près la cathédrale Notre-Dame, qu’elle égale presque en taille, Saint-Rémi est l’église la plus célèbre de la cité des sacres. Longue de 126 mètres, la basilique domine de ses deux flèches ce quartier historique qui abrite les fleurons du patrimoine rémois. C’est là, il y a seize siècle, Reims est un haut lieu de pèlerinage au même titre que Tours, Limoges, Toulouse ou Compostelle. De nombreux travaux sont entrepris au sein de la basilique. Une nouvelle façade s’élève entre les deux tours romanes. Pour faire entrer la lumière au centre de l’édifice, des vitraux sont réalisés. Le chœur qui abrite le tombeau de saint Rémi est conçu comme une châsse vitrée. Bien qu’elle intègre des éléments gothiques, la basilique demeure l’une des plus remarquables réalisations de l’art roman du nord de la France. À la Révolution, les religieux sont chassés, l’abbaye livrée au pillage. Désaffectée, elle servira de caserne militaire avant d’être transformée en hôpital jusqu’en 1914. La Grande Guerre cause de nombreux dégâts. Incendiée par les bombardements allemands, la basilique se retrouve à ciel ouvert. En 1919, tout le côté sud de la nef s’effondre. Commence alors une longue restauration, achevée quarante ans plus tard. Depuis les années 1980, l’abbaye abrite le Musée historique de la ville. Ses collections archéologiques et artistiques invitent à découvrir la grande histoire rémoise de la Préhistoire jusqu’à la Renaissance. Parmi les pièces majeures du musée figurent les tapisseries narrant la vie de saint Rémi tissées au xiv siècle. Une nouvelle scénographie vient d’être dévoilée tandis qu’une centaine d’objets ont été sortis des réserves pour mieux comprendre l’évolution de l’abbaye. Après le réaménagement du parvis de la basilique, c’est à la rénovation de la toiture et des vitraux que la ville compte s’attaquer. Un appel à mécénat est en passe d’être lancé. De quoi redonner un coup de jeune à ce joyau de l’art roman qui trône depuis plus de dix siècles sur la cité des sacres, à l’ombre de la cathédrale.
