La Dynastie Clandestine - Tome 2: Les Hurlements du Silence
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À propos de ce livre électronique
Quand l'orage menace !
Henri gravement blessé en mission secrète à Sarajevo sera rapatrié à l’hôpital militaire du Val de Grâce à Paris ; il est dans le coma.
Nouvellement arrivée dans l’histoire, Julia, Italienne et jeune infirmière parachutiste de la Légion étrangère, en stage au Val de Grâce, est affectée à la chambre 24, celle d’Henri.
Comment et pourquoi, dans ce deuxième tome, Julia, aussi sculpturale qu’étrange, va-t-elle bouleverser la vie d’Elisabeth et Mary ? Mais le sait-elle, elle-même ?
Garante de la Dynastie, Elisabeth, sous le regard inquiet d’un divin amoureux, va prendre toute sa dimension pour affronter sa charge, assumer le terrible mystère de Julia et préparer Mary qui va devoir grandir, face aux adversités, tant de Lucifer que des services secrets étrangers.
Heureusement pour nous, Dieu a beaucoup d'humour…
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Frédéric JUNG a deux yeux, comme tout monde, sauf qu’ils ne voient pas la même chose, et même qu’ils s’opposent. L’un, effrontément pessimiste, porte sur l’humain un regard très critique, alors que l’autre, obstinément optimiste, y recherche le meilleur. De cette dualité, il ressort une écriture à deux faces. Au recto l’ironie, l’humour noir, voire le cynisme ; au verso le sentiment, le goût du beau, l’élégance, voire le transcendant. De ses rencontres, ses écrits se moquent avec méchanceté, et même avec cruauté, ou bien les remercient et les célèbrent. Jean-Frédéric JUNG est entraineur C.S.O (Concours de Saut d’Obstacles) pour des scolaires et étudiants, principalement des filles – une spécificité de l’équitation. Ses journées sont consacrées à ses étudiants pour un double objectif : le plus haut niveau possible à cheval et dans les études. La nuit, cet insomniaque écrit.
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Avis sur La Dynastie Clandestine - Tome 2
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Aperçu du livre
La Dynastie Clandestine - Tome 2 - Jean-Frédéric Jung
Résumé du tome I
(La Descente aux enfers)
Eden, fils aîné de Dieu est envoyé sur Terre par Dieu-son-père pour y remettre de l’ordre, car Lucifer est dangereusement à la manœuvre !
Après la rencontre voulue par Elisabeth entre sa nièce Mary, jeune étudiante anglaise, et Henri, Henri est parti en Égypte pour enquêter sur la disparition des parents de Mary dont elle ne sait rien. Au Caire, il y eut l’histoire de Francesca, hôtesse de l’air et espionne malgré elle, et aussi, racontée par une bohémienne, celle de Tizira, la petite Targua adoptée en Afrique du Nord par Henri à la suite d’un accident d’hélicoptère au Sahara.
Des années plus tard, Henri gravement blessé en mission secrète à Sarajevo sera rapatrié à l’hôpital militaire du Val de Grâce à Paris ; il est dans le coma, chambre 24.
Nouvellement arrivée, Julia, Italienne et jeune infirmière parachutiste de la Légion étrangère, en stage au Val de Grâce, est affectée à la chambre 24, celle d’Henri.
Julia, aussi sculpturale que mystérieuse, va dans ce deuxième tome (les Hurlements du silence) jouer un rôle qui bouleversera Elisabeth et Mary.
Chapitre 1
Père et fils.
Eden qui se dirigeait vers le bureau de Dieu-son-Père, se demandait quels pouvaient bien être cette fois-ci les motifs de sa convocation. Il appréhendait de devoir encore évoquer la mort de Francesca et celle de Tizira dont les souvenirs le brûlaient toujours cruellement. La dernière vision de Francesca était imprescriptible et il ressentait encore avec la même intensité la sensation de son corps contre le sien, s’abandonnant doucement, tandis qu’elle s’enfonçait dans l’abîme de son éternité. Quant à Tizira, qu’il s’obstinait, même dans la mort, à couver jalousement d’un immense amour paternel, son magnifique sacrifice restait pour lui comme une incompréhensible et large blessure ouverte.
