Gagner en bourse par tous les temps: Bloc-notes d'un investisseur
Par Paul Gagey
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À propos de ce livre électronique
Cet ouvrage, pour tout public, pourvu que l’on s’intéresse à la finance, décrypte les rouages de l’investissement. Son but est de décrire de façon littéraire les principes de la réussite assurée en Bourse, quels que soient les modes en cours et le déroulement du cycle économique. Adopter la bonne attitude, décider en pénurie d’information, comprendre le modèle d’affaire d’une entreprise, payer le bon prix pour une action, comprendre le cycle économique : voilà les innombrables défis pour un investisseur.
Résolument orienté vers la prise de décision, l’ouvrage ne développe pas une théorie ou un nouveau concept. Il donne des clés pour affronter et déjouer les pièges de « Monsieur Marché » en faisant le point sur les secrets de cuisinier des investisseurs de qualité (smart money). Adopter la bonne attitude, décider en pénurie d’information, comprendre le modèle d’affaire d’une entreprise, payer le bon prix pour une action, comprendre le cycle économique : voilà les innombrables défis pour un investisseur. Est-t-il vraiment possible de les relever ? Devant l’ampleur de la tâche, on s’apercevra finalement que le principal talent d’investisseur est de savoir dire non : intérioriser une longue liste de drapeaux rouges – ou d’interdits – est la seule voie vers le succès.
L'ouvrage papier est paru en septembre 2009.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Il est gérant de fonds chez Axiom, une société de gestion indépendante parisienne.
Il a géré pendant 12 ans le fonds Aviva Oblig international entre 2006 et 2018.
Il commence sa carrière chez Barclays Bank comme analyste financier. Il travaille ensuite pour la Banque Worms en tant que trader pays émergent. En 1993, dans le groupe d’assurances Groupama, il a été successivement directeur des investissements de la filiale de réassurances et responsable obligations crédit dans la société de gestion du groupe. En 2002, il rejoint la Caisse des dépôts comme gérant actions européennes. Il développe un style de gestion value pour les fonds propres de l’établissement.
Paul Gagey est diplômé de Columbia University (Master en Economie) et titulaire d’un Master de Mathématiques de l’Université Paris 7.
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Aperçu du livre
Gagner en bourse par tous les temps - Paul Gagey
Préface
Investir relève plus de l’art que de la science. C’est sans doute pourquoi l’efficacité en ce domaine vient largement autant de l’expérience que du savoir. Harry Markowitz, prix Nobel d’économie créateur en 1952 de la théorie moderne du portefeuille admettait lui-même adopter des méthodes beaucoup plus simples quand il investissait sa propre épargne. Enseigner l’investissement reste donc une gageure. Peu de professionnels ne s’y engagent avec autant de bonheur que Paul Gagey.
Les qualités requises pour les investisseurs professionnels sont à mes yeux la curiosité, la prudence et la passion. Warren Buffet grande figure de la profession et l’une des premières fortunes du monde, interrogé sur sa méthode ne répondait-il pas tout simplement : « I just read ». Si la prudence n’est pas innée, quelques crises financières feront le nécessaire. Mais sans passion, aucun investisseur de talent ne serait à même de digérer tant d’informations tous les jours et de résister à la pression douloureuse du marché financier allant dans le sens opposé aux paris pratiquement un jour sur deux. La passion cache souvent une grande souffrance intérieure…
L’ouvrage de Paul Gagey vise à apporter au public non averti un éclairage concret sur les méthodes d’investissement des professionnels en se gardant d’être ni trop complexe ni trop sérieux. Savoir être didactique et rester simple est l’objectif de ce livre écrit par un professionnel expérimenté, exerçant avec talent au sein d’une équipe de renom, investissant à long terme le patrimoine d’une institution financière et de ses clients.
En matière de placements, il est facile de se tromper et hélas trop fréquemment d’être abusé. La règle d’or consiste à ne pas faire ce que l’on ne comprend pas. A maints égards l’ouvrage de Paul Gagey permettra d’accéder au bon niveau de compréhension nécessaire pour être un investisseur averti et avisé. Ce livre seul ne suffira sans doute pas pour faire fortune, mais assurément le lecteur passera un bon moment car son auteur à su puiser dans l’histoire et la culture économique et financière des anecdotes divertissantes et des citations frappantes comme celle de Mark Twain – « a mine is a hole in the ground with a liar standing next to it » – qui rappelle toute l’ambiguïté potentielle de la communication financière.
