Alger, Marseille : l'espoir est sur l'autre rive
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Mustapha Ait Larbi signe avec "Alger, Marseille : l’espoir est sur l’autre rive" son premier roman. Livre-témoignage dans lequel il rend hommage à toutes ces personnes qui ont dû quitter leurs patries à la recherche d’un lendemain meilleur.
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Avis sur Alger, Marseille
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Aperçu du livre
Alger, Marseille - Mustapha Ait Larbi
Marseille, terre d’espoir
Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui tue.
Friedrich Nietzsche
Les amoureux passèrent une semaine à Marseille. La première chose que fit Khélil en arrivant fut de mettre le magot à l’abri. Fatima confectionna deux sacs ceintures et partagea le trésor de moitié. Se faire voler les bijoux aurait été une catastrophe. Par précaution, ils portaient toujours leur trésor pour une nouvelle vie sur eux. Si l’un d’eux venait à le perdre ou à être volé, il leur restait une soupape de sécurité. Khélil achetait le journal tous les matins et scrutait toutes les offres d’emplois. Il était prêt à accepter n’importe quel poste, mais il se heurta à de cinglants refus. Les employeurs, profitant de cette manne de gens pauvres et désœuvrés, proposaient des salaires minables, indignes. Des salaires si faibles, si ridicules qu’ils ne suffiraient même pas à payer la nourriture et le logement. L’occasion était enfin donnée à ces rapaces de mettre les pauvres en concurrence et d’en extraire de juteux profits. Le midi, ils mangeaient froid, assis sur le lit de la chambre d’hôtel en buvant du thé qu’un commerçant arabe avait la gentillesse de leur mettre dans un Thermos.
Le soir, pour se changer les idées, ils allaient marcher sur la plage pour se ressourcer en humant les embruns. L’un comme l’autre, ils aimaient la mer. Ils marchaient pieds nus sur le sable en se tenant la main pour se libérer de l’électricité statique qui acidifiait leurs corps. Ils regardaient aussi les bateaux partir vers des contrées inconnues. Ils ramassaient des coquillages vides qu’ils portaient à leurs oreilles. Voyage jusqu’au bout de l’horizon… Khélil n’était même plus en colère, le mot était trop faible. Il était déçu des hommes et c’était pire encore. Déçu de ces hommes qui voulaient inventer un nouveau monde sans poésie. Le neuvième jour, de guerre lasse, le couple comprit qu’il était fait comme un rat pris dans des rets et que l’unique solution pour sortir de ce piège, c’était, comme on dit communément, de monter à Paris. Paris et la banlieue étaient un immense gisement d’emplois. Une sorte d’eldorado, comme on dit maintenant. L’occasion était sans doute à saisir. De toute façon, toutes les routes étaient coupées. Ils n’avaient rien à perdre. Khélil avait en poche l’adresse d’un oncle qui habitait à Saint-Denis. Cette adresse lui avait été donnée par son père. Une adresse bouée de sauvetage en quelque sorte. Le couple prit un train de nuit pour économiser le prix de la chambre d’hôtel et se retrouva dans une immense gare au petit matin. Perdus, Khélil et Fatima se décidèrent à contrecœur à prendre un taxi. Le taxi roulait lentement, se frayant un passage dans une circulation dense et semblait complètement perdu. Pendant ce temps, le compteur tournait…
Quelque trente minutes plus tard, ils arrivèrent enfin chez cet oncle inconnu qui vivait dans un bidonville. Le taxi se gara en évitant une mare de boue et se déchargea prestement de ses clients. Khélil régla la note qui lui sembla astronomique. Sur place, des enfants jouaient avec des morceaux de bois de palette. Il leur demanda le nom de l’homme qui pouvait les aider. Intimidé, l’un des enfants montra du doigt une cabane en bois. Khélil frappa à ce qui ressemblait à une porte. Une femme ouvrit et les regarda de la tête aux pieds. Il se présenta dans sa langue maternelle, c’est-à-dire en kabyle. Un sourire radieux éclaira le visage de la