À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Né le 12 février 1969 à Ollon, Vincent Ruchet a été influencé très tôt par les Temps-X et autres romans du passé le faisant glisser dans la marmite initiatique de la "Science-Fiction". Aventurier et passionné de voyages extrêmes, ses recueils ont la particularité de bénéficier d'histoires vécues. Qu’il s’agisse de traverser le Sahara, visiter une cité perdue dans la forêt cambodgienne ou plonger sur des épaves en mer de chine, sa passion pour la découverte restera intact tout au long de sa vie. Adepte de science, il construit et pilote des avions expérimentaux, ceci sans oublier ses racines en pratiquant les Arts Martiaux Japonais. Quittant le brouhaha de sa profession technique, il change radicalement de voie en s’immergeant dans la fiction de sa saga et ses différents volumes.
Lié à Yuna Asada - Tome 2
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Avis sur Yuna Asada - Tome 2
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Aperçu du livre
Yuna Asada - Tome 2 - Ruchet Vincent
Glossaire :
Une histoire incluant plusieurs mondes se doit d’être vaste de personnages attachants et charismatiques. Voici les plus célèbres :
Akram Abou Suleiman (A.K.) : professeur d’origine libanaise, à la peau bien foncée et à la carrure imposante (1,90 m). Un aventurier que rien ni personne ne peut arrêter.
Arthur Lemay : général américain qui est son seul héros. Sanguinaire et instable, il est le produit d’une longue tradition des usines à généraux de son pays.
Ava Barr : Alphane de la première heure avec ses longues jambes et son tatouage intégral, reconnaissable entre mille. Ava est particulièrement compétente pour la stratégie et le piratage informatique.
Asii : androïde mis en service sur Paris (Assymetric System Interactive Intelligence). Parfois surnommée la vierge de Titane. La particularité qui la rend exceptionnelle est sa capacité à s’adapter ou mieux, à anticiper.
Bob Mieville : pilote doté de compétences multiples, mais ingénieur nulle part. Bob est du genre à foncer tête baissée, sans se préoccuper des éventuelles conséquences. Pourrait être comparé à un personnage du 20e siècle appelé Mc Gyver.
Chandni Laqma : survivante du parlement d’Eve, elle deviendra un pilier éminent d’Evnyss, la résistance planétaire de la nouvelle Constellation.
Jacques De Bon : antihéros bourré de vices, son ventre est à l’instar de la personne, un rouleau compresseur amateur de tout ce que la morale réprouve.
John Daniel’s : hippie s’étant trompé de siècle. Il est la copie parfaite de John Lenon avec ses lunettes rondes et sera enrôlé comme premier commandant d’une base extraterrestre.
Kim Ann : numéro deux dans la hiérarchie des services secrets de la CONA, Kim a toujours su trouver la voie dictée par son instinct de survie. Comme toute personne, elle a un talon d’Achille : sa fille.
Leila Amara : toute nation libre doit avoir sa présidente. La Communauté native issue de la Seconde Guerre froide est fière de présenter sa figure de proue.
Némétoba Arès : PDG de la « Galactic Yônn Ship », conglomérat yônnien de production d’armes et de vaisseaux spatiaux.
Soyia Sahri : traductrice et asservie libérée d’origine taranienne. Elle est l’exemple même d’une personne soumise, qui aspire à la liberté. Séduisante, avec de grands yeux, elle ignore tout de sa beauté.
Sunny-Ann Eun : fille de Kim Ann et surtout moyen de pression sur la Coréenne.
Taeko Asada : grand-maman de la famille Asada. Gardienne des traditions de la famille, alors âgée de 88 ans. Enseignante d’arts martiaux, aïkido, kobudo et iaïdo. Probablement la dernière samouraï encore de ce monde.
Tani ya Asada : maman de Yuna promue au rang de commandant. Elle deviendra, avec ses nouvelles fonctions, une pièce maîtresse de la Fédération eurasienne.
Waeta Wasco : plus communément appelé seigneur de Waeta. Exécuteur sanguinaire travaillant pour la Constellation, originaire de Tahroâ sur Ehlo.
Yoshiro Watanabe : capitaine improvisé d’une bataille sous-marine mémorable, à l’audace et au sens du devoir inébranlables.
Yuna Asada : héroïne et fil rouge de l’histoire. Japonaise de 40 ans, pratiquant les arts martiaux selon la tradition familiale. Son caractère bien trempé est encore non pollué par l’occidentalisation de l’Asie.
Mots et définitions utilisés :
Adipita : portail faisant partie du réseau millénaire, situé dans le Haut Atlas au Maroc.
Ajabalé : genre de tchador, servant à se protéger du soleil, sans aucune conviction religieuse.
Akala : félin taranien particulièrement attachant. Possédant des antennes à l’état adulte et une longue queue. Selon les croyances, pourrait appréhender une situation.
Aké : mammifère taranien au cou démesuré. Le mélange exact entre le lama et la girafe.
Akri : cheval natif d’Ehlo, aussi importé sur Taranis et apprécié pour sa rusticité.
Albedo : véhicule sous-marin privatif utilisé sur Yônn.
Alpha : nom donné à la communauté des cinq cités enterrées de la Lune.
Anatani : portail faisant partie du réseau millénaire, situé sur Yônn.
Anhie : déesse mère et nom donné au portail du réseau millénaire, situé sur Eve.
