Le chasseur de Tomikoro
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
N’da Lemissa Kouame a publié son premier ouvrage, "Du jour au lendemain", en 2016. En 2018, il a fondé NKL COMPANY dont il est aujourd’hui président-directeur Général. Son objectif est de transformer la mentalité de la jeunesse africaine pour construire une Afrique forte et unie. "Le chasseur de Tomikoro" est son deuxième livre.
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Avis sur Le chasseur de Tomikoro
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Aperçu du livre
Le chasseur de Tomikoro - N’da Lemissa Kouame
N’da Lemissa Kouame
Le chasseur de Tomikoro
Conte
ycRfQ7XCWLAnHKAUKxt--ZgA2Tk9nR5ITn66GuqoFd_3JKqp5G702Iw2GnZDhayPX8VaxIzTUfw7T8N2cM0E-uuVpP-H6n77mQdOvpH8GM70YSMgax3FqA4SEYHI6UDg_tU85i1ASbalg068-g© Lys Bleu Éditions – N’da Lemissa Kouame
ISBN : 979-10-422-4588-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.
Depuis des lustres de temps immémoriaux, au cœur de l’immense et mystérieuse forêt de Mballa, se dressait le paisible village de Tomikoro, aux cases rondes, où vivait une humble famille. Le père, nommé Doso Djibril, était un chasseur accompli, ayant hérité des secrets ancestraux de cet art de son père, qui les tenait lui-même de son aïeule. Ainsi, par cette chaîne de transmission, Doso Djibril était devenu un pisteur d’une rare dextérité. Son épouse, Masossa, était quant à elle une guérisseuse respectée, soignant les maux du village à l’aide de plantes aux vertus insoupçonnées. Ensemble, ils élevaient leurs deux fils, Doso Mando et Doso Tabga, ainsi que leur unique fille, Macagbé, dans cette oasis de paix au cœur des bois.
En la sainte présence de sa génitrice, Macagbé recueillait avec dévotion les enseignements de la médecine ancestrale et les secrets des arts culinaires, aspirant à devenir, en un avenir proche, une mère accomplie. Tandis que Mando et Tabga, voués corps et âme aux enseignements paternels, s’initiaient avec ferveur aux arcanes mystiques de la chasse et aux rudiments sacrés de l’agriculture, parachevant ainsi la gloire de cette famille épanouie. Car le seigneur Doso chérissait en ces deux fils, ses plus précieuses richesses, qu’il entendait façonner en chasseurs aguerris, dignes successeurs de sa propre maîtrise inégalée, lui qui avait su affronter et terrasser les bêtes les plus redoutables de la sylve du Mballa, domaine que nul amateur de la vénerie n’osait défier, sous peine d’y trouver une mort certaine. Le père Doso, tel un fils de la forêt, la fréquentait comme s’il s’agissait de sa propre chambre. Sur la façade, parmi les trophées qui s’y alignaient fièrement, se trouvait la cache jalousement gardée où reposait le costume de chasse de l’homme, ouvrage délicat d’un artisan réputé du village. Aux côtés de ces glorieuses dépouilles – cornes de fée du buffle, squelette de la mâchoire de Tito le lion, tête aride de Bobo le python, crâne du boa géant, défenses de Baloba l’éléphant – s’enroulait la corde de liane qui en ornait l’entrée. Les squelettes desséchés des bêtes, ayant été soumis aux ardeurs impitoyables du soleil, étaient religieusement préservés sous la vigilance du père, chasseur émérite. Djibril, d’un ton ferme, interdisait formellement à sa famille de s’approcher de sa case secrète, sous peine de devenir aveugle ou infirme, car en son sein reposaient des gris-gris dont la vue et le toucher étaient proscrits pour les femmes et les enfants. Les descendants du grand chasseur se pliaient à cette règle, demeurant à distance de la case de Djibril, loin du malheur qui pourrait les frapper.
