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Le Salon de 1845
Le Salon de 1845
Le Salon de 1845
Livre électronique102 pages1 heure

Le Salon de 1845

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À propos de ce livre électronique

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LangueFrançais
ÉditeurDigiCat
Date de sortie6 déc. 2022
ISBN8596547432968
Le Salon de 1845

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    Le Salon de 1845 - Théophile Thoré

    Théophile Thoré

    Le Salon de 1845

    EAN 8596547432968

    DigiCat, 2022

    Contact: DigiCat@okpublishing.info

    Table des matières

    SOMMAIRE.

    A BÉRANGER.

    Avant l’ouverture. — 1 er février.

    I

    II

    III

    IV

    V

    VI

    VII

    VIII

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    SOMMAIRE.

    Table des matières

    A BÉRANGER. — Du style chez les grands maîtres. — L’École des Femmes, de Molière. — Caractère du talent de Béranger. — Tendances diverses de la critique. — L’art pour l’art, et l’art pour l’homme. — La Tempête, de Ruysdael. — L’Allée de Châtaigniers, de Rousseau. — Don Quichotte et Sancho, de Decamps. — Le XVIIIe siècle de Béranger.

    AVANT L’OUVERTURE. — Découragement des artistes. — Le jury. — Peintres absents du Salon. — La Smala de M. H. Vernet. — M. Decamps, M. Brascassat, etc. — Les sculpteurs.

    § Ier. — Variété du Salon de 1845. — Les refus du jury. — M. Decamps, M. Delacroix, M. Horace Vernet, M. Meissonnier, M. Diaz, M. Henry Scheffer, M. Chasseriau, M. Robert Fleury, etc. — Les paysagistes. — Revue générale.

    § II. — M. Decamps. — Histoire de Samson. — Trois actes, neuf tableaux. — La Nuit en peinture. — Rembrandt et Rousseau. — M. Granet. — M. Jacquand. — M. Pingret et Boileau. — Le naturalisme du laid. — Brauwer et Raphaël. — Diderot et Vénus.

    § III. — M. Delacroix. — MM. Decamps et Ary Scheffer. — De l’éducation poétique. — La Beauté dans les Arts. — La Beauté dans la Nature. — Œuvres de M. Delacroix. — La Mort de Marc-Aurèle. — Le vieux Musée. — La Madeleine. — La Sybille. — M. Gleyre. — M. A. Brune. — M. Guignet, etc.

    § IV. — M. Brascassat. — Les Peintres modernes de Bruxelles et de La Haye. — Petitesse du style de M. Brascassat. — Le général Tom Pouce. — De la grandeur dans les arts. — Mieris et Rubens. — M. Diday et les Alpes. — M. Calame et l’orage. — Les mauvaises écoles. — Les imitateurs flamands et hollandais. — M. Hornung et Denner. — M. Robert Fleury, etc.

    § V. — MM. Gigoux, Dehon, Quecq, Papety, Muller, Roubaud, Dauzats, Boulanger, Leleux, Hédouin, Brun, Guillemin, Philippe Rousseau. — Madame Cavé. — MM. A. Couder, Landelle, Bellangé, Eugène Isabey, Glaize.

    § VI. — PORTRAITS. — M. Horace Vernet. — Procédés de l’école de David. — École de M. Ingres. — M. H. Flandrin. M. Larivière. — M. Henri Scheffer. — Les portraits des anciens maîtres. — M. Léon Coignet. — MM. Belloc, Dubufe, Court, Perignon, etc. — M. Diaz.

    § VII. — PAYSAGES. — Trois écoles distinctes. — Les lieux communs, en paysage. — Poésie de la nature. — Aventure d’un peintre de portrait. — La lumière et la couleur. — Les paysagistes crépusculaires. — M. Van Schendel, de La Haye. — MM. Français, Troyon, Leroy, Huet, Teytaud, Corot, Flers, Haffner, etc. — Les femmes peintres.

    § VIII. — SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITÉCTURE. — La recherche de la beauté. — La Phryné, de M. Pradier. — Caractère de la courtisane antique. — MM. Bosio et Bartolini, de Florence. — M. David, d’Angers. — M. lé comte d’Orsay. — MM. Debay, Étex, Feuchères, Jouffroy, Desbœufs, Garraud, etc. — Les bustes. — Les graveurs. — Jean Bart et M. Eugène Sue. — Les pastels. — Les architectes. — M. Mouton, de Panurge. — Palais des Arts, aux ChampsÉlysées.

    A BÉRANGER.

