Elsie et Stéphane : L'Incroyable Destin

Par Agathe Ablavi DJAGO

Elsie et Stéphane, deux jeunes chrétiens dévoués, membres du CRC, tombèrent amoureux l'un de l'autre. Tout semblait les unir lorsque surgit Gertrude, membre d'une confrérie de sorcières et de malfaisantes, envoyée pour détruire le bonheur d'Elsie et de Stéphane.

À l'aide de tours de séduction appuyés par des intrigues et des pouvoirs maléfiques, Gertrude parvint à coller une grossesse à Stéphane, obligeant celui‑ci à l'épouser, et elle fit en tout trois enfants.

Pour le commun des mortels, le vin est tiré. Seulement, le Dieu qu'Elsie et  Stéphane servent n'avait pas encore dit son dernier mot.

Ce Roman, inspiré d'une histoire vraie, est plein de suspens et de rebondissements.

Format : 18 cm/12 cm

Nombre de pages : 374

• Langue: Français
• Éditeur: Agathe Ablavi DJAGO
• Date de sortie: 27 août 2024
• ISBN: 9798227670397

Aperçu du livre

1.  L’Idylle Douloureuse

Dans la matinée de ce dimanche du mois de mai, le Service de Médiation Spirituelle (SMS) du groupe CRC fut mis en alerte. Adeline, une sœur du groupe, était sérieusement malade. Elle avait sollicité l’assistance dudit service. La situation était assez grave. Elsie et d’autres membres du Service décidèrent d’aller voir Stéphane. Celui-ci était le premier responsable du groupe CRC sur le campus universitaire. Leur objectif était de recevoir de lui des consignes pour une prise en charge spirituelle  appropriée en vue du rétablissement de la sœur Adeline. Dans la foulée, ils apprirent que Stéphane était lui aussi malade. Les « frères et sœurs » du Service de Médiation Spirituelle — surtout Elsie — paniquèrent et décidèrent de se rendre sans plus tarder chez Stéphane. Celui-ci fut heureux de leur visite et discuta avec eux du cas de la malade. Au moment de les raccompagner, Stéphane fit mine de vouloir dire quelque chose d’important à Elsie. Il la retint à une certaine distance des autres et lui chuchota à l’oreille des paroles qui n’avaient rien de confidentiel. Celle-ci s’offusqua de cette promiscuité et montra sa désapprobation par un petit geste brusque de la tête. Puis, Elsie et Stéphane rattrapèrent les autres. Une fois ensemble, ils s’accordèrent sur une rencontre de prière en faveur de la sœur Adeline. Cette rencontre devait se tenir dans l’après-midi de cette même journée sur une paroisse environnante ; en attendant, chacun alla vaquer à ses occupations personnelles.

Comme prévu, la rencontre de l’après-midi eut effectivement lieu. Les membres du SMS, en compagnie de Stéphane, premier responsable du CRC, prièrent avec ferveur pour la sœur dont l’état de santé était critique. Au cours de la prière, Elsie remarqua que la main de Stéphane avait touché la sienne plus d’une fois, et il paraissait le faire sciemment. Elsie était gênée par cette attitude et se demandait ce qu’il se passait.

De retour chez elle, Elsie s’était allongée sur son matelas posé par terre, qui lui servait de couchette. Elle s’était couchée sur le dos, les yeux tournés vers le plafond ou plutôt vers la toiture qui couvrait sa chambre d’étudiante. À cette époque-là, rares étaient les chambres d’étudiants plafonnées. C’était un luxe.

Elsie, les yeux tournés vers la toiture, regardait dans le vide. Elle implorait Dieu de l’éclairer sur l’attitude de Stéphane lors de la rencontre du Service de Médiation Spirituelle. À cet instant précis, elle eut une vision troublante : un torse nu, comme ébouillanté, avec un cœur tout rouge, fit un mouvement de gauche à droite. Ce mouvement se répéta au moins trois fois. La vision dura tout au plus deux minutes puis disparut. C’était pendant que la jeune femme réfléchissait à la promiscuité soudaine de Stéphane. Celui-ci s’empressait de lui effleurer la main et de lui murmurer à l’oreille ce qui n’avait pas besoin de l’être ... En effet, le jeune homme — du même âge qu’Elsie — paraissait ordinairement plutôt timide. Alors, cette vision, bien qu’apparemment troublante, sembla apporter une certaine lumière à Elsie. Elle comprit que le cœur de Stéphane brûlait d’amour pour elle et qu’il usait de gestes parfois maladroits pour le lui démontrer car il avait de la peine à le lui avouer.

