Chroniques de la Voie Intérieure
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À propos de ce livre électronique
La spiritualité n'est pas un divertissement du dimanche, un patchwork de recettes New Age dédiées au seul développement personnel. Elle n'est pas un passe-temps additionnel qui serait comme l'écume des jours, comme une pincée de sel ou de piment dans un plat devenu fade.
La spiritualité suscite, dès sa racine, une vague puissante, un élan, une expression spontanée de la foi. Elle est le mouvement vivant de notre conscience qui, depuis l'exil de notre incarnation terrestre, retrouve la mémoire intemporelle de nos origines. Elle est un feu sacré qu'en dehors de nos aliénations égotiques rien ne peut arrêter. Elle est le feu puissant qui nous relie au Créateur des mondes !
En cette période bousculée de transition, d'élévation, de révélations, elle est un phare dans la nuit, ouvrant le chemin intérieur vers la Lumière.
La seule ambition de ce livre est de vous inviter à ouvrir la porte de ces chemins intérieurs qui fut trop souvent et trop longtemps condamnée. Elle est de vous inviter à regarder au-delà du miroir matriciel de ce que nos médias, nos systèmes éducationnels, politiques, économiques, sociaux, ont ancré en nous comme perception indépassable du réel.
Bienvenue dans ces pages à travers lesquelles je vous livre mon expérience et ma compréhension de ce qui, tant individuellement que collectivement, se joue aujourd'hui sur la Terre.
Triskell Hag Ar Sterenn
Triskell Hag Ar Sterenn est le nom que je me suis choisi ou plus exactement celui qui s'est imposé à moi, portant pour une part l'empreinte de la Terre bretonne où je suis né et, pour une autre part, regardant vers le Ciel que mes yeux d'enfant, déjà, interrogeaient. Père de quatre enfants, je ne perds jamais une occasion, par-delà mes activités familiales et professionnelles, de vivre le lien nourricier avec la Terre-Mère, de méditer, d'écrire...
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Aperçu du livre
Chroniques de la Voie Intérieure - Triskell Hag Ar Sterenn
Table des matières
Le Vieux Jardinier
Dénuement
Lettre de l’Automne
La chasse
La Voie Intérieure
Poème d’un Premier Soir d’Hiver
Lettre à Pluton
Le temps est venu
Le Royaume de Dieu
L’ego
La Fontaine
La chair est triste ?
Le monde d’après
Ce que me disent les vaches
Nous ne sommes pas seuls
J’ai cherché la Maison du Père
LGBTQIAA+ ou les facéties de l’alphabet
L’église et le télescope
Arbre, mon Ami, mon Frère
Que la Lumière Soit !
La santé détournée
Miss France
La paille et la poutre
Les Fleurs du Temps
Yeshua, Jésus, Sananda
Des temps nouveaux
Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut
À mes parents de la Terre qui m’en ont ouvert le portail
À ceux qui, en cette vie, m’ont précédé en franchissant la Porte des Étoiles :
Mikael et ses ami(e)s, Léon, Danielle…
La Lumière et la Vie sont notre chemin !
LE VIEUX JARDINIER
Impressions sur « Le Vieux Jardinier » d’Emile Claus (1849-1924) renvoyant, par un jeu de correspondances symboliques, aux dimensions de ma propre vie.
Lorsque j'ai découvert cette toile, non directement au Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Liège mais sur Internet, une intense émotion s'est emparée de moi, immédiate, fulgurante, émotion qui ne passait pas par les câblages de la réflexion ou de la pensée. Elle venait me chercher profondément, directement, là où se tiennent les racines de mon être.
Je suis né de la Terre, dans tous les sens que peut revêtir cette expression. La terre
où j'ai grandi m'a enseigné le chemin incroyable qui mène à la Terre
que d'aucuns nomment Gaïa, la conscience de notre planète.
Mais il en a fallu du temps, des détours, des perditions et des transformations, pour entrevoir des décennies plus tard le sentier étroit de cet enracinement et de la force qu'il donne.