Anéchoïque : revêtement généralement à base de caoutchouc, destiné à amortir le bruit et la détection par sonar d’un submersible.
Arrigato : traduction littérale de « merci ».
Asimov (lois d’) : 1) Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger ; 2) Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi ; 3) Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’entre pas en contradiction avec les deux premières lois.
Atlantis : seconde cité d’Alpha, colonisée par les Chinois.
Badha : brume de Badha. Cité dédiée aux vices et accessoirement plaisirs de l’amour sur Ehlo, dans sa perpétuelle poussière de sable.
Bayidé : portail faisant partie du réseau millénaire, situé sur Mars.
Biostase : voir stase.
Bot : abréviation de robot.
Brillance : équivalent des confettis, mais en plus pimpant.
Bushido : voie du guerrier. Code des principes moraux que les samouraïs étaient tenus de respecter.
Code 7500 : déclaration d’un détournement au travers du transpondeur radar.
Coms : abréviations de « communication radio ».
CONA : communauté native lunaire.
DEFCON 1 : abréviation de « défense condition » numérotée de un (guerre imminente) à cinq (état de paix).
Diseuse : voir Kaneeka.
Dogi : « vêtement de pratique de la voie » dans sa traduction littérale. Habit destiné à la pratique des arts martiaux.
Ekranoplane : hydravion à ailes tronquées, ne pouvant voler qu’en effet de sol.
Epithéa : langue epithèbe.
Epithèbe : race native d’Ehlo.
Estaminet : lieu de boissons, bistro.
E.T.A. : temps d’arrivée estimé.
Europe : première cité habitée d’Alpha et aussi la plus ancienne.
E.V.A. : Extra Véhiculaire Activité. Sortie d’un vaisseau spatial en combinaison. Expression conservée pour une planète ou un endroit sans atmosphère.
Fionna : voir F139.
Flux : évolution de ce que nous appelons Internet.
Flycab : taxi volant, complètement autonome.
Fromager : arbre aux racines impressionnantes, aussi appelé kapokier, présent dans toute l’Asie.
F139 : androïde réceptionniste, maintes fois updaté pour répondre aux attentes du général Lemay.
Galactic Yônn Ship : conglomérat yônnien, fournisseur de vaisseaux spatiaux et d’armement de la Constellation.
G ou Gravité : un « G » est l’équivalent de la gravité terrestre. Trois « G » représentent trois fois le poids initial. La position de la personne debout ou couchée influence fortement la possibilité de supporter cette force.
Gomennasaï : traduction littérale de « excusez-moi, pardon ».
Hakama : robe traditionnelle portée dans les arts martiaux, servant à cacher le déplacement des pieds.
Hunter-killer : sous-marin d’attaque.
Iaïdo : art japonais consistant à tuer son adversaire en dégainant son katana. Direct, précis et extrêmement efficace, définit au mieux cette façon de faire.
Inselberg : relief isolé dominant une plaine.
Immergés : vivre est pénible selon les Evenites, alors une partie de la population passe son existence en immersion virtuelle.
Ikkaku : traduction littérale de « narval ».
Intrication des photons : un photon divisé en deux parties subira le même sort, ceci s’il est séparé de 10 ou 10 milliards de kilomètres. Instantanément et non à la vitesse de la lumière.
Kaiten : traduction littérale de « départ pour le ciel ». Il s’agit d’un sous-marin suicide japonais utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale.
Kanee : tortue taranienne.
Kaneekas : mi-déesses, mi-femmes, elles forment une guilde respectée et crainte par la Constellation. Une légende prétend qu’elles peuvent communiquer entre elles sans parler. Aussi appelées femmes tortues, car possédant une peau empoisonnée et ne pouvant être touchées.
Katana : sabre japonais à la courbure particulière.
Kilos lunaires : toute chose ou personne est six fois plus légère sur la Lune, en comparaison de la Terre.
Kham : monnaie officieuse ayant cours dans la Constellation. Notre équivalent serait une pièce d’or.
Lagrange : point de libration. Position dans l’espace où la gravité de deux astres (ou plus) est identique, donc s’annule. Tout vaisseau ou station y serait donc complètement immobile.
Mach : vitesse du son. Mach 2.5 = 2.5 x la vitesse du son, soit un peu plus de 2 700 km/h.
Machine à laver : SEVA génère la gravité par sa propre rotation. Un point fixe est donc nécessaire pour l’amarrage d’une navette à l’une de ses extrémités. Quand on est sur ce point, c’est la station qui tourne autour de nous, comme une machine à laver.
Magnétohydrodynamique (propulseur) : plus communément appelé MHD. Conçu en 1985 au Japon et installé sur le Yamato 1, il permettait d’avancer sans hélice ou pompage d’eau.
Mobile : scaphandre blindé, spécialement conçu pour le passage des portails. Il s’ouvre en deux parties pour s’y insérer, imprégné de l’odeur du précédent utilisateur.
Moover : trottoir roulant.
Nagareboshi : traduction littérale de « étoile filante ». Il s’agit d’un réseau laser de protection, rempart de la nation japonaise.
Nanites : robots autonomes à l’échelle nanométrique, destinés à être injectés dans un organisme.
Nest : nid, poste de commande de la cité d’Alpha.
Ohashi : baguettes asiatiques, chopsticks.
