La Nouvelle Fabrique des excellents traits de vérité: Additionnés de 11 autres contes
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À propos de ce livre électronique
"Plusieurs se mirent à m'aider à le regarder...", "Une pipe de hannetons salés... un baril plein de plumes de chauve-souris... un beau joli écrin que l'on ne sut oncques ouvrir, dans lequel fut trouvé 96 pièces d'artillerie..."
Histoires de puits qui touche aux antipodes, de nez gelé qui tombe du visage, de charrette arrêtée par de l'ambre, d'un chien qui pêche des écrevisses... L'ironie côtoie le fantastique et l'invraisemblable, pour notre plus grande joie.
Sur les traces de Rabelais, mais avec bien plus de poésie et de tendresse, une série de contes normands de la Renaissance, préfigurant les histoires du baron de Münchhausen, et notre Tartarin national de Tarascon.
La promesse d'un bon moment d'évasion.
Philippe le Picard
Philippe le Picard dit Philippe d'Alcripe, né en 1530 ou1531 à Lyons-la-Forêt et mort en 1581 en Normandie, est un écrivain français, moine cistercien à l'abbaye de Mortemer. Philippe d'Alcripe est l'auteur de La Nouvelle Fabrique des excellents traits de vérité paru en 1579 ; un recueil de 99 nouvelles qui s'inscrivent dans la tradition du conte oral et merveilleux, auquels j'ai rajouté 11 autres contes dans la même veine.
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Aperçu du livre
La Nouvelle Fabrique des excellents traits de vérité - Philippe le Picard
Omnis homo mendax.
Tout homme est menteur.
TABLE DES MATIÈRES
Présentation
L’EDITEUR AU LECTEUR
1 De trois frères, excellents ouvriers de leurs métiers
2 D’un gentilhomme amateur de musique
3 Ce qui advint le vendredi des grands vents à deux garces de Rouen
4 Des nouvelles qu’un soldat raconta à ses amis étant de retour de la guerre
5 D’une prairie qui fut brûlée
6 Ce qui advint à un apothicaire
7 Comment un savetier prit deux lièvres
8 De la profondité d’un puits
9 Ce qui advint à une poissonnière de Rouen
10 D’un taillandier qui voulut devenir gendarme
11 Comment un soldat échappa à la mort
12 Récit d’un voyageur
13 D’un chien et d’un renard
14 D’une chienne qui fît ses petits chiens étant à la chasse
15 Gageure d’un tavernier contre ses hôtes
16 D’un soldat de Monflaines
17 De l’homme barbu et de sa barbe
18 D’un abatteur de bois
19 Le profit qu’apporta un essaim
20 Ce qui advint aux chèvres de la Barre
21 D’une Boure qui tomba dans un puits
22 De deux pipeurs de dés
23 D’un homme qui se tua
24 De la femme qui fut prise par les crins
25 D’une anguille pêchée aux viviers de Mortemer
26 De deux cerfs au temps du rut
27 D’un bœuf qui fut vendu au pourvoyeur du roi
28 De la mort étrange d’un chat et d’un rat
29 De ce qui advint à plusieurs étant en une convive
30 D’un coupeur de bourses pris sur le fait
31 Acte vertueux d'un jeune homme serviteur d’un marchand de bois
32 D’une ondée de crapauds
33 L’hiver et l’été en une même saison
34 D’une femme voulant se faire arracher une dent
35 De la grande fertilité des nouvelles Fieffes
36 Prise d’une compagnie de grues
37 Des canes sauvages, et comme elles font leurs nids
38 D’un voleur qui eut la main coupée
39 D’un prêtre qui avala une alouette
40 D’un preneur de gibier
41 De la naissance d’un veau
42 D’un chien de bien
43 Des bonnes rencontres d’un quidam
44 D’un honorable roteur
45 D’une chienne chaude
46 De Estienne Pennevelle citadin du petit Clos
47 Étrange aventure d’un petit oiseau
48 De ce qui advint à un charretier
49 Du naturel de certains pays
50 D’un trésor trouvé au Roule
51 D’une escoufle privée
52 De l’étrange prise d’un sanglier
53 De la ruine d’un perron
54 De la charité d’une ratte
