À propos de ce livre électronique
Nominé à l'International Thriller Writers' Award de 2017, dont Stephen King, John Sandford et Gregg Hurwitz figurent parmi les lauréats précédents..
Un pensionnat isolé pour adolescents à problèmes.
Une série de morts mystérieuses.
Un père qui tente frénétiquement de sauver sa fille avant qu'il ne soit trop tard.
Lorsque Ruth Price est soudainement enlevée de chez elle par deux inconnus, elle est propulsée dans un monde terrifiant de secrets, de mensonges et de trahisons. Prétendant agir selon les volontés de sa mère, les hommes transportent Ruth à travers le pays vers un endroit mystérieux appelé Broken Ridge.
Alors que Ruth cherche désespérément un moyen de s'échapper et de contacter son père, elle découvre un réseau sinistre opérant juste sous la surface de la société. Pendant ce temps, le père de Ruth a fait appel à Ryan Lock pour l'aider à retrouver sa fille... avant qu'il ne soit trop tard.
Ce thriller haletant plonge dans le monde obscur des programmes américains de modification du comportement, en se demandant jusqu'où un parent ira pour « réparer » son enfant — et jusqu'où un enfant ira pour être libre.
Éloges pour la série Ryan Lock de Sean Black :
« Cette série est excellente. Les comparaisons avec Lee Child sont méritées car l'auteur est aussi britannique, ses romans se déroulent aux États-Unis, son personnage est attachant, et son éditeur est le même. » — Sarah Broadhurst, The Bookseller
« Le style de Black est suprêmement fluide. » — Jeremy Jehu, The Daily Telegraph
« Le rythme de Lee Child, et le cœur de Harlan Coben. » — Joseph Finder, auteur de best-sellers du New York Times (Paranoia, Buried Secrets)
« L'héritier apparent de Lee Child » — Ken Bruen, auteur international à succès de The Guards
« Ryan Lock est un protagoniste assez coriace pour affronter les Jack de ce monde (c'est-à-dire Bauer et Reacher) » — Russel McLean
« L'étoile de Black ne cesse de monter. » — Evening Telegraph
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Aperçu du livre
Seuls contre tous - Sean Black
PARTIE 1
CHAPITRE 1
Quand on demandait à Brice Walker ce qu’il faisait dans la vie, il répondait qu’il était livreur. Ça lui évitait une longue et potentiellement gênante conversation. Et ce n’était pas un mensonge. Enfin, pas exactement. L’avantage, c’était que ça donnait l’impression que son métier était ennuyeux. Comme ça, il n’avait pas à répondre à d’autres questions.
En réalité, la profession de Brice était loin d’être ennuyeuse. La plupart des gens n’avaient même pas idée que ça existait. Ou que c’était, malgré ce qu’ils pouvaient penser, complètement légal.
Brice et son associé, Mike, tous les deux anciens agents de cautionnement, réceptionnaient des colis, les transportaient dans tout le pays et les déposaient dans un endroit pré-désigné. Donc prétendre qu’il était livreur n’était pas loin du compte.
L’aspect de ce boulot qui était dur à expliquer, c’était que lui et Mike réceptionnaient, transportaient et livraient des êtres humains d’un endroit à un autre. Plus spécifiquement des enfants et des adolescents, de onze à dix-sept ans, des garçons, des filles et, de plus en plus, des jeunes personnes qui se décrivaient elles-mêmes comme transgenres. En fait, ces douze derniers mois, ils avaient noté une nette augmentation des jeunes transgenres concernés par leur activité.
Personnellement, Brice ne voyait pas où était le problème qu’un gosse soit gay ou transgenre. Mais ce n’était pas lui qui payait une grosse somme pour les transporter, alors il avait tendance à garder son opinion sur le sujet pour lui. Après tout, Mike et lui n’étaient que des livreurs, et ils venaient juste d’arriver pour réceptionner leur colis du jour.
Assis dans le siège passager à côté de lui, Mike pointa le coin de la carte qu’il tenait.
— C’est là, dit-il à Brice. Laurel Avenue.
Brice ralentit le camion et tourna le volant.
— C’est quoi, le numéro ?
Mike plissa les yeux sur le papier contenant les instructions de collecte.