Onegashimas : traduction littérale de « s’il vous plaît ».
Orbe holographique : l’espace étant en trois dimensions, une carte standard prend la forme d’une sphère créée par des lasers. Système indispensable à la navigation et aux batailles dans l’espace.
O sensei : grand maître.
Paradise-City : ville enterrée construite après Yankee, utilisée comme terminal spatial.
Paris : laboratoire expérimental en orbite solaire, détruit à la suite d’une attaque américaine.
PCNO : poste central de navigation et opérations.
Pingué : le ping est l’action d’interroger un serveur à distance pour déterminer son temps de réponse. Pour Mars ce temps est variable, mais approximativement de douze minutes (6 min de transit x2).
Pyta : portail faisant partie du réseau millénaire, situé sur Ehlo.
Qubit : bit quantique provenant d’un ordinateur du même nom. Sa particularité est de posséder un état superposé de 0 et 1.
Rônin : inspiré par le passé féodal japonais, c’est un samouraï ayant failli à sa tâche et qui a perdu son suzerain. Dans l’histoire, il s’agit de satellite-miroir servant à prolonger la portée de Nagareboshi, le réseau laser japonais.
Saya : fourreau en bois d’un katana.
SEVA : laboratoire solaire de la première heure, déclaré perdu à la suite d’un accident nucléaire.
Scream-jet : statoréacteur permettant des vitesses extrêmement élevées.
Sensei : maître, enseignant.
Shintaku : oracle, voyant. Celui de l’histoire assure la tâche d’entretenir le temple et pratique la forge.
Shinzen : petit hôtel avec généralement la photo du maître que l’on salue, lors d’une entrée sur les tatamis.
Shoun de thoum : puissant hallucinogène utilisé dans la Constellation. Notre équivalent serait la cocaïne.
Sister Ship : navires jumeaux.
Sol : nom donné au jour martien.
Spacelag : phénomène similaire au jetlag.
Spectra : contrairement à la furtivité, ce système bien réel génère des échos-radars aléatoires, destinés à leurrer par exemple un missile.
SPSMO : service psychologique de la santé mentale des officiers.
Stase : technique consistant à ralentir fortement les fonctions d’un organisme en vue de rendre possibles les longs trajets dans l’espace, réduisant les stocks de nourriture et diminuant les risques dus à la folie.
Subarashii : traduction littérale de « magnifique, superbe ».
Sumimasen : traduction littérale de « excusez-moi, pardon ».
Supercavitation : procédé mis au point dans les années 1970 par les Soviétiques, qui consiste à envelopper le véhicule sous-marin (par exemple, torpille) d’une bulle de gaz. Dès lors, sa vitesse, n’étant plus liée aux lois de l’hydrodynamique, peut dépasser 200 km/h sous l’eau.
Tameshigiri : art de la coupe. Se pratique avec un katana ou wakisashi sur des tatamis en paille roulée et humide, simulant la densité d’un corps humain.
Tannis : troisième cité d’Alpha, transformée en chantier de construction pour le projet Hope.
Tokamak : chambre de confinement magnétique utilisant la physique des plasmas pour produire de l’énergie. C’est le principe de la fusion nucléaire.
Tori : arche ou portail en bois, marquant généralement l’entrée d’un lieu sacré.
Tsuka : poignée du katana. Comportant généralement un tressage surmontant de la peau de raie.
Vigase : chèvre d’Ehlo, possédant un long museau.
Voloptère : oiseau géant taranien qui pourrait être comparé à un ptéranodon.
V.O.R. : balise radio servant à se positionner au moyen d’un récepteur adéquat.
Waï : clones issus d’une matrice polymorphe, produits sur Yônn. La version la plus courante a une peau verte, mais peut être adaptée à la couleur des autres ethnies.
Wakarimashita : traduction littérale de « compris ».
WestGate : bâtiment terminal construit dans le désert de Mojave, afin de faciliter les échanges avec la Constellation.
Yankee : base lunaire de la Fédération eurasienne. Détruite par une attaque américaine.
Yamé : traduction littérale de « assez, ça suffit ».
Zooris : sandales japonaises en paille de riz.
Quelques dates importantes pour se situer :
2036, l’expansion humaine prend son envol dans l’espace. Une base lunaire permanente est créée, ainsi qu’une ébauche sur Mars.
2045, prise de contrôle d’une escadrille de drones stratégique par une I.A. inconnue. Les frappes qui s’ensuivront amèneront l’humanité au bord du gouffre et l’interdiction des intelligences artificielles dominantes.
2046, la Russie se renferme et reste discrète sur ses activités. Elle tire ses ressources du marché international avec sa technologie qu’elle vend sans scrupules au plus offrant.
2047, une guerre civile sans précédent éclate en Chine. Le pays disparaît pratiquement de la scène internationale.
2048, la station orbitale solaire « SEVA » est déclarée perdue corps et biens.
2049, l’Amérique, alors en faillite, vend en grande pompe sa base lunaire à la Fédération eurasienne.
2050, une guerre froide se met en place entre la Fédération eurasienne et les États-Unis d’Amérique. La Russie reste en retrait et tire son épingle du jeu avec ses technologies avancées.
2051, mise en chantier de « PARIS » en orbite lunaire, puis quatre ans plus tard, elle est convoyée sur son orbite solaire avec difficulté et une longue liste de tragédies.
