Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Agence Osmonde
Agence Osmonde
Agence Osmonde
Livre électronique192 pages2 heures

Agence Osmonde

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Dans un royaume parallèle où les mondes utopiques fusionnent avec le surnaturel, Osmonde se dresse en tant que capitale, foyer de la famille Belfond et siège de leur agence éponyme. Conformément à la loi ancestrale, seul le rang des filles aînées, consacrées légataires, confère le pouvoir de gouverner cette agence d’exception. Plongez dans l’épopée captivante de Johanna Dee, l’héritière désignée, et suivez son voyage extraordinaire vers le sommet de l’Agence Osmonde.




À PROPOS DE L'AUTEUR

Arnaud Fulin Finance est un spécialiste de l'héroïc fantasy et de la science-fiction. Ses œuvres sont influencées par les mythologies grecque et scandinave, la légende arthurienne et l'histoire de France. Son ambition est de concevoir des univers captivants et de partager ses créations avec un large public.
LangueFrançais
Date de sortie28 mai 2024
ISBN9791042225544
Agence Osmonde

Lié à Agence Osmonde

Livres électroniques liés

Fantasy pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Agence Osmonde

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Agence Osmonde - Arnaud Fulin Finance

    Chapitre 1

    Bayley

    Drôle d’histoire que celle-ci ! Elle prend sa source à Osmonde. Pour le commun des mortels, Osmonde n’existe pas. Cette ville ne figure sur aucune carte de notre monde connu. Pas étonnant, elle se situe sur un autre plan. Certains prétendraient que cette cité se situerait dans un monde parallèle au nôtre. Parallèle ? Non, emboîté serait le terme le plus approprié. Pourquoi emboîté plutôt que parallèle, chacun sait que deux droites parallèles ne se rejoignent qu’à l’infini. « Oui, mais dans la géométrie non euclidienne… » rétorquera un mathématicien pointilleux. Peu importe.

    Cette ville d’Osmonde est un habile mélange du Paris et du Londres des années victoriennes auquel se rajoute une touche steampunk. Le quotidien est la magie et le merveilleux côtoie chaque moment. Pourquoi ses créateurs ont-ils choisi cette époque ? Ils auraient aussi bien pu choisir l’antiquité égyptienne, grecque ou romaine. Ou alors préférer de lointaines contrées dans la Méso-Amérique précolombienne, ou même dans l’Orient envoûtant des dynasties dravidiennes, Han, Khmer, ou d’ailleurs.

    Le choix de l’époque, si choix il y a, n’est pas neutre. Personne ne peut s’empêcher de contempler ce spectacle surprenant. Il n’est pas rare de voir des pégases voler aux côtés de bateaux volants ou d’autres dirigeables. Les habitants ont adopté le style victorien steampunk. Ils sont pour la plupart magiciens ou des êtres fabuleux et fantastiques sortis de l’imaginaire des hommes. Cette période et ces lieux de références sont uniques. En ces temps, la science est magique quand la magie tente de se rationaliser. Rien n’étonne vraiment personne. C’est le temps du tout est possible. Les lignes de partage entre ésotérisme et rationalisme fluctuent. La riche bourgeoisie s’encanaille dans la misère quand la canaille joue au Milord.

    L’ombre et la lumière se mélangent sur des lignes de frontière trouble. Le bien et le mal… Point de moralisme en ces lieux. Le bien est le mal pour certains, comme le mal est le bien pour d’autres. Ce n’est qu’une question de point de vue. Même si ces deux forces semblent s’affronter dans une guerre éternelle, elles ne font que se compléter. Il n’existe pas de chose qui n’ait son contraire. Très peu d’individus, voire de personnes, en ont conscience. Chacun lutte avec la même ferveur pour voir triompher sa cause.

