Alors que son « Balzac » fait scandale à Paris, il le compare aux colosses de Memnon de Louxor
« Voilà un épervier en pierre : quand je le pose sur mon poing, ne dirait-on pas qu’il va s’envoler ? s’enthousiasme Rodin devant ses antiquités. Voici un ibis : regardez comme il marche, regardez comme il va voler ! » Pour le sculpteur antiacadémique, chaque acquisition – vase, statuette, morceau de stèle ou de masque funéraire – est matière à enseignement. Il collectionne rarement par calcul, souvent par élan, se délectant de « l’antique humble, brisé, fragmenté. Non pas le chef-d’œuvre absolu mais le marbre mutilé, qui vous accompagne tous les matins ».
Les mots Cléopâtre, pyramide, Sphinx, momie dansent sur ses dessins, pourtant réalisés d’après des modèle vivants
Il n’a ni encrier ni plume. Dépourvu de ses attributs d’écrivain, Balzac n’est plus qu’un bloc de plâtre dressé sur un piédestal. Géant impassible et fier, corps massif drapé dans la robe de moine qu’il a l’habitude de revêtir pour écrire, il domine