Vie et réflexion d'un homme chanceux
Par Patrick Hirtz
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Aperçu du livre
Vie et réflexion d'un homme chanceux - Patrick Hirtz
Être chanceux
Plusieurs études, enquêtes et articles ont été publiés sur les personnes chanceuses. Je retiendrai un article qui résume assez bien les raisons d’être un homme chanceux, article de Grégory Rozières / HuffPost paru en 2013, en incluant quelques réflexions personnelles.
Première raison : «Cueille le jour»
Les gens chanceux utilisent leur temps au mieux, ils ne laissent pas les opportunités filer en se promettant de recommencer le lendemain. La procrastination est un handicap pour saisir sa chance. Comme l’écrit le psychiatre Mark Banschick : « Un évènement que vous remettez à plus tard est un évènement qui ne se reproduira jamais - au grand jamais. Il y aura peut-être une opportunité similaire dans le futur, mais ce ne sera pas la même opportunité - et vous ne serez pas la même personne. Le temps nous transforme ». L’autre avantage de ne pas reporter au lendemain ce que l’on peut faire le jour même est le gain de temps; une journaliste qui s’étonnait des multiples activités de son invité s’est vu répondre : « Le jour où j’ai compris qu’il fallait m’astreindre à effectuer les tâches les plus ingrates, celles qui vous poussent à les reporter au lendemain, mon emploi du temps s’en est trouvé allégé; gain de temps donc plus d’activités ».
Deuxième raison : «Considérez-vous comme quelqu’un de chanceux»
Les gens qui pensent qu’ils sont chanceux abordent les situations avec un plus grand optimiste et plus d’ouverture. Ce faisant, ils se retrouvent dans une meilleure position pour accepter les surprises que réserve la vie comme des hasards heureux. Sans tomber dans la méthode d’Émile Coué, pharmacien, cela fait du bien de se dire que l’on a de la chance !
Troisième raison : «Ne confondez pas la chance avec le hasard»
Il est important de ne pas penser qu’un résultat dû à un hasard défavorable relève d’une forme profonde de malchance. Les gens chanceux ne semblent pas prendre en compte les choses négatives qui leur arrivent - et ils ne s’y identifient certainement pas. Personnellement, je n’ai jamais considéré un échec comme un handicap rédhibitoire (et j’en ai connu !), mais comme une expérience qui permet de rectifier le tir et de rebondir.
Quatrième raison : «Soyez concentrés»
Le professeur de psychologie Richard Wiseman, auteur de «Le facteur chance», constate que les gens qui se considèrent comme chanceux sont plus perspicaces que ceux qui s’identifient comme malchanceux. Le facteur d’anxiété fait toute la différence. Les soi-disant malchanceux ont tendance à être plus anxieux, ce qui est associé à la difficulté de concentration - particulièrement quand il s’agit de situations imprévues. J’ai rarement ressenti un grand stress, celui qui vous paralyse; de l’appréhension oui, mais je serais plutôt enclin au stoïcisme !.
J’y ajouterai une étude faite par une équipe anglaise sur six cents personnes se considérant comme chanceuses, analysant leurs profils. Leur point commun était un réseau important d’amis, de copains, de relations professionnelles ou non, leur apportant ainsi plusieurs avis, opportunités, solutions à leur éventuel problème … encore faut-il avoir l’intelligence ou l’intuition de faire le bon choix !.
Il est évident que l’époque, le lieu de notre naissance et le milieu familial définissent le potentiel de chance d’une vie épanouissante, illustré par la belle chanson de Maxime Le Forestier «Né quelque part».
Et dernière raison pour être chanceux à mes yeux fondamentale : «Aimer la vie !»
Information importante : ce livre a été écrit par une intelligence humaine sans l’aide d’une IA.
Les chanceux sont ceux qui arrivent à tout.
Les malchanceux sont ceux à qui tout arrive.
–Eugène Labiche
Chance d’être un boomer français
Je suis né le 22 juin 1955 à 17 h10, à Belfort. Je n’ai jamais connu la guerre contrairement à mes parents, ni celle d’Algérie et les 28 mois, voire 30 mois de service militaire obligatoires; Michel, mon père né le 26 mars 1934 à Belfort et Colette, ma mère née le 27 novembre 1936 à Saint-Laurent (Vosges) ont subi l’occupation allemande, car de condition modeste, leurs familles sont restées dans la région est de notre pays.
