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Judas Iscariot dans la littérature moderne: Littérature française
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Judas Iscariot dans la littérature moderne: Littérature française
Livre électronique760 pages5 heures

Judas Iscariot dans la littérature moderne: Littérature française

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À propos de ce livre électronique

Judas Iscariot est une figure majeure du récit évangélique. Sans Judas pas de mort de Jésus-Christ en Croix et pas de Rédemption. Le geste de Judas, sa livraison de Jésus, sa trahison traduira à tort Jérôme dans sa Vulgate dans une intention accusatoire qui nourrira deux mille ans d'antijudaïsme chrétien, reste un mystère. Les motivations de l'Iscariot ne sont pas explicitées par Marc et Matthieu, Luc et Jean introduisent Satan dans l'intrigue évangélique, Jean invente l'avarice mais ne convainc pas. Pourquoi Jésus a-t-il laissé ce disciple agir ? Ne lui a-t-il même pas enjoint de le faire ? La fin de Judas, suicidé ou mort par accident, ayant survécu, reste incertaine. Les Ecritures autorisent bien des théories. Le cas Judas est une crux theologia. Face à ces apories, la littérature religieuse glose, celle profane invente un passé, une famille, des amours, un caractère au disciple égaré pour instruire son procès, à charge ou à décharge selon les auteurs. Hagiographié, sanctifié ou en Enfer pour l'éternité ? Judas le félon, le traître, le perfide ou Judas l'initié, le disciple le plus proche de Jésus, celui qui l'aimât tant qu'il fut le seul apôtre à assumer la fatale livraison. Damné ou corédempteur ? L'analyse de 392 textes montre combien le personnage fascine et reste mystérieux.
Le volume 1er de cet ouvrage présente une analyse thématique et la littérature française, le volume 2nd présente la littérature non française. Cet ouvrage constitue le Ve tome de l'Iconographie antisémite de la vie de Judas Iscariot, ouvrage qui comporte sept volumes.
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie4 oct. 2021
ISBN9782322385515
Judas Iscariot dans la littérature moderne: Littérature française
Auteur

Christophe Stener

Christophe Stener, auteur de plusieurs livres d'histoire de l'art associant exégèse biblique et histoire générale, notamment sur le Livre d'Esther, DREYFUS et Judas Iscariot, enseigne à l'Université Catholique de l'Ouest.

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    Aperçu du livre

    Judas Iscariot dans la littérature moderne - Christophe Stener

    Images de couverture

    Ernest RENAN par GILL, dessin publié

    dans La Lune, N°62. 11 mai 1867

    La Lune, journal satirique édité par Francis POLO, publiait sur sa Une la caricature de l’homme du jour par GILL. Napoléon III ayant censuré le journal qui l’avait croqué en Rocambole, celui-ci connut en décembre 1867, selon ses termes, ‘une éclipse’. Ernest RENAN est caricaturé en chat juché sur le balai des sorcières, sur un fond de flammes infernales, pour sa Vie de Jésus (1863) qui, à l’époque, fut jugée blasphématoire par les catholiques. Cf. Notice RENAN dans cet ouvrage

    Sommaire

    Dédicace

    Remerciements

    Avertissement

    Introduction

    Analyse

    Méthodologie

    Trois cents quatre-vingt-douze auteurs étudiés

    Une exégèse en mouvement

    Un procès en révision du damné Judas encore en instruction

    Littérature profane

    Judas, héros tragique

    Littérature profane réhabilitant Judas Iscariot

    Typologie

    Judas participe du plan de Dieu

    Judas corédempteur

    Judas Chrétien

    Hagiographié

    Judas rédimé par Jésus

    Judas un héros juif

    Judas marxiste

    Les amours de Judas

    Judas abusé par la perfidie des grands prêtres

    Le retour de Judas à la Loi ancienne

    La jalousie amoureuse

    Homosexualité

    Judas plaide sa cause

    Culpabilité de Judas

    La cupidité, le lucre, l’avarice (terme scholastique)

    La peur de perdre son patrimoine

    Faiblesse de caractère

    Lubricité

    La tentation du Mal

    L’orgueil

    Coupable d’avoir douté de la miséricorde divine

    Un agnostique

    La puissance et la gloire

    La jalousie de Jean

    La jalousie de Pierre

    La jalousie des autres apôtres

    Un nationaliste déçu

    Un Juif pieux voyant en Jésus un hérétique

    Judas se détourne de Jésus qu’il juge fou

    Rival de Jésus

    La haine

    Un méprisable mouchard

    Critique de la ‘judasphilie’

