Jean Perréal dit Jean de Paris : peintre de Charles VIII, de Louis XII et de François Ier
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Avis sur Jean Perréal dit Jean de Paris
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Aperçu du livre
Jean Perréal dit Jean de Paris - René de Maulde La Clavière
René de Maulde La Clavière
Jean Perréal dit Jean de Paris : peintre de Charles VIII, de Louis XII et de François Ier
EAN 8596547431466
DigiCat, 2022
Contact: DigiCat@okpublishing.info
Table des matières
La première de couverture
Page de titre
I
II
I
Table des matières
D’abord, écartons un ennui. Perréal porta toujours le sobriquet de «Jean de Paris», un sobriquet qui court les rues à la fin du xve siècle. Ici, Jean de Paris est paysan , là horloger , là magistrat notable, ambassadeur ; sans même sortir des milieux où vivait le nôtre, nous trouvons, à Lyon, des quantités de Jean de Paris, notamment un qui habitait porte à porte avec Perréal ; à la cour, sous Charles VIII, il y a un Jean de Paris (Jean Bricet ), chirurgien du roi; sous Louis XII, un autre (Jean Le Roy) qui est poète ; sans parler des personnages secondaires, comme le Jean de Paris (Jean Brunel), écuyer de Louise de Savoie , ou le Jean de Paris, simple serviteur de M. de Saint-Marsault ; si bien qu’on a toujours confondu, jusqu’à présent, Perréal avec quelque autre Jean de Paris. Son sobriquet présente encore un inconvénient: on a voulu en tirer des inductions. Par exemple, un sens géographique: Perréal aurait passé à Paris comme Jean de Bologne à Bologne, ou y serait né, comme le Pérugin à Pérouse. Aux yeux de M. Paul Lacroix, Perréal aurait valu à son surnom une popularité extraordinaire, et l’aurait fait passer en proverbe ... Puisque ce sont là des hypothèses, on peut en penser ce qu’on voudra. Il est vrai, seulement, que ce sobriquet, comme l’indique Le roman contemporain de Jehan de Paris, désignait volontiers un homme magnifique, une sorte de «marquis de Carabas», et, peut-être, à ce point de vue, Perréal a-t-il pu s’en montrer digne dès l’enfance. En tout cas, loin de s’en offenser, Perréal s’en para constamment, au point de le substituer à son nom patronymique, que nous lui conserverons néanmoins, pour éviter la confusion où sont tombés nos prédécesseurs.
Les débuts de Perréal restent fort obscurs. Nous savons qu’il reçut une bonne éducation: ses mœurs élégantes, ses allures spirituelles, hautaines, un peu cavalières, en témoignent suffisamment. Son habitude de citer du latin, fût-il macaronique, et, de temps à autre, certaines formules un peu pédantes trahissent de doctes prétentions . Il convenait même de prendre Perréal par le côté érudit et de le traiter de savant plutôt que de peintre; Cornelius Agrippa, en homme d’esprit, n’y manque point dans une lettre de 1509 ; c’est une habileté de tous les temps. Hors de ces données, un peu subtiles, il n’y a rien de certain.
On a voulu faire de Perréal le fils d’un officier de la reine Charlotte de Savoie, et même un officier de cette princesse, attendu qu’elle possédait, en 1483, un Jean de Paris dans son service de fourrière . C’est bien possible; il est possible aussi de le reconnaître en 1484, dans un Jean de Paris, enlumineur à Bourges, car il conserva des rapports avec cette ville. Mais retrouver notre homme dans un Jean de Paris, vitrier à Orléans, déjà marié et déjà célèbre en 1472 , nous semble d’une bien plus grande difficulté.
En tout cas, dès le mois d’avril 1483, nous saisissons sûrement Perréal au service de la ville de Lyon, ce qui le suppose âgé d’au moins vingt-six ou vingt-sept ans, et le ferait naître vers 1455; il remplit une mission de début; il apprête le chariot qui doit transporter saint François de Paule, mandé par Louis XI. Deux ans après, il paraît bien plus en évidence, comme organisateur d’une de ces réceptions de grands personnages auxquelles on se plaisait alors à donner un caractère artistique, pittoresque, amusant. Il s’agissait de recevoir l’archevêque Charles de Bourbon, frère du duc de Bourbon et du sire de Beaujeu . Perréal confectionna deux écus, une épée flamboyante, un cerf ailé et le lion de rigueur dans toute fête lyonnaise, et le voilà ainsi lancé dans une carrière d’organisateur de fêtes qui convenait à sa verve et où il devait se mettre rapidement hors de pair.
PIERRE DE BOURBON
(Volet du tryptique de Moulins.)
00003.jpgIl dut à un Bourbon ce point de départ, et il appartient tellement aux Bourbons qu’on le retrouve, vers le même moment, fourrier dans la maison de Beaujeu; il y accomplit même des missions délicates. Mme de Beaujeu, pendant la guerre civile, avait déposé chez Mme du Plessis-Bourré une partie de ses diamants; elle envoya Perréal, avec Lancelot de la Varanne (le successeur de Tristan l’Ermite comme prévôt de l’hôtel), reprendre ce dépôt, dont il signa,le 6 octobre 1487, un reçu détaillé : la signature est d’écriture nette, élégante, d’expression ferme et volontaire, sans pleins ni traits, tout unie; une signature d’aristocrate et de lettré. Cette pièce curieuse, qu’une heureuse fortune nous a fait découvrir , éclaire singulièrement le mystère des origines de notre artiste. Elle montre qu’il a pu, comme on le supposait, débuter près de la reine Charlotte, mais qu’en tout cas, il se rattache d’une manière authentique et formelle à la cour de Moulins, vraie pépinière d’artistes et de littérateurs, qui fut, sous les auspices d’Anne de France, un des facteurs les plus importants et, aujourd’hui les moins connus, de la Renaissance française.
Retenu au service du sire de Beaujeu (bientôt après duc de Bourbon), Perréal, tout en demeurant à Lyon, ne collabora plus qu’au cérémonial des entrées de premier ordre; en 1489, pour le duc