2054, les États-Unis d’Amérique annexent le Mexique, le Guatemala et le Honduras. Or, nickel, argent et cuivre viennent grossir les stocks de matériaux stratégiques.
2057, la présidente Becker redresse l’Amérique d’une main de fer. Pillage et émeutes sont solutionnés avec la loi martiale de 57’. Les experts internationaux sont unanimes, leur rapide montée en puissance n’a pu se faire sans une aide extérieure conséquente.
2061, UNE AUTRE TERRE, premier volume de l’histoire débute. La seconde guerre froide alors en vigueur passe à la vitesse supérieure. La Fédération eurasienne se croyant protégée subit une série d’attaques massives, dont nucléaires sur Kirishima au Japon et Yankee sur la Lune. Isolée dans sa descente aux enfers, une communauté native est fondée et clame sa neutralité. Par la même occasion, elle est convoitée par les projets d’expansion américains. S’appuyant alors sur la technologie introduite par les portails, l’assaillant consolide sa position. La Constellation d’Eve et ses multiples planètes dévoilées voient entrer en scène un mouvement de résistance provenant de ses asservis, aspirant à une vie sans tutelle evenite. Paris, la base solaire eurasienne, agonisant en raison des blockhaus à répétition, est détruite sur son orbite. Fuyant pour survivre, nos héros investissent une autre base déclarée inhabitable, nommée SEVA.
2063, tel un rouleau compresseur, les États-Unis continuent leur progression dans le sud du continent américain. Nicaragua et Costa Rica sont mis sous tutelle, dans l’attente d’une intégration définitive.
2064, l’histoire continue.
« Ne crains pas d’avancer lentement...
Crains juste de t’arrêter ! »
–Yuna Asada, 2064.
Chapitre 1
Éveil
Yuna Asada
S’enfonçant jusqu’aux mollets dans la poussière sableuse du désert d’Ehlo, la Japonaise posait ses pieds les uns après les autres, au prix d’efforts surhumains. Perdue dans cette immensité, elle se laissait guider sur la course descendante des deux soleils d’un rouge parfait. Ce spectacle aux allures pourtant sublimes laissait une amertume de plus, s’ajoutant aux événements de ces derniers jours. Clignant des yeux plusieurs fois pour en chasser le sable, l’image des soleils sur ses rétines persistait dans l’eigengrau de ses paupières.
–Continuer, je... je ne peux échouer ! Un pas après l’autre, ce n’est pas si compliqué que ça. La chaleur de ces soleils est vraiment pénible ! Ces... montagnes au loin, peut-être y trouverai-je de l’aide ?
Bob et Soyia à terre, la commandante s’attribuait la responsabilité du drame et se devait de les sauver. Épuisée, elle tituba en regardant le ciel tourner, puis s’appuyant sur son katana, réussit à se rattraper. Yuna réajusta l’étoffe blanche enroulée autour de sa tête comme le ferait une Touareg. La douleur des plaies sur son visage, particulièrement celles autour de ses lèvres, donnait un sens à sa réalité. Bientôt une semaine qu’ils étaient perdus dans ce désert et la fin approchait inexorablement. Les heures passant, l’exercice prenait une tournure utopique, ceci malgré une gravité favorable aux Terriens.
Au loin, ces montagnes qui la narguaient étaient désormais inaccessibles et de désespoir, elle se laissa tomber sur les genoux. Après quelques minutes à scruter l’infini, il lui sembla apercevoir de la fumée, mais cela n’avait plus d’importance. La Japonaise bascula face contre terre, le visage à demi ensablé.
Une note d’espoir s’était pourtant profilée depuis leur éveil sur SEVA... comment les choses avaient-elles pu lui échapper à ce point ? Bouddha, où est mon chemin ?
***************
« Ne crains pas d’avancer lentement, mais crains juste de t’arrêter », lui avait dit Bob une éternité plus tôt... avant le grand saut. Il avait précisé bien aimer les proverbes japonais et qui... Yuna l’avait coupé alors dans son élan, sourire désolé aux lèvres, précisant que l’origine de cette citation était probablement chinoise, mais correspondait bien à la situation actuelle.
Avancer lentement, c’est ce qu’avait fait SEVA ces derniers mois, depuis son échappée acrobatique à l’orbite solaire. La station aux formes ovoïdes avait connu des jours meilleurs et ressemblait plus aujourd’hui à une épave de métaux précieux disloqués qu’à une station de premier ordre, témoin d’un orgueilleux passé. Aucune lumière ou signe de vie ne s’en échappait à la façon d’un film de science-fiction du vingtième siècle et ses bardas lumineux clignotants. Elle était là, simplement sur son orbite de destination, prisonnière comme enchaînée à son maître, attendant un signe divin...
La pauvre créature referma les yeux devant sa tentative téméraire d’en savoir plus. Le goût horrible dans sa bouche lui fit comprendre qu’elle était bel et bien dans la réalité. Les derniers mots de Bob tournaient en boucle dans son esprit embrumé : avancer lentement, respirer lentement, avancer lentement, respirer...
–Où... où sommes-nous ? L’extraction a fonctionné, nous naviguons toujours ?
–Oui, Yuna Asada, nous naviguons.
–Je, je n’y vois rien, où sont les autres ?