Il est intéressant d’évoquer leur jeunesse, car une succession de tragédies a marqué mes parents, tragédies difficilement imaginables à notre époque. Mon grand-père paternel, Léon Hirtz, de religion juive, possédait un des plus grands magasins de vêtements belfortains. Marié, il a eu comme maîtresse ma grand-mère, Renée Mouret, belle femme, catholique, travaillant dans le magasin. De leur amour naquit mon père en 1934, élevé jusqu’à l’âge de 5 ans par sa mère sans aucune relation avec la famille de Léon Hirtz, le communautarisme religieux faisant loi. En 1939, ma grand-mère tombe à nouveau enceinte de mon grand-père Léon. Sa mère, mon arrière-grand-mère Marguerite Mouret née Bamberger, prend la lourde responsabilité de pratiquer un avortement sur sa fille à l’aide d’aiguilles à tricoter ! … Mon père perdit sa mère le 24 mai 1939 et sa grand-mère fut condamnée à un an de prison, peine effectuée à Metz. J’ai connu mon arrière-grand-mère, décédée le 25 novembre 1978 à l’âge de 90 ans. Visage dur, marqué à jamais par la culpabilité, je me forçais à l’embrasser, appréhendant le contact des poils rêches de son visage, l’odeur forte des personnes âgées vivant seules. Elle a eu le mérite d’élever mon père sans soutien, ayant perdu son mari, Irénée Mouret mort pour la France le 14 octobre 1915 à l’âge de 26 ans (à noter que tous les hommes de leur famille partis pour la guerre de 14-18 moururent au front). Pendant le second conflit mondial, Marguerite Mouret a caché à plusieurs reprises mon père dans une malle à la cave de peur qu’il soit raflé par les nazis à cause de son nom même s’il n’était pas circoncis et élevé dans la religion catholique. Ces séjours dans une malle ont fragilisé sa colonne vertébrale d’où plus tard l’obligation de choisir d’être pilote d’hélicoptères et non d’avion de chasse, car trop risqué en cas d’éjection du siège. Le 27 février 2000, mon père a offert à ma fille aînée, Carole, son cahier scolaire mensuel datant d’octobre 1941 à mai 1945, témoignage d’une très bonne scolarité.
Ma mère a souffert comme la majorité des Français des privations (Tickets de rationnement, sabots remplaçant les chaussures en cuir, froid par manque de charbon …), mais c’est l’absence de son père, Eugène Gehin, qui fut pour elle une vraie souffrance. En 1949, il part au Canada avec l’illusion qu’il va y faire fortune pour ensuite faire venir ma grand-mère, Marthe Gehin née Perrin, ma mère et son frère cadet, André Gehin. Il ne leur donna plus de nouvelles, revenant qu’une fois en France bien plus tard grâce à l’argent de ses sœurs, mon oncle étant le seul à vouloir le rencontrer. Outre le traumatisme de l’absence du père, ma mère dans les premières de sa classe fut dans l’obligation de quitter l’école à l’âge de 14 ans, âge maximum de l’instruction obligatoire en 1949. Son premier travail à l’usine «Lustucru» consistait à casser des œufs toute la journée avec pour conséquence un mauvais panaris lui laissant une cicatrice au pouce. Mon grand-père maternel mourra à Montréal à 64 ans le 26 janvier 1973, enterré dans une fosse commune réservée aux indigents. De fait, je n’ai jamais connu mes grands-pères, mon père ayant coupé ses liens avec Léon Hirtz jusqu’à la mort de ce dernier le 25 janvier 1980 à Draguignan (Var).
