Un Amour de Thérèse: Notre sœur de Lumière

Par Jean-Luc Martin Lagardette

Pour l’église catholique, Thérèse Martin était devenue « Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, moniale professe de l’Ordre des Carmélites déchaussées à Lisieux ». Elle a été canonisée en 1925 et proclamée docteur de l’Église en octobre 1997 par Jean-Paul II. Pour beaucoup de gens, elle est tout simplement « la petite Thérèse de Lisieux ». Et, plus largement, comment la nommer aujourd’hui, sinon « Thérèse, notre soeur de Lumière » tant son rayonnement est devenu universel, échappant d’une certaine façon au cadre de l’Église? Jamais, en effet, par exemple, une religieuse n’avait exprimé autant une compréhension de l’athéisme. Elle se sentait proche de tous, et aussi bien de ceux qui doutaient de l’existence d’un Dieu bon. Le contenu de son message a été souvent interprété, de diverses manières. Mais tous ses exégètes ont insisté sur le caractère extraordinairement libre et profond de la parole thérésienne. Dans le présent ouvrage, deux Thérèse nous sont présentées.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Luc Martin Lagardette, journaliste et philosophe, a été rédacteur en chef du mensuel Décision Environnement et a créé le magazine en ligne Ouvertures. Auteur d’ouvrages sur la déontologie journalistique et l’épistémologie, il est membre du Centre international de recherches et études transdisciplinaires (CIRET) et préside l’association la Diversité Spirituelle

• Langue: Français
• Éditeur: Saint-Léger Editions
• Date de sortie: 3 juil. 2025
• ISBN: 9782385225049

Aperçu du livre

Page de titre

Jean-Luc Martin-Lagardette

Un Amour de Thérèse

Notre Sœur de Lumière

Du même auteur

Du même auteur

La préface de Vers un Droit de l’âme et des bioénergies du vivant, par Cristina Elena Popa Tache (L’Harmattan, Paris, 2022)

Décryptez l’information ; pour ne plus vous laisser manipuler par les médias (Dangles, 2014)

Évolution et finalité ; Darwin, Monod, Dieu (L’Harmattan, 2009)

Les Droits de l’âme ; pour une reconnaissance politique de la transcendance (L’Harmattan, 2008)

L’Information responsable ; un défi démocratique (Éditions C. L. Mayer, 2006)

Le Guide l’écriture journalistique (Syros – La Découverte, 7e édition 2005)

L’Eau potable et l’assainissement : le guide de l’acteur de l’eau (Johanet, 2004)

Vrai comme l’info. Méthode pour une presse citoyenne (CFD – Difpop, 2001)

Les personnages

Thérèse hier, d’après ses écrits (manuscrits et entretiens)

Thérèse aujourd’hui, en Être de Lumière

Corantin, le philosophe

Préface

Pour l’Église catholique, Thérèse Martin était devenue « Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, moniale professe de l’Ordre des Carmélites déchaussées à Lisieux ».

Elle a été canonisée en 1925 et même proclamée docteur de l’Église en octobre 1997 par Jean-Paul II.

Tout récemment, à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de la sainte, elle a été nommée « Ambassadrice de la France » par l’ONU (Unesco), dans le cadre de sa biennale 2022-2023.

Pour beaucoup de gens, elle est tout simplement « la petite Thérèse de Lisieux ».

Plus largement, comment la nommer aujourd’hui, sinon « notre sœur de Lumière » ?

Nous vous proposons une lecture originale de sa vie et de son message, une lecture proprement universelle, par l’entremise d’un dialogue entre trois personnages :

– La « petite » Thérèse qui vécut en chair et en os en Normandie il y a un siècle et demi (1873-1897). Nous donnerons des extraits choisis parmi ses nombreux écrits¹.

– La Thérèse d’aujourd’hui, telle que nous pouvons l’imaginer et la ressentir, s’exprimant avec une nouvelle sagesse du haut de ses 24 ans fécondés d’Éternité. Une Thérèse immatérielle, épanouie, toujours active, heureuse de s’adresser à chacun de nous par l’Esprit.

– Corantin, philosophe contemporain, amoureux de l’âme de la Sainte, nourri des Lumières dont l’Humanité a entretemps bénéficié.

Auparavant, sans doute est-il utile de rappeler, très brièvement, ce que fut son existence sur la Terre.

Thérèse Martin naît le 2 janvier 1873 à Alençon, dans l’Orne. Elle est la dernière de neuf enfants, dont quatre sont morts en bas âge. Quatre ans et demi plus tard, sa mère Zélie meurt. La famille déménage à Lisieux, dans la maison des Buissonnets.

