Abbayes en Brie: Faremoutiers Jouarre Rebais
Par Didier Moreau
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Il accompagne Fare tout au long de sa vie et, avec son mentor ecclésiastique, ils assistent et participent aux élévations de trois des plus importantes abbayes de cette terre de Brye.
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Aperçu du livre
Abbayes en Brie - Didier Moreau
Annexes
L’ABBAYE DE LA CELLE-SUR-MORIN
L’ABBAYE SAINT-PIERRE DE REBAIS
ILLUSTRATIONS
Fratrie de Sainte-Fare
Fratrie de Authaire
BIBLIOGRAPHIE
GLOSSAIRE
Pour faciliter l’attention du lecteur à cet ouvrage d’un autre temps où les noms des protagonistes changent au fil du cheminement du saint homme Colomban, lui-même différemment nommé, nous nous sommes efforcés de signifier en mots contemporains les multiples nominations des lieux et des âmes évoquées. A cette époque primitive de notre histoire, où seuls quelques sangs nobles entendaient le latin et où chaque contrée avait son parlé, les dénominations avaient libre cours de prononciation et d’écriture souvent sans orthographe définie.
Cet ouvrage se présente sous forme de roman historique afin d'éviter escarmouches ou spéculations avec les nombreux clercs et historiens déjà attachés à ce sujet.
Prologue
Il est de ces temps qu’il serait inconséquent de ressasser, voire candidement d’évoquer. Ces âges bousculés, affligés, ne méritent pas d’être rappelés à notre anamnèse. Ce tout début du VIIe siècle se fut baigné d’un amalgame de compromis, de largesses sournoises et de massacres dictatoriaux tudesques. La valse des contés, des roitelets de pagi et des hobereaux autoritaires, inconstants et souvent de stérile culture, a pendant plus d’un siècle détourné le peuple de ses appartenances à une identité qui se voulait nouvelle et encourageante.
Malgré les acharnées et incessantes inspirations ecclésiastiques dispensées au cours de ces derniers siècles, notre culture s’avère celte, gauloise, à la tenace éducation gallo-romaine.
Si au gré de nos générations les puissants dieux romains se sont estompés de notre mémoire, nos maîtres celtes du temps, régissant nos coutumes, restent omniprésents dans notre réalité.
Les conversions chrétiennes des nobles familles mérovingiennes, empruntant l’image de notre feu roi Clovis, demeurent encore anecdotiques au sein d’un peuple armé d’une puissante identité de même que le décret rendu en l’an 554 par le fils du glorieux conquérant, Childebert, qui prétendit de facto interdire les hommages et les célébrations à nos dieux ancestraux.
Les passionnés d’austérité colombanienne restent malgré tout peu nombreux. La dure loi des moines Irlandais de Bangor s’est vite adoucie en règles bénédictines. Mais cet assouplissement n’a pas pour autant ramené avant longtemps le peuple celte, galloromain, aux divines doctrines du Christ roi. Il faudra plusieurs siècles pour qu’une normalité s’instaure et se fige dans la Gaule, devenue la France.
Les cérémonies et fêtes catholiques décrétées par les différents conciles, et notamment celui de Nicée, sont éminemment rattachées aux événements et cérémonies païennes celtes, ancrées dans les gênes de la population. Les solstices et les équinoxes sont, et seront, perpétuellement fêtés et honorés par l’humain intrigué du sacré.
Genèse
On me dit que je suis né près d’une bourgade appelée ‘Coloumer’ ou ‘Coulomer’, au vicus de Columa, dans l’une des masures d’un rassemblement que l’on nomme ‘Fontanella’. J’ai déjà compté quatorze solstices d’été depuis que mes yeux se sont ouverts sur ce monde désolé. Autour de moi, les gens me disent bien forgé d’esprit et d’un perceptible allant. Pourtant je me suis, dès ma délicate enfance, senti délaissé par mes compagnons.
D’une nature malingre, enclin aux troubles respiratoires, l’on m’a bien vite évincé des travaux champêtres et des entreprises physiques.
Plus d’une dizaine de fêtes d’Ostara, l’équinoxe de printemps, les styles, représentant nos premiers jours de l’année nouvelle, furent célébrées avant que je ne fusse accueilli par un vieux prêtre séculier du village. Cet érudit s’acharne tant bien que mal à m’enseigner le dogme et à m’initier aux rites de la religion de son Dieu unique mais je n’y suis, à son désespoir, que très peu réceptif. Mon attention se concentre davantage sur l’histoire de notre peuple et l’apprentissage du latin. Mes réussites face à cette dernière discipline semblent le combler de satisfaction.
Il m’est ainsi de plus en plus facile de consulter vélins, épîtres et annales riches en savoir et en enseignements. Je passe aussi quantité de temps avec les anciens. Les aïeux du bourg ou des environs sont intarissables sur leurs épopées et sur les épisodes de la vie du pagus et du vicus(¹) de Columa. Ils m’en offrent moult détails savoureux.
Je devise actuellement durant de longues journées avec mon grand-père et son ami le patriarche. Tous deux me narrent les événements de leur vie d’avant et leurs mésaventures. Ils s’attachent également à me dispenser les légendes ou les faits colportés de bouches à oreilles dans les veillées des soirs d’hiver. Ces sagas, ces récits, qui ont façonné les paysages et les hommes de notre pagus sont fascinants.
Pourtant, il ne me reste que peu de temps pour collationner et scribouiller leurs étourdissantes confessions. J’avoue bien humblement que ‘scribouiller’ est le mot juste à propos car, même si mon mentor l’abbé s’amuse à me flagorner sur la justesse de mes transcriptions, une certaine décence force à concéder que mon latin est bien maigre et encore peu satisfaisant. De plus, j’éprouve d’énormes difficultés à me procurer supports et outils pour inscrire et archiver les confessions que je recueille. Le vélin est rare et très cher, très très cher. Je dois fabriquer mes styles ou mes plumes moi-même, l’encre également.