    Certains qualifient Osmonde de capitale de la Ligue des Mondes Imaginaires Unis ou la LMIU. Quelle prétention ! Certains mondes pensent que pour vivre heureux, il faut vivre caché. Un jour peut-être…

    Au 17 Blue-Rose se dresse une bâtisse victorienne imposante avec sa façade décorée, ses imposantes cariatides, ses lourdes portes qui protègent ses richesses intérieures. Les amateurs se raviveront de sa décoration et son ameublement en style steampunk.

    Cette somptueuse demeure est le lieu de résidence du couple des plus grands magiciens d’Osmonde : les Belfond.

    Marysa est une femme de tête et très aimante pour sa famille. Sa grande taille lui confère une élégance altière indiscutable. Elle est le contraire d’une femme sèche avec de belles rondeurs, sans ressembler pour autant à une imposante et plantureuse Walkyrie. Son chignon argenté impeccable ajoute la touche finale de distinction indispensable à son statut.

    Son époux Rigobert est un homme plutôt athlétique, de taille moyenne, calme, flegmatique avec un moral à toute épreuve. Il soigne son apparence, toujours vêtu d’élégants costumes et de chapeaux de style victorien steampunk. Ajouté à une barbiche poivre et sel, un visage souriant, des lunettes au bout du nez, il a fière allure. Malgré son poste de Président des affaires magiques, il allie son humour caustique britannique avec un côté pince-sans-rire à la française.

    Il complète bien sa femme. Ou est-ce elle qui le complète ? Ils forment un couple équilibré.

    Leur fille cadette, Bayley, belle brune aux yeux verts, se drape toujours d’élégance à la mode victorienne. Elle ne manque pas de se coiffer de son chapeau haut de forme style steampunk qui ne la quitte jamais.

    Particulièrement ce soir, sa silhouette de femme accomplie s’emplit d’une rare majesté. Elle possède en outre d’immenses pouvoirs magiques. Détective, elle a ouvert une agence d’un genre un peu particulier, spécialisée dans la recherche d’artefacts légendaires. Elle combat les démons commandés par Moloch, un des pires Princes des enfers qui veulent s’emparer de ces trésors inestimables. Elle entretient ainsi la tradition familiale. Assistée dans sa mission par des agents sûrs, ces derniers sont devenus ses amis. Il en va ainsi de Timour, un mage indien aux allures de sultan ; de Sophie Courtois, une magicienne française. Ce sont ses deux meilleurs agents.

    La sœur aînée de Bayley, Angélina, n’est pas en reste. C’est la Calamity-Jane de la bande. Elle ne se prive pas de fumer le cigare et de boire du champagne. Moins puissante magicienne que Bayley, elle compense ce handicap par des nerfs d’acier. Cela fait d’elle une redoutable tireuse au pistolet. Son cœur devient celui d’une midinette quand il ne bat que pour Ben Hattar, le capitaine d’un bateau volant. Cet homme est loin d’être un magicien conventionnel. Bon vivant, il se moque bien des codes imposés par le haut conseil de la Magie. Nul n’ignore qu’il se révèle un ardent défenseur des siens lorsque le danger se fait sentir. Paradoxalement, il a été nommé à un poste stratégique : celui de ministre des Affaires mythologiques, ce qui équivaut à un ministre des affaires extérieures. Dans ce cadre, il est en mission. En effet, des pégases ont mystérieusement disparu. Envolées, si on peut s’exprimer ainsi, sans mauvais jeu de mots.

    Bayley réunit ses amis et sa famille lors d’un dîner. Rien n’est épargné à ce somptueux repas, ni les entrées les plus raffinées, ni les viandes et les poissons plus succulents, rivalisant les uns avec les autres. L’apothéose du dessert ravit tous les invités. Les vins les plus fins sont servis. Pourtant, l’hôtesse se contente de boire de l’eau. Certains s’interrogent en silence. Le temps des liqueurs arrivant, tous se rendent au salon. Bayley, quelque peu intimidée, choisit le moment où tous étaient confortablement installés, appréciant la boisson servie pour faire son annonce : elle leur confie qu’elle attend un heureux événement. Cette nouvelle ravit tout le monde en apparence. Marysa semble inquiète. Pourtant, après cette déclaration, Bayley les abandonne pour rejoindre ses quartiers. Probablement se coucher, compte tenu de son état, pensent certains. Marysa demande à l’assistance de rester pour finir la soirée. Les autres membres de l’agence ne semblent pas ignorer sa demande. Marysa entre brutalement dans le vif du sujet, sur un ton grave et cérémonial.