Arrivant devant le bureau de Dieu-son-Père, la porte étant restée grande ouverte, Eden le devina plus qu’il ne le vit, de dos, massif dans son fauteuil-trône, penché en avant, le regard fixé sur la Terre où défilait entre les deux nuages écartés l’émission de son propre Monde.
Eden, pour s’annoncer, frappa doucement sur le chambranle de la porte, mais Dieu-son-Père ne semblait pas entendre. Eden, connaissant l’attachement de Dieu-son-Père pour le formalisme, frappa une nouvelle fois plus fort, mais sans succès pour autant. Alors, il renouvela plusieurs fois son annonce, allant crescendo dans sa frappe. Dieu-son-Père, totalement absorbé par le spectacle terrestre, ne réagissait toujours pas. Aussi, Eden, un peu ébranlé par l’avertissement de Saint-Pierre, se décida à entrer quand même. S’approchant du gros fauteuil-trône à pas feutrés pour ne pas brusquer le divin vieillard, il se risqua, d’un ton aussi posé que possible, à lancer d’affectueux appels, allant s’amplifiant dans des vocables adaptés à la déférence due à son rang ; appels qui à l’évidence ne manqueraient pas de réveiller le beau sentiment paternel de notre Père à tous :
Bien qu’ayant révélé, par la différence de vocabulaire entre le Père et le Fils, le traditionnel conflit de générations, cette première prise de contact n’avait pu aboutir à un quelconque échange positif. Aussi, Eden, à qui revenait l’initiative du dialogue, tenta une autre approche.
Mais Dieu-Lui-Même ne put aller plus loin, car il fut pris d’un gros rire, bien gras, bien lourd qui lui secoua la panse et fit valser dans les airs sa grande barbe blanche qui n’était qu’un postiche ! Heureusement, d’un geste vif il la rattrapa au vol et le recolla à sa place avant même qu’Eden puisse s’en apercevoir, tout occupé qu’il était à rapprocher un siège, sûrement en vue d’une longue tirade habituelle de Dieu-son Père. Cependant Dieu-son-Père avait sauvé sa divine dignité ! Dignité sauvée, certes, mais ce qui ne le dissuada pas pour autant de finir son histoire :
Chapitre 2
Saint-Louis des Invalides.
En effet, le convoi avait déjà franchi l’avant-cour d’enceinte et l’autoporteur s’était immobilisé au milieu de la cour d’honneur de Saint-Louis des Invalides. L’escadron monté de Spahis en grande tenue traditionnelle qui encadrait le véhicule avait marqué l’arrêt simultanément. Le cortège des proches, amis et personnalités diverses qui suivait à pied en avait fait autant. Un instant de total silence plana sur cette longue chenille qui n’en finissait pas et qui se prolongeait en marquant le pas jusqu’au terre-plein d’enceinte. Ce fut comme si le Temps, lui-même, s’était laissé surprendre par l’émotion ambiante et suspendant son cours, obéissait aux chevaux qui, tels de fabuleux diacres-centaures sonnant au Mystère, entrechoquaient leurs mors, secouaient les gourmettes et martelaient de leurs fers les pavés, appelant ainsi l’assistance au recueillement ; et tous, instinctivement, respectèrent cet étonnant moment de communion spontanée.
