Judas Iscariot dans la littérature moderne: Littérature française
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À propos de ce livre électronique
Le volume 1er de cet ouvrage présente une analyse thématique et la littérature française, le volume 2nd présente la littérature non française. Cet ouvrage constitue le Ve tome de l'Iconographie antisémite de la vie de Judas Iscariot, ouvrage qui comporte sept volumes.
Christophe Stener
Christophe Stener, auteur de plusieurs livres d'histoire de l'art associant exégèse biblique et histoire générale, notamment sur le Livre d'Esther, DREYFUS et Judas Iscariot, enseigne à l'Université Catholique de l'Ouest.
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Avis sur Judas Iscariot dans la littérature moderne
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Aperçu du livre
Judas Iscariot dans la littérature moderne - Christophe Stener
Images de couverture
Ernest RENAN par GILL, dessin publié
dans La Lune, N°62. 11 mai 1867
La Lune, journal satirique édité par Francis POLO, publiait sur sa Une la caricature de l’homme du jour par GILL. Napoléon III ayant censuré le journal qui l’avait croqué en Rocambole, celui-ci connut en décembre 1867, selon ses termes, ‘une éclipse’. Ernest RENAN est caricaturé en chat juché sur le balai des sorcières, sur un fond de flammes infernales, pour sa Vie de Jésus (1863) qui, à l’époque, fut jugée blasphématoire par les catholiques. Cf. Notice RENAN dans cet ouvrage
Sommaire
Dédicace
Remerciements
Avertissement
Introduction
Analyse
Méthodologie
Trois cents quatre-vingt-douze auteurs étudiés
Une exégèse en mouvement
Un procès en révision du damné Judas encore en instruction
Littérature profane
Judas, héros tragique
Littérature profane réhabilitant Judas Iscariot
Typologie
Judas participe du plan de Dieu
Judas corédempteur
Judas Chrétien
Hagiographié
Judas rédimé par Jésus
Judas un héros juif
Judas marxiste
Les amours de Judas
Judas abusé par la perfidie des grands prêtres
Le retour de Judas à la Loi ancienne
La jalousie amoureuse
Homosexualité
Judas plaide sa cause
Culpabilité de Judas
La cupidité, le lucre, l’avarice (terme scholastique)
La peur de perdre son patrimoine
Faiblesse de caractère
Lubricité
La tentation du Mal
L’orgueil
Coupable d’avoir douté de la miséricorde divine
Un agnostique
La puissance et la gloire
La jalousie de Jean
La jalousie de Pierre
La jalousie des autres apôtres
Un nationaliste déçu
Un Juif pieux voyant en Jésus un hérétique
Judas se détourne de Jésus qu’il juge fou
Rival de Jésus
La haine
Un méprisable mouchard
Critique de la ‘judasphilie’
Vie de Judas
Naissance de Judas
Un bâtard
Enfance de Judas
Jésus et Judas jouèrent enfants ensemble
Occupation de Judas
Parentèle de Judas
Judas ne meurt pas
La faute de Dieu
Varia sur Marie-Madeleine, Barrabas, Pilate, Caïphe et les autres
Ahasvérus, le Juif errant
Barrabas
Caïn
Claudia Procula
Jean
Caïphe
Marie-Madeleine
Léa
Nicodème
Panther
Paul de Tarse
Pilate
Salomé
Simon-Pierre
Tibère, Caligula…
Satanas ex machina
Satan guest-star
L’Antéchrist
Satan comparse de Dieu
Littérature satanique
Les trente derniers
Judas l’initié
Ésotérique, Occultiste
Littérature apocryphe gnostique
Gnosticisme
Initié
Judas victime de la jalousie des autres apôtres
Judas-Didyme
Littérature académique