En comparaison, ma jeunesse fut un long fleuve tranquille avec la chance non seulement de vivre au sein d’une famille aimante, mais également appartenant à la classe moyenne surfant sur la vague des «Trente Glorieuses». Dès l’âge de 3 mois, je changeais de ville, mon père étant dans l’Armée de l’Air. Au fil des mutations nous avons connu Auxerre (Ville de naissance de mon frère cadet Jean-Marc, né le 4 octobre 1956), Friedrichshafen située sur la rive du lac de Constance dans le sud de l’Allemagne (Ville de naissance de ma première sœur Véronique, née le 12 avril 1959), Salon-de-Provence, Fribourg-en-Brisgau en Forêt-Noire dans le sud-ouest de l’Allemagne, Saint-Dizier en Haute-Marne (Ville de naissance de ma deuxième sœur Marie-Hélène, née le 11 novembre 1967, logique pour une fille de militaire !, avec l’avantage que le jour de son anniversaire sera toujours férié), Metz, Massy en région parisienne … Aux vacances scolaires d’été, nous partions faire du camping, mon père fumant au volant de sa Renault Dauphine blanche, la galerie du toit chargée de la grande tente bleue aux deux chambres; nous avions, avec Jean-Marc et Véronique, nos jambes à l’horizontale faute de place … et bien sûr, pas de ceinture ! Destinations : le sud de la France (Cavalaire, la Corse), l’Italie (Rimini), l’ex-Yougoslavie, l’Espagne … Pour moi, la perspective de quitter l’appartement pour faire du camping en plein air, souvent au soleil, était source de plaisirs intenses; cela commençait dès les préparatifs en aidant mon père à essayer de mettre tout le matériel dans la voiture, car à l’époque nous partions à minima pour 3 semaines; Renault Dauphine blanche au début puis, pouvoir d’achat évoluant lorsque mon père montait en grade, Peugeot 404 grise métallisée pour finir avec la Peugeot 504 blanche. Après la naissance de leur quatrième enfant, Marie-Hélène, mes parents abandonnèrent le camping pour la location de maison ou appartement, en France ou à l’étranger.
Mon père, ignorant la famille de mon grand-père, nous rendions visite aux seuls grands-parents connus de nous, les enfants : ma grand-mère maternelle Marthe, mariée en seconde noce avec André Ruelle, né à Paris qui restera pour moi mon grand-père de cœur. Ma grand-mère était une femme discrète, mais au caractère bien trempé forgé par les vicissitudes de la vie. Elle vouvoyait mon père, n’hésitant pas à le contredire malgré son statut d’officier. Par exemple sur les voyages à l’étranger que nous faisions aux vacances d’été : « Pourquoi vous allez si loin, alors qu’il y a tellement de beaux endroits en France ! »; elle n’avait pas tort. C’est ainsi que mes grands-parents ont sillonné notre beau pays en long et en large malgré des revenus modestes. Quand mon père n’était pas là, elle le surnommait sur un ton taquin «le Nénès», en référence au troisième prénom «Ernest» de mon père. Quel bonheur quand nous allions les voir à Offemont, petit village près de Belfort où l’on pouvait observer des animaux à la ferme toute proche, chercher le lait avec le bidon en aluminium, se rendre à la petite épicerie «Chez Anne» acheter des rouleaux de réglisse, des caramels à un centime … . Ils louaient un des deux petits rez-de-chaussée, dans une maison individuelle en bordure de route, l’étage étant occupé par les propriétaires. L’appartement se composait d’une cuisine, de leur chambre et d’une pièce au fond servant de salle à manger pour les grandes occasions, les fenêtres donnant sur le jardin. Les WC étaient sur le palier, sans chauffage d’où des séjours très courts en hiver !, et toujours sur le même palier une porte donnant sur un escalier en bois assez raide permettant d’accéder à la cave, à l’odeur si caractéristique où étaient entreposés les galets de charbon pour la cuisinière et les bocaux de confitures, de quetsches, mirabelles, haricots verts, tomates … préparés par ma grand-mère, car ils avaient un grand potager source d’émerveillement pour nous venant de la ville. Pour la toilette, la cuisine se transformait en salle de bain avec la bassine d’eau chaude près de la cuisinière, les deux portes de la pièce fermées pour l’intimité. Je garde en