    Vie de Judas

    Naissance de Judas

    Un bâtard

    Enfance de Judas

    Jésus et Judas jouèrent enfants ensemble

    Occupation de Judas

    Parentèle de Judas

    Judas ne meurt pas

    La faute de Dieu

    Varia sur Marie-Madeleine, Barrabas, Pilate, Caïphe et les autres

    Ahasvérus, le Juif errant

    Barrabas

    Caïn

    Claudia Procula

    Jean

    Caïphe

    Marie-Madeleine

    Léa

    Nicodème

    Panther

    Paul de Tarse

    Pilate

    Salomé

    Simon-Pierre

    Tibère, Caligula…

    Satanas ex machina

    Satan guest-star

    L’Antéchrist

    Satan comparse de Dieu

    Littérature satanique

    Les trente derniers

    Judas l’initié

    Ésotérique, Occultiste

    Littérature apocryphe gnostique

    Gnosticisme

    Initié

    Judas victime de la jalousie des autres apôtres

    Judas-Didyme

    Littérature académique

    Littérature athée et/ou anticléricale

    Irreligion

    Non divinité de Jésus

    Non existence historique de Jésus et de Judas

    Jésus n’est pas mort en Croix

    Caïnisme de Judas

    Réfutation de la culpabilité du peuple juif dans le déicide

    Judas comme icône de l’antisémitisme

    Dreyfus, le Judas français

    Psychanalyse de l’Iscariot

    Judas sur le divan

    Je suis Judas

    Homosexualité

    Judas comme sujet de philosophie

    Judas, un sujet très politique

    Judas nom commun insultant d’un héros romanesque

    Judas comme insulte politique d’un adversaire politique

    Critique des mauvais gouvernements

    Métaphore politique

    Règlements de compte

    Critique de l’Eglise

    Judas le révolutionnaire

    Judas le contrerévolutionnaire, le traitre à la cause

    Judas, un capitaliste

    Judas l’anarchiste

    Les Judas de l’histoire

    Négrophobie d’un auteur noir

    Sionisme

    Poésie

    Ouvrages de fiction

    Autobiographies plus ou moins déguisées

    Exégétique

    Historiques

    Mondains, romans de salons, romans de gare

    Policiers, romans noirs

    Péplums

    Saga irlandaise

    Santé

    Science-Fiction

    Sectaire

    Thrillers, Suspense…

    Sociale chronique

    Bande-dessinée, mangas

    Littérature et cinéma

    Vingt grandes œuvres littéraires sur Judas

    Reclassement par genre littéraire

    Notices bibliographiques

    France

    Blaise PASCAL

    Jean MESLIER, Manifeste, 1725

    Denis DIDEROT et Jean Rond d’ALEMBERT, Encyclopédie, 1751-1772

    VOLTAIRE, Traité de la tolérance, 1763

    Du LAURENS, L’Arretin moderne, 1763

    Paul Henri Dietrich HOLBACH, Histoire critique de Jésus-Christ, ou Analyse raisonnée des évangiles, 1770

    Pierre- Jean de BÉRANGER, Monsieur Judas, c.1829

    Alfonse de LAMARTINE, Gethsémani ou La mort de Julia, 1835

    Honoré de BALZAC

    Gérard de NERVAL, Le Christ aux Oliviers, 1844

    Une interpellation de Dieu, un Judas obligé, un poème de l’abyme

    BEAUDELAIRE, Le Reniement de Saint Pierre, de 1852

    Alfred de VIGNY, Le Mont des Oliviers, 1862

    Victor HUGO

    On est Tibère, on est Judas, on est Dracon, 1853

    La fin de Satan, Le Gibet, 1854-1862

    À celle qui est restée en France, 1956

    Pas de représailles, L'Année terrible, 1872

    L’âne (1881)

    RENAN Ernest, Vie de Jésus, 1864

    PONSON DU TERRAIL, Les Fils de Judas. Un conte des Mille et une nuits, 1867

    Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, 1870

    Gustave FLAUBERT

    La tentation de saint Antoine, 1874

    Bouvard et Pécuchet, 1881

    Guy de MAUPASSANT, Le père Judas, 1883

    Bernard LAZARE, La gloire de Judas, 1890

    Anatole France

    Le Procurateur de Judée, 1892

    Dans Le jardin d’Épicure, 1895

    Sur la pierre blanche (1905)

    Guillaume OEGGER, La Nouvelle Église du Seigneur dite la Nouvelle Jérusalem, 1834