–Encore dans le bain, soyez patiente, votre vision reviendra bientôt ! répondit la voix synthétique, couverte par des bruits métalliques.
Reprenant conscience dans son cocon humide au bord de la piscine, Yuna se mit à trembler malgré la bienveillance de l’androïde à pousser le chauffage et à l’envelopper dans une couverture isolante. Rapidement ses tremblements se muèrent en convulsions, attirant l’attention de sa surveillante de Titan. L’androïde se précipita sur les commandes intégrées à la couche et essaya d’interpréter le problème de sa cargaison biologique.
Immédiatement, elle injecta un cocktail de médicaments destinés aux « biostasés » désirant faire un malaise, et patienta un instant, le regard inquiet. Le cæur de Yuna reprenant un rythme normal, elle vit que sa maîtresse retournait dans les limites de la conscience. Asii vérifia ensuite les constantes vitales sur l’écran intégré, et satisfaite, reprit l’extraction des survivants de la défunte « Paris ».
Vingt et un malaises et cinq heures plus tard, des regards d’incompréhension se posaient sur les deux êtres n’ayant pu être réanimés. Les survivants commençaient leur nouvelle existence en comprenant que la faucheuse était passée prendre son dû, avant de reconduire leur bail.
Arrivant avec des boissons hydratantes, Asii brisa l’ambiance funèbre, et les besoins primaires des rescapés replacèrent cette vision de mort sur un plan plus secondaire, acceptable. Première éveillée, Yuna sentait sa volonté émerger du grand brouillard « empêcheur de penser ». D’un air grave, elle convoqua discrètement ses lieutenants à rejoindre les vestiaires de la piscine pour un débriefing. Tirant la porte, Bob posa la main sur l’épaule de l’androïde et d’un sourire crispé la questionna :
–Vas-y, annonce, Asii, la CONA n’étant pas là pour nous souhaiter la bienvenue. Où sommes-nous et quelle nouvelle catastrophe s’est produite durant notre sommeil ?
–C’est la treizième explosion, Bob ! Le bouclier n’a pas supporté la contrainte et s’est faussé en déchirant la coque. Notre trajectoire a été fortement modifiée et notre objectif impossible à atteindre. Dès lors, notre survie ne devenait possible qu’en profitant de l’attraction gravitionelle de la géante Jupiter autour de laquelle nous nous sommes placés en orbite. Puis il a fallu attendre que Mars soit en position d’accueil et nous y insérer.
–Quoi ? Nous sommes en orbite autour de Mars ? questionna Yuna.
–Oui, Yuna Asada, en orbite basse plus précisément, conséquence de notre vitesse excessive, à la suite de notre séjour autour de Jupiter.
–Merci pour ce sauvetage, mais pourquoi ne pas avoir continué vers chez nous ?
–Trop risqué, Yuna Asada. SEVA est agonisante et remettre la propulsion en service est inacceptable. Secondairement les servitudes des cocons de stase montraient des signes de faiblesse et devant les deux premières pertes humaines, je devais prendre une décision. Ce système n’a pas été conçu pour fonctionner aussi longtemps.
Émergeant de sa torpeur, Akram commença à s’intéresser à la conversation. De sa voix mal assurée de baryton, il questionna Asii.
–Com... Combien de temps est-on restés au frigo, tête de métal ?
–Vingt-six mois, onze jours et six heures, A.K.
Se passant les mains dans les cheveux, Yuna était en train de réaliser le sens de ces mots : deux ans ! Plus de deux ans se sont passés, Bouddha. Ma famille, la CONA, que reste-t-il là-bas ? pensa-t-elle.
–Nous devons contacter la CONA au plus vite, A.K., quelles sont nos possibilités de transmission ?
–Intrication photonique, reprit le lieutenant, le regard désolé. SEVA ne possède que ce mode de transmission quantique, plus rapide que la lumière. Pour générer la gravité, nous tournons sur nous-mêmes et cela empêche donc le pointage d’une antenne.
–Oui, et alors ? dit Bob. Elle ne fonctionne pas ta radio à intra... euh intrigue ?
–Le seul récepteur fonctionnel est à Toulouse, chez ceux qui nous ont bardés de missiles nucléaires et me recherchent pour crime de guerre, tu imprimes le problème, Bob ?
–Bon, nous avons toujours Fireball ? On devrait pouvoir atteindre la CONA avec, non ?
–En théorie oui, à condition de la sortir et de la pointer dans la bonne direction. Par contre l’attente sera longue, vitesse lumière oblige. Quel est le délai pour une réponse, tête de métal ?
–Notre orbite martienne étant à son apogée, il faudra plus de quinze minutes à notre message pour transiter, sans compter les délais de réponse sur place, A.K. La question est simple : est-ce que la CONA écoute l’espace profond ? La Terre certainement, et cela peut devenir notre principal souci. Rappelez-vous l’abordage de Paris avec la mission Genesys, la discrétion est la condition de notre survie !
–Dis-moi, Asii, quelles sont les chances que la Terre nous ait vus passer lors de notre extraction solaire ? questionna Yuna.
–Cohérentes, Yuna Asada, je les ai calculées à plus de 67 %. Cependant il est vraisemblable qu’au regard de notre faible masse, ils ignorent ce que l’on fut réellement : géocroiseur, débris ou vaisseau. Ils ne peuvent le savoir.