— Quatre mille deux cent dix-huit. Ça devrait être deux pâtés de maisons plus loin. La rue perpendiculaire, c’est Third Street.
— Tu as encore oublié tes lunettes ?
Mike se renfrogna.
— J’en ai pas besoin.
— C’est ça, répliqua Brice.
La vision de Mike était une plaisanterie récurrente entre eux. Brice savait qu’il ne voyait rien sans ses lunettes, et Mike était trop vaniteux pour les mettre. C’était comme s’il essayait de nier le fait qu’il prenait de l’âge en ignorant les changements qui accompagnaient le vieillissement. En dehors de ça, ils s’entendaient plutôt bien. Ce qui n’était pas plus mal, parce qu’ils passaient beaucoup de temps ensemble.
Quelques instants plus tard, Brice arrêta le camion sur une place en face de l’adresse. C’était l’idée de Mike de changer la voiture qu’ils utilisaient contre un vieux camion de livraison UPS qu’il avait repéré sur une enchère en ligne. Il avait peut-être une vision pourrie et refusait de l’admettre, mais réceptionner des colis dans un vrai camion de livraison avait été une idée de génie. Il se fondait dans la masse. Et une fois leur chargement installé en sécurité à l’arrière, il y avait moins de chances que quelqu’un le voie. L’insonorisation était une bonne chose aussi. Ils avaient dû faire quelques ajustements à l’arrière pour que ce soit confortable pour les longs trajets ; au bout du compte, ça facilitait grandement leur travail.
Brice éteignit le moteur et les phares.
— Tu as quelle heure ?
Mike sortit son portable de la poche avant de son pantalon et vérifia l’écran.
— Trois heures cinquante-trois.
— Bien. Ça veut dire qu’on peut être de retour sur la route avant le lever du soleil.
— Si elle ne nous cause pas de problèmes, dit Mike.
Brice haussa les épaules.
— Quel genre de problème pourrait nous causer une fille de quatorze ans ?
— Tu as oublié la gamine à El Segundo ?
La gamine dont Mike parlait avait sorti le flingue de son petit ami de sous son lit quand ils étaient entrés dans sa chambre. Heureusement, la sécurité avait été enclenchée ou ils ne seraient peut-être plus là pour en parler.
— C’était exceptionnel, déclara Brice. Celle-là ne semble pas être le genre qui nous causera beaucoup de problèmes.
Mike lui fit les gros yeux.
— Si c’était le cas, on ne serait pas là.
— Tu vois ce que je veux dire, dit Brice en tendant le bras derrière son siège pour en sortir un sac.
Il ouvrit la fermeture et vérifia rapidement qu’ils avaient tout ce qu’il leur fallait, au cas où.
Mike commença à parcourir la liste de leur équipement. Brice trouva le premier objet dans le sac et en informa Mike. El Segundo était la raison pour laquelle ils avaient renforcé leurs procédures, ce qui incluait de passer en revue leur liste avant chaque collecte.
— OK, commença Mike. Voyons voir.
Il plissa les yeux sur la feuille.
— Bombe au poivre ? Deux bouteilles.
Brice fouilla au fond du sac. Il trouva les bombes, en pris une pour lui et donna l’autre à Mike. Ce dernier barra la ligne et continua.
— Menottes. Deux paires.
Avec les cols de leurs manteaux relevés et des casquettes de base-ball baissées sur les yeux, les deux hommes avancèrent rapidement en direction de la porte d’entrée. Ils ne parlaient pas. Ils n’en avaient pas besoin. Ils savaient tous les deux ce qu’ils avaient à faire. En plus, ils voulaient faire aussi peu de bruit que possible en entrant.
Sortir pourrait s’avérer être un autre problème. Parfois, ils tombaient sur un hurleur, ou quelqu’un d’autre dans la maison se mettait à flipper ; un frère, une sœur, un membre de la famille, le chien.
S’ils ne se taisaient pas quand Brice le leur demandait, c’était là que la bombe lacrymogène entrait en action. En général, la menace suffisait à les calmer. Ils ne s’en servaient que quand ils y étaient vraiment obligés. Ils préféraient la rapidité et l’effet de surprise, d’où l’heure matinale.
Brice tourna la poignée. Ce n’était pas verrouillé. Comme prévu.
