent les gorges pour leur part de chair. Les lieux du commandement, de la loi, de l’interprétation, exhalent une odeur de pourriture.

    En regardant ce spectacle, certains pays viennent à l’esprit. La Chine voisine, lestée de l’héritage communiste, a fait passer le groupe avant l’individu ; la morale y sert le pouvoir. Ironie d’un pays à l’avant-garde de la gauche, obsédé pourtant par la matière. Un autre pays, différent dans son système mais semblable dans son âme, c’est l’Inde. Sous Modi, le pays le plus peuplé du monde s’accommode d’un ordre public flou ; on y commet des fautes sans honte. Ce jugement général est injuste, sans doute. Mais partout, l’argent prime sur la morale, l’intérêt sur la justice. Les nations du BRICS semblent unies contre l’Occident ; en vérité, elles se trahissent selon leurs gains. Entre la Chine, l’Inde et la Russie, le désaccord demeure, et les frontières qu’elles partagent continuent de saigner.

    Je me suis soudain demandé : le bien existe-t-il vraiment ? Et le mal, selon qui ?

    Ces deux mots, qu’aucun esprit ne peut définir clairement, changent selon les époques, les lieux, les pouvoirs. Les politiciens de la gauche coréenne disent que la jeunesse, habituée à la culture de l’Occident et à l’État de droit, s’éloigne de la morale asiatique. Mais quelle est donc cette morale dont ils parlent ?

    La morale définie par le contrôle chinois, ou par le système des castes en Inde, contient-elle l’essence de l’humanité ? L’Occident a, lui aussi, parfois utilisé la morale comme un instrument du pouvoir. Pourtant, il fut un temps — bref, peut-être — où elle tenta d’empêcher la politique de corrompre le sens du bien et du mal.

    D’ailleurs Je ne parle pas du confucianisme. Il a longtemps servi les hiérarchies et les apparences. Il a dressé l’homme plus qu’il ne l’a libéré. Je le hais, car il n’est qu’un ordre d’apparat. La morale dont je parle est autre : la conscience que nos gestes peuvent blesser, que nos mots peuvent meurtrir. Une vigilance discrète, plus rapide que la loi, plus fine que les institutions. Une sensibilité simple : ne pas se demander ce qui est juste, mais ce qu’on fait de mal.

    Ces éthiques, absentes des codes et des dogmes, sont piétinées par les bêtes. À présent, même ceux qui soutiennent le chef de ce pays me paraissent animaux. Pour ne pas devenir comme eux, j’écris. Je questionne, encore et encore. C’est peut-être ainsi que naît une conscience. Et là, une autre question surgit.

    L’Inde et la Chine rassemblent à elles seules près de trente-six pour cent de la population mondiale. Un être humain sur trois vit sur leurs terres. Mais le nombre fait-il la puissance ? Peut-on devenir maître du monde par la seule densité des corps, ou par la richesse des sols ?

    Posséder des métaux rares suffit-il à dominer ? Ou bien est-ce la masse du capital, l’empire de la production, qui réduit les autres à la dépendance ? Ces nations peuvent-elles vraiment renverser l’ordre que mènent les États-Unis ? La question reste ouverte, car l’ordre ancien, qu’on croyait solide, se fissure.

    Le monde ressemble à deux baleines qui s’entrechoquent sur la mer. De leur lutte, les petits pays ne sont que les crevettes broyées. À cela s’ajoutent les migrations massives. La diplomatie devient un exercice d’équilibre, non plus de vertu.

    Même si, après la guerre russo-ukrainienne, l’Europe a réduit sa dépendance aux ressources russes, même si le Japon tente de diversifier l’approvisionnement en terres rares, la plupart des nations demeurent liées, de près ou de loin, à la Chine et à la Russie.

    Dans le monde occidental, les tensions entre les États-Unis et l’Union européenne demeurent. En Asie, la Corée, sous un pouvoir acquis à Pékin, garde ses distances avec Washington. Même au sein des « Five Eyes », l’Australie et le Canada ne sont pas à l’abri de l’ombre chinoise.