    Table des matières

    Votre nom, Monsieur, représente mieux qu’aucun autre le sens direct de notre tradition nationale dans les lettres et dans les arts. Vous êtes de la grande famille française de Rabelais, de Molière et de La Fontaine. Tandis que la poésie du XIXe siècle s’aventurait dans des routes obscures et étrangères, vous, Monsieur, au lieu d’être cosmopolite par la forme du style, vous vous êtes contenté d’être humain par le fond même du sentiment et de la pensée. C’est une synthèse qui vaut bien l’autre. C’est la qualité des artistes immortels; car ils se Continuent ainsi dans l’âme de l’humanité dont ils ont réfléchi quelque vertu permanente. Au contraire, l’art qui s’attache imprudemment à la forme seule, passe de mode et se renouvelle sans cesse, quel que soit le charme du style extérieur.

    L’art des vrais grands maîtres dissimule naturellement les procédés de l’exécution; il vous frappe par un caractère plus essentiel et plus profond que l’enveloppe plastique. Telle est la sculpture grecque de la belle époque, quoique l’art antique, en général, puisse être accusé de sensualisme relativement à l’art chrétien. La Minerve du Parthénon était sortie vivante et chaste du cerveau de Phidias, suivant le symbole mythologique. En contemplant la Vénus de Milo, vous avez d’abord un sentiment qui précède l’analyse de sa beauté. Tel est encore l’art de Raphaël, où l’habileté n’est considérable qu’après l’invention. Tel est Molière, supérieur peut-être à tous les grands hommes de toutes les littératures par le naturel et la simplicité de son style. Le beau style est comme une flèche dont on sent la piqûre sans avoir vu le trait dans l’air. Ainsi, le génie de Molière est un arc si bien tendu, qu’il vous envoie au cœur une atteinte inévitable, avant que vous ayez saisi le mouvement de la main qui prépare le coup. Mais, arrachez la flèche, et vous admirerez comme elle est aiguë, fine et souple, et vigoureuse, et ciselée à plaisir.

    Votre talent a de l’analogie avec celui de Molière: la grandeur dans la naïveté, la clarté et la raison; dessin ferme, couleur franche; toutes qualités particulièrement propres au génie français. Vous avez comme Molière une sensibilité mélancolique qui donne souvent à vos vers une teinte douce et harmonieuse. Vous avez comme lui cette rare faculté de mettre dans le premier sujet venu une signification profondément humaine. Une comédie de Molière, tirée au hasard, vaut sans doute un poëme épique. Je ne par e pas du Misanthrope et de Tartufe, qui sont deux chefs-d’œuvre travaillés et qui annoncent, par leur conception même, devoir toucher à la philosophie, à la morale, à la politique, aux vices et aux vertus du cœur, et aux conditions de la société. Ce sont des tableaux d’histoire, comportant la méditation du sujet et le soin de la forme. Mais prenons cet autre chef-d’œuvre sans prétention, ce délicieux tableau de genre qui a nom l’École des Femmes: un homme coiffé d’une idée ridicule, un ami bavard, une fille niaise et rusée et un jeune fou. Le comique superficiel est assurément dans la situation de confident où Horace tient sans cesse Arnolphe; il est aussi dans le caractère d’Agnès, dans l’entêtement de son tuteur, dans l’impassibilité railleuse de Chrysalde. Cela suffit à en faire une pièce charmante et la plus amusante du monde. Mais pénétrez plus avant dans le caractère d’Arnolphe. Cet Arnolphe, avec son esprit borné et opiniâtre, ne vous inspirerait qu’un médiocre intérêt, s’il n’avait pas en même temps de la passion:

    Elle trahit mes soins, mes bontés, ma tendresse,

    Et cependant je l’aime, après ce lâche tour,

    Jusqu’à ne me pouvoir passer de cet amour.

    Voilà un trait de grand maître, et qui touche subitement. De la plus légère des fantaisies de Molière, comme de cette sublime comédie de l’École des Femmes, jaillit toujours un sentiment vrai, naturel, impérissable dans l’humanité.

    Vous aussi, Monsieur, comme Molière dans ses improvisations, que vous touchiez un sujet quelconque, les Gueux ou les Deux Sœurs de Charité, le Petit Homme gris ou la Frétillon, vous êtes l’interprète si juste du sentiment commun, que tout le monde vous sait aussitôt par cœur, rien qu’à vous entendre; car vous exprimez simplement ce qui est la vie, et vous découvrez la vie où elle est, — partout.

    C’est ici que j’en voulais venir, par application à l’art des peintres et des sculpteurs. Vous vous rappelez, Monsieur, ces luttes de la critique depuis quinze ans, les uns soutenant que l’art ne signifie rien du tout, que

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