Mon voyage en Thaïlande
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
Sandrine Larrouzet s’aventure à travers ce témoignage biographique dans un format plus intime et spontané. Après la publication de son roman Une nièce presque parfaite en 2022 aux Éditions Laurent Signoret, elle propose un quatrième ouvrage qui nous invite à découvrir la Thaïlande, loin des clichés touristiques.
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Aperçu du livre
Mon voyage en Thaïlande - Sandrine Larrouzet
Sandrine Larrouzet
Mon voyage en Thaïlande
ycRfQ7XCWLAnHKAUKxt--ZgA2Tk9nR5ITn66GuqoFd_3JKqp5G702Iw2GnZDhayPX8VaxIzTUfw7T8N2cM0E-uuVpP-H6n77mQdOvpH8GM70YSMgax3FqA4SEYHI6UDg_tU85i1ASbalg068-g© Lys Bleu Éditions – Sandrine Larrouzet
ISBN : 979-10-422-8397-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Un grand merci à Valérie et Philippe pour nous avoir fait découvrir ce pays magnifique.
Je pars en Thaïlande.
J’ai les billets, aller et retour, et j’y reste deux mois. C’est le truc le plus improbable qu’il me soit arrivé ces dernières années. Je n’ai jamais été attirée par tous ces pays asiatiques, Chine, Vietnam, Corée du Nord (blague), mais mes voisins, oui. Tous les ans, ils partent entre deux et trois mois, exclusivement en Thaïlande, et nous racontent leur voyage avec des étoiles dans les yeux. Ils nous en parlent aussi deux bons mois avant, tellement ils ont hâte d’y être. Et les quinze derniers jours avant le départ, ils préparent les valises et les petits cadeaux qu’ils vont offrir aux diverses connaissances rencontrées les années antérieures. C’est vrai que ça fait envie.
Et un jour, sans crier gare, lors d’un apéro certainement trop long, mon mari s’exclame :
— Et si on venait avec vous ? Vous nous amèneriez ?
Heureusement que je venais d’avaler ma dernière bouchée d’olive verte sinon je crois que je me serais étouffée. Je le regarde avec des yeux ronds et j’attends la suite sans piper mot. C’est quand même lui qui a refusé de prendre l’avion pendant des années, nous n’avions pas un sou et je ne sais pas comment nous aurions payé le billet, cela m’arrangeait, et qui propose maintenant un voyage de onze heures d’avion… onze heures. Incompréhensible, si ce n’est que nous avons décidé, l’âge venant, de dépenser l’argent qui nous reste dans les voyages que nous n’avons pu faire avant, trop occupés à élever nos enfants et travailler pour gagner notre vie.
Mais je pensais démarrer doucement, un petit séjour au Maroc au printemps, deux heures d’avion, un tour en Espagne et Portugal cet été, en voiture, mais je ne m’étais pas projetée pour un vol aussi long, surtout pour partir en Thaïlande.
Notre chère voisine reste aussi un peu sidérée, s’imaginant immédiatement traîner les deux boulets que nous sommes. Mais, elle reste polie :
— Oui, pourquoi pas ?
Et voilà comment je me retrouve embarquée dans un périple de deux mois, sans être capable d’aligner deux mots d’anglais. Mais étonnamment, cela ne m’inquiète pas. Si nous nous arrêtons à la barrière de la langue, nous ne ferons plus rien. Et je suis bien décidée à découvrir le monde.
Curieusement, nos passeports étaient encore valides. Pour le mien pas longtemps, puisqu’il doit être valide 6 mois après la date du départ, le mien était valable 6 mois et 3 jours. Mais si nous avons pu prendre les billets d’avion sans problèmes, par la suite nous avons dû refaire nos passeports, car pour certains vols intérieurs, la Thaïlande demande un passeport valide 3 mois après la date de réservation. Branle-bas de combat, je fais une pré-demande sur internet, je prends rendez-vous à la mairie, assez rapidement je dois le dire, et nous faisons les photos d’identité réglementaires au photomaton du coin. Vous me croirez si vous voulez, mais nous les avons eus en 3 semaines, ce qui est quand même un record de France à en croire les infos qui nous abreuvent de délais de 6 mois ou plus. Apparemment, pas dans ma campagne et je me suis encore fait du souci pour rien. Il faut vraiment que j’arrête de regarder cette télévision du pire. Ce voyage va être, je l’espère, une occasion de couper avec tous ces écrans qui finissent par nous bouffer.