Ce livre utile et distrayant mérite d’être lu et relu, sans modération par un large public.
Jean-François Boulier
Directeur des Investissements
Directeur Général d’Aviva Investors
Chapitre 1
Caveat emptor
(Que l’acheteur soit vigilant)
L’argent est un sujet envahissant dans la vie de la plupart des hommes, riches ou pauvres. Du berceau au cimetière, nous consacrons l’essentiel de notre temps à tenter de nous enrichir et bien peu d’entre nous y parviennent sans un coup de pouce du destin. Pourtant, dès qu’il s’agit d’échanger ou d’exprimer des idées sur ce thème, chacun se sent passablement démuni. Ainsi, s’exprimait Émile Zola, en 1891 alors qu’il rédigeait le 18e volume des Rougon-Macquart, L’argent : « il est très difficile de faire un roman sur l’argent ». C’est alors que l’argot vole au secours de celui qui a des difficultés à s’exprimer. En la matière comme sur tous les sujets délicats, il est particulièrement prolixe : flouze, blé, thune, pognon, rond, maille, grisbi, biscuit, fric, oseille, pépettes, galette, arche, aube, fraîche, osier, carme, etc. Cette richesse de l’argot se retrouve dans d’autres langues, notamment l’anglais. Comme on peut en juger :
Acers, blunt, boodle, brass, bread (pain), bucks, copper (cuivre), dough (pâte à pain), flooze, gravy (sauce), hard, lolly (bonbons), loose, loot, lucre, moolah, necessary, oof, palm oil, pelf, ready, shekels, shinplaster, silver (argent), smackers (baisers), sponduliks, wherewithall.
En anglais comme en français, on notera que ces mots populaires et pittoresques tournent souvent autour du vocabulaire alimentaire. L’argent finance en effet des besoins primaires. Mais pourquoi ce sujet est-il considéré par tous comme délicat ? La réponse est simple : l’argent est une partie vitale de l’homme – « notre deuxième sang » disait Goethe – et une réalité, parfois obsédante, qui structure notre vie et notre personnalité (radins, flambeurs, fourmis, précautionneux, etc.) sans que nous n’osions l’avouer.
Les lignes qui suivent ne constituent pas une fiction ayant pour thème l’argent mais une réflexion sur l’investissement, née de l’expérience. Nous sommes donc bien ancrés dans la réalité, aussi sombre puisse-t-elle être. Le jeu de l’argent ne connaît, en effet, ni morale ni frontière : il n’a pas de limite. Bien sûr, un monde sans censure générera cynisme et absence d’émotion ; on gagne de l’argent pour le bien ou sur le malheur des autres. En 1999, par exemple, un violent tremblement de terre se produisit en Turquie. À cette occasion, un fonds d’investissement se vanta de ses profits faciles, ayant prestement investi chez des fabricants de verre, bénéficiaires involontaires de cette catastrophe.
La Bourse transcende l’espace comme en témoignent les exemples suivants.
–Au XVIIe siècle, rue Quincampoix, la passion du jeu poussa les opérateurs à négocier les valeurs au grand air.
–Après la Révolution et jusqu’en 1809, la Bourse s’installa dans l’église dite « des petits pères » (Notre-Dame-des-Victoires) au cœur du vieux Paris.
–Au XIXe siècle, les duchesses jouaient dans leur boudoir pour tromper l’ennui. Enfin, embourgeoisement ultime, un palais néoclassique lui fut consacré en 1826, à une époque où la Rome antique était encore la référence culturelle : le Palais Brongniart, dont le plan reproduit le temple de Vespasien du Forum romain. Les transactions financières s’approprièrent alors ce haut lieu du capitalisme naissant, où l’on entrait seulement coiffé d’un haut-de-forme.
