SCEPTRES BRISÉS

Par Gilvanize Balbino Pereira et Pour les esprits Ferdinando & Jaime

En Espagne, au milieu du XVIe siècle, la haine et la violence sèment la terreur. Hommes, femmes et enfants sont persécutés, emprisonnés et torturés par l'Inquisition.

Les mauvais esprits sèment la discorde, attirés par ceux qui utilisent le nom de Dieu pour satisfaire leurs ambitions. Marqués par des engagements passés, nombreux sont ceux

• Langue: Français
• Éditeur: World Spiritist Institute
• Date de sortie: 10 août 2024
• ISBN: 9798330345380

Aperçu du livre

Remerciements

À Dieu, pour la confiance.

À Jésus, pour son héritage de sagesse, d'amour et de foi. Aux enseignants de l'invisible et aux ancêtres, pour l'instruction, pour l'amour sacré et éternel qu'ils déversent gracieusement dans nos cœurs, nous guidant vers la lumière du christianisme.

Aux bienfaiteurs spirituels, pour leur aide affectueuse, car sans elle je ne pourrais même pas tenir un simple stylo ni continuer à sentir le merveilleux parfum de la vie.

Aux amis sur le terrain, pour leur patience dans les moments de joie ou de tristesse.

Aux équipes de travail qui ont participé à l'élaboration de cet ouvrage.

A toute l'humanité, pour l'opportunité d'y participer. Avec amour et gratitude,

Gilvanize Balbino Pereira

Bref récit

Cher lecteur, plein d'espoir, de foi et d'une indéniable gratitude, l'âme joyeuse, nous revenons vers vos cœurs à travers ces pages.

Sans vouloir écrire des règles ou des lois, nous reçurent avec amour la demande de chers amis d'écrire cette histoire vraie de frères en Christ, des amours qui marquèrent aussi, un jour, nos vies de courage et de rédemption.

Les figures marquantes de ce mémoire, Esteban, Khalid, Pilar, Karim, Filipe, Alhena, Yasir, Catarina, Teresa, Hadi, Josué, Victor González, Zairah, entre autres, furent mentionnées dans le livre Larmes du soleil. En Sceptres Brisés, ils poursuivent leurs trajectoires, continuant leur vie d'apostolat et de régénération. Unis par les liens d'amour, les luttes et les défis avec ces enfants de Dieu, l'évêque dominicain Rafael revient à la vie corporelle sous la forme de Morilo Martins pour honorer sa promesse de défendre, en fin de compte, un christianisme vivant, libre de dogmes, d'illusions et d'angoisses qu'un jour, il contribua lui-même à construire.

En réponse aux demandes des amis présents dans cette œuvre et dans le respect de leurs individualités et des lieux qui furent le théâtre de leurs expériences, les noms de certains personnages et de certaines régions furent conservés afin de ne pas confondre les événements historiques décrits par les savants pour l'humanité dans les récits de cette période cruelle appelée Moyen Âge, qui marqua la planète Terre avec le sillage de la douleur et de l'impiété.

Nobles amis

Dans toutes les phases de transformation que la planète Terre a traversées dans ses structures sociales, religieuses et familiales organisées sous l'ordre des intérêts personnels, des désirs et des passions humaines, toujours, dans l'invisible, notre Seigneur Jésus rétablit la solide loi d'amour qui régit les créations de Dieu. Il équilibre l'univers, appelant ses fidèles ouvriers à reprendre la lutte libératrice pour faire prévaloir, un jour, la proposition d'espérance et de solidarité, prononcée par Lui et consignée dans son Évangile.

Loin de prétendre me considérer comme un écrivain, mais en tant qu'humble serviteur du Seigneur, je vous remercie d’avoir partagé cette expérience avec mon ami et frère éternel Ferdinando. Avec lui, j'apprends à transformer la souffrance en lumières de renouveau.

Avec joie et gratitude pour avoir pu, une fois de plus, participer à une si grande tâche, je demande à Jésus ses bénédictions et, en conclusion, je vous offre la note suivante :

Cherchez le Seigneur Jésus !

En tout et pour tout, nous sommes confrontés aux obstacles du monde, mais le Seigneur est toujours présent.

Nous ne prions pas pour nous-mêmes, mais : regardez l'Univers qui lutte pour la paix ; pour les mères désemparées qui pleurent leurs enfants qui croient en silence dans la tombe ; pour la nature qui est aussi un enfant de Dieu ; nous prions pour que les religions s'unissent pour une seule cause, appelée amour ; pour que les familles soient une, la famille universelle ; pour qu'aucune douleur ne dure plus longtemps que le temps nécessaire pour apprendre le courage.