    En Amérique latine, certains peuples se rassemblent dans un anti-américanisme farouche, d’autres reviennent vers la protection des États-Unis. L’unité du monde s’est brisée. Le centre du pouvoir glisse lentement, sans bruit. Et la question revient, obstinée : pourquoi la Chine ne peut-elle devenir une puissance dominante ? Pourquoi l’idée du royaume du centre se heurte-t-elle à sa propre limite ? Pourquoi les BRICS ne parviennent-ils pas à donner au monde une valeur qu’il puisse croire ?

    ––––––––

    La Russie suit une autre logique. Mais la morale qui relie ces régimes ne persuade personne. La collectivité imposée engendre la révolte. Le bien que prône la Chine n’est qu’un ordre intérieur. Ce n’est ni la race ni la culture qui fait obstacle, mais le système. Le Parti a dressé une hiérarchie qui se prend pour une loi du monde, et le pouvoir y tient la place de Dieu. Dès lors, le conflit avec la morale devient certain.

    Presse contrôlée. Liberté dissoute. Violence des classes à ciel ouvert. C’est ainsi que la Chine, malgré sa force, restera sans voix dans le concert du monde.

    Une civilisation ne se bâtit pas sur les chiffres ni sur les ressources. Sans base morale, sans imagination éthique, sans respect de l’autre, tout empire s’effondre par son propre poids. Ma question touchait à cela : quel monde reste humain ?

    Quand la liberté disparaît, la force perd sa direction. Une société sans liberté est stérile. La confiance devient forme, la création dépend d’un permis d’État. Un tel régime, fondé sur la peur, peut durer, mais il ne sera jamais respecté.

    L’hégémonie est une affaire de récit. Elle vient de la capacité à faire croire aux autres que leur place est dans cet ordre-là. L’Amérique a dominé non par les armes, mais par le mythe. Démocratie, marché libre, droits de l’individu : ces idées ont porté le siècle. Elles furent critiquées, mais elles ont fait bouger le monde, parce qu’on s’y sentait plus libre.

    Ainsi, les vieux politiciens de gauche se trompent : si les jeunes se tournent vers l’Occident, ce n’est pas par habitude culturelle, mais par instinct de liberté. La Chine, elle, n’a jamais su dire : « Venez dans notre ordre, vous y serez plus libres, plus prospères. » Cette phrase n’existe pas en chinois.

    Les nations du BRICS, comme tant d’autres, se servent de la Chine ; elles ne la croient pas. Elles en ont besoin, sans la suivre.

    L’ordre du monde n’a pas changé.

    L’Amérique s’est affaiblie, mais son ordre reste celui qu’on souhaite rejoindre.

    La Chine s’est renforcée, mais son ordre reste celui qu’on subit par crainte.

    Un État sans morale peut saisir la puissance, jamais la légitimité. La force impose un respect passager ; seule la morale le rend durable. Ainsi, le pouvoir en Corée du Sud ne peut laisser d’héritage positif. Ses dirigeants sont des pragmatiques déguisés en justes. Ils traitent la morale non comme la voix de la conscience, mais comme l’instrument du gouvernement.

    « Servir le peuple » devient un prétexte pour le contrôler.

    « Paix et développement » un moyen d’asservir les voisins.

    « Droits de l’homme » un bouclier contre toute critique intérieure.

    Si tant de gens perçoivent le Parti communiste chinois comme immoral, c’est que sa langue ignore celle de la conscience. Pour comprendre cette morale, il faut en lire la grammaire.

    Je ne la cherche ni dans les rites confucéens, ni dans les manuels du socialisme. Trois noms s’y confondent : Han Feizi, Confucius, Mao. Trois époques, un même énoncé : le juste vient d’en haut.

    Chez Han Feizi, l’ordre était une technique de domination. La loi ne protégeait pas le peuple ; elle servait de bâton au prince. Récompense et punition tombaient avec la précision d’un scalpel. La vertu n’était pas un élan, mais un calcul.