Au XXe siècle, la Bourse s’incarna encore dans la vie réelle, comme le montrent les jolies actions en papier qui firent la célébrité d’Alphonse Mucha, illustrateur de titres vers 1920. Cette époque est malheureusement révolue puisque depuis 1984, en France et ailleurs dans le monde, une action, tout comme l’argent du reste, n’est plus qu’une écriture électronique. Foin du pittoresque des grouillots qui autrefois descendaient quatre à quatre les marches du temple de la finance ; ainsi le veut l’ère postmoderne, mais les règles du jeu restent les mêmes.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit : d’un jeu qui transcende les cultures. Il est, comme l’amour, véhiculé par un comportement et une langue universelle. Aucune culture n’échappe à l’attrait du jeu de l’argent. Les Chinois et les Anglais sont volontiers joueurs, mais les peuples les plus austères y succombent également, à l’exemple des Hollandais qui se dévergondèrent avec l’invraisemblable spéculation sur les bulbes de tulipes, après leur importation de Turquie en 1593. Quant aux Japonais qui ont la réputation d’avoir le sens du consensus et du long terme, tout comme celle de ne pas aimer le jeu et d’être de piètres investisseurs, ils y cédèrent aussi au moment de la spéculation immobilière et boursière qui culmina en 1990.
Ces lignes s’adressent particulièrement à tous ceux qui sont fascinés par ce mélange de défi intellectuel et psychologique. Plus qu’un jeu, la Bourse est une manière de comprendre notre monde et la façon dont il avance.
On dit, par ailleurs, que la population compte 1 % de joueurs compulsifs. C’est à eux également que ces lignes sont dédiées, en raison de leur vulnérabilité. Ils ont certes raison de s’intéresser à la Bourse car les probabilités leur sont favorables, à l’inverse des jeux de hasards (casino, loto ou bonneteau). Pourtant, il est des règles à respecter et à comprendre si l’on souhaite survivre sur le long terme.
Pour comprendre la Bourse, il est recommandé d’emmagasiner des connaissances dans un grand nombre de domaines. L’accumulation de données et de principes financiers a ses vertus. Pourtant, on ne manquera pas de remarquer le faible nombre de professeurs d’université figurant dans le palmarès des investisseurs prospères. Il est vrai que, dans l’imagerie populaire, ils sont censés rester de modestes savants. Pourquoi les théoriciens de la finance et de l’économie ont-ils effectivement tant de mal à rentabiliser leurs connaissances ? Essentiellement pour deux raisons : cette population est moins âpre au gain et sans doute plus honnête, mais surtout, elle est d’une intelligence excessive. Vouloir tout analyser et décrypter est malheureusement impossible et néfaste dans le monde de l’investissement, qui valorise plutôt la capacité d’agir en situation incertaine.
Aussi, le plaisir de l’érudition pour le savant est-il souvent éloigné du monde de l’investisseur. Ce dernier veut acquérir des connaissances opérationnelles et des principes actifs. Nous verrons que ces connaissances sont plus simples que ce qu’un être candide abordant les marchés financiers pour la première fois pourrait penser. Un tri massif de connaissances est à effectuer. Ainsi, l’idée fausse de l’induction (en anglais inductive fallacy) est le principal écueil à éviter : chacun est persuadé à tort qu’il peut dégager des règles d’investissement à partir de faits observés. Il y a dans le fond peu de formules qui marchent. Cette erreur s’apparente à l’idée fausse du recul (en anglais hindsight fallacy), qui est la prétendue capacité à voir, a posteriori, ce que l’on aurait pu ou dû faire. C’est malheureusement une autre illusion. En effet, nous sous-estimons et négligeons les événements hasardeux. C’est la raison pour laquelle la Bourse restera toujours pour certains le temple des regrets. Si un investisseur sérieux ne succombe pas à l’inductive fallacy, que reste-t-il ? Acheter bas et vendre haut. Nous verrons qu’il n’est pas si facile d’élaborer des idées constructives autour de ce principe sans se répéter.
Les réflexions qui suivent sont nées d’une déception. Les lectures de travaux académiques, de livres financiers de vulgarisation et de rapports annuels de sociétés ont généré un sentiment d’ignorance et de frustration ; elles ont paru relativement vaines au moment où il a fallu prendre une décision d’investissement. Que sait-on, en définitive, avant de procéder à un achat ? Peu de choses ; c’est ce peu de choses, en réalité essentiel, qui est présenté ci-après. D’aucuns le camouflent en déclarant que l’investissement est un art. Un financier serait-il un artiste ? Pourquoi pas ! Nous dirons alors qu’est proposée aux lecteurs, virtuoses en herbe, la pratique de quelques gammes… Puissent-ils, en acquérant cet ouvrage, réaliser un bon investissement !