    « Vous n’êtes pas sans savoir que la grossesse de Bayley la met en danger. Je suis certaine qu’au fond d’elle-même, elle en est consciente. C’est sans doute pour cela qu’elle nous l’a annoncé.

    — Maman, penses-tu que les démons pourraient s’en prendre à ma chère sœur ? s’inquiète Angélina.

    — Je le pense. Elle est particulièrement vulnérable. Son dernier combat, ajouté à sa future maternité, la rend faible. Nous devons être unis plus que jamais. »

    Timour et Sophie connaissent le terrible secret de cette famille. Pour l’heure, il faut agir sans tarder. Sophie avance une proposition.

    « J’ai peut-être un plan. Je connais un endroit dans le monde des hommes où elle sera en sécurité. Je resterai avec elle pour la protéger, si tu n’y vois pas d’objection.

    — Nous devons agir vite. Et puis, entre nous, je ne vois pas d’autres solutions. »

    Timour prend la parole à son tour. Il s’adresse à Sophie avec détermination.

    « Je t’accompagne dans le monde des hommes, Sophie.

    — J’accepte. Mettons-nous en route immédiatement. Le plus tôt sera le mieux avant que les sbires de Moloch agissent.

    — Très bien, qu’ils le fassent. Je les attends de pied ferme, renchérit Évangeline en sortant son arme anti-démons travestie en un banal pistolet.

    — Range-le pour le moment, ma fille. Le dernier combat contre Moloch les a affaiblis, eux aussi, même si nous avons subi des pertes. Ta sœur Norma a eu plus de chance, elle est inconsciente. Ne discute pas ! ordonne Marysa à sa fille qui obéit.

    — Dommage, maugréa-t-elle en bougonnant. »

    Sophie a une mission à accomplir. Elle salue Marysa puis se rend à l’étage où se trouve la chambre de Bayley. Doucement, elle frappe à la porte.

    « Entre Sophie. »

    L’intéressée ouvre la porte et entre dans la chambre. Bayley est toujours habillée. Elle ne s’est pas encore changée pour aller se coucher.

    « Tu as utilisé tes pouvoirs pour savoir qui était derrière la porte ?

    — Non, j’ai juste reconnu ta manière de frapper.

    — Tu m’étonneras toujours, je suis venue pour…

    — Je suppose que ma mère t’a encore parlé du secret familial et que tu es ici pour me mettre en garde.

    — Il y a de cela, mais cette fois, c’est à ma seule initiative personnelle que j’interviens. Je te conseille de ne pas faire ta tête de mule, tu me faciliterais les choses. Tu sais aussi bien que moi que c’est grave, dit-elle d’un ton convaincant. »

    Bayley reste silencieuse, elle pose juste une question.

    « Qu’est-ce qui te fait croire que j’accepterais ?

    — Tu savais que j’allais venir, car tu ne t’es pas changé pour la nuit.

    — Finement observé.

    — Je suis à la bonne école, rétorque Sophie avec une dose d’humour, puis elle reprend son sérieux. Pressons-nous avant que les démons ne réagissent.

    — Ben n’est pas là, soupire Bayley en se caressant le ventre.

    — Je sais, ses obligations de ministre des mythologies l’ont appelé sur l’affaire des pégases disparus et puis… »

    Bayley la coupe.

    « Je sais que tu ne l’apprécies pas beaucoup, mais c’est le père de mon enfant. »

    Sophie acquiesce. Bayley lui demande alors :

    « Quel lieu me proposes-tu ?