Bénissez tous, sans distinction, car dans la vie tout n'est que brise et passe, mais votre sagesse est l'éternité qui, bien qu'elle tente de s'écrouler, n'est jamais détruite, car le Seigneur sera toujours le fondement de notre vie.

Jaime, São Paulo, le 29 octobre 2002

PREMIÈRE PARTIE

Dans le monde, vous aurez des tribulations, mais prenez courage ! Je vainquis le monde !

Job 16:33.

Dieu choisit ses meilleurs soldats pour affronter les batailles les plus difficiles.

Fernando

Il y a toute une vie dans une heure d'amour.

Balzac

1

Vieux chemins, nouveaux espoirs

Au 16e siècle - vers 1530 -, après la venue du Seigneur Jésus-Christ, l'Europe était encore embourbée dans l'impiété. Les croyances naquirent et moururent. Le christianisme se traduisait par des lois catholiques, représentées par la curie papale, qui dominaient les esprits. Le message du Christ, préparé dans les plus hautes sphères célestes pour répandre son amour avec l'humanité, avait été transformé, par la main des hommes, en peur, cruauté et mort.

L'Espagne, afin de défendre ses intérêts politiques et avec la claire intention de bannir de ses terres les expressions religieuses défavorables au catholicisme, a institué, d'une main de fer, un code de lois sanguinaire et une campagne sordide contre l'hérésie.

Ce fut au sein de l'Eglise catholique que naquit la Sainte Inquisition. Unies au pouvoir de l'État, chaque pays fut représenté par leurs propres régimes et croyances.

Les monarques catholiques, Ferdinand II d'Aragon e Isabelle de Castille, entrèrent dans l'histoire et devinrent des légendes vivantes.

La reine, conceptualisée dans ses principes religieux fanatiques, et le roi, aveuglé par le pouvoir, luttèrent pour maintenir l'unité de leur pays. Ces personnalités gagnèrent le temps et les records de leurs règnes, et formèrent des successeurs, parfois plus impitoyables et cupides.

À l'époque, les prisons entassaient les juifs et les musulmans dans des cellules exiguës. Ceux qui survivent héroïquement aux mauvais traitements et ceux qui ne renoncent pas à leurs croyances sont condamnés à de cruelles tortures.

Les flammes des bûchers inquisitoriaux réduisaient les rêves en cendres et torturaient les âmes réduites au silence, éveillant chez certains la haine, chez d'autres la résignation et la foi.

Structurés sur les bases d'une société sectaire et contemplative, les fantômes de l'ignorance interrompirent la vision du progrès. L'idolâtrie contribua à la formation d'une société intolérante et intransigeante.

La croyance en la réalité de la sorcellerie prit des proportions énormes. Pour la Sainte Inquisition, elle devint une obsession exaspérante. La propagation de la peur de la sorcellerie et la persécution des sorcières se répandirent comme une grande épidémie psychologique liée à la tyrannie comme moyen de maintenir le pouvoir centralisé dans quelques mains.

Dans de nombreuses régions, les femmes affrontaient les prêtres avec leurs connaissances mystiques et « médicinales », prises pour des démons et de la sorcellerie. Pour les contenir, elles furent réduites à une condition d'infériorité et de soumission aux hommes et aux strictes lois catholiques.

Le pouvoir ecclésiastique, uni au pouvoir séculier pour contenir les révoltes naissantes et empêcher les manifestations d'un groupe désireux de remettre en cause leurs actions, ordonna la persécution des écrivains, entre autres, qui affrontèrent sans crainte la difficile lutte contre l'ignorance et les médecins qui cherchaient le développement de la science. La résistance fut organisée, créant diverses organisations à la recherche de protection.

Ainsi naquit un segment déformé d'un christianisme dogmatisé construit sur les piliers de l'injustice et de la terreur. On créa l'image, d'une part, d'un Dieu qui jugeait et punissait avec sa tribune de saints, d'anges et d'archanges ; et, d'autre part, du diable, identifié aux manifestations de l'intellectualité et de la culture, et qui ne servaient qu'à pousser les esprits à la pénurie de leur propre conscience.

Des maladies graves entraînaient les gens vers la mort et la médecine limitée contemplait souvent passivement la souffrance de l'extermination de milliers de personnes sans pouvoir contenir la fureur des plaies qui massacraient les hommes par leur propre ignorance.