Il pénétra dans le couloir, Mike quelques pas derrière lui. Ce dernier referma derrière eux, et ils montèrent les escaliers en direction de la chambre de leur cible. C’était la deuxième porte sur la gauche. Dans l’idéal, l’un d’eux serait resté posté devant la maison, en général sous la fenêtre de la chambre de la cible, pour éviter qu’elle ne s’échappe. Brice aurait pu envoyer Mike là-bas, or depuis l’incident avec le pistolet, ils avaient adopté ce protocole.
Déjà parce que c’était plus sûr. Deux paires d’yeux. Deux paires de mains. Deux paires de menottes. C’était préférable. Mais il y avait d’autres raisons. Un enfant ou un adolescent serait moins enclin à penser qu’il avait ses chances face à deux hommes adultes. Et surtout, le fait que Brice avait Mike avec lui donnait un témoin pour nier toute allégation qui pourrait être faite par la suite. C’était la raison pour laquelle des équipes de deux personnes étaient déployées dans leur travail. Ça leur permettait de se défendre en cas d’accusation de comportement inconvenant.
Ils montèrent les escaliers, en s’assurant de faire le moins de bruit possible. La dernière chose qu’ils voulaient, c’était que la cible se réveille avant qu’ils n’arrivent dans sa chambre.
Ils atteignirent le palier et avancèrent vers la porte. Fermée. Il y avait une pancarte accrochée qui disait : « Interdit aux adultes ».
Dommage, mais ça ne va pas fonctionner, pensa Brice. Au moins la moitié du temps, il y avait ce genre d’écriteau sur la porte, ou alors celle-ci était verrouillée de l’intérieur.
Il jeta un coup d’œil à Mike. Celui-ci hocha la tête. Brice tourna lentement la poignée, pendant que Mike glissait sa main sur la bombe au poivre. Ils sursautèrent quand un chat noir détala devant eux, en direction des escaliers.
Les deux hommes entrèrent dans la chambre. Les yeux de Brice mirent une seconde à s’adapter à la pénombre. Il jeta un coup d’œil autour de lui et eut l’impression qu’il avait déjà vu cette pièce un millier de fois auparavant. Encombrée. Des vêtements partout sur le sol, même s’il y avait un panier à linge sale près de la fenêtre. Des posters avec des groupes renfrognés aux cheveux longs ou des feuilles de cannabis étaient punaisés au mur. Une odeur d’encens parfumait l’air, juste sous la puanteur générale d’un ado.
Dans un coin, un bureau était recouvert de livres, de maquillage et de stylos de couleur. À côté se trouvait une commode avec tous les tiroirs entrouverts et des habits qui sortaient.
Brice se fraya un chemin dans le champ de mines de bordel jusqu’à atteindre le lit. Leur cible était allongée en plein milieu, la couette remontée au-dessus de sa tête. Mike s’était déjà placé de l’autre côté, prêt pour le signal de Brice.
Tout cela était parfaitement chorégraphié. Mike sortit un seul gant en cuir de la poche de sa veste et l’enfila. De temps en temps, ils tombaient sur un mordeur, presque toujours une fille, et le gant encaissait le plus gros des dégâts. S’il y avait lutte, Brice s’occuperait des jambes. Contrôler le haut du corps, puis bloquer ses jambes. Après ça, la cible ne pouvait plus faire grand-chose. Quand ils se seraient assurés de sa coopération, ils relâcheraient leur poigne. Si la cible décidait de revenir sur sa parole, c’était là qu’entraient en jeu les bombes lacrymo et les menottes.
CHAPITRE 2
Ruth Price n’arrivait pas à respirer. Elle était coincée dans une carrière remplie d’eau. Elle ne se rappelait pas comment elle était arrivée là, ni depuis combien de temps. Elle était piégée.
Elle tenta frénétiquement d’escalader le bord ; à chaque fois qu’elle essayait de trouver une prise pour se hisser, elle lâchait et retombait la tête sous l’eau. Elle essaya de rester calme, d’économiser son énergie, mais ça ne servait à rien. Elle remonta à la surface encore une fois. Elle ouvrit la bouche pour prendre de l’air et sentit quelque chose de solide sur sa langue.