–Mais, tête de métal, SEVA est viable, non ? reprit Akram.
–Nous pouvons y survivre, mais le temps nous est compté, A.K. Le Tokamak endommagé nous prive de la propulsion et peut juste fournir en énergie les principaux systèmes. Le plus préoccupant reste notre atmosphère que je n’ai pu restaurer malgré les réparations. Notre pression est équivalente à celle de vos Alpes sur Terre.
Jacques De Bon
Il saisit de ses mains avides la bière tendue par la serveuse « bien en chair » du Paradise-Bar, la cité lunaire ressuscitée. Jacques ne put s’empêcher de la dévisager de haut en bas et de lui faire un clin d’œil exagéré. À ses côtés, son amie Ava, amusée par les mimiques enfantines de son collègue, arborait un sourire narquois sur les lèvres. Avec attention, Jacques se leva et réajusta le coussin sous le mollet d’Ava, fraîchement opérée.
–Ouais, ma cocotte, y t’a pas loupé cette fois le toubib, hein ?
–Mon tatouage est gâché avec ces vis qui dépassent. Bon, je vais remarcher, mais je commence à trouver le temps long.
–Fini les claquettes pour toi, ma chère, hé, hé ! Je dois t’avouer que tu m’as flanqué une sacrée frousse à disparaître sous ton tas de gravats.
Érigé devant eux, le terminal lunaire de substitution à la défunte Yankee s’élevait jusqu’à la surface. Miracle de l’ingénierie alphane, une tour géante était née au milieu de la cité de Paradise, venant boucher le trou de la voûte effondrée, cinquante mètres au-dessus de leurs têtes. Les éléments structurels, désormais imprimés in situ, ouvraient la porte à une industrie d’avant-garde. Elle rendait aussi possible la construction de vaisseaux spatiaux imposants, affranchis de la gravité terrienne.
–Tu te souviens de ce fou de Lemay, Jacques ?
–Ouais, et alors... ?
–Kim a retrouvé sa trace en Alaska ! Après son foireux Walkyrie, il a disparu sur la pointe des orteils. Je me demande toujours comment il a évité la cour martiale !
–Parce qu’il en savait trop, tiens ! Remarque, nos amis japonais lui ont appris la modestie, en coulant son beau porte-avions.
–Ouais, l’embuscade du Johnson, ça, c’était un coup de maître ! J’ai lu que le commandant Watanabe, responsable de cette prouesse, était le descendant d’un « hunter-killer » de la Seconde et voulait sauver l’honneur de sa famille. Tu t’imagines, un siècle plus tard ! Je te conseille de ne jamais sous-estimer ces Japonais, Jacques, ils sont terriblement rancuniers.
–L’honneur n’a jamais sauvé qui que ce soit, Ava ! Cela sert juste à remplir les cimetières, dit-il d’un air grave. Allez, trinquons à la vie et à nos amis disparus !
Fièrement, le commandant en chef des armées leva sa chope de bière à la hauteur de son visage et ingurgita le breuvage mousseux d’un trait. Visiblement dépassé par le pouvoir carbonique du liquide, il émit un long rot sous le regard désapprobateur de l’Alphane.
–Hem, pardon ! Je... Je vais devoir y aller, Ava. J’ai promis de donner un coup de main aux moissons dans la cité d’Europe. Leur machine bricolée à la va-vite n’est pas très au point et tombe en panne tous les cent mètres.
–Bon, c’est quand même mieux que de se coltiner tout le travail à la main comme l’année précédente, non ?
–Ouais, sûr ! Je leur ai promis la pile à combustible d’une de mes navettes-épaves, la « Midnight Run », je crois.
–La Midnight ? Ce n’était pas la navette de Bob et Nils lors du dépannage de nos « coms », il y a trois ans ?
–Oui ! Et chaque fois qu’ils rentraient, c’était avec de gros trous partout ou une aile en moins. Merde, c’était le bon temps, Ava, ça me manque sacrément cette vie.
Sur ses derniers mots, Jacques se mit à regarder le fond de sa chope vide quelques instants, puis il plissa les yeux, comme si le soleil venait de l’éblouir.
–Oui, mon gros nounours, je sais que t’es un homme d’action, mais moi la guerre, ça ne me manque pas vraiment ! Seulement j’aime à penser qu’ils sont encore en vie, tout là-haut... Tu te souviens de ce géocroiseur qui a traversé l’orbite solaire l’année précédente ? Eh bien, d’après ARTEMIS, la trajectoire concorde. Cela pourrait être un débris de Paris.
–Oui, et comment cette maudite station n’aurait pas été désintégrée dans l’explosion de ses cinq réacteurs nucléaires, t’en rends-tu compte ? Le plus gros débris n’a pas dû dépasser la taille de mon poing. Allez, « drope », ma fille, tourne la page et occupe-toi de ta gamine. Les vivants s’occupent des vivants !
–Oui, mais...
À ces mots, Jacques se leva en tapotant affectueusement l’épaule de son amie. Il prit congé en répétant : « Les vivants s’occupent des vivants, chère Ava. » De sa démarche d’ours bénéficiant de la gravité lunaire, il se dirigea vers le moover le plus proche et son train à lévitation en partance pour Alpha. Quarante-cinq minutes plus tard, ayant récupéré son pick-up électrique, suprême accessoire dont il jouissait grâce à sa fonction de général, Jacques arriva à proximité d’Europe. Durant le trajet, il pesta sur la lenteur exaspérante de son véhicule.