Lorsque je regarde cet homme sur le tableau, je vois tant de choses dont il forme la synthèse et dont il est le symbole. Je pourrais y voir mon père, mon grand-père, ma lignée paternelle comme maternelle qui a porté, dans la joie mais aussi trop souvent dans la peine, la faux, la houe, la charrue... n'étant souvent malgré eux que les instruments laborieux des puissants
de ce monde.
Mais ce jardinier du tableau, avec sa stature, sa maturité, les rides qu'il porte, l'oubli des douleurs du corps pour seulement cultiver la terre et en prendre soin, me parle aussi d'une part de moi-même et de tant de choses oubliées dont, comme pour un puzzle, je collecte aujourd'hui à nouveau les pièces.
Voyez comme il se présente au pas de la porte, la pensée encore tout occupée à la tâche et sans doute au repos qu'il va prendre. Des pieds larges et nus, des sabots déposés à l'entrée, un pot de fleurs sous le bras… Il est un trait d'union, un point de passage. Il nous permet de comprendre en une seule image ce qui nous relie à la terre et nous fait percevoir ce qu'elle nous donne ainsi que l'amour et le soin que nous lui devons.
Va-t-il prendre un moment de repos, ou bien la colonne d’architecture à gauche ainsi que le portail en fer forgé au fond du tableau sont-ils l'indice d'une demeure cossue qui impose d'autres règles ? Se tient-il d'ailleurs au pas de cette porte sans avoir à entrer ? Ainsi, seulement, ayant reçu les instructions du maître, va-t-il y déposer les fleurs et s'en retourner ? Cette vision est celle qui m’est venue. Elle évoque à elle seule la soumission dans laquelle les travailleurs de la terre ont été maintenus et continuent de l'être.
Mais le peintre a choisi de rendre justice au jardinier ; c'est lui et lui seul le sujet du tableau. La fierté qu'il permet de ressentir à l'idée de ce qu'il réalise chaque jour est un sentiment fort et juste.
Mais au-delà de cette dualité sociale que la simple présence de la colonne et du portail rappelle, je perçois encore autre chose dans ce tableau, en particulier, dans la corpulence et la force de cet homme aux mains larges et au visage absorbé
que d'aucuns pourrait croire dur et fermé.
Il s'y trouve, me semble-t-il, une dimension sacrée du masculin, de l'une de ses formes en tout cas, non de celle qui arbore le bouclier et l'épée, de celle qui tranche, mais de celle qui par sa force et son travail habite pleinement un lieu et y incarne une forme de protection pour les êtres qui y vivent. Cet homme me fait penser à ces gardiens éthériques qui ont en charge de veiller sur un lieu et d'en préserver l'énergie, la beauté, la forme particulière de vie qui s'y trouve et s'y épanouit.
Voilà, je vous ai livré ce que m'inspire ce tableau. Je ne parvenais pas dans la seule émotion à comprendre ce qu'il me disait. En me posant pour l'écrire, et en le partageant avec vous, il m'a fait voyager dans ces recoins insoupçonnés de la conscience qui chemine et se construit.
Je ne peux m’empêcher, dans ce cheminement de la pensée, de revoir tous ces moments de ma vie dans la ferme où j’ai grandi. Que de contrastes entre les expériences de pur bonheur lorsque, par exemple, le solstice d’été apportait avec lui les fenaisons odorantes, le soleil inondant la Terre, les veillées enjouées et tardives, et, à l’opposé, les périodes sombres où le travail sans limites pesait trop lourd sur les épaules de ma mère et de mon père.
Ce jardinier me parle aussi d’eux…
Que n’ont-ils enduré la pression de ceux pour qui leur travail n’avait pas de valeur et qui, mesurant leurs seuls profits, les conduisirent à ne jamais s’arrêter, à ne jamais regarder la vie comme une chose douce et légère. Malgré cette vie de labeur, ils nous ont élevés, ma sœur, mes frères et moi.
Et puis, il y eut un jour, un dimanche de mai où le destin avait décidé que l’un de nous devait s’en aller, heureux et souriant le matin quittant la maison, et perdant brutalement la vie avec deux de ses amis l’aprèsmidi sur le Canal de Nantes à Brest.