Il existe d’excellents traités d’économie et de finances. Notre but, plus modeste, est de se doter d’un kit de survie en Bourse. Nous procéderons en trois étapes par ordre d’importance : comprendre le marché, puis l’entreprise et enfin le cycle économique.
Premièrement, nous tenterons de cerner « Monsieur Marché » qui préside à la formation des prix (chapitres 2 à 5). Deuxièmement, nous analyserons l’entreprise en utilisant des notions simples de finance (chapitres 6 à 8). Enfin, nous chercherons à comprendre comment l’investissement s’inscrit dans la vie réelle : cycle économique et diversité d’actifs financiers (chapitres 9 à 11). Quelques remarques finales porteront sur le fonctionnement des marchés financiers, notamment à travers les dictons boursiers les plus fameux (chapitres 12 et 13).
* À RETENIR POUR AGIR *
Quoi que l’on fasse, la Bourse restera le temple des regrets.
C’est le phénomène de « hindsight fallacy »
ou de la fausse idée du recul.
Les règles d’investissements qui fonctionnent vraiment sont peu
nombreuses. A priori frustrante, cette situation simplifie
en réalité la vie de l’investisseur.
Dans le métier de l’investissement, peu d’informations sont
pertinentes car un tri massif d’informations est à effectuer.
L’accumulation d’informations n’est pas une garantie de succès.
Chapitre 2
Les forces en présence
Churchill disait que des trois façons de perdre de l’argent (le jeu, la Bourse et les femmes), la troisième était la plus agréable. En écho au grand homme, on peut dire qu’il y a mille façons de perdre de l’argent en Bourse et trois seulement d’en gagner.
Tout d’abord, la chance (de très loin le cas le plus probable). Ensuite, avoir une connaissance supérieure du support d’investissement choisi. Enfin, bénéficier de l’irrationalité des autres participants aux marchés, à l’exemple de l’investissement en temps de crise. Cette vision stipule entre autre chose que le balancier des probabilités ne penche pas en faveur de l’épargnant. Celui-ci s’aventure sur un frêle esquif au-devant d’une mer agitée. On retiendra tout d’abord de cette formulation que les occasions de perdre de l’argent abondent. En effet, la fonction des marchés financiers n’est pas de faire gagner de l’argent aux épargnants mais de capter leur épargne, par tous les moyens possibles, et de les orienter vers des investissements productifs. Faire gagner de l’argent aux épargnants est une fonction secondaire des marchés. Dans cet environnement, qu’il est raisonnable de considérer comme hostile, un sou qui n’est pas perdu est un sou gagné. Esquiver les mille façons de perdre de l’argent est en soi un objectif ambitieux et presque une garantie de succès.
Une façon constructive d’aborder les marchés financiers est de se demander qui sont les gagnants et les perdants. Cet exercice ne fournira malheureusement pas de règles d’investissement mais peut être une source d’inspiration ou un modèle auquel s’identifier. Dans ce jeu à somme nulle – à l’exception du banquier qui gagne à l’achat comme à la vente, et de l’État qui encaisse l’impôt sur les plus-values – les initiés et les manipulateurs ont gagné plus souvent que les faibles d’esprit plus influençables. En moyenne, la performance des joueurs est grosso modo égale à l’indice boursier de référence. Identifions tout d’abord ceux dont la performance est souvent inférieure aux différents indices, qu’il s’agisse du CAC 40, Standard and Poors 500 ou autres. Il ressort que les grands investisseurs et les spéculateurs à effet de levier ont une forte probabilité de réaliser une mauvaise performance.
En premier lieu, le phénomène bureaucratique propre aux grandes institutions, l’inertie de grosses sommes d’argent qui ont un univers de titres restreint à leur disposition créent des conditions défavorables, sinon rédhibitoires, pour une politique d’investissement optimale. Contrairement à une opinion répandue parmi les étrangers au monde de la finance, la taille des