Les portes-sas servant à isoler les cités s’ouvrirent les unes après les autres devant son véhicule. Une fois refermées, seule une petite ouverture intégrée autorisait les passants et autres vendeurs ambulants à transiter. Jacques hésita à s’arrêter devant un attroupement de Chinois et des odeurs de poulet grillé qui réveillèrent son estomac. Se faisant violence, il sortit de l’artère principale et obliqua vers la zone rurale de la cité et de ses vastes champs de blé.
Roulant à sa vitesse maximum de 30 km/h, il prenait le temps d’observer le paysage et d’éviter les nids de poule de la route défoncée. De petites cabanes en bois avaient fleuri ici et là, pour protéger les travailleurs du climat estival. De même un ingénieux système d’irrigation longeant le chemin de régolithe amalgamée était apparu comme par enchantement. Jacques se demandait foutrement où et comment ces paysans avaient trouvé le bois nécessaire à leur construction, dans un environnement aussi contrôlé ?
Cette fois-ci c’est par la fumée qu’il localisa la moissonneuse-batteuse au fond du champ, habituellement repérable à son panache de poussière. Arrivant fièrement sur place, Jacques s’aperçut qu’une équipe d’agriculteurs en branle-bas de combat tentait d’éteindre l’incendie du groupe propulseur. Dans un premier temps, il resta figé en spectateur dénué d’initiatives, résultat de trop d’années de commandement militaire. Dans un second, un concert de jurons en dialecte alphan lui remit les idées en place et le fit réagir.
Les paysans s’activaient frénétiquement en frappant le sol au moyen de bâtons sur lesquels étaient enroulés des sacs, tentant d’enrayer la progression des flammes au reste du champ. Finalement ce fut à son tour de se précipiter dans son véhicule et de s’emparer de l’extincteur pour éteindre le plus gros foyer. Ce simple geste fit pencher la balance du bon côté et une heure plus tard, ils se tenaient tous devant la moissonneuse endommagée et les vêtements en loques.
Dégoulinant de sueur, il se fit offrir un alcool au goût de térébenthine, se demandant comment ces agriculteurs chinois parvenaient à l’ingérer aussi facilement. Assis sur sa pile à combustible de substitution et verre à la main, le héros de la plaine morte se faisait bombarder de questions sur les rumeurs sanglantes de ses batailles. Restant stoïque à l’image d’un général, la brûlure du liquide aidant, le gros homme partait dans ses palabres avec un brin de nostalgie.
–Un soldat suit les ordres de sa hiérarchie, quant à un général... ses décisions influenceront la vie d’un millier de personnes et il sera seul devant le Créateur pour rendre compte de ses actes.
Taeko Asada
Invitée comme membre d’honneur en Asie du Sud-Est pour un séminaire de sa Fédération, elle admirait la beauté des orchidées garnissant les bordures de la salle ouverte. Non loin du temple principal d’Angkor au Cambodge, Taeko profitait de l’installation mise en place par ses élèves pour son confort : une vaporisation d’eau devant un ventilateur bancal. Le système pourtant archaïque rendait fort acceptables les quarante degrés estivaux.
Des cigales bienheureuses et leur chant assourdissant la ramenaient sur son île natale à chaque fermeture de paupières, avec la sensation de voyager dans le passé. Son mari riant devant elle, ses amis présents à la table d’un banquet et festoyant ensemble... Et bien sûr, sa petite Yuna pleine de vie, toujours à lui poser des questions, infatigable à son habitude. Concernant sa disparition annoncée par « les menteurs du gouvernement », elle n’avait jamais adhéré à la version officielle circulant sur les chaînes d’information. Taeko sentait sa présence, comme si elle allait passer la porte à tout moment et s’excuser de son retard, sourire désolé aux lèvres.
Le séminaire d’arts martiaux touchant à sa fin, elle insista pour rester seule un instant et profiter de l’aura dégagée par la pièce. L’élève désignée pour prendre soin d’elle l’attendait au stand du marchand de boissons à proximité. Du coin de l’œil, Taeko observait la demoiselle discuter avec le garçon et, visiblement, elle en pinçait pour lui.
La vieille femme se leva et posa son traditionnel chapeau en paille de riz sur sa tête. Rejoignant l’adolescente, la morsure du soleil l’agressa immédiatement au sortir de la salle et elle baissa les manches de sa chemise en soie.
–Azumi, peux-tu demander à ton nouvel ami s’il peut nous organiser une visite du temple d’Angkor Wat, le monument principal ?
–Haï haï, Sensei, répondit-elle en baissant son visage par deux fois.
Trente minutes plus tard, à la faveur de la chaleur descendante, un tuk-tuk hors d’âge crapahutait sur une route défoncée, laissant derrière eux la cité de Siem Reap dans la poussière. Maladroit sur ses trois roues et ses suspensions trop raides, son moteur à essence original avait été remplacé par une version électrique, grossièrement installée dans le châssis. Taeko appréciait la jungle luxuriante, ponctuée par les secousses de la route en mauvais état et l’interminable allée de fromagers offrant sa canopée bienfaitrice. Prémices de l’un des plus beaux monuments de la planète, une senteur particulière et douce incitait les sens à s’ouvrir sur la merveille à venir. Ceci évidemment sans oublier la cité engloutie d’Amami au sud du Japon, pensa-t-elle avec un sourire.