À l’âge de 10 ans, elle tombe gravement malade et est miraculeusement guérie par un sourire, à la suite d’intenses prières de ses sœurs, de la Sainte Vierge. Sur son désir ardemment exprimé, elle obtient l’autorisation exceptionnelle d’entrer au carmel à l’âge de 15 ans.

Ses quatre sœurs se font également religieuses. Son père Louis meurt à l’été 1894.

Son attitude au sein de la communauté impressionne tout le monde : cette jeune fille est passionnée d’amour divin et fait preuve d’une grande profondeur dans ses actes les plus banals.

Elle écrit beaucoup : des lettres, des poésies, des pièces de théâtre, ainsi que la fameuse « Histoire d’une âme » qui allait connaître une renommée universelle. Cette autobiographie a été publiée à plus de 500 millions d’exemplaires et traduite dans plus de 50 langues.

Le 30 septembre 1897, après 24 années seulement d’existence, Thérèse, « exilée sur Terre », rejoint sa Patrie du Ciel.

« Je ne meurs pas, j’entre dans la vie, s’écrit-elle alors, et tout ce que je ne puis vous dire ici-bas, je vous le ferai comprendre du haut des Cieux… »

Je ne sais pas si nous comprenons vraiment bien tout ce qu’elle veut nous dire et que nous allons tenter de partager avec vous, mais une chose est sûre : Thérèse est toujours vivante, autant dans ses écrits d’hier que dans son rayonnement planétaire d’aujourd’hui. Un rayonnement qui, dépassant la seule religion, peut atteindre toute âme sensible et sincère. C’est-à-dire… tout cœur ouvert.

J.-L. M.-L.

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1. Nous avons choisi de ne pas indiquer les références précises pour ne pas alourdir le fil de la conversation.

Première partie

Thérèse aujourd’hui

Je suis comblée, comblée au-delà de mes plus folles espérances. Je vis avec mon Aimé ! Et ce que je vis est encore beaucoup plus beau, plus extraordinaire, que ce que j’ai pu imaginer quand j’étais sur Terre. Les mots sont bien pauvres pour décrire mon bonheur. Mais ils sont assez riches, je pense, pour vous donner un avant-goût des joies de l’Esprit.

Aujourd’hui, je vis sans limite, sans mesure, dans l’union totale avec Celui qui comptait pour moi plus que tout. Je L’aime, Il m’aime. Et cela fait ma joie. Une joie qui imprègne toutes mes pensées, toutes mes œuvres.

Cela peut vous paraître étrange, mais oui, j’ai aussi mes œuvres. Et même mes bonnes œuvres ! Certes, elles diffèrent bien des vôtres. Et pour cause : je n’ai plus de corps. Cela m’empêche-t-il d’agir ? Non, heureusement !

Mais, vous demandez-vous sans doute, comment puis-je agir, étant hors la matière ?

J’interviens dans le champ de l’Esprit. C’est un monde en soi, animé de l’Énergie divine, c’est-à-dire par l’Amour infini. Dans l’Esprit, du moins dans la partie qui concerne votre Univers, il y a aussi de la vie, des événements, une Histoire. C’est un monde qui vous habite, qui vous parle, souvent sous la forme de murmures à peine audibles, et qui vous anime même sans que vous le sachiez.

C’est ainsi que je puis imprégner, à ma façon, la grande âme collective de l’Humanité. C’est ainsi également que je peux inspirer vos propres pensées, si vous le souhaitez. Si vous en êtes curieux, si vous le désirez ardemment !

Au Ciel, ou ce que vous nommez comme tel, vous vous en doutez bien, il n’y a pas d’églises ni de rites. Il y a l’Amour, qui rayonne, comme le soleil, pour tous. Les religions sont des œuvres humaines. Inspirées de Dieu, certes, mais élaborées par des hommes. Il n’y a qu’un seul Dieu : il n’y a qu’une religion véritable, celle de la connaissance de l’Amour. Celle de l’Intelligence et du Cœur.

Ceux qui connaissent mon parcours sur la Terre savent que je suis une championne de liberté. C’est cet amour de la liberté qui m’a permis d’emprunter des chemins nouveaux, inédits. Et d’oser demander, et même vouloir, ce que la bienséance ou la tradition n’autorise pas forcément…

Mais, en dépit de mon caractère d’aventurière et de combattante, je me voulais totalement obéissante, docile, respectueuse des consignes et des ordres donnés. À tel point que l’on a pu me surnommer, au carmel, la « petite