    Émile GEBHART, La dernière nuit de Judas, 1895

    Pierre-Joseph Proudhon, Jésus et les origines du christianisme, 1896

    Dreyfus, le Judas français

    Louis TIERCELIN, Le Sacrement de Judas, 1899

    Marie-André DUPONT, Judas, 1899

    Louis ERNAULT, L'horreur du baiser. III Le Miracle de Judas, 1899

    Émile ZOLA, Les quatre évangiles, Vérité, 1903

    Léon BLOY

    Le Révérend Judas des Frères Prêcheurs, 22 novembre 1880

    Le Salut par les Juifs, 1906

    Pierre VEBER, L’Évangile selon saint Judas l’Iskarioth, 1894

    Maurice BARRÈS, La parade de Judas, 1895

    Alfred LOISY

    L'Évangile et l'Église, 1902

    Le quatrième évangile, 1903

    Rémy de GOURMONT, Promenades philosophiques, 1905

    Albert SCHWEITZER, Vie de Jésus, 1906

    CLAUDEL Paul, Mort de Judas, 1907

    CLAUDEL et le problème juif

    Mort de Judas, 1907

    La trilogie des Coûfontaine, Le pain dur, 1913-1915

    Journal, 1926, 1928

    Une voix sur Israël, 1950

    Henri LAVEDAN, Le baiser de Judas, 1908

    Charles PÉGUY

    Dialogues de l’histoire et de l’âme charnelle, 1909

    Clio, 1910

    Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, 1910

    PÉGUY et VIGNY

    Han RYNER, Le cinquième évangile, 1910

    Maurice POTTECHER, Le mystère de Judas, 1911

    DAUDET Léon, Au temps de Judas, 1920

    Albert MALAURIE, La femme de Judas, 1924

    Maurice LAURENTIN, Le roman de Ponce Pilate, 1926

    Henri BARBUSSE, Jésus, Les Judas de Jésus, Jésus contre Dieu, 1927

    Charles-Henry HIRSCH, Le secret de Judas, 1931

    Edmond FLEG, Jésus raconté par le Juif errant, 1933

    MAURIAC François, Vie de Jésus, 1936

    Paul RAYNAL, A souffert sous Ponce Pilate, 1939

    Hubert GIGNOUX, Judas, 1941

    Georges BERNANOS

    Le journal d’un curé de campagne, 1936

    L'imposture, Plon, 1937

    Pierre DRIEU LA ROCHELLE, L’homme qui se pend, 1943

    Charles MAURRAS alias Pierre GARNIER, Une Promotion de Judas, 1948

    Robert MOREL

    L’Évangile DE JUDAS apocryphe, 1945

    La Farce de Judas : mystère en trois actes, 1947

    Ernest de GENGENBACH, Judas ou le vampire surréaliste, 1949

    PILAMM, La trahison de Judas, 1949

    G.I. GURDJIEFF, Récits de Belzébuth à son petit-fils, 1950

    Wladimir RABI, Judas, suite tragique en 3 actes, 1951

    Pierre BENOIT, La mort de Judas, 1953

    Claude-André PUGET & Pierre BOST, Un nommé Judas, 1954

    François MOUTIER, Judas devant Jésus, 1954

    Marcel PAGNOL, Judas,1955

    Raymond-Léopold BRUCKBERGER OP, Madeleine et Judas, 1956

    Jean GUITTON, Jésus, 1956

    Jean DANIÉLOU, Le fils de perdition (Jean 17, 12), 1974

    Roger CAILLOIS, Ponce Pilate, 1961

    Romain GARY

    Bernard CLEMENT, Judas l'Iscariote, 1970

    Bernard FAŸ, L’Église de Judas, 1970

    Louis MARIN, Sémiotique de la Passion, 1971

    Carlo SUARES, Le Vrai mystère de la passion de Judas, 1972

    Jean BRUN, Témoignage et trahison. Les adorateurs de Judas, 1972

    Pierre BOUTANG, Ontologie du secret, 1973

    Paul GADENNE, Les Hauts-Quartiers, 1973

    BOILEAU-NARCEJAC, Frère Judas, 1974

    Jacques SINCLAIR, Judas Iscariote, 1974

    Bernard MEYER, Le baiser de Judas, 1973

    Jean-Jacques ORTLIEB, Evangile selon Judas, 1977

    Jean-Claude BARREAU, Les Mémoires de Jésus, 1978

    Vladimir VOLKOFF, Le Montage, 1982

    Georges LAURIS, Judas, 1982

    Jean GROSJEAN, Pilate, 1983

    Bernard DUBOURG, Un coup de vasistas sur Judas, 1980266

    Aurélia BRIAC, L’Évangile selon Marie-Madeleine, 1984

    Jean FERNIOT, Saint Judas, 1984

    Jean LANSARD, La fortune littéraire de Judas, 1984,1985

    Pierre BOURGEADE, Mémoires de Judas, 1985

    Dominique REZNIKOFF, Judas Iscariote, 1993

    François CAVANNA, Tonton, Messaline, Judas et les autres Les mal-aimés de l’histoire, 1993

