Le Prévôt de Paris, 1380
Par Paul de Wint
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Le Prévôt de Paris, 1380 - Paul de Wint
Paul de Wint
Le Prévôt de Paris, 1380
EAN 8596547445913
DigiCat, 2022
Contact: DigiCat@okpublishing.info
Table des matières
INTRODUCTION.
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVII
XIX
XX
XXI
ÉPILOGUE.
00003.jpgINTRODUCTION.
Table des matières
L’HISTOIRE de France est, sans contredit, l’une des plus fécondes en événemens, et lorsque, pour écrire, on y voudra puiser des faits, choisir des héros, la matière ne manquera jamais; tous les règnes passant l’un après l’autre sous les yeux du lecteur, lui offriront une mine intarissable.
Parmi tant de pages historiques, que de noms ont été illustrés!... Et pourtant j’ai cru devoir m’attaquer à celui que les historiens ont pour ainsi dire dédaigné, à celui d’un ministre tolérant, l’honneur de son siècle, la victime des haines religieuses, d’Hugues Aubriot enfin.
Mézeray ne daigne pas en parler. Froissard cite à peine son nom. Dutillet seulement s’exprime ainsi dans sa chronique:
«Les Escholiers et gens d’église, poursuivant
» en justice Hugues Aubriot, homme
» bien venu à la cour, et lequel estant prévot
» de Paris avoit édifié de grands et magniques
» bastimens que Paul Émile expose au
» long; ce qu’ils firent d’autant que ledict Aubriot
» les méprisoit, lors d’une part et d’autre
» leur fesoit la guerre par petites menées
» et faciendes; l’évesque de Paris le déclara
» hérétique, et le condamna à prison
» perpétuelle....
» Le peuple de Paris délivra de prison Aubriot
» par sédition et tumulte, à celle fin de
» l’avoir pour chef: dont pour ce, telles gens
» furent appelées Maillotins.
» Iceluy, s’étant souplement escoulé n’a
» jamais este veu depuis.»
Ainsi l’historien de ce règne semble ignorer les circonstances de sa naissance et de sa mort.
Dans cet oubli de l’un des personnages les plus marquans de la cour de Charles V, ne reconnaît-on pas l’empire que les prêtres exerçaient sur le peuple de cette époque?... Ne voyons-nous pas sa vie tout entière s’effacer sous le jugement inique, qui le condamne au feu d’abord, puis à la prison perpétuelle, quand la cour, qui avait eu la lâcheté de l’abandonner, osa pourtant se récrier sur l’énormité de la peine que lui infligeait la haine de ses ennemis plutôt que la conscience de ses juges?... Et dans quelle prison devait-il attendre la mort?... Dans cette Bastille que nos pères ont renversée, et qu’Aubriot avait fait construire dans l’intérêt de la monarchie, et pour la sûreté de la capitale.
Mais il était accusé d’hérésie; et un hérétique n’était plus digne des égards de ses contemporains, ni de l’estime de la postérité, aux yeux d’un peuple que le clergé fascinait à son gré.
Il fallait donc qu’on oubliât son passage dans ce monde, et, chose inouie, les historiens qu’aucune considération ne devrait arrêter, subirent eux-mêmes l’influence monacale. Pour complaire aux tyrans de cette époque, ils étouffèrent sous le mutisme de leur plume la voix de la renommée qui proclamait le nom d’Aubriot et le recommandait à la reconnaissance publique.
Le lecteur sait qu’il dut sa disgrâce à la protection qu’il accorda aux Juifs, à ce peuple errant et persécuté, que la haine des prêtres jeta, pour ainsi dire, en pâture perpétuelle à la réprobation publique.