Il n’est pas de peine plus forte ni plus insurmontable pour des parents, car les parents partent d’abord, c’est ainsi dans l’ordre du temps. Le temps, parfois, joue des tours qui laissent nos cœurs à vif et longtemps sans réponses. Mais rien sur cette Terre n’arrive sans raison, sans que, dans le tissage des fils du destin, des dénouements et des épreuves n’adviennent.
Cette épreuve advint ce jour-là dans notre maison, conduisant chacun de nous à ne pas comprendre pourquoi Mikael était parti, à l’aube de sa vie d’homme. Son absence incompréhensible en faisait soudain comme un membre de notre propre corps que le fleuve avait arraché.
Le soir même, debout malgré l’insupportable peine, notre mère a trait ses vaches, notre père s’est occupé des animaux et des clôtures. Je ne sais comment ils ont fait, ce jour-là et les jours suivants.
Ils sont aujourd’hui fatigués, le corps usé par un métier trop dur que le départ de leur fils n’a pas facilité durant leurs dernières années d’activité.
C’est curieux comme ce Vieux Jardinier, si robuste au pas de la porte, m’a ouvert celle de la maison de mon enfance qui donnait de partout sur les champs, les chemins de garenne, les ruisseaux et les prés. Il m’a renvoyé à ma lignée paysanne et à la vie de mes propres parents. Il m’a renvoyé à la mort de mon frère comme si ce jardinier était en même temps un grand-père solide, victorieux de bien des épreuves et consolateur par sa seule présence. Les rides de son visage sont ainsi des sillons de sagesse, de ceux que notre temps préfère cacher derrière les murs de nos maisons de retraite. Ses rides, il les porte avec simplicité, non derrière les murs menteurs de ces hébergements que des brochures vantent, mais dans les dimensions d’un jardin qui est son domaine, sa vie, l’énergie de son cœur.
Puisse aujourd’hui notre Terre, mère elle aussi, permettre à mes parents, d’accueillir tous les instants de beauté et d’apaisement qu’ils méritent, et puisse l’Éternel emplir leur cœur de Lumière. Cette lumière, don du Créateur, illuminera jusqu’aux mémoires transgénérationnelles dont les blessures ont tant besoin de se refermer. Puisse le temps être venu pour cela !
Car la vie peut être douce et légère. Il n’était pas écrit dans les plans de la Création que l’Homme et sa descendance dussent venir sur la Terre pour souffrir seulement, ni pour ancrer dans leur esprit la croyance aliénante que la vie est par nature difficile. La vie, assurément, peut être une explosion de joie, une œuvre quotidienne de la pensée qui projette autour d’elle sa quiétude et sa beauté.
Les épreuves n’ont peut-être pas d’autres but que de nous contraindre à déblayer le fatras de nos vies successives, à déposer les croyances limitantes qui nous ont conduit à creuser nos propres ornières.
Je formule donc la prière, qui n’est autre qu’une pensée assoiffée de lumière, que la vie soit sur la Terre le séjour de Dieu lui-même, de son immense amour dont les hommes se sont coupés depuis des temps immémoriaux.
Je formule la prière, qui n’est autre qu’un puissant appel à transcender l’obscurité d’ici-bas, à abandonner les conditionnements que les forces involutives ont savamment perpétués au cours des siècles.
Je formule la prière pour que chaque âme qui entre en résonnance avec cet appel en soit apaisée, fortifiée, rétablie dans sa souveraineté la plus pure, découvrant, émerveillée, ce que la paix du cœur et la conscience de notre origine peuvent produire.
Puissiez-vous ne pas repartir d’ici sans cette conviction profonde que la vie est belle parce qu’elle vient de Dieu lui-même !
DÉNUEMENT
Dénuement…
Déposer nos valises, celles qui pèsent trop lourd et depuis trop longtemps.
Ne sont-elles pas remplies de douleur et de colères,
Voyager léger, ici, sur la Terre où le Soleil levant est une promesse renouvelée,
Desserrer l’étau des peines, et, dans un acte de foi insensé,
S’en remettre à l’infinie beauté du Monde que l’on a pourtant cessé de voir.
Dénuement…
Faire le vide ; tant de choses inutiles, tant de relations abîmées,
Pardonner et offrir à ceux-là qui ont cheminé près de nous
La coupe du pardon.