Elle entendait des voix. Des voix d’hommes. Graves et apaisantes. Elle ne voyait personne. Il n’y avait que de l’eau tout autour d’elle et les parois raides et irrégulières de la carrière.
Elle finit par ouvrir les yeux. La carrière disparut. Tout comme l’eau.
Oh, merci, Seigneur.
Un rêve. Un cauchemar. Elle était dans sa chambre, à la maison.
Mais la chose qui pesait sur sa langue était toujours là. Le visage d’un homme la fixait.
Son cœur se mit à cogner dans sa poitrine. Un frisson de peur remonta sa colonne vertébrale. Tout son corps convulsa de terreur.
L’homme ne la quittait pas des yeux.
— Ruth, dit-il.
Doux. Apaisant. C’était la voix qu’elle avait entendue une seconde auparavant quand elle avait été sur le point de se réveiller.
Comment connaît-il mon nom ?
Est-ce que c’est un cauchemar à l’intérieur d’un cauchemar ?
C’était forcément ça.
C’était la seule explication.
Un tour cruel de son propre esprit.
Se réveiller d’une horreur pour plonger dans une autre.
Sauf que ça avait l’air très réel.
— Ruth, répéta l’homme. Mon nom est Michael. Et mon partenaire, là, c’est Brice.
Ruth suivit le regard de l’homme vers le pied du lit, tout en se rendant compte qu’elle ne pouvait pas bouger ses jambes. Elles étaient plaquées au matelas.
Elle était complètement réveillée à présent. Ce n’était pas un rêve. C’était réel. Ça se passait ici et maintenant. Dans sa chambre, à la maison. Au milieu de la nuit. Avec deux hommes qui la maintenaient, et sur le point de faire quoi ?
— On est désolés de te réveiller comme ça, mais crois-moi, c’est beaucoup plus sûr pour tout le monde.
Elle ne comprenait pas. Ils étaient désolés d’être entrés par effraction dans la maison où elle vivait avec sa mère ? Désolés de s’être faufilés dans sa chambre en pleine nuit et de l’avoir réveillée avec une main sur sa bouche pour qu’elle ne puisse pas crier ?
Qu’est-ce qui était « plus sûr » dans tout ça ?
— Ruth, je vais retirer ma main de ta bouche pour que tu puisses respirer un peu plus facilement. C’est juste que je ne voulais pas que tu réveilles tout le quartier en criant, OK ?
Ruth déglutit difficilement. Tout ça lui semblait irréel. Mais c’était réel. Très réel.
Elle hocha la tête. Ou en tout cas, elle bougea la tête de haut en bas autant que le lui permettait la poigne de l’homme.
— Bien. C’est bien. On ne veut pas te faire de mal. Ni que tu nous en fasses. Tu comprends ?
Elle remua sa tête à nouveau. Elle sentit sa main se relâcher un peu.
— OK, Ruth. Je vais enlever ma main, maintenant. Et Brice va te laisser te lever. Si tu cries, ou si tu essaies de résister de quelque façon que ce soit, ça se passera très mal pour toi. On devra t’attacher, et on n’a pas envie de faire ça. Sauf si tu ne nous laisses pas le choix.
Il desserra sa main sur sa bouche. Elle s’efforça de respirer. Son cœur cognait toujours dans sa poitrine. Tellement fort qu’elle pouvait carrément l’entendre.
Son souffle était rapide et superficiel. Elle avait l’impression d’être à deux doigts de faire une crise d’asthme. Elle n’en avait pas eu depuis plus d’un an. Elle ne savait même pas où était son inhalateur. La pensée qu’elle ne puisse pas le trouver la fit paniquer encore plus.
La main de l’homme tomba sur son épaule nue, là où son T-shirt s’était baissé. La sensation lui donna la chair de poule.
— Vas-y doucement, d’accord ? On est là pour t’aider, pas pour te faire du mal.
Pas là pour lui faire du mal ? Il était sérieux ? Ils avaient failli la faire mourir de peur. Et ils la touchaient.
Elle aurait pu lui rétorquer un millier de choses. Mais elle savait qu’il valait mieux s’abstenir. Pas alors qu’elle était toujours allongée, à moitié nue, et qu’ils étaient au-dessus d’elle.
Elle allait jouer le jeu. Quand elle pourrait, quand elle aurait de l’air dans les poumons, elle hurlerait et tenterait de s’enfuir.