C’est décidé, je partirai en sac à dos plutôt qu’avec une valise. Je déteste traîner ces trucs à roulettes qui, en général, font un bruit de train sur le point de dérailler. La mienne n’est plus de la première jeunesse et ceci explique peut-être cela. Et une fois le sac sur le dos, vous avez les mains libres. Certes, il faut supporter son poids, mais je m’en sens tout à fait capable. Et je pense que nous n’aurons que des habits légers à emmener, ce n’est pas comme si nous partions au ski.
Ma voisine, du haut de son expérience, m’a transmis une liste de choses à emporter. Cela va des tee-shirts et shorts jusqu’au câble de chargement pour le portable, en passant par les médicaments. Nous allons partir avec une véritable pharmacie, car outre nos cachets pour la tension et autre cholestérol dû à notre « grand » âge, nous devons prévoir tous les cas de figure, donc, antibiotiques, antidiarrhéique, paracétamol et autres pansements et désinfectants. Nous partirions au fond de la forêt amazonienne que nous ne serions pas mieux équipés, à croire que les pharmacies n’existent pas en Thaïlande. Mais j’écoute doctement les gens qui savent. Pour les vêtements, idem, je me fie à la liste. Il s’agit là d’une facilité intellectuelle sans égale, pas besoin de réfléchir, cela me convient parfaitement.
Et, merveille, tout mon bazar rentre dans mon sac à dos, mais pas plus. Même si je le voulais, je ne pourrais pas y rajouter un œuf.
Je commence à me dire que nous nous sommes peut-être un peu emballés et que deux mois, cela risque de nous paraître long, mais les billets sont pris et les réservations dans les divers hébergements confirmées, nous verrons bien, l’avenir nous dira si j’ai vu juste. Plus la date approche et moins je suis sûre de mon choix, mais je ne vais pas reculer maintenant, trop contente de découvrir ce pays que tous les amis qui l’ont visité ont trouvé génial. J’espère qu’il en sera de même pour moi.
Mardi 26 novembre
C’est le grand jour. Après avoir vérifié vingt fois que les passeports étaient bien à leur place, nous prenons un taxi, enfin, un Bolt moins cher, car nous avons dormi en région parisienne pour plus de sécurité, chez le fils de la voisine qui s’est gentiment laissé envahir. J’ai insisté pour que nous partions une heure plus tôt. Nous embarquons à midi trente et elle voulait partir à neuf heures. Huit heures nous a semblé plus raisonnable. Heureusement, car la circulation sur le périphérique étant ce qu’elle est, nous arrivons juste à temps pour les formalités sans stress. N’ayant jamais beaucoup voyagé, je suis très attentive à tout ce qui est interdit, produit liquide dans le petit sachet, pas d’objet coupant et ainsi de suite. Pour résoudre ce problème, j’ai tout mis dans mon sac à dos qui lui, part en soute. Malgré toutes ces précautions, je suis toujours surprise et émerveillée quand je passe la douane sans soucis. Mais, car il y a un mais, je sonne sous le portique. Je ne me démonte pas, car j’ai l’habitude et je me dirige naturellement vers les douaniers qui repèrent immédiatement ma barrette à cheveux, en fer évidemment. Une fois enlevée, je repasse sans faire réagir. Ouf, je vais pouvoir prendre l’avion.
Nous nous regroupons tous les quatre après le contrôle et nous nous dirigeons vers la porte vingt-deux, comme indiqué sur le panneau lumineux, qui nous prévient que quarante-cinq minutes sont nécessaires, si ma mémoire est bonne pour y accéder. Comme cette information me fait réagir, elle m’affirme :
Voilà une bonne nouvelle, mais je n’avais pas prévu de faire autant de marche.