Dans ce contexte social et religieux difficile, à Barcelone, vivait un médecin appelé Esteban. Un homme mince et grand, au visage gris, au teint clair et aux yeux noirs brillants, il maintint une expression de sérieux, de bonté et de paix, affrontant avec courage la douleur du veuvage et la tristesse silencieuse de l'absence irremplaçable de sa femme bien-aimée, Amirah. Conscient de ses obligations envers sa propre existence, il a persévéré jour après jour, faisant de la vie un réservoir d'espoir et de travail, sans regrets ni plaintes. En raison de sa vie irréprochable, son nom fut respecté. Pour ses collègues médecins, ses traitements et ses procédures devinrent des lois vénérées par les uns et respectées par les autres dans toute la région de l'Espagne, s'étendant à certaines régions de France.

Sa résidence s'était transformée en un propitiatoire, une sorte d'hôpital prêt à accueillir les cœurs qui involontairement aigrirent la difficile limitation d'une vie souffrante, que leur imposait la fragilité de leur santé.

À ses côtés se trouvait son fidèle ami Karim¹, un Égyptien dont les marques du temps, qui donnaient à ses traits les lignes d'une vie de souffrance, mais qui ne purent pas lui enlever la sérénité de celui qui se prépare à surmonter les défis de son chemin, comme un soldat qui se bat avec amour, patience et résignation.

Partageant le manoir, un autre médecin, Khalid², un maure converti au christianisme, sur le visage duquel apparaissaient les premières touffes de cheveux blancs, mettant en valeur son teint doré et ses yeux noirs. Il présentait une déformation des jambes, souvenir de la prison inquisitoriale dans laquelle il avait subi les fléaux de la torture à la poulie.³

Il était accompagné de son épouse adorée, Pilar, une femme mûre qui conservait une beauté juvénile. Ses yeux bleus ressortaient avec son sourire et son amour expressif était partagé entre leur fils naturel, Yasir, et Catarina, leur fille adoptive, une jeune femme à la beauté sereine, mise en valeur par ses cheveux légèrement blonds et ses yeux clairs expressifs, qui a longtemps été soutenue par l'amour inconditionnel de ces cœurs.

En raison du veuvage d'Esteban, Pilar, sans se plaindre, accueillit avec soin et dévouement les enfants du médecin. Il s'agissait de son neveu Filipe et de la charmante Alhena, une belle jeune femme dont la peau blanche contrastait avec ses cheveux bruns et mettait en valeur ses grands yeux gracieux.

Cet après-midi-là, une calèche apparut dans un paysage pittoresque et solitaire aux abords de Barcelone. Le trot des chevaux, fermement contrôlé par Karim, le cocher, lui donnait une cadence semblable aux battements du cœur. A côté de lui, Esteban resta silencieux, avec un regard vide devant le paysage éblouissant, quand son ami, avec un respect caractéristique, lui dit :

- Mon fils, tu es un ange béni choisi par le Seigneur, car pendant toutes ces années, tu n'as jamais perdu un enfant né sous tes soins. Tu réussis à le faire. J'ai même douté que tu puisses sauver la vie de cette jeune femme, mais elle et l'enfant ont survécu. Tu as fait un miracle, car la pauvre femme était condamnée à mort face à une situation aussi délicate.

- Tu es toujours gentil ! Je n'ai pas fait de miracle, j'ai simplement accompli ma tâche, que j’ai assumée devant le Seigneur, parce que j'aime ce que je fais. Je suis donc responsable de cet amour. Car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.⁴ Je dois honorer mon choix : servir et ne pas être servi ; vivre et faire triompher la vie. N'oublie pas que, avant ma volonté, il y a la volonté souveraine de Dieu et que c'est à Lui que nous devons rendre grâce en reconnaissance de toutes nos œuvres. Nous ne sommes que les instruments des lois que le Seigneur écrivit et rien de plus.

- Pardonne mon indiscrétion - dit Karim en changeant de conversation -, mais depuis la mort de ta femme, je ne t’ai pas trouvé si pensif. J'ose dire que tu es triste.

- Mon ami, je me suis souvenu de notre passé. Nos chemins ont été marqués par des événements que je ne pourrai jamais oublier. Crois-moi, je ne suis pas triste, mais nostalgique. Aujourd'hui, inexplicablement, je sens ma bien-aimée Amirah si proche de moi que je serais capable de la serrer dans mes bras et même de sentir son parfum.

- Nous fûmes condamnés à vie et rencontrèrent ceux qui furent nos bourreaux éphémères, mais grâce à notre foi, nous purent pardonner. Sa femme fut soumise à des souffrances dans la prison du Saint-Office, ce qui la conduisit à sa mort. Elle avait certainement la force d'une vraie chrétienne, je crois que Jésus la soutint dans son amour et sa miséricorde.