Et en effet, ne voyons-nous pas les Juifs, dans les six premiers siècles de l’Église, traités avec considération par les Chrétiens qui ne faisaient aucune difficulté de s’allier à eux, tout-à coup persécutés, sous prétexte d’arrêter l’espèce de domination qu’ils avaient acquise, et pour les punir de prétendus sacriléges pendant les cérémonies religieuses de la semaine sainte?... Alors le roi Childebert crut devoir réprimer cette licence, et leur défendit de paraître ces jours-là, ni dans les rues, ni sur les places publiques, non-seulement dans Paris, mais encore dans toutes les villes du royaume, et ce fut un concile tenu à Orléans, en 555, qui excommunia tous les Chrétiens qui s’allieraient aux Juifs.
Le roi Chilpéric fut un des premiers qui voulut les convertir et les forcer à se faire baptiser. Les uns se rendirent, épouvantés par ses menaces, et les autres, attirés par l’honneur qu’il voulait bien leur faire de les tenir sur les fonts baptismaux. Mais ce grand zèle ne dura pas long-temps, et ce même roi permit bientôt que ceux qu’il avait forcés à se faire baptiser, abjurassent la religion chrétienne.
Dagobert, à la prière de l’empereur Héraclius, les persécuta à son tour, et la plus grande partie abandonna le royaume (650).
Plusieurs siècles après, en 1096, l’Europe entière sembla se liguer contre eux. La France, l’Espagne, l’Angleterre, l’Allemagne, les persécutèrent à un tel point, qu’un écrivain contemporain prétend que plusieurs milliers de ces malheureux devinrent victimes de la fureur des Chrétiens.
Ces massacres n’empêchèrent pourtant pas ceux qui y avaient échappé de tenter de s’établir de nouveau en France, et surtout à Paris. Il y revinrent peu de temps après, et s’ils furent tranquilles et respectés sous Louis-le-Gros et Louis-le-Jeune, ils ne purent se garantir de la rapacité et des mauvais traitemens de Philippe-Auguste, de Louis VIII, de saint Louis, de Philippe-Le-Hardi, de Philippe-le-Bel, de Philippe-le-Long, du Roi Jean, et enfin de Charles VI, sous le règne duquel se passe la dernière partie de notre histoire.
Le premier de ces rois, Philippe-Auguste, voulant donner un prétexte à ses extorsions, les accusa d’être la cause de la misère du peuple, et d’avoir, à l’aide de leur usure, envahi une partie des maisons de Paris; de s’être approprié les trésors des églises, les vases sacrés, etc.; et il poussa l’accusation si loin, que non-seulement, il leur reprocha de se servir de calices pour des usages infâmes et dégoûtans, mais encore de sacrifier, tous les ans au vendredi saint, un jeune enfant chrétien.
Accusation absurde et calomnieuse!...
Selon Rigord, ils furent chassés, en 11.82, et Philippe les rappela en 1198, an de tirer d’eux l’argent dont il avait encore besoin pour sa nouvelle croisade.
Jusqu’à saint Louis, les Juifs vécurent assez tranquilles, mais ce prince les persécuta de nouveau; ce fut un de leurs plus cruels ennemis, quoiqu’il ne fût pas, comme ses prédécesseurs, animé par l’appât de leurs richesses, mais bien par une piété fanatique.
Néanmoins, il prohiba leur usure, fit brûler leurs livres saints, les obligea de porter une marque qui pût les faire reconnaître, et finit, comme les autres, par les chasser de son royaume.
Sous Philippe-le-Bel, en 1280, il fut dit au parlement de la Chandeleur, le roi présent, que tous les Juifs qui étaient venus s’établir en France, sortiraient dans la mi-carême; et selon Genebrard, ce prince les chassa en 1295, et fit piller les biens de ceux qui restèrent.
De son côté, Sauval assure, d’après le témoignage des rabbins, Levi ben Gerson, Abraham Zachut, et Joseph Coben, que cette persécution fut la plus cruelle de toutes, et bien plus barbare que celle qu’ils souffrirent sous Philippe-Auguste; car ces auteurs prétendent. que non-content de les avoir pillés au point de ne leur laisser que le seul vêtement qu’ils portaient, on en fit une telle boucherie, qu’il en périt de faim et de misère, au moins douze cent mille, c’est-à-dire, deux fois autant qu’il s’en sauva d’Égypte sous la conduite de Moïse.