Puis, sans qu’un seul ordre ne se fît entendre, la manœuvre s’ordonnant au geste, le peloton de tête de l’escadron s’ébranla au pas et s’appuyant sur le cavalier pivot, vira en ligne sur la gauche, puis les chevaux effectuèrent un demi-tour sur les hanches pour s’immobiliser à nouveau en formant ainsi le premier élément de côté de la haie d’honneur. À son tour, le peloton en colonne, qui gardait la droite de l’autoporteur, avança au pas pour s’aligner à la hauteur du premier groupe de gauche et, lui faisant face par un quart de tour à gauche, forma l’élément de droite de la haie d’honneur. Ensuite, le troisième peloton, en colonne de garde à gauche et le quatrième peloton de garde arrière manœuvrèrent enfin. Par la gauche pour l’un, par la droite pour l’autre, ils doublèrent les deux pelotons déjà en place et se rangèrent en ligne devant eux, prolongeant ainsi la haie d’honneur jusqu’à l’entrée de la cathédrale. Habillés en tenue traditionnelle coloniale de leur régiment respectif, huit hommes à pied, qui, par paire, appartenaient aux unités dans lesquelles avait servi celui que l’on honorait aujourd’hui, entouraient au plus près le véhicule funéraire comme une garde prétorienne. Sur un geste, les huit hommes désarrimèrent alors le cercueil de l’autoporteur et, d’un seul effort, le placèrent sur leur épaule ; puis ils se tinrent là, un instant, immobiles au garde-à-vous, comme s’ils attendaient du Mort son dernier ordre de marche. Une minute s’écoula et le trompette sonna « Aux Morts ! ». Alors, d’une allure lente et cadencée, très lente, vraiment très, très lente, comme pour retarder l’évident aboutissement, ils progressèrent entre les lignes des cavaliers qui rendaient les honneurs, offrant ainsi à l’officier mort sa dernière revue. Puis franchissant le porche où attendait le prêtre pour accueillir le corps, ils allèrent, guidés par l’Officiant, le déposer enfin sur son catafalque au cœur de l’Église des Soldats.
La foule en silence pénétra à son tour dans l’église ; et cette chenille en mouvement entama sa métamorphose en se répandant dans les allées comme une marée montante, tandis que s’élevait cette sorte de léger brouhaha, caractéristique d’une assistance qui s’installe.
Au même instant, Dieu-Lui-Même, toujours penché vers son écran, admiratif, hochait lentement la tête et se tournant vers Eden…
Puis il y eut un silence, un long et lourd silence qu’Eden respecta en veillant du coin de l’œil sur Dieu-son-Père avec un air attendri. Eden ressentait tout le poids de l’âge qui pesait sur Dieu-son-Père et qui à cet instant devait sûrement le rendre douloureusement mélancolique à l’évocation des difficultés rencontrées par Jésus sur Terre. Mais Dieu-son-Père, semblant à ses yeux quand même anormalement dans les nuages et se souvenant des inquiétudes de Saint-Pierre à son égard, Eden voulut se rassurer en rappelant le divin vieillard à la réalité céleste :
Sollicité par Elisabeth, Henri qui partageait sa vie, quasiment secrètement en raison des risques liés à son activité d’officier de l’ombre, se lia progressivement et très adroitement d’amitié avec Mary pour l’aider, la protéger et notamment des entreprises maléfiques de Lucifer et lui amener son expérience d’homme compensant, autant que faire se peut, l’absence paternelle. Au fil de leurs rencontres, Mary et Henri développèrent peu à peu une très grande affection, un peu comme un lien consenti d’adoption réciproque. Or, le soutien amical et affectueux d’Henri à l’égard de Mary se fit d’autant plus aisément que vous-même, Dieu-mon-Père, m’aviez demandé de protéger Mary, unique et dernière descendante directe de la dynastie légitime Atlante, alors que j’avais déjà investi la personnalité d’Henri.