Littérature athée et/ou anticléricale
Irreligion
Non divinité de Jésus
Non existence historique de Jésus et de Judas
Jésus n’est pas mort en Croix
Caïnisme de Judas
Réfutation de la culpabilité du peuple juif dans le déicide
Judas comme icône de l’antisémitisme
Dreyfus, le Judas français
Psychanalyse de l’Iscariot
Judas sur le divan
Je suis Judas
Homosexualité
Judas comme sujet de philosophie
Judas, un sujet très politique
Judas nom commun insultant d’un héros romanesque
Judas comme insulte politique d’un adversaire politique
Critique des mauvais gouvernements
Métaphore politique
Règlements de compte
Critique de l’Eglise
Judas le révolutionnaire
Judas le contrerévolutionnaire, le traitre à la cause
Judas, un capitaliste
Judas l’anarchiste
Les Judas de l’histoire
Négrophobie d’un auteur noir
Sionisme
Poésie
Ouvrages de fiction
Autobiographies plus ou moins déguisées
Exégétique
Historiques
Mondains, romans de salons, romans de gare
Policiers, romans noirs
Péplums
Saga irlandaise
Santé
Science-Fiction
Sectaire
Thrillers, Suspense…
Sociale chronique
Bande-dessinée, mangas
Littérature et cinéma
Vingt grandes œuvres littéraires sur Judas
Reclassement par genre littéraire
Notices bibliographiques
France
Blaise PASCAL
Jean MESLIER, Manifeste, 1725
Denis DIDEROT et Jean Rond d’ALEMBERT, Encyclopédie, 1751-1772
VOLTAIRE, Traité de la tolérance, 1763
Du LAURENS, L’Arretin moderne, 1763
Paul Henri Dietrich HOLBACH, Histoire critique de Jésus-Christ, ou Analyse raisonnée des évangiles, 1770
Pierre- Jean de BÉRANGER, Monsieur Judas, c.1829
Alfonse de LAMARTINE, Gethsémani ou La mort de Julia, 1835
Honoré de BALZAC
Gérard de NERVAL, Le Christ aux Oliviers, 1844
Une interpellation de Dieu, un Judas obligé, un poème de l’abyme
BEAUDELAIRE, Le Reniement de Saint Pierre, de 1852
Alfred de VIGNY, Le Mont des Oliviers, 1862
Victor HUGO
On est Tibère, on est Judas, on est Dracon, 1853
La fin de Satan, Le Gibet, 1854-1862
À celle qui est restée en France, 1956
Pas de représailles, L'Année terrible, 1872
L’âne (1881)
RENAN Ernest, Vie de Jésus, 1864
PONSON DU TERRAIL, Les Fils de Judas. Un conte des Mille et une nuits, 1867
Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, 1870
Gustave FLAUBERT
La tentation de saint Antoine, 1874
Bouvard et Pécuchet, 1881
Guy de MAUPASSANT, Le père Judas, 1883
Bernard LAZARE, La gloire de Judas, 1890
Anatole France
Le Procurateur de Judée, 1892
Dans Le jardin d’Épicure, 1895
Sur la pierre blanche (1905)
Guillaume OEGGER, La Nouvelle Église du Seigneur dite la Nouvelle Jérusalem, 1834
Émile GEBHART, La dernière nuit de Judas, 1895
Pierre-Joseph Proudhon, Jésus et les origines du christianisme, 1896
Dreyfus, le Judas français
Louis TIERCELIN, Le Sacrement de Judas, 1899
Marie-André DUPONT, Judas, 1899
Louis ERNAULT, L'horreur du baiser. III Le Miracle de Judas, 1899
Émile ZOLA, Les quatre évangiles, Vérité, 1903
Léon BLOY
Le Révérend Judas des Frères Prêcheurs, 22 novembre 1880
Le Salut par les Juifs, 1906
Pierre VEBER, L’Évangile selon saint Judas l’Iskarioth, 1894
Maurice BARRÈS, La parade de Judas, 1895
Alfred LOISY
L'Évangile et l'Église, 1902
Le quatrième évangile, 1903
Rémy de GOURMONT, Promenades philosophiques, 1905
Albert SCHWEITZER, Vie de Jésus, 1906
CLAUDEL Paul, Mort de Judas, 1907