    — Te sens-tu suffisamment en forme ? lui demande Sophie assez inquiète. Je sais que dans votre famille les femmes sont vulnérables quand elles sont enceintes.

    — Ne t’inquiète pas. J’ai encore assez de pouvoirs. Bayley se veut rassurante. Donne-moi ma canne. Alors, où comptes-tu m’exiler pour que je meure d’ennui ? »

    Sophie est ennuyée, mais fait mine de la croire sur sa puissance. Elle saisit l’objet demandé et le tend à Bayley qui s’en saisit fermement. La Française s’approche d’elle doucement jusqu’à ce que leurs visages soient près de se toucher. D’une main, elle la prend par la taille quand l’autre se pose sur sa nuque. Ce geste empreint de sensualité pourtant dénué d’équivoque n’est qu’apaisant et rassurant. Il s’apparente à celui d’une mère pour un enfant qui ne demande qu’à être protégé. Elle lui glisse à l’oreille le secret de la destination. Bayley esquisse un sourire. Son visage détendu, elle ferme les yeux avant de frapper de trois petits coups sur le sol de sa chambre. Un vortex s’ouvre sur les deux femmes. Elle le passe promptement avant qu’il ne se referme derrière elles.

    En bas, au salon, Timour, avec la famille de Bayley, a senti que Sophie a réussi sa part de la mission. Il n’a plus rien à faire ici. D’autres tâches d’importance l’attendent. Il se libère des mondanités avec élégance. Enfin, il les salue théâtralement avant de disparaître dans un halo de fumée. La soirée s’achève aussi pour Angélina. Il ne lui reste qu’à quitter à son tour l’agence, laissant seule Marysa et son mari. Restés seuls, le mari se rapproche de son épouse. Il la devine inquiète, préoccupée.

    « De quoi as-tu peur ma chérie ? dit-il en se servant un verre de brandy.

    — Je ne sais pas. Nous n’avons pas de nouvelles de Ben. Moloch pourrait profiter de la situation…

    — Faisons confiance à nos agents. Rigobert se place derrière son épouse en l’enlaçant d’un geste tendre et protecteur. Allons, ils ne nous ont jamais déçus. De plus, nous sommes là pour protéger les arrières de notre fille, dit-il en posant une main sur l’épaule de Marysa tout en la rassurant. Nous serons toujours présents pour elle. Allons, tu sais bien que notre soutien possède la force tranquille de notre amour. »

    Marysa semble apaisée par les paroles de Rigobert.

    « J’admire ton flegme. Elle pose sa main sur la sienne. C’est aussi pour cela que je t’aime. Et puis Bayley a toujours été ta petite préférée.

    — Tu racontes n’importe quoi…

    — …

    — Mais tu as sans doute raison, répond Rigobert en faisant tourner son brandy dans son verre avant d’en boire une gorgée. »

    Le vortex conduit nos deux héroïnes dans la pièce d’une demeure familière à Bayley.

    « J’ai l’impression de connaître cet endroit. Tu es certaine que nous ne sommes plus à Osmonde ?

    — Oui, nous sommes dans le monde des hommes dans une ville qui se nomme Londres, dans le quartier Mayfair. Cette demeure est l’exacte réplique de notre agence.

    — Qui habite ici ?

    — Moi, bien sûr.

    — Toi ? Je croyais que tu vivais à Paris !

    — Oui, c’est vrai. Je conserve aussi quelques pieds à terre pour des occasions comme celles-ci. Cela m’a rendu bien des services par le passé. Je ne vais pas te raconter une partie secrète de ma vie que tu ignores. Je ne déteste pas conserver un peu de mystère, même avec toi. Pour revenir à cette maison, je la loue à un riche et jeune lord : Walker Pourcell. »

    À cet instant précis, Walker rentre de sa séance à la chambre des Lords. Rageusement, sans prendre la peine de se dévêtir, il entre en coup de vent dans le salon. Il semble prodigieusement énervé.

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1