Ruth ferma les yeux et essaya de calmer sa respiration. Ce ne fut pas facile.
— C’est mieux, déclara Mike.
— OK, dit-elle enfin. Je comprends.
— Très bien. Maintenant, on veut que tu te lèves et que tu enfiles des vêtements par-dessus ceux que tu as déjà. Ensuite, on te fera sortir.
Quoi ? Me faire sortir ?
Je suis en train de me faire kidnapper.
Ces deux hommes se sont introduits chez moi et ils vont m’enlever.
Elle réussit à se mettre debout.
— Est-ce que vous pouvez au moins me laisser un peu d’intimité pour que je puisse me changer ?
— Non. À partir de maintenant, et jusqu’à ce qu’on te dépose à Broken Ridge, on ne te quitte pas des yeux. Ce sont les règles.
— C’est quoi, Broken Ridge ?
— Je pourrai te l’expliquer quand on sera sur la route.
Ruth ramassa un pull par terre et le fit passer par-dessus sa tête.
— Vous ne vous en sortirez pas comme ça, déclara-t-elle.
Elle les vit échanger un sourire, comme s’ils savaient quelque chose qu’elle ignorait.
— Le kidnapping est un crime fédéral.
Elle n’était pas très sûre qu’il s’agisse de cela, mais elle connaissait la loi. Elle avait entendu dans une émission télévisée que faire passer la frontière d’un État à un mineur était un crime fédéral.
— Ruth, personne ne kidnappe qui que ce soit. On est simplement là pour s’assurer que tu seras escortée en toute sécurité jusqu’à Broken Ridge.
Broken Ridge, encore. Ils disaient ça comme si elle était censée savoir de quoi ils parlaient.
Toute cette histoire était dingue. Deux hommes s’étaient introduits dans sa chambre en pleine nuit, lui disant qu’ils l’emmenaient dans un endroit dont elle n’avait jamais entendu parler et agissant comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Ils pouvaient la menacer autant qu’ils voulaient, elle n’allait pas les suivre juste parce qu’ils lui disaient de le faire.
Elle s’assit au bord de son lit et croisa les bras.
— Je ne sais pas qui vous êtes, ou comment vous êtes entrés, mais je ne vais nulle part avec vous.
L’homme qui avait maintenu ses jambes, celui que l’autre avait appelé Brice, s’avança devant elle.
— C’est là que tu trompes. Tu vois, tu arrives peut-être à faire ce que tu veux avec ta mère, mais ça ne marchera pas avec nous. Maintenant, soit tu sors d’ici en marchant, soit on te porte. Moi, je m’en fiche. Mike aussi.
Ruth le fusilla du regard.
— Allez vous faire voir. Je vais hurler, et ma mère va appeler la police, et vous deux allez finir en taule.
— Tu crois ? dit Brice avant de se retourner.
Il traversa la chambre pour aller ouvrir la porte, révélant la mère de Ruth derrière, son visage baigné de larmes.
À cette seconde, toutes les pièces du puzzle s’emboîtèrent. Tout était clair. Les deux hommes n’étaient pas des kidnappeurs. Ils étaient là à la demande de sa mère.
Broken Ridge ? Sa mère n’avait jamais parlé de ça. Mais Ruth savait ce que c’était. Sa mère la menaçait avec ça à chaque fois qu’elles se disputaient, ce qui arrivait très souvent depuis que son père était parti. Elle la menaçait de la mettre à la porte. Et maintenant, à cause d’un stupide malentendu, et parce que sa mère était aigrie et perturbée à cause du divorce, c’était vraiment en train d’arriver.
— Tu étais au courant ? demanda Ruth à sa mère.
Cette dernière regarda par terre.
— Je suis désolée, murmura Sandra. Je ne peux plus te gérer toute seule. C’est pour le mieux. Tu verras.
— De quoi tu parles ? Comment ça, tu ne peux plus me gérer ?
Brice s’interposa entre Ruth et sa mère. Elle fit mine de le contourner, mais il lui attrapa les poignets.
— Pourquoi tu fais ça ? cria Ruth en essayant de se libérer.
— Tu sais pourquoi.
— Pour me punir parce que papa t’a quittée, c’est ça ?
