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Quand tout part en fumée
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Livre électronique214 pages2 heures

Quand tout part en fumée

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À propos de ce livre électronique

Êtes-vous prêts à jouer avec le feu ?

Nelly vient tout juste de changer d’école pour accéder au programme de ses rêves : le cheerleading. Ses deux nouvelles complices, avec qui elle partage d’autres passions, lui présentent leur cercle d’amis, dont un hockeyeur qui ne la laisse pas indifférente. Ainsi s’ouvre la porte d’un univers très attrayant. Mais tout n’est pas rose… Si, au départ, le plaisir est au rendez-vous, son expérimentation du vapotage ne tardera pas à engendrer des conséquences imprévues.

Entre les relations tendues qu’elle entretient avec sa famille et les incertitudes entourant sa vie amoureuse, le monde de Nelly pourrait-il… partir en fumée ? C’est ce que vous saurez en lisant ce roman mettant en scène une ado franche et attachante qui en verra de toutes les couleurs !
LangueFrançais
ÉditeurHugo Québec
Date de sortie16 mai 2025
ISBN9782925386605
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    Aperçu du livre

    Quand tout part en fumée - Natacha Bouthillier

    Partie 1

    Avant…

    la première puff

    Je me retrouve à partager mon appartement

    Avec ce gars, ce fatigant

    Qui se prend pour mon parent

    Et m’impose la présence de son enfant.

    Depuis que j’ai quitté mon ancienne poly,

    Je m’ennuie de mes amies.

    Je me sens toujours obligée d’épater la galerie.

    Je ne sais plus du tout où j’en suis.

    Je me demande si j’ai bien fait

    D’aller dans ce programme pourtant parfait.

    À ma place, je ne me sens pas tout à fait.

    Mais ne dit-on pas qu’il vaut mieux vivre avec des remords que des regrets ?

    Ma mère est toujours stressée par l’argent.

    On n’a plus aucun temps

    Pour passer de bons moments.

    J’aimerais que tout redevienne comme avant…

    Chapitre 1

    Sombres regrets

    Je m’ennuie de mon ancienne école de quartier. Mahéva, Jasmine et Kim-Ly, même Mme Sanchez, qui était toujours sur mon dos à cause de mon cell, me manquent. Je l’entends encore me dire en roulant exagérément ses « r » :

    – Mademoiselle Roberts, ici, c’est une école. Ce n’est pas un endroit pour faire vos publications sur les réseaux sociaux !

    Je ne peux pas compter le nombre de manquements qu’elle m’a collés, ce qui m’a évidemment donné droit à plusieurs retenues. Je suis persuadée que, malgré tout, elle sentait que j’avais un bon fond. Mais on aurait dit qu’elle se faisait un malin plaisir à me prendre en flagrant délit.

    On avait beaucoup de fun, les quatre filles ensemble, sur l’heure du dîner à chiller dans le parc du Père-Marquette, à se promener sur Papineau ou à faire défiler nos fils Instagram. On se montrait nos meilleures trouvailles beauté et vestimentaires. J’en profitais pour alimenter en toute « légalité » mon compte pour que mes abonnés suivent mes publications.

    Les murs de ma poly étaient tout décrépits, la peinture s’écaillait et l’eau contenait probablement du plomb, mais c’était MA place, le lieu où j’avais fait ma première année du secondaire et où j’avais embrassé un gars pour la première fois. Je me sentais bien dans cette école, même si j’étais une élève dans une foule de jeunes que je ne connaissais pas, pour la plupart.

    Aujourd’hui, en cette journée grise et pluvieuse de novembre, je remets tout en question. Le texto que j’ai reçu n’améliore pas les choses.

    Kim-Ly

    Salut ! J’espère que tu vas bien. On pensait donner une carte-cadeau à Mahé pour sa fête. On fera ça la semaine prochaine à la soirée chez elle. Tu veux participer ?

    Le problème, c’est que je n’ai pas été invitée et je n’ose pas le lui dire. Je n’ai jamais manqué un de leurs anniversaires. Plus jeunes, on en a fait des fêtes thématiques : licornes, disco, médiévales, sciences, espace… et j’en passe. Plus tard, ce sont les activités qui ont pris le relais : escalade, cinéma, gymnastique, poterie… Si Mahéva ne m’a pas invitée, c’est clair que c’est parce qu’on s’est trop éloignées. Ce message m’indique peut-être que je devrais abandonner mon programme de cheerleading, pourtant considéré comme un des meilleurs en ville. Moi qui en rêvais chaque nuit avant d’être acceptée…

    Les filles ici sont correctes, mais je m’ennuie de mon ancienne gang. C’est bizarre d’appeler Jasmine, Mahéva et Kim-Ly de cette façon. Je ne veux pas les reléguer au passé. Jasmine est si douce et sensible. Mahéva, elle, est drôle et énergique et Kim-Ly réservée, mais si vive d’esprit. Je souhaite qu’elles restent dans mon présent. Mais, honnêtement, on s’écrit beaucoup moins qu’en début d’année. J’imagine qu’elles sont elles aussi très occupées de leur côté. Et comme on ne partage plus le même quotidien, on a moins de trucs à se dire.

