L'Église luthérienne de Genève

Par Catherine Courtiau

Cette magnifique « maison de maître », qui a été édifiée en 1762-1766 par et pour l’Eglise luthérienne de Genève sur les fondations du château d’Allinges-Coudrée, se dresse élégamment au bas de la place du Bourg-de-Four. Elle mérite toute notre considération et toute notre attention. Son histoire est particulièrement intéressante, tant du point de vue cultu(r))el, philosophique, politique que de celui de sa construction, de sa structure et de son aménagement. Le bâtiment a été classé monument historique par le Conseil d’Etat de Genève en 1921 déjà !

• Langue: Français
• Éditeur: Gesellschaft für Schweizerische Kunstgeschichte
• Date de sortie: 10 nov. 2021
• ISBN: 9783037977347

Aperçu du livre

Catherine Courtiau

L’église luthérienne de Genève

Canton de Genève

Introduction

L’Eglise luthérienne à Genève depuis 1707

Réunions dans la maison de Madame Bergeon de 1707 à 1766

L’achat du château de Coudrée en 1762

Le site du Bourg-de-Four

Le projet et le chantier, 1762-1766

Les conventions du 9 mai 1763

Construction et inauguration du 9 février 1766

Répercussions des événements politiques sur l’Eglise luthérienne

Ouverture politique, cultu(r)elle et physique de Genève dès 1847

L’Eglise luthérienne de Genève aujourd’hui

Description du bâtiment de l’Eglise luthérienne

L’extérieur

Le portail et les grilles de Jean-Conrad Staib

La façade côté place du Bourg-de-Four

La façade côté rue Verdaine

La façade côté rue de la Fontaine

L’intérieur

La cage d’escalier

Les sous-sols et la cave voûtée

Le narthex et la salle de culte

Le 2e étage, l’appartement des pasteurs

Le 3e étage et les combles

En guise de conclusion

Annexes

Introduction

La présente plaquette se concentre sur l’histoire et l’architecture du bâtiment de l’Eglise luthérienne implanté, telle une coquette maison de maître, en Vieille Ville de Genève. Sa façade d’apparat, avec son petit jardin ceinturé d’élégantes grilles bouclées par un remarquable portail en ferronnerie, donne sur la place du Bourg-de-Four. La distribution des espaces intérieurs, leurs attributions aux diverses fonctions et la configuration de la cage d’escalier sont fort intéressantes, depuis les deux sous-sols, dont une cave voûtée, jusqu’aux combles et sa charpente. La salle de culte occupe la hauteur de deux niveaux et revêt une importance marquée par ses orgues successives, son mobilier liturgique, ses objets de décor.

La valeur historique et architecturale de ce bâtiment est grande, puisqu’il figure parmi les premiers édifices à avoir été classés monuments historiques par le Conseil d’Etat de Genève le 30 décembre 1921!

La façade d’apparat au printemps 2021 et son petit jardin entouré du portail et des grilles de Jean-Conrad Staib. Le bâtiment, vu de la place du Bourg-de-Four, est jouxté à gauche de l’ancien hôpital et de la rue de la Fontaine, à droite du Palais de Justice et de la rue Verdaine.

Cette publication résume l’étude effectuée par la soussignée en 2019 sur mandat de l’Office du patrimoine et des sites du canton de Genève qui contient en outre les transcriptions de divers actes notariés, conventions, rapports et inventaires anciens conservés aux archives paroissiales.

Un chapitre est consacré au château de Coudrée et à son achat en 1762 pour la communauté luthérienne qui fit dès lors construire son bâtiment, inauguré en 1766, sur les fondations de cet ancien édifice médiéval, en observant la consigne de n’afficher à l’extérieur aucun attribut ostentatoire d’appartenance religieuse.

Quant à l’histoire de la communauté luthérienne, dont la présence à Genève n’a été acceptée qu’en 1707, elle est brièvement résumée, mais nous renvoyons ici au «portrait» esquissé en 1991 par des analyses et synthèses de divers auteurs, et à la précieuse publication trilingue (allemand, français, anglais) de Barbara Blum, parue en 2007 à l’occasion de l’exposition pour les 300 ans d’existence de l’Eglise luthérienne de Genève, rééditée et complétée en 2016 pour le 250e anniversaire du bâtiment sous le titre évocateur Une maison de pierres vivantes.

L’Eglise luthérienne à Genève depuis 1707

Suite à la Révocation de l’édit de Nantes en 1685 par Louis XIV, qui interdit aux Luthériens établis à Lyon de pratiquer leur religion, six négociants parmi eux demandèrent à la Vénérable Compagnie des Pasteurs et aux autorités genevoises de pouvoir exercer leur culte à Genève, dans la «Rome protestante», haut-lieu du calvinisme, ville alors confinée dans ses murs fortifiés, dominée par la cathédrale Saint-Pierre en Vieille Ville sur