CLAUDEL et le problème juif
Mort de Judas, 1907
La trilogie des Coûfontaine, Le pain dur, 1913-1915
Journal, 1926, 1928
Une voix sur Israël, 1950
Henri LAVEDAN, Le baiser de Judas, 1908
Charles PÉGUY
Dialogues de l’histoire et de l’âme charnelle, 1909
Clio, 1910
Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, 1910
PÉGUY et VIGNY
Han RYNER, Le cinquième évangile, 1910
Maurice POTTECHER, Le mystère de Judas, 1911
DAUDET Léon, Au temps de Judas, 1920
Albert MALAURIE, La femme de Judas, 1924
Maurice LAURENTIN, Le roman de Ponce Pilate, 1926
Henri BARBUSSE, Jésus, Les Judas de Jésus, Jésus contre Dieu, 1927
Charles-Henry HIRSCH, Le secret de Judas, 1931
Edmond FLEG, Jésus raconté par le Juif errant, 1933
MAURIAC François, Vie de Jésus, 1936
Paul RAYNAL, A souffert sous Ponce Pilate, 1939
Hubert GIGNOUX, Judas, 1941
Georges BERNANOS
Le journal d’un curé de campagne, 1936
L'imposture, Plon, 1937
Pierre DRIEU LA ROCHELLE, L’homme qui se pend, 1943
Charles MAURRAS alias Pierre GARNIER, Une Promotion de Judas, 1948
Robert MOREL
L’Évangile DE JUDAS apocryphe, 1945
La Farce de Judas : mystère en trois actes, 1947
Ernest de GENGENBACH, Judas ou le vampire surréaliste, 1949
PILAMM, La trahison de Judas, 1949
G.I. GURDJIEFF, Récits de Belzébuth à son petit-fils, 1950
Wladimir RABI, Judas, suite tragique en 3 actes, 1951
Pierre BENOIT, La mort de Judas, 1953
Claude-André PUGET & Pierre BOST, Un nommé Judas, 1954
François MOUTIER, Judas devant Jésus, 1954
Marcel PAGNOL, Judas,1955
Raymond-Léopold BRUCKBERGER OP, Madeleine et Judas, 1956
Jean GUITTON, Jésus, 1956
Jean DANIÉLOU, Le fils de perdition (Jean 17, 12), 1974
Roger CAILLOIS, Ponce Pilate, 1961
Romain GARY
Bernard CLEMENT, Judas l'Iscariote, 1970
Bernard FAŸ, L’Église de Judas, 1970
Louis MARIN, Sémiotique de la Passion, 1971
Carlo SUARES, Le Vrai mystère de la passion de Judas, 1972
Jean BRUN, Témoignage et trahison. Les adorateurs de Judas, 1972
Pierre BOUTANG, Ontologie du secret, 1973
Paul GADENNE, Les Hauts-Quartiers, 1973
BOILEAU-NARCEJAC, Frère Judas, 1974
Jacques SINCLAIR, Judas Iscariote, 1974
Bernard MEYER, Le baiser de Judas, 1973
Jean-Jacques ORTLIEB, Evangile selon Judas, 1977
Jean-Claude BARREAU, Les Mémoires de Jésus, 1978
Vladimir VOLKOFF, Le Montage, 1982
Georges LAURIS, Judas, 1982
Jean GROSJEAN, Pilate, 1983
Bernard DUBOURG, Un coup de vasistas sur Judas, 1980266
Aurélia BRIAC, L’Évangile selon Marie-Madeleine, 1984
Jean FERNIOT, Saint Judas, 1984
Jean LANSARD, La fortune littéraire de Judas, 1984,1985
Pierre BOURGEADE, Mémoires de Judas, 1985
Dominique REZNIKOFF, Judas Iscariote, 1993
François CAVANNA, Tonton, Messaline, Judas et les autres Les mal-aimés de l’histoire, 1993
Frédéric BOYER, L’ennemi d’amour, 1995
Claude LOUIS-COMBET, Passions apocryphes, 1997
Xavier LÉON-DUFOUR, Judas, homme de foi ? 1997
Georges SUFFERT, En cheminant avec Jésus, 1997
Rémy BIJAOUI, Le procès Judas, 1999
Michel TOURNIER, Célébrations, 1999
Gérard-Denis FARCY, Le sycophante et le rédimé ou Le mythe de Judas, 1999
SOULARD Catherine (dir.), Judas, Autrement, Figures mythiques, 1999
Jacquot GRUNEWALD, Chalom, Jésus ! Lettre d'un rabbin d'aujourd'hui au rabbi de Nazareth, 2000
Jean CARDONNEL, Judas l’innocent, 2001
Bernard G. LANDRY, Judas et Marie-Madeleine, (correspondance intime), 2001