    Je ne suis pas encore aussi proche des filles de mon groupe. C’est normal. Ce n’est pas facile de s’intégrer en cours de route dans un groupe formé et soudé depuis longtemps déjà.

    Si j’avais pu commencer mon programme en même temps que la cohorte initiale, tout aurait été plus simple, mais je n’ai pas été sélectionnée dès le départ. Plus tard, je suis passée à un cheveu d’être admise. Les entraîneurs recrutaient trois nouvelles personnes et j’étais la quatrième ! Non mais, quelle malchance ! Je suis certaine d’avoir ressenti la même émotion qu’un athlète qui se fait dérober l’or par un centième de seconde.

    Alors quand j’ai reçu l’appel du directeur de l’école, mon cœur a littéralement failli arrêter de battre. Avec une voix grave et sérieuse, M. Vinette m’a annoncé :

    – Mademoiselle Roberts, une élève s’est désistée du programme de cheerleading. Comme vous êtes la première sur notre liste d’attente, si vous le souhaitez toujours, vous pouvez vous y joindre.

    J’étais sous le choc. J’avais pris des semaines à faire mon deuil et finalement fait une croix là-dessus. Avec les filles, on avait même formé des duos pour les casiers : Kim-Ly avec Jasmine et Mahéva avec moi. Mais la possibilité incroyable d’accéder au programme de mes rêves s’offrait de nouveau à moi. D’une voix fébrile, mais remplie d’espoir, j’ai répondu au directeur :

    – Ok, merci beaucoup. Je vais en discuter avec ma mère… J’ai combien de temps pour y penser ?

    – Je peux vous laisser jusqu’à quatorze heures, maximum. Vous comprenez que si vous refusez, je devrai poursuivre mes appels pour finaliser les groupes pour la rentrée scolaire ?

    – Oui. Je vous rappelle sans faute. Merci.

    Comme j’avais une petite heure devant moi, j’ai tout de suite communiqué avec mes copines sur FaceTime.

    – Trop chanceuse ! s’est exclamée Jasmine.

    – Wow, c’est malade ! Réalises-tu l’occasion que tu as ? a ajouté Kim-Ly.

    Elles semblaient réellement contentes pour moi, même si au fond, elles ressentaient sûrement de la tristesse en imaginant qu’on ne vivrait pas la rentrée ensemble. Cependant, Mahéva, elle, ne partageait pas du tout le même entrain.

    – Ouin, toute une nouvelle, ça ! a-t-elle répondu ironiquement.

    Je la comprenais. J’aurais probablement réagi de la même manière si les rôles avaient été inversés. Après tout, Mahéva se retrouvait sans partenaire pour son casier, elle risquait donc de se faire imposer une personne inconnue. En plus, on avait nos petites habitudes, elle et moi. On se donnait rendez-vous chaque matin après que j’avais fait un bout en autobus avec Timothée, le fils du chum de ma mère. On revenait ensuite seulement toutes les deux à pied ou en prenant la ligne 197. Parfois, on oubliait même de descendre au bon arrêt sur Rosemont tellement on était absorbées par nos discussions.

    Moi aussi, ça m’attristait de ne plus l’avoir à mes côtés tous les jours de la semaine. Je me rappelle avoir ajouté, pour calmer le jeu et pour me rassurer moi-même, sans être tout à fait convaincue :

    – Ça changera rien, les filles. On va continuer à s’appeler et à se voir.

    C’était vrai au début. Malheureusement, nos échanges sont devenus plus rares avec le temps.

    Évidemment, j’ai discuté avec ma mère de la possibilité d’intégrer cette école. Sa réaction n’a pas été celle à laquelle je m’attendais.

    – Quoi ? Es-tu sérieuse, Nelly ? C’est vraiment à la dernière minute ! La rentrée est la semaine prochaine. En plus, je t’avais réinscrite à la gymnastique. Je veux pas perdre mon dépôt !

    Elle était tellement énervée en apprenant la nouvelle qu’elle s’est allumé une cigarette, alors qu’il y en avait déjà une qui brûlait dans le cendrier ! Ses doigts tremblaient. J’imagine qu’elle devait stresser sur le plan financier. Depuis que mon père nous a quittées pour déménager aux États-Unis pour « son travail » quand j’avais deux ans, elle doit tout payer, toute seule.

    Il ne nous a plus jamais donné de nouvelles.