Quelques années s’écoulèrent encore après cette persécution, et Philippe-le-Bel ne fut pas plutôt mort, que les Juifs traitèrent avec Louis-le-Hutin, qui leur permit, moyennant une somme assez considérable, de revenir se fixer à Paris pendant l’espace de treize années.
Leurs livres, leurs synagognes, leurs cimetières, tout leur fut rendu, et ils eurent alors le droit de se faire payer les dettes qu’on avait contractées envers eux.
Si l’on en croit plusieurs historiens ou chroniqueurs, cette espèce de bail passé entre un roi et ses sujets, n’eut pas entière exécution, et Genebrard, que j’ai déjà cité plus haut, prétend que cinq ou six ans après, le peuple vint forcer Philippe-le-Long de révoquer ce que Louis-le-Hutin avait fait pour eux, en 1515. Mais cet historien, ainsi que le remarque judicieusement Sauvai, s’est trompé ou de date ou de règne, puisqu’il donne cet exil comme étant arrivé en 1525 et que Philippe-le-Long mourut le 5 janvier 1522.
Philippe de Valois voulut ensuite les obliger à se convertir, ou à sortir du royaume.
Après lui, le roi Jean les rappela pour payer une partie de sa rançon; et sous Charles V enfin, ils vécurent en paix, grâce aux soins de son ministre, qui réprima plusieurs fois la fureur populaire, sans cesse déchaînée contre eux.
Tel est l’abrégé succinct de l’état des Juifs, depuis leur établissement en France, jusqu’à l’époque où leur nouveau protecteur, renversé lui-même, les laissa sans appui, sous le règne d’un monarque en démence.
Les personnages historiques et ceux que j’ai créés pour les accoler au héros principal, n’auront servi qu’à faire connaître cette époque, et les mœurs et les coutumes de ce peuple déjà si loin de nous.
Si je me suis abstenu d’employer souvent le vieux langage, qui peut-être pouvait convenir à certains acteurs que j’ai mis en scène, c’est que j’étais convaincu que cette lecture, souvent trop fatigante, peut malgré son type original, amener un certain refroidissement dans l’action et même en paralyser la marche. En effet, la langue du moyen-âge n’offre rien d’harmonieux et de poétique; elle se sent trop des siècles barbares qui l’enfantèrent, pour que nous cherchions à la remettre en vigueur; tout son mérite est dans sa grande naïveté et sa concision toute latine; mais puisque nous nous sommes enrichis de mots heureux, de tournures gracieuses et élégantes, qui peignent et rendent mieux nos idées, pourquoi rétrograder?... Ce serait vouloir faire parler un vieillard comme s’exprime un enfant: action qui nous paraîtrait et bizarre et ridicule.
Je livre donc au public mon premier ouvrage, tel que je l’ai conçu et exécuté, et j’attends de lui cette critique judicieuse et vraie. qui plus tard devra me servir et d’avis et de conseils; car, ne me dissimulant pas la faiblesse de mon œuvre, j’ai besoin néanmoins qu’on m’en signale les défauts, afin d’éviter à l’avenir d’y retomber encore.
I
Table des matières
Quelques pages d’histoire.
L’histoire des malheurs des peuples n’est autre que celle des sottises ou des crimes de leurs chefs.
Les princes veulent être absolus, les nobles veulent être indépendans, les peuples veulent être heureux.
(DUPATY. )
LE roi Charles V venait de monter sur le trône.
La France à cette époque reculée, se sentait encore des secousses du règne précédent, et les années écoulées depuis cette guerre civile qu’on nomma la Révolte de la Jacquerie, n’avaient point encore effacé la haîne que les paysans conservaient contre les nobles.