55 Jean de Beaux qui eut la barbe brûlée
56 D’un soldat qui crut être noyé
57 D’un bourgeois qui occit un capitaine
58 De deux hommes de Frileuze
59 De la chute d’un renard
60 De la force de certains hommes
61 De deux excellents arquebusiers
62 D’une saison qu’il fut abondance de hannetons
63 Des vaches trouvées dans du blé
64 La prise d’un sanglier par un serrurier
65 D’un cheval qui perdit ses fers
66 Ce qui advint en la mare Crouleuse
67 Ruse d’un lièvre pour échapper des chiens
68 D’un laquais
69 De la courtoisie d’une chienne
70 Des pigeons qui mangent la semence
71 De la plume qu’amassa un tueur d’oiseaux
72 Prise d’une compagnie de souris
73 Querelle d’un soldat et d’un couturier
74 De la mort d’un lévrier
75 D’une femme qui perdit en l’eau la plume de son oreiller
76 D’un chien qui fut échaudé
77 D’un chien barbet
78 De l’étrange prise d’un loup
79 D’un messager qui eut les jambes rompues
80 Où fut trouvée une troupe d’écureuils
81 Nouvelle invention trouvée pour prendre abondance
82 Où fut trouvé une loutre
83 De la chasse d’un lièvre
84 Le coq d’une église servant d’horloge
85 D’un coq enragé
86 D’un potage exquis ou étuvée de poisson que fit un gentilhomme aux pauvres
87 Chef-d’œuvre d’un orfèvre
88 De l’étrange prise d’un cerf
89 Prise d’un loup
90 De la perte d’un chien
91 Comme un prêtre fut retiré d’un puits à marnes
92 D’un écolier amoureux de la fille du Soudan
93 De trois jeunes garçons frères, du pays de Caux, qui dansèrent avec les Fées
94 D’un homme qui eut la tête coupée
95 De la mort d’un méchant rat
96 Comme un pauvre mécanique devint un Monsieur
97 Du lignage de Pierrot Leroux
98 Où fut trouvée une portée de louveteaux
99 De la prise d’un ciron
AU SEIGNEUR DE NERY
AVIS
ADDITIONS A LA NOUVELLE FABRIQUE
101 Par quel accident une fricassée de tripes fut roussie
102 De deux petits chiens barbets
103 Du grand Hiver
104 Merveilleuse vertu d’un onguent
105 Invention subtile pour voler
106 Force merveilleuse d’un lièvre qui s’enfuyait
107 Orage furieux
108 Grande habileté de Nostradamus
109 Comment fut tué un geai
110 Comment des puces échappèrent du feu
111 D’un âne dans un pré
INTRODUCTION
A) L’auteur
Philippe le Picard, dit Philippe d'Alcripe, serait né en 1530 ou 1531 à Lyons-la-Forêt, dans l’Eure. Ce bourg de 712 âmes (recensement de 2019), à 35 kms environ de Rouen, est situé pratiquement au centre de la forêt domaniale de Lyons qui donna son nom au village et à cette région du Vexin normand.
Il rentre dans les ordres on ne sait pas trop quand, et devient moine de l'abbaye cistercienne de Mortemer, dans la forêt de Lyons, donc tout proche de chez lui.
Connu pour être bon vivant, il fut influencé par son aîné Rabelais, né en 1483, 1489 ou 1494 selon les sources, et mort le 9 avril 1553. Rappelons juste que Rabelais était cordelier à l’origine, donc moine comme Alcripe, avant de jeter son froc aux orties et opter pour une carrière de médecin et d’écrivain.
Rappelons également que Pantagruel est publié en 1532, Gargantua entre 1533 et 1534. Ces ouvrages, ainsi qu’éventuellement leur suite, semblent avoir laissé des souvenirs à Philippe, qui s’en inspire pour quelques tirades et litanies qu’on retrouvera dans deux ou trois de ses contes.
La lecture de Pline l’Ancien aussi sans doute, et la littérature de voyage, alors en plein essor grâce aux premiers grands explorateurs de son époque.
Philippe d’Alcripe meurt en 1581, deux ans après avoir écrit son livre – qui apparemment fut le seul.
B) L’oeuvre
Une première édition, introuvable, aurait vu le jour en 1579 ou environ. Réimprimé en 1732, de médiocre qualité, puis en 1829 ; les textes que vous trouverez dans cet ouvrage sont ceux de l’édition de 1853.