Armand ABÉCASSIS, Judas et Jésus : une liaison dangereuse, 2001
Bertrand WESTPHAL, Roman et Évangile. Transposition de l’Évangile dans le roman européen contemporain (19452000), 2002
Claude-Gilbert DUBOIS, Judas au fil des haines, 2003
Gérard MORDILLAT & Jérôme PRIEUR, Jésus après Jésus, 2004
Élie-Georges BERREBY, L’évangile de Judas, 2004
Hubert PROLONGEAU, Le baiser de Judas, 2004
Charles SINGER, Judas, l'autre disciple,2005
Pierre-Emmanuel DAUZAT, Judas. De l’Évangile à l’Holocauste, 2006
Jean-Yves LELOUP, Un homme trahi : le roman de Judas, suivi de Réflexions autour d’une énigme, 2006
Émile GILLABERT, Judas, traître ou initié, 2006
Nicolas GRIMALDI, Le Livre de Judas, 2006
Anne LAFRAN
Jacques DUQUESNE, Judas, le deuxième jour, 2007
Jean-Pierre LÉMONON, Ponce-Pilate, 1967
Gérald MESSADIÉ
Suite romanesque, L'Homme qui devint Dieu, 1988
L'Affaire Marie Madeleine (document) (2002)
Figure 269 L'Affaire Marie Madeleine (document), JC Lattès 2002
Judas, le bien aimé, 2007
Jésus dit Barabbas, 2014
Guy PAGÈS
Judas est en Enfer ! 2007
Judas est-il en Enfer ? 2017
Régis BURNET, L’Évangile de la trahison. Une biographie de Judas, 2008
Joseph DORÉ (dir), Saint Judas, ou le destin d’un traître, in Jésus, l’encyclopédie, 2017
Jean-François BOUTHORS, La nuit de Judas, 2008
Jeanne CHAMPION, L’ombre de Judas, 2008
Pedro VALENTE, Le traître nécessaire ? Judas l’Iscariote, 2008
François NUGUES, L’ami Judas, 2009
Juan ASENSIO, La Chanson d'amour de Judas Iscariote, 2010
Jeanne RAYNAUD-TEYCHENNÉ et Régis BURNET, Judas, le disciple tragique, 2010
Régis MOREAU
Présentation l'affaire judas - contre - enquête sur le disciple de jésus, 2010
L'Evangile selon Thomas : Un enseignement salvateur, 2014
JUDAS, Pourquoi Sarkozy va partir. Comment nous allons l'aider (2010)
Patrick BANON, Jésus, la biographie non autorisée, 2013
Iulia-Diana RUSU, Judas dans la littérature francophone du XXe siècle, 2013
Claude DAGENS Mgr, A cet ami qui s'est brisé : Lettres de Jésus à Judas, 2014
François SUREAU, J’ai des soldats sous mes ordres : deux mystères évangéliques, 2014
Bruno THIBAULT, Un Jésus postmoderne : les réécritures romanesques contemporaines des Évangiles, 2016
Yves MOATTY, Judas, apôtre et jumeau du Seigneur, 2017
Anne SOUPA, Judas le coupable idéal, 2018
Jacques Martin TARDIVAT, L’Évangile de Judas Iscariote, 2019
Christophe STENER, Qui a tué Judas ?, 2021
Table des illustrations
Index des mots clés
Dédicace
Nous dédicaçons cet ouvrage à François
SUREAU, auteur de deux beaux Mystères
évangéliques et parce qu’Académicien engagé,
aux fortes convictions chrétiennes et humanistes
Remerciements
Ce livre fut inspiré de la lecture de l’ouvrage de Pierre-Emmanuel DAUZAT, ouvrage incontournable que nous citons abondamment. Nos vifs remerciements vont également à Michel NIQUEUX qui a bien voulu nous communiquer son manuscrit sur notre sujet même et relire le chapitre consacré à la littérature russe (les erreurs sont les nôtres). Une mention particulière également à madame Marie-Aude ALBERT pour nous avoir fait partager son érudition sur la littérature slave. Régis BURNET, Bertrand WESTPHAL et Bruno THIBAULT, auteurs d’ouvrages de référence, ont bien voulu nous encourager ; nous les avons un peu pillés ; qu’ils nous pardonnent cet hommage insistant.