mémoire ce moment où mon grand-père, en marcel, s’appliquait de la mousse à raser devant la glace pour ensuite avec son coupe-choux raser dans un crissement régulier ses poils drus. Il me demandait ensuite un bisou pour me montrer que je ne devais plus avoir d’appréhension à l’embrasser ! Il enfilait sa salopette bleu foncé d’ouvrier pour partir à la pêche taquiner le goujon, mon frère et moi agrippés aux rebords de la remorque tirée par son cyclomoteur Peugeot BB bleu ciel. Il nous a initiés à la pêche au bord de la Savoureuse, la rivière qui traverse Belfort, nous surveillant d’un œil bienveillant, car nous n’étions pas les derniers à faire des bêtises; « ne pas faire de bruit ! » tel était son mot d’ordre pour avoir des chances de prendre un poisson, souvent des goujons, quelques fois une truite. De retour à la maison, il préparait les poissons pour nous servir une friture accompagnée de frites, pour terminer avec des quetsches au sirop … que du bonheur ! L’après-midi après sa sieste, il nous emmenait au bistrot du village situé à une centaine de mètres pour siroter un diabolo menthe et mettre une pièce dans le juke-box et ses 45 tours vinyle. Souvenirs nostalgiques des séjours passés seul avec mes grands-parents maternels, avec deux épisodes marquants : le premier, à l’âge de sept ans, voulant me faire plaisir, ils m’ont emmené au petit cinéma du village voir «Voyage au centre de la Terre» à l’origine d’un cauchemar une fois couché … j’ai fini la nuit blotti entre les deux, rassuré ! Le deuxième souvenir se passa pendant l’été 1977 où j’avais décidé de partir à Offemont pour préparer au calme mes examens de pharmacie; ils m’ont fait la surprise de commander un taxi (Une Mercedes !) pour m’inviter au restaurant à Belfort, toujours très attentionnés. Mon grand-père était ouvrier spécialisé chez Peugeot à l’usine de Sochaux; n’ayant pas le permis, il prenait matin et soir le car de l’entreprise pour travailler à la chaîne de montage des voitures qu’il n’a jamais eu le plaisir de conduire. Usé, il est mort à soixante ans au cours du premier été de sa retraite pendant sa sieste, à Carcès dans le Var. Ma grand-mère, femme de ménage, l’a suivi peu d’années après, de chagrin et de solitude quotidienne. Ils reposent au petit cimetière d’Offemont, pas loin de la maison où ils vécurent tranquilles, loin du tumulte de la ville.
Mes premiers souvenirs d’enfance remontent à l’époque bénie où nous habitions à Salon-de-Provence, ville où vécut et mourut Nostradamus. Mes parents louaient une des petites maisons collées les unes aux autres le long d’une petite rue d’un quartier calme près du centre-ville, maisons d’un étage avec au niveau de l’entrée une cour donnant sur la chaussée, un jardin à l’arrière. À l’âge de six ans, cette cour me paraissait très grande alors qu’en réalité elle était de taille modeste comme j’ai pu m’en rendre compte en y revenant trente ans plus tard … on devrait éviter les pèlerinages sur nos lieux d’enfance, la déception est souvent au rendez-vous. Un jour, un troupeau de moutons en transhumance a envahi la rue; nous avions laissé le portail ouvert et les uns après les autres, les moutons sont entrés dans la cour pour en suivre la configuration et en ressortir à notre plus grande joie, car nous les observions depuis l’étage. Inutile de vous décrire l’état de la cour et de la rue après leur passage, parsemées de crottes que nous appelions des «guéguelles». La rue était notre terrain de jeu avec les autres enfants du quartier. Parties de billes, apprentissage du vélo, des chamailleries quelques fois ou une entraide comme la fois où Jean-Marc, mon frère, et moi nous nous sommes mis dans l’idée d’aider la «Zagatte» (en fait Agathe !) pour réparer son vélo. Nous profitions également du jardin à l’arrière de la maison pour essayer d’attraper des lézards; au fond du jardin, se trouvait une petite dépendance où se trouvais la cuve de fioul, repère des scorpions d’où l’interdiction absolue de notre mère d’y aller. Il faut avouer qu’elle avait fort à faire pour nous surveiller, en plus de ma jeune sœur Véronique âgée de deux ans, car nous avions mon frère et
