Ergo vitam elige ut vivas…
Par Florence Burel
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
Finistérienne, Florence Burel a toujours été fascinée par les mots, leur pertinence et leur musicalité dans l’écriture d’une belle histoire ou la composition d’un poème vibrant. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est orientée vers des études littéraires, afin de devenir professeur de Lettres classiques et de tenter de transmettre à son tour la passion que lui ont prodiguée ses maîtres.
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Aperçu du livre
Ergo vitam elige ut vivas… - Florence Burel
Une retraite fondamentale
du 19 au 25 février 2023
I
Vers une conversion
Secouée par l’inquiétude de mon médecin, convaincue aussi de la nécessité de me protéger de moi-même en cette situation de souffrance aiguë qui ramenait en moi des pensées mortifères, j’appelai à l’aide celui qui demeure pour moi pasteur de cœur et accompagnateur, le Père Joseph. Réflexe de tendresse, instinct de survie inspiré par le ciel ? Sa réponse me prouva, s’il en était besoin, combien mon recours à lui, suscité par ma rechute dans l’abîme de souffrance et de désarroi au-dessus duquel je joue toujours un peu à l’équilibriste, l’avait touché. Loin de moi, cependant, tout dessein de lui causer le moindre mal : je donnerais beaucoup, en revanche, pour sa santé et pour sa joie. Mais nous étions de nouveau au mois de février, le mois de naissance de mon aîné Florian.
On dit des personnes qui ont subi une amputation qu’elles ressentent toujours la présence du membre ou de l’organe dont on les a privées, qu’elles continuent d’éprouver des sensations, essentiellement douloureuses, dans cette partie de leur corps qui n’existe plus. Ainsi en va-t-il pour moi quand me reviennent, en esprit et au cœur, les espérances d’une première naissance et tout l’amour voué à ce fils bien-aimé. Les fées qui s’étaient penchées sur son berceau s’étaient montrées généreuses ; il était doté de multiples dons, il portait en lui toutes les promesses. Comment échapper, chaque nouvelle année qui met entre nous toujours plus de distance, à la submersion de la détresse, l’assaut de la déréliction, le vœu d’en finir avec l’écoulement cinglant des jours sans soleil ni projet ni hâte ? Alors m’accable également le défilé des liens tissés en vain, de toutes ces petites morts du quotidien que constituent l’éloignement d’un ami cher, le départ d’un proche, la vanité de tout effort pour échapper au non-sens ou à la prédominance de l’absurde.
Je déclinai donc la proposition d’un séjour en hôpital psychiatrique pour lui préférer une retraite spirituelle. Mes amis Carine et Joseph approuvèrent mon choix : pour l’une c’était une alternative, pour l’autre « une bonne idée ». L’enfermement n’aurait-il pas décuplé la torture psychique et physique, sinon transformé en pathologie un mal affectif et partant, rationnel ? Personne hélas, pas même Dieu auquel pourtant rien n’est impossible, ne dispose du pouvoir de me rendre l’enfant que j’ai perdu de façon si violente. Dans quel état de prostration arrivai-je dès lors à destination ! Il me tardait d’entrer dans le silence de la retraite pour me perdre dans l’oubli de moi-même et me laisser modeler comme il plairait à ceux qui auraient soin d’un cœur brisé.
« Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé. »
Psaume 50, 19
II
Un appel en terre de connaissance
Ce dimanche soir 19 février au Centre dont le programme m’avait paru en adéquation avec mes attentes, l’accueil se faisait assez tôt pour que chaque retraitant, installé sur place, pût se préparer à l’expérience qu’il allait vivre en s’accoutumant pareillement à son environnement. Le dîner devait être partagé avec la communauté, avant que n’intervînt la conférence d’introduction à la retraite spirituelle – et silencieuse – annoncée. J’aspirais tant à ce moment que j’éprouvai quelque difficulté à suivre, et davantage encore à soutenir, les conversations engagées.
Le Centre ne m’était pas inconnu. J’y avais déjà passé une semaine avec Yann, mon époux, quelque dix-huit mois après le décès de notre fils ; nous avions l’un comme l’autre accueilli comme des signes des découvertes que nous y avions faites, celle d’une médaille de Marie qui contre toute attente avait par son scintillement attiré un œil incrédule. Avec Florian, j’y étais venue, aussi, en juin ou juillet 2014, afin de lui permettre de s’entretenir avec le Père référent que Benoît, mon premier porteur de lumière, nous avait recommandé. Florian avait notamment admiré, dans une déchirure de la brume qui recouvrait le parc, la finesse émouvante de la modeste statue de Notre-Dame, laquelle insuffle la douceur apaisante et nostalgique d’un amour sans limite.
Plus récemment, « mon dernier photophore », le Père Joseph avait conçu l’idée, un autre après-midi estival, de faire visiter les lieux aux paroissiennes de Servel venues le voir avec moi dans sa nouvelle villégiature, après qu’il eut quitté Lannion, à l’issue d’un repas partagé chez lui. Ce fut ainsi qu’affluèrent des souvenirs ensevelis sous la poussière des gravats à déblayer sans cesse pour tenter de tracer un chemin de survie et de persévérance parmi les ruines provoquées par ce que nous vécûmes comme une apocalypse.
« Quand le rayon divin s’est posé sur une âme, si elle veut, si elle est docile et confiante, il n’en sortira plus. »
« Il ne faut jamais rester au seuil de son âme, il faut entrer, y descendre, y réfléchir, y méditer, y travailler et s’y laisser travailler… face à face avec Dieu ! »
« L’âme est comme la terre, il faut qu’elle soit déchirée pour être féconde. »
Marthe Robin
III
« Crois pour comprendre »
Si j’avais eu le choix du lieu, sans doute aurais-je opté pour Locquirec et sa situation côtière si inspirante. Seul toutefois ce Centre singulier proposait une retraite du 19 au 25 février : aubaine providentielle ! Le 15, une réponse positive me provenait : on m’y recevrait. Restait à rassembler son courage, dans l’espérance d’un soutien et celle d’une rencontre, d’un ressourcement salutaire au sein d’un sanctuaire de campagne dédié à Maximilien Kolbe dans la mémoire de son sacrifice.
Le prédicateur de la retraite, le Père Armand, avait pour référence un verset du paragraphe trois de la Première épître de saint Jean, le dix-neuvième :
« 18 Petits-enfants, n’aimons ni de mots ni de langue, mais en actes et en vérité.
¹⁹ À cela, nous saurons que nous sommes de la vérité, et devant lui nous apaiserons notre cœur, si notre cœur venait à nous condamner, car Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout. »
Il s’agissait d’une retraite fondamentale, soit essentielle et constitutive tout à la fois, d’un appel à la conversion dans la conviction que notre foi nécessite une structure, ou pour mieux dire « une colonne vertébrale ». Ainsi le conférencier nous avisa-t-il que nous devrions, cinq jours durant, nous porter les uns les autres, de même que tous ceux que nous représentions, dans le recueillement et le travail intérieur. La rencontre des deux amours qui nous avaient attirés en cet endroit, à savoir Jésus et Marie, incitait au dépôt des fardeaux, au lâcher-prise et au laisser-conduire, afin que l’Esprit saint rejoignît notre cœur, l’élargît et le rendît disponible, et que la prière nous permît de fixer sur Jésus un regard décentré de nous-mêmes. Nous y parviendrions, tout particulièrement en nous inscrivant dans la prière de louange d’une part, de répétition d’autre part.
Chercheurs de Dieu comme André et son frère Simon-Pierre, exprimer notre désir et entreprendre une marche qui dure autant que la vie relevait de notre initiative