S’asseoir devant la fenêtre, la nuit, seul, lorsque plus rien n’existe
Sinon l’astre magnifique qui interroge les profondeurs.
Dénuement…
Regarder la Lune, pleine, féminine,
Qui active puissamment les eaux de notre renaissance,
Ne plus avoir dans l’instant de valises ni de meubles,
Juste le chant des grillons dehors,
Et celui d’une chouette qui nous parle des lointains.
Dénuement…
Adresser sa prière au Soleil, à la Lune, aux Étoiles,
À tous les luminaires du Ciel qui viennent en miroir
Éveiller notre Cosmos intérieur,
Et à la Terre, à la Terre secrète et profonde,
Tous, Terre et Ciel, émanation de la seule et unique Source de Vie.
LETTRE DE L’AUTOMNE
Salutations à vous tous qui êtes entrés ici dans l’espace intemporel de ce livre. Je vous y rejoins depuis l’automnale contrée d’où je vous écris ! Quelle que soit la saison à laquelle vous ouvrez cette lettre, quel que soit le lieu en lequel vous vous trouvez, l’émotion particulière de l’automne, des automnes de votre vie, est à jamais présente en vous, accessible, disponible, tel un archétype qui vous a construit et qui continue de le faire. Saison de transition, saison de passage, il y est question de ce qu’il nous est proposé d’abandonner, de laisser partir, de confier, telles des feuilles mortes tombées dans le sous-bois, à la transmutation alchimique.
Alors, puissent les énergies qui ont été portées par l’équinoxe, voici quelques jours, habiter nos cœurs. Nous voilà à présent dans la douce clarté de l’automne, dans cette magnifique alchimie entre la Terre et le Cosmos, celle qui invite à descendre en soi-même, suffisamment pour y trouver la paix malgré l’agitation du monde.
Dans ces temps de grande transition où les anciennes structures se défont peu à peu, ne perdons pas courage lorsque, certains jours, nous traversons nos zones grises, nos zones d’ombre, nos zones sombres. Elles sont là, au carrefour de nos vies, pour être transcendées et finalement déposées, dénouées, confiées à la Terre.
Prenons ce temps de l’automne pour comprendre que beaucoup de clés se trouvent en nous, clés de compréhension, clés de guérison.
Le Soi est une réalité profonde et vaste. Pour accéder à sa profondeur, il importe de ne pas s’en tenir au miroir de l’ego qui, aimant plus que tout s’ériger en maître, ne renvoie qu’une image partielle et souvent tronquée de qui nous sommes réellement.
À la faveur de l’automne, franchissons ce miroir. Rejoignons le silence de notre conscience, la profondeur de champ retrouvée. Toutes les possibilités d’élévation à vrai dire s’y trouvent, différentes et uniques pour chaque être humain, mais provenant invariablement des sommets de la Création. Il y a ceci d’incroyable et de merveilleux que l’entrée en soi, loin de nous replier dans la solitude, de nous recroqueviller, conduit au contraire à un élargissement de nos perceptions et à une reconnexion à l’énergie source, celle de notre origine.
Ainsi, le temps de l’automne, où la vie commence son reflux vers l’intériorité, est encore davantage celui qui convient pour mettre en sourdine les prédicateurs de l’apocalypse, les théoriciens de l’effondrement, les « jubilateurs » de cataclysme, les va-t-en-guerre, les déclencheurs d’affrontements, en un mot les adeptes de la dualité. Non que ces choses n’aient pas cours où qu’il faille les ignorer, mais ne prêtons pas nos énergies à ces condensateurs de ténèbres, à ces chaînes d’information en continu, à ces tabloïds du chaos ! Ils retardent à eux seuls l’avènement de la Lumière. Ils nous maintiennent dans l’identique vibration de ce qu’ils transmettent à notre attention. Ils nous font les cocréateurs de ce que nos yeux se sont accoutumés à lire, à voir, à entendre.
