Nicolas Fouquet Brisé pour avoir trop brillé

S’il est un homme qui eut à souffrir de l’orgueil d’un roi et de la jalousie d’un ministre ambitieux, c’est bien Nicolas Fouquet.

Mais en ce 7 juin 1661, c’est un père heureux qui se presse au chevet de sa jeune épouse Marie-Madeleine de Castille : elle vient de lui donner un troisième fils, Louis.

Passionné par toutes les formes d’art, il s’est entouré d’une cour d’artistes qu’il pensionne sans compter.

Marie-Madeleine a 25 ans, Fouquet 46 – elle est sa seconde épouse. Elle avait tout juste 15 ans lors de leurs noces. Le couple est heureux. Cette brune piquante aux traits purs et réguliers ne pouvait que séduire Nicolas : non seulement Marie-Madeleine a reçu la grâce de la beauté, mais elle a la tête bien remplie. Et dans le salon littéraire qu’elle tient chez sa mère, elle accueille nombre de princes, aristocrates et artistes. Fouquet n’est pas très grand et son physique n’est pas à son avantage. Il compense par une intelligence supérieure, un fabuleux sens des affaires et un pouvoir de séduction inné. Nicolas est un épicurien : vif, enjou , g n reux.

Passionné par toutes les formes d’art, il s’est entouré d’une cour d’artistes qu’il pensionne sans compter. Car il est riche. Il est même l’homme le plus fortuné de France – grâce à sa charge de procureur général du Parlement de Paris, il fait partie de l’élite de la robe. Par ailleurs, Nicolas a l’amitié de la reine mère, Anne d’Autriche. En récompense de sa fidélité au jeune roi Louis XIV pendant la Fronde, il est devenu son surintendant des Finances et siège au « Conseil d’en haut », la plus importante instance monarchique.

Il lui manquait une demeure à son image. Il l’a fait jaillir de terre en engageant les meilleurs. L’architecte Le Vau en a dessiné la structure ; le peintre Le Brun a couvert les