Philippe d'Alcripe semble avoir suscité la défiance de ses confrères par une activité littéraire jugée peu sérieuse : il est en effet l'auteur de La Nouvelle Fabrique des excellents traicts de vérité, un recueil de quatre-vingt-dix-neuf contes facétieux et fantastiques, dans cette tradition médiévale du conte oral et merveilleux. Des bourdes joyeuses dont le titre ironique souligne l'invraisemblance, mais aussi la morale parfois capillotractée, ainsi que des commentaires ironiques (lanlère, deriron, dorelot,etc.).
Les spécialistes de littérature du XVI° siècle soulignent l'atmosphère comique et poétique de ces histoires ; et c’est cette poésie justement qui m’attiré vers lui. En effet, comme son maître Rabelais, auquel il doit la richesse de son vocabulaire – mâtiné de normand il est vrai - et certains procédés du comique verbal, c'est un maître du style, un artiste conscient de sa propre virtuosité.
Le charme de ses récits réside surtout dans la verve avec laquelle il exploite les ressources d'une forme brève. Le début du conte se situe dans le quotidien, mais en quelques lignes on dérive vers l'incroyable, dans un dynamisme qui tient à la fois au mouvement des personnages, à l'enchaînement des effets ou à la malice du hasard, ainsi qu'à l'élan du dialogue et de l'énumération.
La galéjade et l’énormité exagérative des contes marseillais sont connus. On retrouve pourtant ici avec d’Alcripe les ferments des histoires du baron de Münchhausen, des tartarinades de Daudet, et tant d’autres contes invraisemblables ; ainsi qu’aux inventaires à la Prévert ou Boris Vian.
Me faisant plaisir, j’ai rajouté 11 autres contes dans la même veine, trouvés dans la réédition de 1853. Je ne pense pas que vous m’en voudrez.
Bonne lecture !
Christophe Noël,
Bibliophile
L’ÉDITEUR AU LECTEUR
Voici encore une fois Philippe d’Alcrippe. Malgré les Éditions réitérées de son Livre, sa Nouvelle Fabrique était devenue si rare que la mémoire de ses imaginations réjouissantes était comme perdue, et ne subsistait plus que dans la tradition des gens du pays où il a vécu. C’était un Moine Bernardin de l’Abbaye de Mortemer, en Normandie, près la Forêt de Lions (et de là il se dit Seigneur de Neri, qui est l’anagramme de Rien, et en Verbos, c’est-à-dire, Vetd bois). L’amour des dons de Bacchus l’avait rendu tout perclus de goutte. Dans les intervalles de ses douleurs, il s’épanouissait la rate avec son bon ami M. Duthot, Gentilhomme du voisinage ; puis quand il était seul, il dictait a son scribe tous les traits divertissants de l’invention ou de son ami, ou de la sienne. Le Recueil fut reçu en son temps favorablement du Public. Comme le bon goût prévaut toujours, et que ce qui a fait le plaisir d’un siècle peut faire encore celui d’un autre, on a cru que ces facéties, dont le genre ne manque point encore d’amateurs, même du premier rang¹, pourraient trouver leur place parmi les délassements des personnes occupées d’affaires sérieuses. Quant au style, s’il semble peu châtié, outre qu’on n’a rien voulu changer à l’original, et qu’il est dans le génie du pays, il y a aussi apparence que l’auteur était bien aise de laisser à ceux qui ont le talent de conter le mérite de donner toujours à ces plaisanteries des grâces nouvelles, et de les revêtir des ornements qu’il était très capable, s’il eût voulu, de leur donner : imitant le Chanoine de Tours, Beroalde de Verville, auteur contemporain, qui bien que très suffisant pour diriger tout autrement son Moyen de parvenir, globe d’infinie doctrine, pour user de ses termes, et où n’est (ainsi que dans Maître François) ligne, endroit ou passage qui ne soit tout farci de science mystigorique et concluant, dit néanmoins : « Ceci doit être mêlé en votre cervelle : il le vous faut bailler tout mêlé. Les autres vous donnent leurs livres bien arrangez et ils se brouillent dans vos têtes : vous donnant celui-ci tout brouillé, il adviendra qu’il s’y arrangera. »
Quoi qu’il en soit, ayant recouvré quelques traits dans le même goût, quoique venant d’une autre main, j’ai cru que le public les recevrait également bien.
Au reste, on peut appliquer à cette Nouvelle Fabrique ce que dit Beroalde de son Moyen de parvenir :
« Ce Livre (assure-t-il) est tout plein de fidelles instructions et sens parfaits (contenus du moins en