— C’est faux. Ça n’a rien à voir avec ton père. Ce sont tous les mensonges. Et les drogues. Et tes notes sont…
Les drogues ? Ruth s’était fait pincer à l’école avec un joint qui n’était même pas à elle. Elle le tenait pour son amie. Un minable petit joint qu’elle n’allait même pas fumer parce qu’elle ne fumait même pas de cigarettes, alors de l’herbe ! Et ses notes avaient baissé à cause de tout ce qui se passait à la maison.
— C’était juste un joint, maman. Et ce n’était même pas à moi.
— C’est comme ça que ça commence, Ruth. C’est pour ça que tu dois aller quelque part où tu pourras apprendre à suivre les règles.
Ruth sentit la poigne de Brice se resserrer. Puis il la lâcha brusquement. Avant qu’elle ne puisse réagir, elle entendit un clic. Elle baissa les yeux et vit des menottes brillantes autour de ses poignets. Elle avait été tellement consumée par la rage contre sa mère qu’elle ne l’avait même pas vu faire.
— Tu ne peux pas faire ça !
Les larmes de sa mère s’évaporèrent. Ses traits dévastés passèrent à une expression colérique avec laquelle Ruth était beaucoup plus familière.
— Tu es sur le point de découvrir que si, je peux.
CHAPITRE 3
Ruth était assise par terre à l’arrière du camion, en train de sangloter. Elle n’avait pas pleuré comme ça depuis qu’elle était petite. Pas d’après ses souvenirs, en tout cas. Elle se rappelait avoir pleuré quand ses parents lui avaient dit qu’ils se séparaient. Ou qu’ils divorçaient. En fait, ça avait plutôt été un soulagement. Au moins, elle n’aurait plus à les écouter se disputer toute la nuit.
Son père lui avait manqué quand il avait déménagé. Vraiment beaucoup. Elle s’était demandé pourquoi elle n’avait pas pu aller avec lui. Mais il lui avait expliqué qu’il n’avait qu’un studio à Washington, et qu’elle aurait dû changer d’école. En plus, avait-il dit, sa mère aurait besoin d’elle. Il valait mieux qu’elle reste où elle était.
Même si elle était énervée de ne pas avoir eu son mot à dire, elle avait fini par reconnaître que c’était sensé. Pourtant, elle n’avait pas pu s’empêcher de penser que l’obliger à rester était une façon pour son père d’apaiser sa mère. À mesure que l’humeur de sa mère s’était détériorée, et qu’elle avait commencé à se défouler sur Ruth, trouvant quelque chose à redire à tout ce qu’elle faisait, Ruth s’était demandé si elle la punissait pour le départ de son père.
À présent, assise à l’arrière d’un camion en direction de Dieu seul savait où, avec deux hommes qui auraient pu être n’importe qui, tout ça ayant été non seulement approuvé par sa mère, mais sur sa demande, Ruth était certaine de savoir la vérité. Sa mère ne pouvait pas blesser son ex-mari. Pas directement, du moins. Alors elle avait concocté ça pour le punir. Ruth et son père avaient toujours été proches. Sa mère plaisantait même en l’appelant « la fille à son papa ». Après le divorce, quand elle le disait, ce n’était plus une plaisanterie : c’était un reproche. Comme si Ruth aurait dû prêter allégeance à sa mère plutôt que de faire de son mieux pour s’entendre avec ses deux parents.
Mais si la mère de Ruth la punissait pour se venger de son père, celle-ci était sûre que son père ne l’aurait jamais laissée faire ça. Si elle pouvait juste s’échapper, trouver un téléphone, ou une façon de le contacter, alors ces deux agents de sécurité, ou quoi qu’ils soient, regretteraient d’être nés. Son papa s’en assurerait.
Tout ce qu’elle avait à faire, c’était jouer le jeu. D’après ce qu’ils avaient dit, ils avaient une longue route devant eux. Il faudrait bien qu’ils s’arrêtent à un moment donné. Elle aurait une chance de s’enfuir. Elle devrait juste trouver le courage de saisir l’occasion quand elle se présenterait.
CHAPITRE 4
— Qui a été un vilain garçon, Jacob ?
La question lui donna la chair de poule. Il savait ce qui allait suivre. Il savait qu’aucune réponse ne la satisferait. Une