Ils se rappelaient encore que cent mille d’entre eux avaient succombé sous le fer de leurs seigneurs; qu’un instant peut-être, ils avaient rêvé l’affranchissement, et qu’ils n’avaient fait, au contraire, qu’ajouter un anneau de plus à leur chaîne.
On se souvenait des intrigues, des sourdes menées, des cruautés même de ce roi de Navarre, fils aîné de Philippe, comte d’Évreux, et de Jeanne de Navarre; ce même Charles Ier surnommé le Mauvais, dont Mézerai parle et dit: qu’il avait toutes les bonnes qualités qu’un mauvais caractère rend pernicieuses.
Ce redoutable adversaire de la royauté de Jean avait su s’attirer les bonnes graces de la noblesse et ranger sous sa bannière jusqu’ au dauphin même. Tous le voyaient avec plaisir se charger du rôle dangereux de conspirateur et lever sans crainte l’étendard de la rébellion.
Jean sut bientôt ramener à lui son fils dont le cœur n’était point encore endurci; il se servit de son amitié et de sa liaison avec Charles, pour faire tomber son adversaire dans le piège qu’il lui tendit, et où ce dernier se laissa prendre, tout adroit et rusé qu’il pouvait être.
Le roi de Navarre fut donc saisi au milieu des réjouissances publiques où il assistait, et Jean, non content de cette victoire, voulut encore rassasier ses yeux du spectacle d’un supplice: il fit exécuter quatre des favoris de Charles le Mauvais; et le comte d’Harcourt fut un des malheureux qui payèrent de leur tête les intrigues de leur maître.
On se rappelait la guerre qu’avait allumée contre Jean cet acte d’autorité ; cette guerre qui vint finir en 1556, à la fameuse bataille de Poitiers, et où le roi Jean, vaincu et fait prisonnier par le prince de Galles, surnommé le prince Noir, fut conduit en Angleterre où, il resta quatre années entières. Il voulut sortir de cette captivité en signant le traité le plus honteux qu’on eût jamais proposé à la France; c’est-à-dire, en livrant à l’Angleterre douze de nos plus belles provinces: la Normandie, la Saintonge, le Poitou, la Guyenne, le Maine, l’Anjou, la Touraine, le pays d’Aunis, le Périgord, le Limousin, le Ponthieu, le Boulonnais, et de plus, quatre millions d’écus d’or.
Les états et le dauphin refusèrent de ratifier un semblable traité.
La guerre recommença de nouveau, et le vieil Édouard ne put que ravager quelques provinces qui, cette fois, ne tombèrent même pas entre ses mains.
La paix de Brétigny, en 1560, mit un terme à la captivité du roi Jean; on le ramena en grande pompe à Calais où il fut échangé contre des otages.
Cependant combien de crimes n’avait-il point été commis avant son retour...?
Le dauphin était parvenu à se faire reconnaître régent; mais cette régence, véritable tutelle, ne lui fut conférée qu’à la condition expresse: qu’il ne ferait rien d’important sans l’avis de trente-six personnes qui lui furent données pour conseil.
On ne connaissait point encore sa fermeté, et cette défiance était en quelque façon pardonnable; car on se souvenait qu’il avait trahi le roi de Navarre, sous le masque de l’amitié ; qu’il avait abandonné son père à la bataille de Poitiers: et ces causes réunies formaient de graves griefs contre lui.
Le roi de Navarre, depuis sorti de prison, en sut tirer parti, et, guidant à couvert les factieux, il mit à leur tête un Lecoq, évêque de Laon, et Marcel, prévôt des marchands, qui, se fondant sur les fautes précédentes et sur l’altération des monnaies par le dauphin, rejetèrent sur ce dernier tous les désordres auxquels le royaume était en proie, et proclamèrent hautement le renversement de l’état, si l’on ne se hâtait d’y remédier. Secondé par les Parisiens, Marcel courut au palais du dauphin; il fit massacrer à ses pieds et dans sa chambre même, le maréchal de Normandie et celui de Champagne, et comme leur sang avait rejailli sur ses vêtemens, et qu’il avait paru en être effrayé , Marcel lui jeta pour sauvegarde son chaperon aux couleurs de la ligue, en lui disant avec une sorte de mépris: «On n’en veut point à ta
» personne...»