    Frédéric BOYER, L’ennemi d’amour, 1995

    Claude LOUIS-COMBET, Passions apocryphes, 1997

    Xavier LÉON-DUFOUR, Judas, homme de foi ? 1997

    Georges SUFFERT, En cheminant avec Jésus, 1997

    Rémy BIJAOUI, Le procès Judas, 1999

    Michel TOURNIER, Célébrations, 1999

    Gérard-Denis FARCY, Le sycophante et le rédimé ou Le mythe de Judas, 1999

    SOULARD Catherine (dir.), Judas, Autrement, Figures mythiques, 1999

    Jacquot GRUNEWALD, Chalom, Jésus ! Lettre d'un rabbin d'aujourd'hui au rabbi de Nazareth, 2000

    Jean CARDONNEL, Judas l’innocent, 2001

    Bernard G. LANDRY, Judas et Marie-Madeleine, (correspondance intime), 2001

    Armand ABÉCASSIS, Judas et Jésus : une liaison dangereuse, 2001

    Bertrand WESTPHAL, Roman et Évangile. Transposition de l’Évangile dans le roman européen contemporain (19452000), 2002

    Claude-Gilbert DUBOIS, Judas au fil des haines, 2003

    Gérard MORDILLAT & Jérôme PRIEUR, Jésus après Jésus, 2004

    Élie-Georges BERREBY, L’évangile de Judas, 2004

    Hubert PROLONGEAU, Le baiser de Judas, 2004

    Charles SINGER, Judas, l'autre disciple,2005

    Pierre-Emmanuel DAUZAT, Judas. De l’Évangile à l’Holocauste, 2006

    Jean-Yves LELOUP, Un homme trahi : le roman de Judas, suivi de Réflexions autour d’une énigme, 2006

    Émile GILLABERT, Judas, traître ou initié, 2006

    Nicolas GRIMALDI, Le Livre de Judas, 2006

    Anne LAFRAN

    Jacques DUQUESNE, Judas, le deuxième jour, 2007

    Jean-Pierre LÉMONON, Ponce-Pilate, 1967

    Gérald MESSADIÉ

    Suite romanesque, L'Homme qui devint Dieu, 1988

    L'Affaire Marie Madeleine (document) (2002)

    Figure 269 L'Affaire Marie Madeleine (document), JC Lattès 2002

    Judas, le bien aimé, 2007

    Jésus dit Barabbas, 2014

    Guy PAGÈS

    Judas est en Enfer ! 2007

    Judas est-il en Enfer ? 2017

    Régis BURNET, L’Évangile de la trahison. Une biographie de Judas, 2008

    Joseph DORÉ (dir), Saint Judas, ou le destin d’un traître, in Jésus, l’encyclopédie, 2017

    Jean-François BOUTHORS, La nuit de Judas, 2008

    Jeanne CHAMPION, L’ombre de Judas, 2008

    Pedro VALENTE, Le traître nécessaire ? Judas l’Iscariote, 2008

    François NUGUES, L’ami Judas, 2009

    Juan ASENSIO, La Chanson d'amour de Judas Iscariote, 2010

    Jeanne RAYNAUD-TEYCHENNÉ et Régis BURNET, Judas, le disciple tragique, 2010

    Régis MOREAU

    Présentation l'affaire judas - contre - enquête sur le disciple de jésus, 2010

    L'Evangile selon Thomas : Un enseignement salvateur, 2014

    JUDAS, Pourquoi Sarkozy va partir. Comment nous allons l'aider (2010)

    Patrick BANON, Jésus, la biographie non autorisée, 2013

    Iulia-Diana RUSU, Judas dans la littérature francophone du XXe siècle, 2013

    Claude DAGENS Mgr, A cet ami qui s'est brisé : Lettres de Jésus à Judas, 2014

    François SUREAU, J’ai des soldats sous mes ordres : deux mystères évangéliques, 2014

    Bruno THIBAULT, Un Jésus postmoderne : les réécritures romanesques contemporaines des Évangiles, 2016