Cet aéroport est immense et on fait bien nos trois quarts d’heure de promenade dans des couloirs immenses avec plein de gens qui vont dans le même sens que nous. Heureusement que nous avons déjà posé nos valises qui partent en soute, car je me voyais mal me trimballer avec mon gros sac, même s’il ne pèse que huit kilos. J’ai quand même mon « petit » sac à dos rempli d’indispensables tels que les médicaments pour les deux mois, juste au cas où mon sac en soute serait perdu. C’est mon côté optimiste qui ressort, toujours prévoir le pire pour ne pas être déçue, mon livre en cours de lecture, ma batterie externe qui pèse au moins un kilo, ma tablette et mon clavier pour pouvoir écrire ce livre, mon coussin pour le cou qui prend une place folle sans oublier d’énormes écouteurs réducteurs de bruit, bien pratique quand des enfants chouinent autour de vous. Je sais, cela ressemble à un inventaire à la Prévert, mais c’est l’exact contenu de mon sac cabine sans compter les indispensables mouchoirs en papier.
À peine arrivés à la porte d’embarquement, nous avons juste le temps de prendre un chocolat chaud à une machine déshumanisée, car aucun bar à l’horizon, avant l’appel des passagers. Nous avons pris des places à l’arrière sur les conseils de ma voisine et chacun au bord d’une allée, ce qui assure d’avoir toujours un côté de libre. Elle aussi devait faire comme ça, mais elle a changé ses places la veille, prenant chacun un bord d’une rangée de trois et jouant sur le fait que personne n’irait se mettre entre eux deux. J’aurais rigolé qu’ils se retrouvent avec un gros, type Bouddha, sur le siège du milieu, mais non, son astuce a bien fonctionné. Je suis un peu déçue qu’elle ne m’ait pas proposé de faire pareil, surtout que c’est elle qui a géré les réservations, mais je suis une grande fille et j’aurais pu y penser par moi-même.
Je me retrouve donc avec un couple à côté de moi, ils ont changé leur place en cours de vol, j’ai donc eu d’abord la femme, puis le mari. Peut-être est-ce moi qui suis insupportable ? Mais lui n’était pas mal non plus. Il a passé une grande partie du vol à essayer de dormir sous sa couverture, gigotant et me réveillant du demi-sommeil que j’avais enfin réussi à trouver en se tournant et retournant sur son siège comme s’il était seul au monde. Onze heures, c’est long, surtout que je suis incapable de trouver un film en français. Alors, je me mets un truc en anglais en me disant que cela améliorera ma compréhension de la langue. Très mauvaise idée, car même avec les sous-titres cela va trop vite et il me manque trop de vocabulaire, en bref, je ne capte pas grand-chose. Alors, je mets de la musique, dans mon beau casque, ou j’écoute des émissions de radio téléchargées dans mon portable, je lis, je sommeille quand je peux, en bref, le temps finit par passer. Quoi qu’il arrive, quoi que l’on fasse, le temps finit toujours par passer. Ils nous ont aussi donné à manger, un plateau repas, pas loin de l’infâme vers treize heures, pour mémoire, nous avons décollé vers douze heures trente, et un petit déjeuner vers vingt et une heures trente, car il faut nous caler sur la nouvelle heure, six heures de décalage, nous atterrissons à six heures du matin.
Mercredi 27 novembre
Vous dire que j’arrive fraîche et dispo serait vous mentir. Chiffonnée et mal réveillée serait plus proche de la réalité, avec un mal de tête latent dû certainement à la fatigue. Nous attendons patiemment nos sacs sur le tourniquet, nous avons fait emballer les nôtres par les services de l’aéroport et ils ressemblent à de gros boudins verts. C’est une bonne idée, car ainsi, personne ne peut les ouvrir, il est impossible de mettre un cadenas à un sac à dos, mais, ils sont ainsi méconnaissables, un sac en plastique parmi d’autres sacs en plastique. Ma voisine, avec son habitude des voyages, avait eu la riche illumination d’emmener des étiquettes, qu’elle nous a gentiment prêtées, afin de reconnaître son bien. Il faudra que l’on s’en achète, car c’est un tout petit truc bien pratique.
Nous sortons enfin de cet aéroport immense, c’est Bangkok, pour que les voisins puissent fumer. Car j’ai oublié de vous le dire, ils sont fumeurs et pas nous, mais ça, nous le savions avant le départ. La Thaïlande est un pays qui me plaît immédiatement, car il est interdit de fumer dans la rue, des zones sont prévues à cet effet. Ils parquent les fumeurs comme des singes dans un zoo et je trouve ça très drôle. Toujours avec cette habitude des voyages, ma voisine repart dedans changer de l’argent et surtout acheter une carte téléphonique pour commander un taxi.