- Face à sa souffrance, je me considérais comme faible et incapable. Je n'ai jamais vu personne souffrir avec une telle dignité et une telle démonstration de courage face à sa propre torture. Les martyres de la prison ne pouvaient pas lui enlever sa beauté. En tant que médecin, je pus observer sa lutte personnelle pour surmonter la fragilité de son corps, sans pouvoir rien y faire. Le jour où elle tomba dans mes bras, elle me dit de rester dans la médecine, car elle serait toujours dans mon cœur. Elle m'a promis qu'un jour nous nous retrouverions. Cette promesse est la force qui me fait vivre.

- Tu fis taire la souffrance de ton cœur et tu le transformas en travail. Je n'ai jamais entendu une plainte sortir de ses lèvres. Dieu choisit toujours ceux qui ont le sentiment de résignation pour traverser les ombres de la vie sans oublier la lumière qui jaillit de sa compassion.

- Des regrets ? Non. Je remercie le Seigneur pour tout ce que j'ai reçu dans ma vie, que ce soit la joie ou la tristesse, car je sais que tout est nécessaire pour que nous soyons de meilleurs enfants de Dieu. Je me sens comme un soldat face à une bataille qui, bien qu'il puisse sembler à nos yeux qu'il n'y a pas de triomphe, croyez-moi, petit à petit nous obtenons la victoire. Lentement, nous allons nous vaincre nous-mêmes, notre égoïsme, notre ignorance et nos défauts.

- Je m'inquiète pour toi, surtout pour la solitude à laquelle tu fais face.

- Vivre n'est pas l'inactivité, la précipitation ou la marche vers la ruine du désenchantement. Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes de notre vie en fuyant les voies réparatrices que Dieu nous a charitablement accordées sous forme d'opportunités de régénération. Dans les épines et la lutte, dans le travail et l'espoir, nous trouvons les ressources dont nous avons besoin pour nous libérer de la douleur et de la solitude.

- Tu es une forteresse vivante ! Je te souhaite peut-être tout le bonheur du monde, tu as accepté silencieusement les peines que la vie t'offrait avec une étonnante résignation.

- Je me suis consolé dans la lumière de Jésus, je me suis nourri du Seigneur et, surtout, j'ai appris à attendre les heureuses surprises que seul le temps est capable de nous offrir, sans laisser les larmes me conduire à me plaindre. Après tout – il poursuivit en souriant -, n'oublie pas que tu m'appris aussi ce qu'est le courage.

- Ma chère, tu as raison, mais nous voulons toujours le meilleur pour ceux que nous aimons -. J'ai reçu le meilleur de Dieu. J'ai été gratifié de l'amour d'Amirah et, dans nos enfants Filipe et Alhena, j'ai trouvé l'espoir de vivre. Je ne peux pas non plus oublier l'aide que j'ai reçue de mon ami Khalid, ainsi que de toi, qui as toujours été à mes côtés à chaque instant de ma vie. Surtout notre Pilar, qui avec sa force, en plus de s'occuper de ses propres enfants, s'est dévouée avec amour à mes petits, qui sont maintenant grands et la reconnaissent comme une mère travailleuse et bénie. Je ne doute pas que pour mes enfants, elle compensa l'absence de ma femme.

- Toi, ainsi que Khalid, Hadi et Josué, êtes d'excellents médecins et avez déjà contribué à former de nombreux jeunes qui vous sollicitèrent en raison de votre compétence, de votre éthique et, surtout, de la renommée qui vous entoure. Je ne compris pas l'insistance à envoyer Filipe et Yasir faire leurs études de médecine en France. Avec toi, ils recevraient le meilleur enseignement de toute l'Espagne. Pourquoi si loin de nos soins ?

- Ma chère, ne vois pas notre geste comme si nous étions des bourreaux. Nous les aiderons tous les deux à se rétablir à leur retour. Nous ne voulions pas les surprotéger. Nous avons remarqué qu'ils donnaient subtilement quelques signes de fierté d'être nos enfants, croyant que cela leur serait facile. Notre intention n'était qu'un avertissement sur les obligations qu'ils assumeront dans la vie. Pour réussir, nous ne pouvons ignorer l'esprit de sacrifice qui nous est demandé.

- Au début, il était difficile de séparer nos garçons. J'attends avec impatience le retour des deux, après tout nous vieillissons et ce sont eux qui poursuivront la tâche difficile que nous avons commencée. Ils seront bientôt avec nous.

- Je ne doute pas qu'ils seront de bons médecins. Malgré nos souhaits, ils montrèrent une vraie vocation pour la médecine, sans être forcés. De plus, nous avons pris soin