C’est dans nos cordes
Par Laure Lacoume
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
Professeure des Écoles, Laure Lacoume a toujours été entourée et attirée par les livres. Son quotidien est rythmé par la lecture, la narration et l’invention des histoires. C’est donc tout naturellement qu’elle couche sur le papier les mots qui s’imposent à elle.
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Aperçu du livre
C’est dans nos cordes - Laure Lacoume
Histoire 1
Une autre fois peut-être
146, Avenue Jean Jaurès, Paris. Lundi 19 juin… Un bel immeuble du XIXe siècle, propre, en pierres. Cinq étages, 10 appartements spacieux, des escaliers magnifiques, un ascenseur façon vieille France. On entre dans le hall, des glaces vous renvoient votre image, quelques marches pour accéder à l’escalier. Atmosphère ouatée. Premier étage, occupé par le Conservatoire régional de musique…
Je me régale ! Il est 10 h du matin et j’ai déjà réussi ma journée. Le jury est là, en face de nous et c’est encore mieux que ce que j’avais imaginé. On voit qu’ils ne comprennent pas ce qui leur arrive ! Les pauvres ! S’ils avaient su… Tiens, la dame âgée, à droite. Je l’imagine au réveil, le visage chiffonné, les membres endoloris, se levant péniblement pour aller dans la salle de bains. Elle se regarde dans le miroir et ce qu’elle voit ne lui remonte pas le moral. Enfin, elle a dû se consoler en pensant à ce qu’elle allait vivre en cette matinée. Mais maintenant, je lis dans ses yeux qu’elle n’a qu’une envie : fuir, fuir le plus vite possible. Trop tard, tu y es, tu y restes.
Et cet homme, à côté d’elle, qui roule des yeux affolés, ce qu’il m’amuse. Pourtant, j’aurais pu le craindre, il est de la race de ceux qui aiment détruire, peiner, blesser. Cela dépasse toutes tes espérances, mon vieux, hein ? Tu en perds ton latin ?
Ah, au fait, je me présente. Klaus Heffler, violon soprano depuis toujours, pour vous servir. Que dire ? Je suis un instrument de qualité, je pourrais même rivaliser avec Stradi, mon cousin, qui est très imbu de lui-même. « Nous les Stradivarius, on est les meilleurs, tout le monde voudrait nous avoir, et patati, et patata… » C’est bon, redescends un peu, cousin. Pour en revenir à moi, je suis né chez un luthier allemand, je suis en ébène, j’ai déjà pas mal voyagé et j’ai atterri il y a 2 ans chez Romain. Ah, celui-là, j’vous jure, un vrai poème. C’est à cause de lui que je suis devenu tel que vous me découvrez aujourd’hui, méchant, sournois, prêt à sacrifier Vivaldi, Mozart et les autres. Mais, attendez, il faut que je me concentre. On arrive au passage difficile. Il ne faut pas que je le réussisse. Allez, les doubles croches… Lalalalalala et paf, raté. Joli. On recommence : qu’est-ce que je pourrais faire ? Le doigt à côté, déjà fait, la corde qui ne résonne pas, déjà fait, l’accord improbable, déjà fait, ah oui, tiens, le crissement… allez, hop, crissemennnnt !
Oh, mes amis, ces têtes, incroyables ! Ça valait le coup. Il y en a même un qui a poussé un cri. Allez, Romain, laisse tomber, tu les as assez fait souffrir. Ah, tu veux aller jusqu’au bout ? OK, je me désaccorde. Et voilà : les 10 dernières mesures à attraper des suées tellement c’est horrible. Voilà. Mission accomplie. Je pense que tu ne toucheras plus un violon avant longtemps, mon petit bonhomme. Je te rappelle, c’est toi qui as commencé… Regarde-les, ces pauvres musiciens, ils ne savent pas quoi dire… Je ne donne pas cher de ton avenir ! Au revoir, le Conservatoire, je ne sais même pas si tu pourras te représenter un jour…
Bon, pour que vous compreniez ce qui nous arrive, je vais revenir un peu en arrière, disons 16 mois, vous devriez comprendre.
Moi, je n’avais rien demandé à personne, j’étais tranquille dans une petite boutique parisienne avec des copains, les gens passaient nous regarder, ils discutaient un peu entre eux ou avec le vendeur et ils repartaient. Il faut dire que notre prix en arrêtait plus d’un. Et puis, un matin, je les ai vus entrer et j’ai tout de suite senti que les ennuis allaient commencer. Un couple avec un gamin. Les parents avaient l’air sympathiques, mais leur fils faisait une de ces têtes ! Je l’ai tout de suite détesté. Ils venaient acheter un violon « d’excellente qualité » pour leur rejeton qui préparait l’entrée au Conservatoire. Je me suis fait le plus discret possible, je me suis même tourné un peu vers le mur et caché derrière un plus grand que moi, un alto, et j’ai attendu. Et ce qui devait arriver arriva : la dame est passée près de moi et elle a dit : « Celui-là ! Il est magnifique ! » Et le vendeur, qui n’en loupe pas une, a enchaîné. « Ah, très joli choix. Vous verrez, c’est un instrument qui ne vous apportera que du bonheur. Il est doux, très agréable à jouer, avec une très bonne résonance… » Bon, je vous passe le reste… Évidemment que tous ces compliments m’ont fait plaisir, mais en même temps, je voyais