Dès la porte de sortie franchie, une vague de chaleur vous tombe dessus, épaisse et moite à la fois. À six heures du matin, il fait déjà vingt-huit degrés. Nous étions prévenus, mais cela surprend quand même et très rapidement, vous regrettez vos chaussettes de contention qu’il vous tarde d’enlever. C’est moi avec le voisin qui gardons les bagages, deux chariots. Je m’assois et regarde passer la vie. Autour d’un aéroport, énormément de voitures circulent, beaucoup de gens attendent un taxi, ou un proche, et là, tout le monde est zen. Pas un coup de klaxon, pas d’énervement. Ceux d’entre vous qui sont déjà allés à Rome savent combien la conduite d’un véhicule peut être bruyante, entre coups de klaxon et invectives par la fenêtre, mais pas de ça ici. Pendant l’attente, nous déballons les sacs, je me vois mal me trimballer en ville avec ces espèces de cocons verts, sans compter qu’un sac à dos sans bretelles perd toute son attractivité.
Nous trouvons enfin notre taxi, nous passons par Bolt et ils vous donnent le modèle et l’immatriculation du véhicule, à vous de repérer la voiture dans le flot de toutes celles qui attendent le long du trottoir. Nous voici installés, nous trois derrière et la voisine devant, car c’est elle qui parle anglais et surtout, qui détient l’adresse de l’hôtel. Je regarde par la vitre, mais une autoroute reste une autoroute et à part l’immensité de la ville, on n’aperçoit pas grand-chose. Mais, les rues rétrécissent au fur et à mesure et nous finissons par descendre et décharger nos bagages dans une ruelle où la voiture peut encore passer, car il y en a de bien plus étroites, dans lesquelles nous nous engouffrons d’un bon pas. Nous sommes dans Chinatown, quartier des ferrailleurs. Des échoppes, de toutes parts, remplies de cardans, bras de direction et autres rotules, des tas de trucs en fer et de gars qui démontent les pièces, certains étant plus spécialisés, en boîte de vitesses de camion par exemple. Et forcément, l’odeur qui va avec, une odeur de ferraille et de graisse mêlée, à la limite de me soulever l’estomac. Je me demande ce qu’ils font de toutes ces pièces qui semblent s’entasser là sans jamais devoir en sortir.
Enfin, l’hôtel, dans une ruelle qui n’accepte que les scooters. Pendant que la voisine discute avec la réceptionniste, j’observe la propreté ambiante, vu l’environnement extérieur, ce n’était pas gagné, et je suis surprise par un sapin de Noël, richement décoré. J’étais loin de penser que ce peuple à majorité bouddhiste célébrait cette fête purement chrétienne, ou alors, ils font ça pour les touristes que nous sommes, car je viens de lire que la Thaïlande devenait un des premiers pays touristiques. Ce n’est pas fait pour m’étonner, je me comporte généralement comme la majorité.
Je laisse traîner une oreille vers la réception, bien que parlant très mal anglais, je le comprends un peu, pour entendre la voisine demander quelle était la meilleure chambre, et se garder cette clé après que la réceptionniste lui eut répondu. Je suis sur le cul. Jamais il ne me serait venu l’idée de faire ça. Quand c’est moi qui organise, je répartis les clés au pif, au hasard de travailler. Tout ça pour avoir des chambres contiguës quasiment identiques. Nous avons aussi les balcons côte à côte, et une vue plus que magnifique sur le fleuve Chao Phraya. Nous posons nos sacs, prenons une douche vite fait et partons tous les quatre explorer la ville. Enfin, je dis la ville, le quartier suffira, car Bangkok est tellement grand que vous n’en ferez jamais le tour en une journée et certainement pas à pied.
Un monde nouveau s’offre à nous avec ses échoppes minuscules et ces hommes qui démontent et entassent des pièces de moteur à n’en plus finir. Et cette odeur de ferraille… insupportable. J’aurais préféré loger dans le quartier du marché aux fleurs, mais c’est plus cher. Je plaisante, je suis déjà ravie d’être ici.
Nous errons sans but, comme j’aime le faire dans les villes inconnues, nous extasiant ici de la statue d’un petit éléphant multicolore, là,