    Yves MOATTY, Judas, apôtre et jumeau du Seigneur, 2017

    Anne SOUPA, Judas le coupable idéal, 2018

    Jacques Martin TARDIVAT, L’Évangile de Judas Iscariote, 2019

    Christophe STENER, Qui a tué Judas ?, 2021

    Table des illustrations

    Index des mots clés

    Dédicace

    Nous dédicaçons cet ouvrage à François

    SUREAU, auteur de deux beaux Mystères

    évangéliques et parce qu’Académicien engagé,

    aux fortes convictions chrétiennes et humanistes

    Remerciements

    Ce livre fut inspiré de la lecture de l’ouvrage de Pierre-Emmanuel DAUZAT, ouvrage incontournable que nous citons abondamment. Nos vifs remerciements vont également à Michel NIQUEUX qui a bien voulu nous communiquer son manuscrit sur notre sujet même et relire le chapitre consacré à la littérature russe (les erreurs sont les nôtres). Une mention particulière également à madame Marie-Aude ALBERT pour nous avoir fait partager son érudition sur la littérature slave. Régis BURNET, Bertrand WESTPHAL et Bruno THIBAULT, auteurs d’ouvrages de référence, ont bien voulu nous encourager ; nous les avons un peu pillés ; qu’ils nous pardonnent cet hommage insistant.

    Avertissement

    Cette étude de la représentation de Judas dans la littérature est publiée en deux tomes, le second est consacré à la littérature non française et comporte une bibliographie.

    Introduction

    « Judas cessa de voir Jésus. » (Evangile de Judas 58, 5-6) ¹

    Champ de l’étude

    Cet ouvrage analyse la représentation de la figure de Judas Iscariot dans la littérature moderne dont le point de départ posé par nous est le siècle des Lumières. Quelques œuvres antérieures majeures, comme La Comedia de DANTE, sont présentées néanmoins tant elles demeurèrent des références obligées de toute la littérature ultérieure. La littérature profane constitue la majeure partie des textes présentés mais celle religieuse est étudiée également car le rapport entre la glose et la fiction est dynamique, les avancées de l’étude du Jésus ‘historique’ libérant les audaces des transpositions quand ce ne sont pas les libertés prises par les fictions qui ouvrirent la voie aux audaces des chercheurs.

    De l’impossibilité même de la transposition littéraire

    « Judas est un archétype absolu. » Pierre-Emmanuel DAUZAT ²

    « Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » » (Jean 18,38) « La boutade la plus subtile de tous les temps selon NIETZSCHE. » ³

    « On observera que la conclusion précéda sans doute les « preuves. » Jorge Luis Borges

    Il peut sembler paradoxal, voire gratuit, pire vain, d’ouvrir par cette question. Pourtant, de même que la question même de la possibilité de représenter Jésus fut le sujet d’un débat intense dans les premiers temps du christianisme entre tenants de l’aniconisme et promoteurs de l’emploi de l’image pour propager la foi, celle de la réécriture du Nouveau Testament, car toutes les œuvres présentées ici sont des interprétations des Écritures que ce soit glose religieuse voulant commenter, recherche de la vérité historique au-delà de ce que disent les versets ou constructions psychologiques proposant des explications des faits que relatent les évangélistes car ceux-ci disent mais n’expliquent que fort peu, à l’exception significative, mais tardive, de Luc et Jean. Tout dépassement de la seule lecture des versets est réécriture. De l’embellissement d’un RENAN à l’invention d’un KLOPSTOK, de l’invention à la transgression d’un REIMARUS, de la transgression au « cinquième évangile » laïque, anticlérical, athée (il en est une bonne dizaine dans notre florilège), de la fiction à l’inversion du sens par la littérature gnostique, de la récupération d’un matériel biblique par des romans de gare, il n’y a qu’une pente. Le meilleur et le pire est donc présenté au lecteur dans notre florilège pour montrer que, comme pour l’art pictural (qu’il suffise de penser à la reconversion des peintres flamands privés du commerce des tableaux de saints par le luthérianisme et reconvertis dans les marines et les natures mortes), les vies de Judas et de Jésus sont un sujet intarissable, toujours et jamais la même histoire et un bon business. Le cinéma connaît le même dilemme et rares, exceptionnels, sont ceux qui comme PASOLINI osèrent prendre le parti de faire du script de leur film la seule lecture des versets, ici matthéens, et face à une œuvre aussi scripturaire les critiques vont juger que la sélection, les intonations, la mise en scène détourne, impose un sens politique. Ecrire un livre sur Judas ne peut être qu’une interprétation imposant la conviction intime de son auteur au lecteur.

    « La Bible échappe à tous les critères littéraires » note Northrop FRYE qui reprend les mots de BLAKE « L’Ancien et le Nouveau Testament comme le Grand Code de l’Art » pour titrer son remarquable ouvrage éponyme ⁵ où il montre comment l’ensemble de la culture consciente, et même inconsciente, judéo-chrétienne est forgée par ce livre archétypal.