À cet égard, voyons nos télés, nos radios et nos journaux, non comme des vecteurs d’actualités et de vérités mais comme des fenêtres sur le passé, sur les structures sclérosantes et limitantes de l’ancien monde qui cherchent encore et toujours à maintenir l’humanité dans la matrice artificielle qu’ils soutiennent et à briser tout élan vers le Créateur. Nul doute que ces structures, j’entends la façon dont elles fonctionnent, seront emportées. Elles ne jettent aucune base pour le bonheur des hommes. Elles ne sèment aucune graine pour la Nouvelle Terre que nous portons en nos cœurs. Alors ne restons pas dans la vague par appétit des oppositions, au risque d’être nous-mêmes emportés.
Donner constamment son attention aux médias, c’est aussi donner du pouvoir et de la réalité aux mécanismes qui génèrent les conflits en commençant par les faire exister dans l’esprit, dans la peur et consécutivement dans la haine. Plus tôt nous aurons fait de porter en chacun de nous la clarté unifiée qui nous vient d’en haut, plus tôt la paix se transcrira dans la densité du monde.
Automne, soit le temps pour nous d’ancrer la Lumière plus profondément afin seulement d’être. L’arme véritable de l’homme vrai comme du guerrier n’est pas son sabre ou son fusil mais son être, forgé depuis des temps immémoriaux dans le métal précieux de ses épreuves et de ses expériences, vie après vie.
Soyons, aimons, honorons l’instant présent comme notre véritable maison.
Ce matin, tôt, je suis parti dans la nature. J’ai guetté la porte de l’aube et l’entrée sublime du Soleil dans l’espace accueillant de la Terre. J’ai vu les brumes qui dessinaient un voile évanescent dans cet interstice merveilleux entre le jour et la nuit. J’ai vu les grands arbres, ces êtres majestueux, et j’ai vu trois jeunes biches qui traversèrent le chemin dans la forêt, juste devant moi. Comme un cadeau. Après des semaines où j’ai ressenti la présence insistante de mes anciens démons que je croyais vaincus, j’ai aperçu à nouveau, grâce à l’infinie beauté de la Terre Mère, le chemin un temps disparu, le chemin intérieur vers la source de toute vie.
Je sais que beaucoup d’entre nous, engagés sur la voie de profondes transformations, et répondant à l’appel de la Lumière, sont amenés à traverser des contrées de l’âmes qui sont tout sauf agréables à connaître… ou à reconnaître. Alors que l’ancien monde s’apprête à basculer dans l’abîme et à libérer le potentiel de la Terre, notre aspiration vers la Lumière du créateur est notre boussole ou, selon l’image que nous préférons, notre gouvernail pour naviguer hors des eaux troubles. N’ayons de cesse de rejoindre les eaux claires, celles d’une conscience apaisée et libre.
Que l’automne soit pour chacun d’entre nous une saison amie. Je vous envoie toutes mes pensées, et toutes mes plus belles images des ciels et des paysages de l’automne ici. À bientôt,
… Un an plus tard, nouvel automne… Ode à l’équinoxe,
Septembre vient à peine de tirer sa révérence avec la grâce d’un ciel toujours bleu. Octobre est là qui tient en équilibre sur l’axe oscillant de notre Terre aimée.
L’instant présent est encore habité des splendeurs de l’été mais il porte déjà, par l’intense parfum des fruits mûrs, la respiration profonde, le songe qui invite la pensée à l’écoute du Silence.
Les odeurs de l’Automne ont commencé. La subliminale invitation à ressentir le mouvement de la nature vers sa propre intériorité.
Période intermédiaire.
Modifications du lien de la conscience à la Terre.
Chaque saison est une expérience un peu plus profonde, un peu plus consciente de ce lien, tandis qu’en chaque interstice de cette expérience s’écoule la Vie.
Elle s’écoule en nous, elle s’écoule autour de nous, à travers l’arbre, à travers le scintillement de la lumière, à travers la furtive échappée d’un animal aperçu dans le sous-bois.
Elle descend des plans les plus élevés de la Création comme de l’Unique Source des mondes.
Elle vient transfigurer la pesante matière et, de l’intérieur, lui donner des ailes.
Elle est la signature de Dieu Père-Mère, Puissance de l’Un, en toute chose !
Elle est conscience, elle est amour qui n’est autre que l’expansion de la conscience se souvenant du point précis et incommensurable de sa naissance, quelque part, là-bas, dans la Source des Mondes.