Et puis, cette indéfinissable et sournoise inquiétude dévoile peu à peu sa nature profonde et accouche de sensations troublantes que l’on nomme absence et solitude, deux tortionnaires de l’âme, et pire encore, quand ils œuvrent ensemble ! Alors, dans leur déraison, ces humains blessés vont inlassablement se mettre à chercher le fond du vide ; cela prendra du temps, le temps qu’il faudra ; puis le jour viendra où ils comprendront enfin que le vide n’a pas de fond et qu’il est donc inutile de s’obstiner ! Ce jour-là, Dieu-mon-Père, ils auront fait ce qu’ils appellent leur deuil et ils repartiront de l’avant, mais un peu amputés quand même, pour être plus tard, une fois encore, confrontés à un nouveau vide, suivi par d’autres vides. Et de vide en vide, ils seront à chaque fois amputés encore d’un peu d’eux-mêmes, jusqu’au jour où ils auront perdu tant d’eux-mêmes qu’il ne restera d’eux… que le vide de leur présence à leur tour évaporée ! Ils sont comme ça, vos humains ! Je le sais, car j’ai pris le risque, en investissant la personnalité d’Henri, de vivre en homme. Alors que mon frère Jésus, qui fut homme aussi, souffrit de sa propre mort, j’ai, moi, Eden, votre fils aussi, pourtant Maître du Néant par votre volonté divine, souffert de la mort des autres, et comme eux, par deux fois déjà, j’ai éprouvé cet épouvantable vide ; et mon deuil n’est pas encore fini…
Mais subitement, Dieu-Lui-Même, saisi le bras d’Eden et :
Mais là, c’était trop !
Donc, Dieu et son fils, Eden, quittèrent le Divin bureau, tirèrent les deux nuages sur l’écran et se séparèrent après s’être bien entendu fixé rendez-vous pour assister un peu plus tard à la fin de l’émission. Dieu-le-Père alla avertir Saint-Pierre de sa décision concernant l’âme à venir du vénérable vieillard, et le fils profita de sa visite ici-haut pour aller embrasser Eve.
Quand Eve aperçut Eden, elle courut aussitôt se jeter dans ses bras, « plantant » sur place Adam, non sans lui avoir crié d’aller, pour un moment, cueillir quelques kilos de pommes au jardin. Ce qui prouve que si Adam fut bien le premier homme, il fut aussi le premier cocu ! Or, cette découverte pourrait bien expliquer pourquoi les cocus ont si souvent la même gueule… de l’emploi ! Donc un gène serait, en fait, le seul responsable de cet état, porteur, paraît-il, de chance, mais en tout cas peu enviable, et au grand dam de ces dames, qui s’imaginaient diffuser un charme ravageur et irrésistible, mais qui en réalité n’ont rien de plus que la voisine d’en face. (Alors là, le coup de la voisine, ça les énerve, ça les énerve ! Surtout celle d’en face ! Hi ! Hi ! Bien fait !).
D’ailleurs, c’est tellement vrai que l’on voit des grognasses filasseuses et graisseuses – ça ne donne pourtant pas envie, hein ! –, tromper gaillardement leur conjoint, avec, il est vrai et acceptant probablement par vengeance, un autre cocu ! On ne voit pas très bien, en effet, qui d’autre pourrait bien se dévouer à ce point, à moins qu’il n’ait ni goût ni odorat et qu’il soit évidemment aveugle ! Le gène du cocu se transmettrait donc, allégrement de génération en génération, depuis la nuit des temps entre les membres de cette grande famille issue du pauvre ramasseur de pommes. Alors, sauf, bien sûr, pour les descendants de la lignée originellement adultérine, à laquelle l’affectueuse et touchante amitié – et surtout touchante, c’est peu de le dire – entre Eden et Eve ne serait pas étrangère ; donc, sauf pour ces descendants-là, mentionnés, pour ne pas faire désordre, comme des cas échappant par exception aux lois de la génétique et par conséquent confirmant ce principe, la génétique, reste décidément implacables. Aussi, il faut bien se rendre à l’évidence, hélas, de l’impossibilité, pour la descendance légitime de ce brave type d’Adam, de sortir de ce qui définit très clairement le cercle dit vicieux ! Les chiens ne font pas des chats, c’est bien connu ! Cela étant dit, nous sommes donc en face d’un simple phénomène de filiation. En conclusion, à part les exceptions plus haut soulignées, nous vivons aujourd’hui au milieu de plusieurs milliards de cocus, avérés, potentiels ou… en cours ! Choisis ton camp camarade, Ha ! Ha !
