Justice Pour Un SEAL: HERO Force - Tome 5

Par Amy Gamet

Une nuit de plaisir avec un jeune homme sexy au physique athlétique. C’était sans conséquence, jusqu’à ce qu’elle apprenne son identité…

Logan O’Malley découvre avec stupéfaction que la femme magnifique et un peu plus âgée que lui avec qui il a eu une aventure est en réalité la juge en charge du dossier qui pourrait définitivement mettre un terme aux activités des HERO Force.

Pire, un ancien ennemi fait son apparition, cherchant à appliquer sa propre justice, et la juge risque de devenir une victime collatérale.

NOTE : Une partie des recettes de la vente de ce livre sera reversée à la Fondation contre le cancer du sein triple négatif.

• Langue: Français
• Éditeur: Tektime
• Date de sortie: 18 mars 2025
• ISBN: 9788835475057

Aperçu du livre

1

Logan O’Malley travaillait pour une bande de salopards.

Il prit son verre de tequila et fit tournoyer le liquide, le fixant du regard comme s’il avait le pouvoir de lui faire remonter le temps, de lui faire oublier ce qu’il avait entendu, ce qui avait bouleversé son putain d’univers.

Jax et Cowboy avaient tué un Navy SEAL. Un de leurs propres employés. Un des premiers membres à intégrer HERO Force, un homme nommé Garrison Cole.

Supposément.

Il descendit le reste de son verre d’un coup.

Il comprenait maintenant à quel point il avait été stupide de les admirer. À quel point c’était puéril.

Naïf.

Jax et Cowboy l’avaient appelé dans le bureau de Cowboy, l’avaient fait asseoir et avaient refermé la porte, malgré l’absence du reste de l’équipe en mission à Dubaï. Il y a une action en justice, avait dit Jax. Un procès intenté contre eux pour homicide involontaire.

Mais c’était l’expression du visage de Jax qui avait sérieusement perturbé Logan.

Jax n’avait montré aucune émotion en lui racontant la mort de Cole. Aucune. Le leader des HERO Force était toujours l’image même du pragmatisme, mais là, il aurait pu être en train de parler d’une photocopieuse en panne ou en manque de papier.

Il avait été carrément glacial et Logan en avait été soudain mal à l’aise.

Non. Soupçonneux.

Le barman lui servit un autre verre.

D’ordinaire, Logan n’était pas le genre d’homme à suivre son instinct. Il marchait aux analyses et aux preuves, aux pensées rationnelles et logiques. Scientifiques. Mais assis dans cette pièce, à écouter Jax, il avait entendu hurler son empathie intérieure.

Ils l’ont fait !

Jax et Cowboy ont tué un de leurs propres hommes, bordel de merde !

Logan ne l’aurait probablement jamais découvert s’ils n’avaient pas eu besoin de son aide.

Enfin, plus exactement, ils n’en avaient pas besoin.

Le juge fédéral Anthony Royce en avait besoin.

Le claquement d’une queue de billard fut suivi par le bruit sourd des boules tombant dans les poches et Logan focalisa son attention sur les bouteilles d’alcool posées sur l’étagère en face de lui. Le bar sentait la cigarette, comme à l’époque où y fumer était encore autorisé. C’était une odeur de renfermé, infecte, exactement comme la réunion qu’il avait eue une heure plus tôt, et l’air conditionné parvenait à peine à rafraîchir l’atmosphère pesante d’humidité.

Après cette entrevue perturbante, Jax et Cowboy l’avaient emmené dans une salle de réunion pour y rencontrer Anthony Royce. Le juge avait eu l’air si respectable, assis là, dans les bureaux de HERO Force, qu’il aurait pu poser pour une campagne de pub pour un cabinet juridique.

C’est à ce moment-là qu’ils avaient déballé le linge sale planqué sous le lit.

Jax et Cowboy lui avaient expliqué que Royce – le juge qui avait laissé tomber les charges contre eux – recevait des menaces de mort.

C’est là que Logan avait pensé à démissionner. Ses patrons ne valaient pas mieux que les salopards contre qui les HERO Force se battaient.

Tu pourrais retourner à la NSA.

Après tout, il y avait mille et un jobs pour lesquels il était qualifié. Ce n’était pas le problème. Le problème, c’était qu’il avait toujours envie de travailler dans l’entreprise pour laquelle il pensait travailler – celle où des hommes intègres se battaient pour la justice.

Il se détestait, en ce moment. Détestait la foi aveugle qu’il avait naïvement placée dans ces deux hommes. Pas étonnant qu’ils le traitent comme s’il avait dix ans. Il s’était comporté comme un vrai gamin.