Quelque chose en Elsie réprima d'abord cet intérêt soudain de Stéphane pour elle mais ce sentiment ne tardera pas à devenir une passion réciproque entre les deux jeunes gens. Apparemment, on pourrait dire que Dieu avait exaucé la prière d'Elsie.

En effet, Elsie était une jeune femme chrétienne, pieuse, âgée de 26 ans passé.  C’était le genre de femmes qui n’aiment pas enchaîner les relations amoureuses frivoles. Le groupe de prière CRC qu'elle fréquentait sur le campus universitaire avait récemment organisé une campagne d'évangélisation. À cette occasion, elle avait ardemment prié afin que Dieu lui montrât son âme sœur. À peine deux semaines suivant la fin de la campagne d'évangélisation, Elsie remarqua que Stéphane devenait de plus en plus jovial ; lui qui, durant les deux années passées ensemble avec Elsie dans le Service de Médiation Spirituelle du CRC, se montrait plutôt taciturne. Quelques jours plus tard, Elsie se rendit compte qu'elle était l'objet de ce changement observé dans l'attitude de Stéphane. Le jeune homme taciturne était passionnément amoureux d'elle. Mais les choses n’étaient pas pour autant faciles car, d’un côté, Stéphane, comme toute personne timide, redoutait la possibilité d’être rejeté. De l’autre, Elsie pensa que Stéphane devrait avoir le courage d’exprimer ce qu’il éprouvait si ses sentiments étaient sincères et qu’il voulait faire du sérieux. Cela dura quelques mois qui paraissaient une éternité pour Elsie. En effet, l’engagement des deux jeunes gens dans le groupe CRC les obligeait à se rencontrer fréquemment dans le cadre des activités du groupe. Or, comme l’avait dit Voltaire[1], « Une passion naissante et combattue éclate ; un amour satisfait sait se cacher.» Évidemment, à chaque rencontre du CRC au cours de laquelle Stéphane était présent, Elsie se sentait embarrassée. Elle ne savait quel comportement adopter et craignait que les personnes autour d’eux découvrirent leur idylle avant même qu’ils se l’avouèrent l’un à l’autre. Ce fut pour cette raison qu’Elsie, à l’issue d’une rencontre de prière, entreprit d’aborder le sujet avec Stéphane.  La discussion de ce jour-là servit à poser les jalons de la confiance entre nos deux soupirants. Elle donna lieu quelques jours plus tard à une autre plus longue au cours de laquelle les deux jeunes gens s’avouèrent leur flamme. Ils décidèrent explicitement de cheminer vers le mariage ; c’est-à-dire qu’ils devinrent fiancés. Ils se quittèrent visiblement débordants de bonheur peu après les coups de minuit. La longue distance que Stéphane allait devoir parcourir avant de rejoindre sa maison à pieds ne semblait guère l’inquiéter ; comme quoi, l’amour donne des ailes.

Cette nuit-là, nos deux tourtereaux avaient fait des rêves, chacun de son côté. Malheureusement, ce n’était pas des rêves de contes de fée comme on pourrait se l’imaginer. C’étaient plutôt des rêves de mauvais augure. Dans son rêve, Elsie s’était retrouvée dans son logement face à une abondance de nourriture disposée dans ce qui lui tenait lieu de salle de séjour. Ensuite, elle entra dans la chambre à coucher où elle vit sa mère alitée, demandant à Stéphane de lui prendre un médicament. Au réveil, elle chercha à comprendre ce rêve en vain.