Bon, mais pour l’heure, retournons au château céleste. Donc, tandis qu’Eve et Eden jetaient, avec une louable application, les bases du raisonnement largement explicité ci-dessus, Dieu avait dû batailler ferme pour imposer ses vues à Saint-Pierre. Ce dernier, en effet, renâclait avec entêtement à l’idée d’accepter une âme au Paradis sans examen de passage. Dieu, pour avoir gain de cause, avait été dans l’obligation de le menacer de le remplacer par Saint-Paul¹⁴, son challenger honni depuis toujours, s’il n’obtempérait pas, bien sûr. Tout cela prit évidemment un certain temps et quand le père et le fils se rejoignirent devant l’écran de la Terre, le cercueil était déjà déposé au bord de la tombe.
L’assistance était naturellement réduite aux membres de la famille et aux proches.
Parmi ceux qui vinrent partager cet ultime moment, il y avait un homme d’assez grande taille, habillé d’un costume sobre, mais de bonne coupe, dont le visage était recouvert d’un masque de cuir ne laissant apparaître que les yeux et la bouche marquée sur un coin d’un reste de blessure. Il était flanqué de deux autres hommes. L’un, de type saxon, de taille moyenne mais de carrure impressionnante, semblait avoir été taillé dans le marbre, tant son attitude était froide. L’autre homme, très brun, crâne rasé et portant une lourde moustache, de taille approchante, mais de silhouette longiligne, exprimait, au contraire du premier, tous les signes d’une très grande souplesse et d’une extrême vivacité. Les trois hommes se tenaient silencieux légèrement en retrait de Mary, d’Elisabeth et de Julia, et donc un peu décalés sur leur droite. Lorsque le prêtre eut fini son oraison et béni une dernière fois le corps, on vit l’homme brun portant moustache se pencher un peu en avant et, sur sa gauche, questionner du regard le masque de cuir et celui-ci lui répondre d’un simple et discret signe de tête. Alors, aussitôt, l’homme portant moustache alla d’un pas lent jusqu’au cercueil, salua le corps à l’orientale et s’empara du sabre et de son fourreau qui y avaient été déposés. Puis, le sabre dans une main et le fourreau dans l’autre, les bras tendus au-dessus du corps de l’Officier mort, avec des gestes d’une lenteur maîtrisée, il enfila très doucement les trois quarts de la lame dans le fourreau, stoppa quelques secondes son mouvement, puis d’un geste sec l’enfonça à fond en faisant claquer la garde du sabre contre le col du fourreau ; puis il ramena l’arme à lui. Alors seulement à ce moment, il se retourna vers l’assistance, bascula l’arme à l’horizontale et la portant devant lui sur le plat de ses deux mains dans un geste d’offrande, revint d’un pas mesuré et régulier pour s’arrêter devant Elisabeth : « Pour toi, Madame ! » dit Mustapha¹⁵ en français avec son fort accent égyptien.
Elisabeth prit délicatement le sabre et remercia d’un léger signe de tête et d’un triste sourire. Mustapha salua Elisabeth et s’écarta tandis que les hommes de l’escorte commençaient à descendre le cercueil dans la fosse. Mary, ne pouvant se retenir plus longtemps, éclata en sanglots ; Elisabeth, pour la prendre dans ses bras, se tourna vers Julia et lui confia le sabre. Il y eut alors sur l’impassible et mystérieux visage de la belle légionnaire comme un fugitif et léger tressaillement, puis elle saisit doucement le long sabre d’Henri et comme pour mieux le protéger,