Oh, bien sûr, il s’était entraîné dur avec Hawk, il avait appris à maîtriser chaque arme l’une après l’autre, il s’était familiarisé avec la stratégie militaire. De la simple curiosité, pensait-il. Mais en réalité, il essayait de combler l’écart entre lui et ces hommes qu’il admirait tant. Surtout Jax.

Jax qui était de l’autre côté de la rue, au QG des HERO Force, probablement avec le juge Royce, à accorder leurs versions des faits au cas où Royce serait appelé à témoigner dans le cadre du procès. Quelle vaste blague !

Tu vas devoir faire un choix.

Soit il travaillait sur le dossier du juge Royce comme si de rien n’était, soit il donnait sa démission. Il but une nouvelle gorgée de tequila.

Je me barre. Tout. De. Suite.

Fini les HERO Force, fini Jax et fini d’imiter des gens qui ne méritaient pas l’admiration qu’il avait pour eux.

Les bruits de la rue devinrent plus forts et Logan tourna la tête vers la porte. Jax venait d’entrer dans le bar. Il s’assit à côté de Logan et commanda un whisky.

— Ça va ? demanda Jax.

— Maintenant que je sais que tu as tué un de tes hommes ?

— Je t’ai raconté comment ça s’était passé.

— Ouais, tu me l’as dit. Un banal accident. Qui aurait pu arriver à n’importe qui.

— Il ne s’agit pas de moi ni de Cowboy. Il s’agit de Royce. Quelqu’un en lien avec cette affaire veut sa mort. C’est là-dessus que tu dois te concentrer, pas sur quelque chose qui s’est passé il y a des années, avant ton arrivée et sans aucun rapport avec toi.

— C’est ça. Royce. Le type qui a l’air d’être ton meilleur ami, mais qui est en réalité le juge qui a laissé tomber les charges contre Cowboy et toi.

— On n’était pas amis, à l’époque.

— Parce que ça puerait le manque de déontologie de sa part s’il accordait la liberté à ses amis.

Jax reposa son verre sur le comptoir avec un bruit sourd.

— Je suis toujours le commandant de cette équipe. Ne l’oublie pas.

Logan poussait le bouchon trop loin, il le savait, mais il ne pouvait pas s’empêcher de parler, s’empêcher de gratter la croûte qui recouvrait la culpabilité de Jax.

Il avait besoin de savoir ce qu’il y avait en dessous, maintenant qu’il savait que ses héros étaient faits de chair et de sang. Il voulait savoir quelle était l’ampleur du côté sombre que Jax lui avait caché.

— Je n’ai pas envie de travailler sous les ordres d’un homme pour qui je n’ai aucun respect.

Jax le dévisagea pendant une seconde.

— C’était un tir accidentel.

Logan se pencha vers lui.

— Dis-moi ce qui s’est passé, bordel de merde, ou je me casse !

Le regard de Jax se perdit dans le vide, le silence s’étirant entre eux, embarrassé, inconfortable. Quand il reprit finalement la parole, ce fut à voix basse.

— Nous n’avions pas le choix, dit-il en croisant le regard de Logan. Nous l’avons fait parce que nous n’avions pas le choix.

— Continue.

Jax secoua la tête.

— Tout ce que tu as besoin de savoir, c’est que rien de tout ça n’était la faute de Royce. Maintenant, quelqu’un cherche à le tuer et c’est notre responsabilité, à Cowboy et à moi. Si on avait pu résoudre cette affaire sans t’impliquer, on l’aurait fait. Mais tu possèdes le talent et les connaissances dont nous avons besoin, Logan. Et tu vas devoir décider si tu me fais confiance ou non.

— C’est là que tu te trompes, Jax. Il va falloir que tu décides si tu me fais confiance ou non.

Soudain, une lueur intense étincela par la fenêtre au-dessus de l’épaule de Jax, une lumière si blanche et si intense qu’elle sembla brûler un trou dans les rétines de Logan.

— À terre ! cria-t-il en baissant la tête et en tirant Jax au sol.

Puis l’explosion retentit et l’onde de choc frappa, faisant éclater les fenêtres du bar et projetant des éclats de verre à la ronde comme les gouttes d’eau jaillissant d’un arroseur automatique.

Quelqu’un hurla.

— Go, go, go ! aboya Jax.

Mais Logan était déjà debout, il dépassa Jax et sortit son arme. Il se précipita dehors, dans la lumière aveuglante et chaude du soleil. De la fumée noire émanait d’une berline en feu et des flammes de plusieurs mètres de haut semblaient lécher le ciel.

Une voiture piégée.

Une silhouette se découpait à l’intérieur de la voiture, à peine humaine, entourée par flammes et Logan se rua instinctivement vers le véhicule pour aider la victime. La chaleur l’enveloppait comme s’il était aux portes des enfers, mais il tendit néanmoins la main vers la portière, la retirant vivement quand elle fut instantanément brûlée.