    Je savais que ma mère avait mis de l’argent de côté pour mes études en prévision de mon inscription à ce programme. Mais comme je n’y avais pas été admise et que notre auto a eu un problème mécanique, elle a pigé dans ses économies. Elle devait effectuer les réparations sur la voiture afin de se rendre à son travail.

    Bref, elle était dans tous ses états quand elle a su qu’on m’offrait une deuxième chance. Jason a sauté sur l’occasion pour mettre son grain de sel, même s’il n’a pas été invité à donner son avis. Quoi que son chum en pense et malgré ses arguments me discréditant, on a décidé, maman et moi, que je ne pouvais pas manquer cette occasion en or.

    Après trois mois dans ma nouvelle école, je ne sais plus si ce changement en valait tant la peine. Ma mère capoterait de savoir que cette pensée effleure mon esprit, surtout que mes études lui coûtent les yeux de la tête. En plus, Jason lui dirait sûrement avec sa voix nasillarde quelque chose du genre : « Nancy, je te l’avais dit d’attendre avant de l’inscrire. »

    J’ai déjà du mal à me faire à l’idée que son fils et lui vivent avec nous, pas question que je lui donne raison de surcroît. Il s’agit d’une très bonne motivation pour demeurer dans mon programme. Tout pour éviter de le voir triompher.

    Si au moins le demi-uniforme de mon école était beau ! Le bourgogne ne s’agence pas du tout avec mon grain de peau. Aussi, c’est difficile d’assortir mes vêtements avec les polos, les blouses ou les chandails obligatoires pour les élèves. Et puis, on va se le dire, cette teinte-là n’avantage pas grand monde ! En revanche, mon horaire est trop parfait. Je passe presque tous mes après-midi dans le gym à répéter mes enchaînements, à m’entraîner en salle ou à préparer les chorégraphies au studio. Le temps passe pas mal plus vite ici qu’à Pierre-Marquette !

    En prime, le transport pour me rendre ne me prend que quelques minutes supplémentaires. Comme notre appartement est tout près de la rue Rosemont, l’autobus passe fréquemment, donc pas de stress. Comble de chance, je ne suis plus obligée d’attendre Timothée. Premièrement, le fils de Jason part désormais plus tôt que moi. Deuxièmement, il se dirige du côté opposé au mien… Le bonheur ! Je peux donc faire mon trajet en paix sans devoir veiller sur lui. De toute façon, il termine son primaire cette année. Il doit apprendre à se débrouiller seul. Il a été assez couvé.

    C’est sûr que la présence de Félix, le plus beau gars de l’école, contribue à maintenir mon intérêt pour mon nouvel établissement. Je le croise de temps en temps (pas assez souvent à mon goût) avec son équipe de hockey à la salle de muscu. Il est si cute avec ses grands yeux noisette et sa peau couleur café au lait ! Il a un charme fou et dégage une assurance qui me rend complètement gaga quand je le vois arriver. Souvent, j’en profite pour prendre mon cell et l’épier du coin de l’œil. En même temps, ça me permet de vérifier ma coiffure, et si une petite retouche à mon maquillage s’avère nécessaire.

    Je rêve du jour où je pourrai lui parler pour de vrai. Une fois, à la cafétéria, on a échangé quelques mots. C’était somme toute assez banal, mais je m’en souviens encore. Je me rappelle très bien sa présence derrière moi dans la file. Juste de le savoir si près, de sentir son odeur divine, me troublait.

    – Je vais prendre le poulet général Tao, s’il vous plaît, ai-je dit à la préposée.

    – Moi aussi, a-t-il ajouté.

    Sa voix chaude m’a incitée, comme par réflexe, à me retourner. Il m’a fait un sourire trop craquant et on a ri. Ensuite, il a enchaîné :

    – Ce serait meilleur une poutine général Tao, mais la direction l’interdit.

    – Tellement ! C’est ma sorte préférée.

    – Sérieux ! Ils font la meilleure pas très loin d’ici. Faudrait bien que je t’y emmène.

    Quelle douce musique à mes oreilles ! Mais nos chemins se sont séparés avant qu’il puisse m’inviter, car on a dû aller chacun à une caisse différente pour éviter un encombrement.

    Après, on s’est revus dans les corridors, mais pas assez longtemps pour discuter ou pour qu’il me demande d’aller avec lui au resto, comme je l’espérais. Pourtant, si je me fie aux regards qu’il pose sur moi et aux petits sourires qu’il lance à ses amis quand on se rencontre, je pense que je ne le laisse pas indifférent, et ce, même s’il est plus vieux que moi d’un an.

    Si j’analyse la situation de façon objective, Aïcha et Imany sont également deux motivations supplémentaires pour rester dans cette école. Dès le premier après-midi de cheerleading, on a tout de

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