    Confucius offrit un autre visage. Il parla du rite et de la vertu, de l’harmonie entre les hommes. Mais cette harmonie reposait sur la hiérarchie : père et fils, souverain et sujet. Chacun devait porter le visage et la voix de sa place. La vertu restait un bien, mais l’honneur et le rôle passaient avant la liberté. Le jugement se fondait sur la relation plutôt que sur le principe, sur la fonction plutôt que sur l’universel. Sous les traits du gouvernement par la vertu, l’ossature de la hiérarchie demeurait intacte.

    Avec Mao Zedong, la morale fut redéfinie. La révolution et l’État décidèrent du bien et du mal. Puisque le but se disait sacré, la loyauté devint le juste, l’utilité l’éthique. Dès lors, le langage moral fut renversé : la justice désigna le régime, le bien devint l’obéissance. Ces trois logiques superposées forment la Chine d’aujourd’hui : tout se mesure à l’utilité pour le système.

    La confiance ne naît pas de la tenue des institutions, mais des liens personnels. Les mauvaises nouvelles ne remontent pas. L’unité forcée finit en fissure. Sans spontanéité, il n’y a pas de résistance.

    L’Occident a bâti la morale sur la loi et la procédure.

    Il a voulu que la parole devienne institution.

    Le contrat a fait naître la confiance ; la confiance a guidé le progrès et les alliances.

    L’individualisme a parfois brisé le bien commun, mais le pouvoir restait soumis à la loi.

    C’était sa force.

    Le Japon et la Corée, qui ont mêlé l’esprit occidental au confucianisme, ont cherché l’équilibre entre rôle et harmonie.

    Au Japon, respecter la règle est déjà un bien. En Corée, la chaleur des liens s’oppose souvent au sens de la justice. En Amérique latine, la morale balance entre la solidarité catholique et la passion égalitaire. Quand les institutions s’effondrent, la morale du lien reprend le dessus, parfois jusqu’au populisme. En Afrique, l’Ubuntu enseigne : « Je suis parce que nous sommes. » Elle valorise la réconciliation, mais peine à se joindre aux formes modernes de l’État.

    En Océanie, la justice procédurale coexiste avec l’éthique du soin des peuples premiers.

    Les définitions de la morale changent, comme leurs faiblesses.

    Mais la leçon demeure : dès qu’elle devient instrument du pouvoir, un régime perd le langage qui persuade.

    Machiavel l’avait vu : la peur crée l’obéissance, non la fidélité.

    Han Feizi l’avait compris : le calcul gouverne un temps, mais la méfiance finit par le détruire.

    ––––––––

    Toute puissance sans morale se défait d’elle-même.

    ––––––––

    Le libéralisme moderne a fondé la coopération sur la légitimité, la prévisibilité et le droit.

    La liberté fait naître l’innovation. L’innovation appelle la confiance. La confiance tient les alliances.

    ––––––––

    En lisant les nouvelles du monde, je reconnais des images anciennes.

    Des mains serrent la gorge d’autrui en brandissant les terres rares comme des armes.

    Elles invoquent le droit et la morale, mais veulent dire : « Soumets-toi à notre ordre. »

    La peur gagne du temps. Elle n’obtient pas le respect.

    Les chiffres montent, mais le récit reste vide.

    ––––––––

    ––––––––

    À l’approche de l’APEC, le Parti communiste chinois a de nouveau mis son plan en marche en limitant l’exportation des terres rares. La Chine contrôle l’extraction, le raffinage et la transformation de ces minerais ; elle tient le centre de la chaîne d’approvisionnement. Utilisée comme arme, cette position se présente comme une mesure commerciale, mais agit comme une pression politique.

    « Alignez-vous sur nos normes, ou nous couperons vos industries. »

    C’est la violence du pouvoir.

    Trump a répliqué aussitôt. À partir du 1er novembre, il annonça un tarif supplémentaire de 100 % sur les importations chinoises et un contrôle accru sur les logiciels stratégiques exportés vers la Chine. Une riposte symétrique à la menace.

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