    Judas est en soi un archétype tant il est signifiant, porteur de sens, lourd de deux milles ans d’antijudaïsme religieux, chargé de haine portée à blanc par le feu des autodafés et des fours crématoires. Il n’y a pas, malgré l’apparente frivolité de certains romans de kiosque et de pièces plus boulevardières que religieuses, de littérature purement récréative. Mettre en scène Judas c’est ouvrir dans l’esprit du lecteur la boite de Pandore de ses préjugés d’autant plus puissants qu’ils sont largement refoulés, sédimentés de la transmission culturelle, de son éducation, de l’antisémitisme ambiant.

    Il reste à écrire l’histoire d’un Judas heureux, cela serait, pour le coup, vraiment, transgressif mais cela ne serait pas crédible et ne ferait pas vendre.

    Judas cet inconnu des Écritures

    « L’évangile, loin de révéler le destin de Judas, le dissimule plutôt. » Sergueï BOULGAKOV

    « Ce que nous savons de Judas d’un point de vue historique représente très peu de choses, mais malgré tout un peu plus que rien. » Hans-Joseph KLAUCK

    « Judas, disciple selon les Evangiles canoniques, fils de Simon, dit l’Iscariot (onomastique incertaine), livra aux grands prêtres juifs, pour trente pièces d’argent, le lieu où se saisir de Jésus, mourut dans des circonstances incertaines (se suicidant par pendaison selon Matthieu, s’éventrant par accident selon les Actes des apôtres très probablement rédigés par Luc). Selon Luc et Jean, Judas agit sous l’emprise de Satan » telle serait une notice bibliographique si l’on s’en tient aux faits relatés, pourtant des centaines de livres, des dizaines de milliers de pages ont brodé, extrapolé, interprété ces quelques notations scripturaires.

    Coupable ou non coupable ?

    « L’apôtre traître incarne le problème de la tragédie de la personne humaine en général. » Serge BOULGAKOV

    L’interrogation sur la culpabilité ou non de Judas bute sur le ‘mystère Judas’ ; Marc et Matthieu ne nous disent rien de ses motivations, indécision que Luc veut lever en marquant le disciple de la marque satanique et que Jean ratiocine par le larcinage supposé de l’intéressé. Deux mille ans de scholies n’ont pas résolu ce mystère qui reste une crux theologia qui rendra fou un certain Nils Runeberg.

    Notre propos ici n’est pas de présenter notre explication. Le lecteur trouvera mille et une analyses contradictoires au fil de ces pages. A chacun, en conviction, d’en trancher. Pour ce qui nous concerne, notre sujet est de déconstruire les mécanismes de l’ « enseignement de la haine » (formule de Jules ISAAC) chargeant Judas des péchés d’Israël et en premier lieu du déicide.

    Judasmania

    « A partir du XIXe siècle, à de rares exceptions près, il est quasi impossible de penser Judas coupable. » Régis BURNET

    "Il s’en est fallu de très peu que les larmes de Judas ne fussent confondues, dans le souvenir des hommes, avec celles de Pierre. Il aurait pu devenir un saint, le patron de nous tous qui ne cessons de trahir. » François MAURIAC

    Deux mille ans d’homilétique antijudaïque faisant de Judas un architraître, un Erz-Schelm pour reprendre le terme de Abraham a SANCTA CLARA, vont se déliter en un siècle seulement. Sous les coups de boutoirs de la recherche historique de Jésus faisant de la psychologie un outil d’analyse légitime et du romantisme idéalisant le tragique du destin de l’Iscariot, porté par l’irreligion ambiante enfantée par le siècle des Lumières, le XIXème siècle voit la doxa chrétienne faisant de Judas un traitre poussé par l’avarice condamné à rejoindre son maître Satan en enfer voler en éclats. Exégèse moderne, littérature profane, arts (que l’on pense aux figures de Judas héros tragiques de l’art russe à la fin du siècle cf. T II), politique (séparation de l’Eglise et de l’Etat, développement des idéologies athées anarchistes, socialistes, communistes, nationales-socialistes), font de Judas un héros tragique. « Il faut plaindre Judas » cette affirmation se trouve sous la plume même des clercs « J’aime aussi Judas, c’est mon frère Judas. Je ne le condamne pas » prêche Primo MAZZOLARI en 1958. Rares sont les voix, en une alliance improbable de GORKI, LANZA DEL VASTO, PROUDHON, Rémi de GOURMONT, pour ne citer qu’eux, qui tentent de s’opposer à cette réhabilitation qui devient le nouveau stéréotype. Du topos exécratoire on est passé en un siècle à un topos hagiographique.