Bientôt le roi de Navarre se rendit à Paris escorté de ses hommes d’armes; il fit publier à son de trompe, qu’il voulait parler au peuple, le haranguer dans la place qui servait aux combats en champ clos; et là, il lui prouva, avec sa finesse d’esprit ordinaire, qu’il avait plus de droit à la couronne de France que celui qui la portait encore, et que le roi Édouard qui semblait y prétendre. Son discours fut couvert d’applaudissemens, et il devint en quelque façon l’idole du peuple.
Le dauphin, de son côté, voulut employer le même moyen; il vint aux halles haranguer le peuple à son tour; mais privé de cette éloquence persuasive que possédait si bien son compétiteur, il manqua son but et s’exposa au rire et aux huées de la multitude.
Il agit donc de finesse. Il promit et feignit d’accorder tout ce qu’on lui demandait; mais il s’assura en secret l’appui de la noblesse: il quitta la capitale, et ayant visité quelques provinces, il revint tenir les états généraux à Compiègne; là, il rassembla environ trente mille hommes d’armes, et, possesseur de quelque argent, il revint à Paris soumettre les révoltés.
Ce même Marcel, prévôt des marchands et chef des factieux, fut assommé par un nommé Maillard au moment où il se disposait à livrer les portes de la ville à Charles-le-Mauvais. Cette mort fit alors changer la face des affaires; elle ramena au parti du dauphin presque tous les insurgés sortis de ce peuple aussi prompt à vaincre pour une belle cause, que prompt à changer pour en défendre une autre.
Une chose remarquable, c’est qu’au milieu de ces troubles, de ces factions sans cesse renaissantes, le luxe, ver rongeur pour un état, qui, comme celui de cette époque était tout entier au métier des armes et totalement étranger au commerce, le luxe, dis-je, avait fait des progrès effrayans; on ne voyait dans toutes les villes que des fêtes brillantes et des repas splendides; on n’apercevait que hoquetons brodés et chaperons chamarrés de clinquant et de dentelles, tandis que les campagnes étaient en proie à la plus affreuse misère, que les villageois étaient écrasés par le travail et les impôts.
Quant à la noblesse, presque tous les seigneurs avaient aliéné ou vendu une partie de leurs domaines pour subvenir aux frais des croisades; et lorsqu’ils échappaient aux cimeterres des Sarrasins, ils rentraient en France et ne retrouvaient plus alors pour centre de possession, que leurs vieux châteaux, leurs donjons et leurs tours crénelées.
De là cette haine des nobles contre les vilains. Ils ne pouvaient voir sans une sorte de rage, leurs terres passées entre les mains et devenues la propriété de gens qu’ils s’étaient habitués à regarder comme esclaves; ils accusaient leurs ancêtres d’aveuglement devant la signature de ces actes qu’ils ne pouvaient annuler; ils employaient le peu de forces qui leur restaient pour opprimer le pauvre laboureur; tout enfin tendait chez eux à les ramener à leur ancienne condition, et pour y parvenir, il n’est pas de moyens honteux dont ils ne se servissent, pas de vieilles lois, de vieux abus, de vieux droits oubliés et perdus, qu’ils ne cherchassent à remettre en vigueur. Ils poussaient même la déloyauté jusqu’à produire de faux actes qu’ils soutenaient être authentiques; somme toute, les paysans étaient plus malheureux, libres et propriétaires du terrain qu’ils cultivaient, que lorsqu’ils labouraient ce même terrain sous le fouet de la servitude.
Mais ces exactions et ces mauvais traitemens sur des gens doux et inoffensifs, devaient enfin produire le germe d’une révolution.