Une grandiose entrée surmontée de visages observateurs avec son allée de soldats en pierre, ou encore des douves intérieures remplies d’eau qui s’étendaient à perte de vue : tout en ces lieux incitait à l’émerveillement. Abandonnant le véhicule, ils prirent la direction du monument principal, sous les explications du jeune homme visiblement fier de présenter le joyau de son pays.
Majestueux en ce début de soirée cambodgienne et accompagné par l’humidité naissante, le palais dédié aux dieux du passé se tenait devant les Japonaises. Quelques vendeurs terminant de plier leurs échoppes de peintures-souvenirs à la va-vite laissaient la place aux premiers effluves de nourriture. Pénétrant par le passage à gué, celui-ci transportait le visiteur à l’époque des monarchies, un millier d’années plus tôt. Touche finale et sublime, trois tours orangées par le soleil sur sa course descendante pointaient fièrement devant les deux femmes.
–Et là, ce sont les tours de la garde royale, posées de part et d’autre sur le chemin du temple. Nous pensons qu’à l’origine, tout ou presque était recouvert d’or et a donc évidemment été volé. Le site, construit sous le roi Suryavarman II au 12e siècle, était dédié à Vishnou, puis avec les siècles il est devenu bouddhiste, et...
–Sugoï ! répondit Taeko en admiration devant les sculptures sans fin ornant les murs de l’enceinte.
Continuant à observer, un frisson lui parcourut l’échine en localisant des impacts de balle au milieu des fresques. La froideur de la réalité humaine ramena l’enseignante dans le présent bien réel. S’apercevant du malaise de la vieille femme, leur guide improvisé proposa d’aller se recueillir dans un petit temple non loin de là, où des moines se relayaient en service continu.
Noircie par des siècles d’histoire, la pièce était austère, agrémentée de bougies éparses en train de s’éteindre. Baignant dans la cire, un autel surmonté de son Bouddha imposait une atmosphère pesante et particulière. Une none âgée, vêtue de sa toque orange, était occupée à habiller une statue de Bouddha sans tête, selon la tradition khmère. Visiblement amoindrie, elle répétait la même prière en boucle dans un dialecte incompréhensible, à une cadence proche de la folie, et ajoutait à l’ensemble une touche mystique. Sa tâche terminée, elle alla chercher une autre étoffe et poursuivit avec la statue voisine. Dérangée par cette présence profanant les lieux, elle se tut immédiatement. Le guide expliqua alors aux Japonaises que cette femme était connue pour sa démence, mais vivant en ces lieux, son aide était appréciable.
–« Dans la tempête, les Apsaras viendront déverser leur feu de fin du monde et punir les insoumis », traduisit le jeune Khmer. Je m’excuse, mais je ne maîtrise pas parfaitement ce dialecte. Ma grand-mère me l’a enseigné il y a bien longtemps, mais je n’y ai attaché que peu d’importance, précisa-t-il.
Intriguée par la nonne et peut-être aussi par compassion, Taeko souhaita échanger quelques mots avec cette personne d’un âge similaire, marquée par les épreuves de la vie. Le trio s’approcha et celle-ci se retourna, en attendant visiblement un acte de la part des visiteurs.
–Chom reap sour gardienne, commença le guide. Ces deux femmes venues de l’île japonaise souhaiteraient vous respecter et se recueillir un instant dans la chapelle. Elles sont intriguées par les mots que vous récitez.
Maladroitement, un dialogue se tissa avec la femme édentée. Faisant de son mieux, le jeune homme traduisit plusieurs phrases approximatives.
–Il... c’est une prière de son petit village d’Elùu dans les montagnes d’Ari, elle... ne veut pas l’oublier, malgré le poids des années. Les lunes saintes d’Eve lui manquent et elle voudrait revoir sa planète avant de... fermer une... la porte. Cette femme a perdu la tête, il ne faut pas y attacher d’importance, Madame Asada.
–Oui, peut-être, mais une conversation pourrait l’apaiser, neh ? Demande-lui comment je peux l’aider, s’il te plaît.
–Khnioumm niamm baille !
–Elle me dit qu’elle a faim et qu’elle serait contente que vous lui parliez de votre île.
En guise de présentation, la vieille femme joignit ses mains couvertes de cicatrices et les porta à son visage. Taeko fit de même, pendant qu’Azumi et son ami s’en allèrent chercher à manger. Bientôt un repas fut improvisé sur le dallage encore tiède, chaque femme parlant à tour de rôle de son monde.
Akram Abou Suleiman
–Notre seul espoir sera Mars, dit-il. Nous pouvons survivre encore quelques mois sur SEVA, mais notre salut viendra de New Edwards, la base américaine qui s’y trouve.
–Avons-nous des données précises de la station ? questionna Yuna. Est-elle viable au moins ? Je veux dire : y a-t-il de l’air et de la nourriture en suffisance ?
Les regards cherchèrent par réflexe leur mentor de Titane, qui, observée, répondit avec un large sourire synthétique sur son visage-matrice.
–New Edwards, littéralement imprimée in situ par des robots bâtisseurs dans les années 2036, fut un modèle en