Le lendemain, aux environs de six heures du soir, Stéphane passa chez sa dulcinée. C’était pour lui annoncer son intention d’aller voir ce soir-là même sa grande sœur et sa mère qui vivaient à une centaine de kilomètres du village universitaire. L’objectif de ce voyage inattendu était de s’enquérir de leur état de santé car il avait fait un rêve très inquiétant à leur sujet. Ni Elsie ni Stéphane ne possédait un téléphone portable à cette époque. À l’arrivée de Stéphane chez Elsie, celle-ci prenait une douche. Alors, compte tenu de l’heure avancée, Stéphane laissa un mot et s’en allait déjà quand Elsie sortit précipitamment de la douche et alla le rattraper. Le visage de Stéphane laissait entrevoir la gravité de la situation. C’était une mine défaite qui contrastait grandement avec celle de la nuit précédente. Leur conversation dura à peine deux minutes. Il devait vite partir de peur que la nuit le surprenne et qu’il manquât le taxi.

Stéphane revint de son voyage quelques heures plus tard et annonça à Elsie la nouvelle de l’intervention chirurgicale qu’avait subie sa grande-sœur. Les deux amoureux convinrent de rester en union de prières. La situation se compliqua lorsque la mère de Stéphane qui avait des antécédents de dépression, apprit que sa fille aînée venait de subir une intervention chirurgicale. La nouvelle la fit sombrer dans une nouvelle crise de dépression qui eut raison d’elle quelques semaines plus tard, malgré le rétablissement de sa fille. 

Le décès de la mère de Stéphane frappa de plein fouet les deux amoureux et commença par semer du doute dans l’esprit de Stéphane. Il se disait certainement que ce décès était le signe que sa relation avec Elsie n’était pas agréable à Dieu. Sinon, comment Dieu pouvait-Il permettre cela ? Pourquoi Dieu avait-Il permis que sa mère lui fût arrachée si subitement juste après ses fiançailles avec Elsie ? Le programme qu’il avait fait de vivre près de sa mère avec sa future épouse était à l’eau. Il voulait profiter de la présence de sa mère qui lui avait tant fait défaut tout au long de sa vie — indépendamment de la volonté de celle-ci.

La veille des funérailles de sa mère, Stéphane signifia clairement à Elsie qu’il serait plus judicieux qu’ils suspendent leur relation amoureuse. Ce fut un coup dur pour Elsie mais elle ne baissa pas les bras. Elle  assista aux funérailles et vécut avec Stéphane les douleurs liées à ces événements. Le lendemain des funérailles de sa mère, Stéphane vint chez Elsie et lui annonça la fin de leur relation amoureuse. Elsie n’en croyait pas ses oreilles. Elle eut beau vouloir raisonner son bien-aimé mais rien n’y fit. Il pensait que c’était le mieux à faire. Il alla même jusqu’à retourner à Elsie quelques jours plus tard, les photos et poèmes qu’il avait reçus d’elle au tout début de leur idylle. Blessée dans son amour-propre et lasse de vouloir retenir celui qui semblait la considérer désormais comme un porte-malheur, Elsie céda à la requête de Stéphane qu’ils fussent dorénavant comme de simples « frère et sœur » dans la foi.

Cependant, au fond de son cœur, Elsie n’avait pas abandonné. Elle se souvenait de certaines visions récurrentes qu’elle avait eues depuis ses fiançailles avec Stéphane ; c’étaient des visions menaçantes. Elle sut que la décision de Stéphane de s’éloigner d’elle n’était pas anodine. Il y avait dans l’ombre un combat qui se menait contre leur relation amoureuse. Voilà pourquoi, Elsie se leva dans la prière contre les obstacles à leur bonheur. Moins de deux mois plus tard, les obstacles spirituels qui se dressaient entre Stéphane et Elsie furent levés dans le Puissant Nom de Jésus-Christ, avec le secours de la Très Sainte Vierge Marie. Et Stéphane revint vers Elsie et lui renouvela son amour.

Les deux tourtereaux recommencèrent alors par se fréquenter régulièrement et se découvraient à travers des échanges. Elsie était une jeune fille rigoureuse qui n’avait aucune intention de parcourir des hommes avant d’aller au mariage. Stéphane semblait aussi accorder un grand prix à la virginité de la femme avant le mariage. C’était probablement pour s’assurer que sa future épouse était effectivement vierge qu’il avait demandé plus d’une fois à Elsie pourquoi elle était toujours vierge à vingt-sept ans passé. Celle-ci lui expliqua son attachement à