    Encenser Judas devient une mode ; comme toute mode artistique, elle tombe dans l’excès inverse d’une sanctification : Judas devient le disciple le plus proche de Jésus, l’initié, le corédempteur. Le caïnisme est exhumé des bibliothèques, l’abbé OEGGER est porté au pinacle par Anatole FRANCE, le gnosticisme illumine les esprits obscurcis, l’occultisme d’un SVEDEMBORG fait des émules, VOLOCHINE, NIKOLAÏEV / DANZAS, GURDJIEFF, MESSADIE et d’autres ; tous n’ont pas l’imagination et la drôlerie satanique d’un GENGENBACH jubilatoire dans la transgression car eux se prennent au sérieux.

    Judas au miroir de la Shoah

    « Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous aviez crucifié. » Ac 2, 36

    « Pour le SEIGNEUR, il est temps d’agir : on a violé ta Loi. » Ps 119,126

    L’histoire littéraire de Judas n’est pas linéaire, elle est marquée par un mouvement général rationaliste déconstruisant la doxa multimillénaire simpliste d’un Judas trahissant par lucre et, pour cette faute, damné pour l’éternité, par le questionnement de la raison et du sens même du geste du disciple. Au lendemain de la Shoah, la Chrétienté veut rompre avec deux milles ans d’antijudaïsme religieux endoctriné aux clercs et aux fidèles, l’ « enseignement de la haine » (Jules ISAAC) cède à l’exigence, à l’urgence même, de l’œcuménisme mais il serait naïf de croire à un avant et un après, d’un grand soir de la reconnaissance fraternelle du tronc mosaïque d’où est sorti le rameau chrétien, on lira dans ce florilège des ouvrages contemporains tant religieux que profanes qui continuent à véhiculer les topoï médiévaux hostiles au judaïsme.

    Psychologicisme

    « Le XIXe siècle réalise le passage de la christologie à l’anthropologie pour Jésus, et de la satanologie à la psychologie pour Judas » Régis BURNET ¹⁰

    Le Nouveau Testament dit les faits, la littérature imagine le pourquoi des faits d’où un recours à l’analyse psychologique des acteurs de la tragédie de Judas. Judas au sortir de la lecture des Écritures est un mystère, on ne sait de lui rien de son origine (Judéen, Galiléen ?), de son milieu social, de son physique, de son caractère, des raisons de son ralliement au groupe suivant un nouveau prophète. De sa fin, nous disposons de deux fins contradictoires (suicide par pendaison selon Matthieu, éventrement accidentel selon les Actes des apôtres). Le déroulement même des quelques mois ou années où l’Iscariot partagea la vie de Jésus et des autres disciples, jusqu’au rapport fait de la livraison, terme plus conforme au texte grec que celui de trahison qui est la traduction tendancieuse de Jérôme dans la vulgate du mot paradonai cf. T I des quelques derniers jours de la Passion, varie, selon les évangiles, sur des détails mais des détails majeurs quand Luc et Jean, une à deux générations après Marc et Mattieu introduisent Satan dans le récit. Nulle surprise donc que, dès l’instant où l’auteur s’exonère de la catéchèse, il reconstruit l’enchainement des faits en les interprétant. La transposition du récit évangélique est toujours transgression au sens strict car tous les textes présentés ici vont au-delà de ce que les textes disent pour dire ce qu’ils veulent dire. Au final, le ‘mystère Judas’ reste entier et c’est une des raisons pour laquelle la veine n’est pas près de s’épuiser.

    Vielle hérésie, nouvelles versions ¹¹

    « Aucun signe ne permet de distinguer le vrai du faux messie. » Pilate in François SUREAU ¹²

    Les transpositions de la vie de Judas empruntent souvent à la Légende chrétienne et à la Légende noire de Judas ainsi qu’aux apocryphes, en particulier la littérature gnostique. Le marketing d’une traduction contestable du codex Tchacos devient « vérité d’évangile » sous la plume d’exégètes amateurs.

    Nous signalons ces emprunts au lecteur en le renvoyant aux tomes I pour la littérature apocryphe et III pour la Légende noire. Disons-le en un mot, la littérature moderne est souvent, trop souvent, le réemploi de matériaux anciens avec, comme pour la filmographie de Judas, une surenchère d’épices (violence, sexe) pour relever un brouet mille fois gouté.