Alors, bienvenue à la saison d’automne qui trace un chemin à ces réminiscentes clartés.
Bienvenue aux transcendantes contrées de nos voyages intérieurs.
L’automne nous fait apercevoir que l’immensité de l’univers tient dans une merveilleuse toile d’araignée aperçue ce matin. Ne scintillait-elle pas de toute sa rosée devant l’astre du levant ?
En la regardant, j’ai compris que tout était juste, qu’il fallait juste faire taire le vacarme, qu’il fallait juste faire un pas hors du théâtre des ombres que tant de siècles écrasent et surplombent.
Là, dans l’immédiateté toute nue de l’automne naissant, je n’ai retenu que l’instant présent, l’âtre flamboyant de la cheminée du temps, le creuset qui contient l’éternité.
En lui, sans te laisser retenir par les griffes du passé, sans projeter non plus tes peurs dans le carcan du futur, ancre tes pensées car l’instant présent les relie au Créateur, les illumine, les allège de toute chose inutile.
LA CHASSE
Ce dimanche, tôt le matin, je suis parti, seul, dans ce lieu que j’affectionne. Aux heures de l’aube, par sa beauté, sa tranquillité, il n’appartient encore qu’aux trois règnes, minéral, animal et végétal, qui le structurent. Dans une intime et harmonieuse présence à soi, il semble encore ignorer, pour quelques heures peut-être, les transgressions humaines comme l’irrespect de nos vies à son égard. Et pourtant, que n’a-t-il cet incroyable pouvoir de replacer le corps et le cœur dans la généreuse énergie de la Terre !
Ce lieu, près de chez moi, c’est le Lac Bleu à Léognan. Il s’agit d’une ancienne carrière calcaire rendue à la nature et transformée, lorsque le Soleil s’y pose, en une palette de turquoises dont les nuances et la clarté invitent à trouver en nous les mêmes harmoniques qui rendent la vie plus belle et les profondeurs de l’âme, apaisées et lumineuses.
Ce matin pourtant, je ne m’étais à peine réjoui de revoir cet endroit que des cordes dissonantes se firent entendre. De partout, des bois environnants, des vignes et des champs, parvenaient des coups de fusil, macabre ponctuation du silence. Ces coups de feu battant la campagne venaient déchirer la dentelle sonore faite habituellement du seul chant des oiseaux, du bruissement des feuilles dans le vent, et de toutes les manifestations naturelles de la vie.
Je m’étonnai du caractère incessant de ces détonations qui venaient de toutes parts. Les plus assourdies rappelaient que la ville était déjà loin. Certains coups, en revanche, étaient si proches qu’ils donnaient le sentiment que ce havre de paix était littéralement cerné par un déferlement de passions chasseresses. Ils étaient si proches qu’il me semblait qu’à tout moment des plombs pouvaient traverser l’espace où je me trouvais.
Bien qu’ils fussent depuis longtemps sortis de leur état de chasseurscueilleurs, quelles motivations avaient donc ces hommes pour aimer tant la traque et la mise à mort des animaux de la nature que l’on qualifie singulièrement de gibier ? Que n’étaient-ils réduits pour certains à effaroucher devant eux quelques faisans domestiques lâchés pour la saison et qui n’avaient sans doute plus d’autre instinct que celui de venir picorer dans leurs mains armées ? Se pouvait-il alors que, mus par cette passion de la chasse et se consolant d’un sanglier ou d’un cerf plus habile, ils ne fissent de ces faisans apeurés le flatteur et piètre trophée de leur testostérone, la récompense de dopamine et d’adrénaline à la virilité kaki de leur accoutrement ?
Mais, ne croyez pas que je juge simplement et que je n’entende pas les arguments des aficionados de la Tradition, capables désormais d’appuyer leurs actes sur des notions écologistes de préservations des équilibres et des écosystèmes.
Ne croyez pas que ma propre conscience soit seulement animée d’une vision bourgeois-bohème, le corps seulement nourri de quinoa et de tofu que ma propre assiette ignore à ce jour. Car bien au contraire, je viens de la terre, de