Mando, l’aîné de la lignée, était le dépositaire des espérances aveuglées de son père qui voyait en lui le successeur destiné, celui par qui son héritage serait transmis, un jour, au cadet. Ce dessein n’était point un simple songe, mais le plan longuement mûri par le père Doso, afin de l’ériger en rempart contre les affres du crépuscule de sa vie. Il s’appliqua donc à initier ses deux progénitures aux arcanes de la chasse et des travaux des champs, instruisant plus avant l’aîné Mando que le puîné, afin que la succession s’opère du frère aîné au cadet. Les jeunes gens, distants de sept années, ne pouvaient se voir initiés aux arcanes trop obscurs que leur âge respectif ne leur permettait. La plus jeune ne pouvait être mêlée à la chasse, car certains talismans ne devaient point se dévoiler à son regard de vierge, sous peine de la dépouiller du pouvoir de l’enfantement, tandis que Mando seul pouvait recevoir l’enseignement des mystères cynégétiques auprès du père Djibril Doso. Ce jeune garçon, dénué de toute retenue envers lui-même, l’était a fortiori vis-à-vis de sa génitrice. Quand son père est parti, dans la forêt de la mort, pour une partie de chasse, il dormait jusqu’à une heure qui l’enchantait, avant de replier cette peau de buffle qui lui servait de couche, sans nul effort. Tandis que Macagbé et Tagba s’affairaient à piler le riz afin d’en préparer le repas de midi, il saisit une sacoche et une machette, comme s’il s’apprêtait à débroussailler le champ d’ignames situé non loin du village, n’étant là qu’un subterfuge pour tromper la vigilance de sa pitoyable mère. Lorsqu’il franchissait les portes de l’établissement, un sourire triomphant ornait son visage alors qu’il rejoignait ses compagnons pour se baigner dans les eaux de ce fleuve que les villageois avaient surnommé le « fleuve maudit », « N’zuébatê ». C’était là que les enfants du village venaient s’ébattre, tels de gracieux poissons. Telle était la coutume de Mando, et sa mère, bien qu’elle n’ignorât point le manque de considération de son fils, préférait laisser son cœur maternel prendre le pas sur les réprimandes. Cette onde tumultueuse était formellement proscrite aux plus jeunes, mais Mando, à l’instar de ses pairs, n’ajoutait guère foi à cette interdiction, présumant que ses géniteurs n’avaient fait là qu’un prétexte pour semer la terreur dans leurs cœurs tendres.
La mère de Mando, pour dissimuler les frasques de son impétueux rejeton, convoquait de jeunes manœuvres pour débroussailler le lopin que son incorrigible fils aurait dû entretenir en l’absence de son père.
De la sorte, son père ne le jugeait aucunement nonchalant et lui confiait les arcanes de la chasse. La mère de Mando le chérissait d’un amour sans égal que nul ne saurait estimer ; son enfant bien-aimé était ce Mando qui faisait la joie de sa mère, bien qu’il ne reflétât point une image sans défaut. La nature, en son injustice, ne traita point avec indulgence la mère de Mando, que l’enfant qu’elle admirait entre tous les siens fût un si pitoyable vaurien, si paresseux qu’il n’égalait même pas le gros boa ayant englouti une proie.
Lorsque le paresseux venait réclamer auprès d’elle la satiété de sa bouche gourmande, elle se résignait à son devoir, car la faim lui remémorait l’imminence de l’heure de sa pitance. En ce moment, il présentait sa tête entre les pagnes de sa mère ; le corps couvert de sable, elle ne le grondait d’aucune parole courroucée susceptible de l’offusquer, et sortait la portion servie, qu’il dévorait assis à même le sol, avant de retourner à ses jeux sans même daigner se laver les mains, et ce, tant avant qu’après le repas. Le jeune Mando, d’une laideur repoussante, demeurait crasseux et malodorant, pouvant s’abstenir de bain pendant plusieurs journées, en l’absence prolongée de son père dans la forêt interdite.
Sa mère avait beau parler, il restait sourd, mère Masossa s’attriste, regarde le ciel, les larmes sous ses paupières, et prie le grand « Allah ».
« Allah », c’est toi qui m’as fait grâce d’être une femme féconde. Et c’est toi qui m’as donné un fils à ma première grossesse, c’est à toi « Allah » que je m’adresse, donne le courage à Mando, fils