Depuis mon introduction dans ce monde, la même misère s’étale partout. Rien n’a changé. Les gens vivent toujours aussi chichement et toujours dans la même crainte du lendemain, de la peur d’être rançonné, molesté ou tué.
Le peu de temps qu’il me reste, je le dois à un supérieur de mon abbé. Je ne sais s’il est son supérieur mais ce doit être quelqu’un d’important : un moine régulier, imposant et fort persuasif. Sa pertinente éloquence a convaincu mon avenant prêtre à se séparer de moi pour prestement m’envoyer auprès du référendaire de notre major domus, le comte Agneric, dans sa villa de Pipimisicum lez Meldis(²), à quelques lieues de notre grande cité melde. Ce noble sire est un puissant commensal de notre roi Clotaire II.
Je tremble de peur, mais aussi de joie et de curiosité, à l’idée de rencontrer de tels seigneurs. L’imposant moine dit vouloir n’emmener dans une demi-lune, aux ides prochaines. L’abbé, lui, s’affaire déjà à préparer quelques loques pour moi :
Il faut bien déguiser ton apparence de chien errant ! a t'il pouffé en emballant une ou deux braies… Il me jette un regard interrogatif en se retournant vers moi puis se redresse et m’invective sèchement :
Tu te déferas de ce coutelas que tu portes constamment caché à ta ceinture. Maintenant ! Les armes sont interdites à ta condition et leur port sévèrement réprimandé. Tu le sais pourtant !
Ce coutelas, comme il l’appelle, je l’ai usiné dans une vieille dague brisée, rouillée, que j’ai trouvée à l’orée d’un hallier. Je l’ai plus tard emmanché dans un bois séché puis bouilli. Il m’est très utile. C’est un outil entier et indispensable. Mais par nos dieux, il est sage de prestement m’en séparer...
L’imposant moine est très tôt revenu quelques temps plus tard, autoritaire, pressant. Une nichée d’oiseaux tout juste éveillés donnaient de la voix. Un soleil bas, naissant, étirait ses rayons rougeâtres. Mon mentor déstabilisé par tant de despotisme ne put nous retenir, ni moi ni mes haillons. Je fus, accortise oubliée, précipité dans un charroi tiré par un vieux bœuf haletant. Trois paysans, dépenaillés, prirent place à nos côtés dans la bétaillère. Nous prenons presque immédiatement la direction du septentrion, vers le plateau menant à la cité de Meldis (Meaux), encore appelée Meldorum par les anciens.
Une lieue franchie, entrés dans un rassemblement nommé Giraudi (Giremoutiers), le conducteur nous fait tous descendre et jette nos affaires à bas. Il nous faut maintenant, le moine et moi, poursuivre notre périple à pied. Nous sommes à plus de vingt lieues de notre destination. A travers ces paysages touffus et escarpés, ces gués pas toujours accessibles et la présence cachée menaçante des maraudeurs, notre expédition devrait bien durer deux journées pleines.
Nous faisons halte à la nuit tombante dans un bourg appelé Marolos (Romény), environ à mi-chemin de notre randonnée. J’en profite pour indiquer au moine que, à une lieue de chez moi, un village nommé Mariolos (Marolles-en-Brie), à l’allure identique à ce bourg niché dans une vaste clairière, semble une parfaite réplique de celui-ci.
Au zénith du deuxième jour, nous arrivons face au gué sur la Matrona (la Marne). Il semble immense, démesuré. C’est une langue menaçante de plus de quarante toises de large.
Une foule hétéroclite mais aussi des carrioles, du bétail, des notables à cheval sont amassés près de la rive. Cette période d’été, choisie par le moine, est propice à la traversée, mais elle reste néanmoins diablement périlleuse. Il faut également verser quelques piécettes pour franchir cet obstacle et les gardes présents ne sont guère enclins à la négociation. Mon moine fouille dans sa bougette et remet son dû à l’homme qui lui prodigue quelques conseils. C’est la deuxième fois qu’il franchit cette traverse mais pourtant, je le vois se signer et marmonner quelques prières. Je le sens fébrile et inquiet mais pas autant que moi qui tremble de peur, prêt à pleurer et défaillir.
Nous nous encordons solidement à la suite de quelques autres, les pieds déjà dans l’eau.
Mon moine me tire puissamment. Il me traîne presque à la manière d’un veau que l’on mène à l’abattoir. La marche, au milieu des tourbillons d’une eau agitée et glacée, est interminable. Les cailloux me cisaillent les pieds. Pendant un temps, j’ai de l’eau jusqu’à la taille. Nous avançons péniblement. L’imposant courant s’acharne à vouloir m’emporter. Je manque de trébucher à chaque pas. Puis enfin, les eaux moins tumultueuses laissent entrevoir la terre, la berge toute proche, salvatrice.
Le moine me détache de la cordée, m’adressant un sourire complice, bienveillant. Il nous reste encore deux lieues pour parvenir à la villa de Pipimisicum (environs de Poincy, près de Meaux). Sans repos avancé, nous nous mettons prestement en chemin, allongeant le pas. Nous devons nous présenter avant la nuit ou bien toutes portes seront closes et les arcs menaçants.
Nous pénétrons dans le vaste domaine en milieu d’après-midi et, de suite entourés de gardes hirsutes mais de noble prestance, sommes immédiatement escortés dans un atrium(³) somptueux et richement décoré.
Nous sommes maintenant bien