    Transpositions, transgressions, profanations

    « Il paraît qu’aujourd’hui l’espérance doit naître du scandale. » Diego FABBRI

    « On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. » GIDE ¹³

    Selon les sensibilités religieuses ou scientifiques du lecteur, on jugera licence artistique légitime la fiction ou on la qualifiera de sacrilège, profanatoire. L’auteur, convaincu de la vérité de son interprétation gnostique de la relation entre Jésus et Judas, ne saurait admettre l’accusation de blasphème alors que, pour lui, elle est révélation de LA vérité. Notre propos ici n’est pas d’affirmer UNE vérité mais de documenter le plus exactement possible ce qui relève de l’interprétation d’un fait rapporté par les évangélistes de ce qui est invention, fiction, légende et de départir les transpositions, la Vie de Jésus de RENAN étant un archétype du genre littéraire, des transgressions où l’auteur remet en cause le principe même de la mort en croix de Jésus acceptée et salvifique, L’Évangile selon Jésus-Christ de SARAMAGO illustrant magnifiquement ce genre. Nous traiterons en des chapitres spécifiques de la littérature athée, occulte, anticléricale, occulte, satanique, non pour constituer un ‘Enfer’ de bibliothèque mais parce que Judas n’y est souvent que prétexte à un propos autre, un argument au service d’une propagande. De même la littérature politique et l’analyse psychanalytique justifient d’être étudiées en tant que tel. Un florilège d’ouvrages de pure fictions (romans de gare, romans policiers, BD, …) est également présenté ici, sans aucune prétention à l’exhaustivité mais pour illustrer la force du mot JUDAS employé dans le titre à des fins marketing.

    Jusqu’où peut aller la fiction romanesque ? Nous répondrons « sans limite » mais comme Bertrand WESTPHAL nous attacherons à dénoncer le « double jeu » de certaines transpositions consistant « à asséner ses vérités tout en se réservant, le cas échéant, la facile échappatoire du caractère fictionnel de ses hypothèses ¹⁴» qui visent à « ébahir son lecteur par des hypothèses disjonctives ¹⁵» dont un bel exemple est L’Évangile de Pilate de Pierre-Emmanuel SCHMITT mi roman policier mi novelas biblique qui fait de son auteur un épigone de Ferdinando PETRUCCELLI DELLA GATTINA, ce qui ne rend pas moins l’intrigue de leurs ouvrages non crédibles mais aussi agréables à lire que les fantaisies du Comte de Monte-Christo de DUMAS ce qui leur vaut de figurer, tous deux, dans notre liste des vingt meilleurs transpositions littéraires.

    Judas fait vendre

    « C’est une histoire qui ne tient pas debout. Il doit y avoir autre chose » Marcel PAGNOL ¹⁶

    RENAN devint riche à millions par les droits de sa fort fleurie e doucettement transgressive Vie de Jésus dont les énormes tirages furent portés par la controverse. Si vous voulez faire lire votre ennemi, interdisez son livre ; la recette est ancienne, elle ne sera pas oubliée. Nous illustrons ce marketing de la trivialité d’un RAYNAL, de l’érotisation d’un MAETERLINCK, du blasphème d’un CHAZAL, à travers nombre de transpositions qui annoncent à grand renfort de quatrièmes de couverture révéler au lecteur ce que l’Église leur cache depuis deux mille ans ! Le sous-genre DA VINCI code est représenté par une petite dizaine de romans de gare classés par nous sous la rubrique Fiction. Des chercheurs ne s’y trompent pas et abandonnent le rayon Théologie ou Académique pour celui Fiction e.g. EASTERMAN, MOLONEY.

    La fiction permet des chefs d’œuvre, nous en retenons vingt dans notre sélection, elle inspire de mauvais livres aussi, beaucoup plus nombreux.

    Des ouvrages parfois injustement oubliés

    Nous présentons en appui à notre étude des principales thématiques 380 notices bibliographiques. Une cinquantaine de ces ouvrages sont fort connus et abondamment étudiés, bien plus nombreux ceux oubliés mais un vaste panorama nous a semblé nécessaire à la fois pour remettre dans la lumière des ouvrages, selon nous fort intéressants par la créativité fictionnelle comme celui d’un Sholem ASCH (1915) ou d’un Georg YANIK (1949) pour ne citer qu’eux. Nous référençons aussi des ouvrages ‘à oublier’ selon nous, dont certains firent de forts tirages.

    L’histoire de Judas reste à écrire

    « Judas est un sujet maudit auquel il ne faut pas toucher. » Marcel PAGNOL ¹⁷

    « Aujourd’hui, en effet, j’en suis arrivé à mesurer le drame d’un

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