Quelqu’un le retenait par derrière, Jax lui hurlait à l’oreille et l’entraîna loin de la voiture.

— Recule ! Tu ne peux plus rien pour eux.

Mais Logan voyait toujours la personne en feu en train de mourir sous ses yeux.

— Seigneur ! hurla Jax. La plaque d’immatriculation ! Regarde la plaque d’immatriculation, nom de Dieu !

Logan ouvrit brusquement les yeux, zappant sur le morceau de métal, un seul mot clairement visible.

Justice.

— C’est Royce, dit Jax avec un sanglot dans la voix. Ce fils de pute a eu Royce !

Les fumées étaient toxiques et Logan tituba en arrière. Il inhalait des odeurs d’essence et de chairs brûlées, et il eut envie de vomir.

On entendait des sirènes dans le lointain.

Il n’avait nulle part où aller, rien à faire hormis regarder la voiture brûler.

Un camion de pompier arriva et les hommes du feu en descendirent pour s’attaquer à l’incendie avec de longs tuyaux jusqu’à ce que tout ce qui reste soit une carcasse noire fumante.

Et les restes d’un corps humain.

Logan n’avait jamais approché la mort d’aussi près, ne l’avait jamais vue jaillir des profondeurs des enfers pour arracher quelqu’un à cette terre de ses longs doigts crochus. Il repensa à l’homme qu’il avait rencontré au QG et imagina son squelette calciné à présent trempé par l’eau.

Il se plia en deux et vomit.

Les bottes de Cowboy apparurent dans son champ de vision.

— Il faut découvrir qui a fait ça, dit Cowboy avec un soupir. Je sais que tu penses que ce qu’on a fait était mal. Je l’ai bien vu dans ton regard. Mais le juge ne méritait pas de mourir comme ça.

Logan se redressa pour le regarder en face. Il y avait de l’émotion dans la voix de Cowboy.

Des regrets.

— Royce était innocent, il a passé sa vie à combattre le mal et quelqu’un l’a brûlé vif. Ton sens de la justice doit être sous le choc, en ce moment. Mais c’est là-dessus que ta colère doit se diriger, dit Cowboy en indiquant la carcasse fumante. C’est la plus grande injustice de toutes. Aide-nous à attraper celui qui a fait ça, même si tu ne nous vois plus comme des héros, Jax et moi.

C’était un défi. Une demande. Un ordre.

Jax les rejoignit et regarda Logan droit dans les yeux. Ce regard inflexible que Logan avait toujours trouvé intimidant semblait à présent plus âgé, plus triste.

— Tu es des nôtres ? demanda Jax.

Ils avaient besoin de lui. Il faisait partie intégrante de cette équipe, un rouage indispensable à la machine qui découvrirait l’assassin du juge Royce.

Logan sut alors qu’il continuerait à travailler pour HERO Force. Il découvrirait qui était derrière cette attaque et ferait tout ce qui était en son pouvoir pour le faire tomber.

Il releva le menton.

— Oui.

— Bien, dit Jax en montrant les caméras de surveillance. Je veux les images de ces caméras et je les veux tout de suite.

2

Gemma Faraday se gara, ouvrit la portière de sa voiture et fut assaillie par la chaleur comme si elle venait d’ouvrir un four brûlant. Elle sortit et commença immédiatement à transpirer sous le soleil, sa blouse de soie toujours collée au dos par le trajet, tout aussi chaud, depuis le palais de justice jusqu’à sa voiture.

Neuvième jour de températures records à Atlanta sans aucune amélioration en vue et la canicule était aussi étouffante qu’un oreiller bien placé.

Ses talons hauts cliquetant sur le sol, elle traversa la rue jusqu’à la maison de repos, les ondes de chaleur émanant de l’asphalte faisant ressembler le bâtiment à un mirage. Elle repensa aux nouvelles entendues hier soir, les décès dus à la canicule s’élevaient maintenant à une douzaine, pour la plupart des personnes âgées.

Elle passa la porte tournante et entra dans le lobby, le froid de l’air conditionné particulièrement bienvenu, mais l’odeur de vieille personne nettement moins. Ces personnes âgées n’étaient pas mortes.

Elles se comportent seulement comme telles.

Gemma sourit à une infirmière qu’elle croisa dans le couloir.

— Bonjour, Laurie.

— Il vous attend.

Il ne sait même plus qui je suis.

Elle serra les dents pour s’empêcher d’énoncer l’évidence et continua à avancer, se disant que l’infirmière essayait simplement d’être gentille.

Clic. Clic. Clic. Clic.

Bon sang ! Le programme d’informations préféré de son père avait commencé depuis longtemps. Elle était en retard, sa pile de dossiers à traiter occupait toutes ses pensées et