Avertissement
Cette étude de la représentation de Judas dans la littérature est publiée en deux tomes, le second est consacré à la littérature non française et comporte une bibliographie.
Introduction
« Judas cessa de voir Jésus. » (Evangile de Judas 58, 5-6) ¹
Champ de l’étude
Cet ouvrage analyse la représentation de la figure de Judas Iscariot dans la littérature moderne dont le point de départ posé par nous est le siècle des Lumières. Quelques œuvres antérieures majeures, comme La Comedia de DANTE, sont présentées néanmoins tant elles demeurèrent des références obligées de toute la littérature ultérieure. La littérature profane constitue la majeure partie des textes présentés mais celle religieuse est étudiée également car le rapport entre la glose et la fiction est dynamique, les avancées de l’étude du Jésus ‘historique’ libérant les audaces des transpositions quand ce ne sont pas les libertés prises par les fictions qui ouvrirent la voie aux audaces des chercheurs.
De l’impossibilité même de la transposition littéraire
« Judas est un archétype absolu. » Pierre-Emmanuel DAUZAT ²
« Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » » (Jean 18,38) « La boutade la plus subtile de tous les temps selon NIETZSCHE. » ³
« On observera que la conclusion précéda sans doute les « preuves. » Jorge Luis Borges ⁴
Il peut sembler paradoxal, voire gratuit, pire vain, d’ouvrir par cette question. Pourtant, de même que la question même de la possibilité de représenter Jésus fut le sujet d’un débat intense dans les premiers temps du christianisme entre tenants de l’aniconisme et promoteurs de l’emploi de l’image pour propager la foi, celle de la réécriture du Nouveau Testament, car toutes les œuvres présentées ici sont des interprétations des Écritures que ce soit glose religieuse voulant commenter, recherche de la vérité historique au-delà de ce que disent les versets ou constructions psychologiques proposant des explications des faits que relatent les évangélistes car ceux-ci disent mais n’expliquent que fort peu, à l’exception significative, mais tardive, de Luc et Jean. Tout dépassement de la seule lecture des versets est réécriture. De l’embellissement d’un RENAN à l’invention d’un KLOPSTOK, de l’invention à la transgression d’un REIMARUS, de la transgression au « cinquième évangile » laïque, anticlérical, athée (il en est une bonne dizaine dans notre florilège), de la fiction à l’inversion du sens par la littérature gnostique, de la récupération d’un matériel biblique par des romans de gare, il n’y a qu’une pente. Le meilleur et le pire est donc présenté au lecteur dans notre florilège pour montrer que, comme pour l’art pictural (qu’il suffise de penser à la reconversion des peintres flamands privés du commerce des tableaux de saints par le luthérianisme et reconvertis dans les marines et les natures mortes), les vies de Judas et de Jésus sont un sujet intarissable, toujours et jamais la même histoire et un bon business. Le cinéma connaît le même dilemme et rares, exceptionnels, sont ceux qui comme PASOLINI osèrent prendre le parti de faire du script de leur film la seule lecture des versets, ici matthéens, et face à une œuvre aussi scripturaire les critiques vont juger que la sélection, les intonations, la mise en scène détourne, impose un sens politique. Ecrire un livre sur Judas ne peut être qu’une interprétation imposant la conviction intime de son auteur au lecteur.
« La Bible échappe à tous les critères littéraires » note Northrop FRYE qui reprend les mots de BLAKE « L’Ancien et le Nouveau Testament comme le Grand Code de l’Art » pour titrer son remarquable ouvrage éponyme ⁵ où il montre comment l’ensemble de la culture consciente, et même inconsciente, judéo-chrétienne est forgée par ce livre archétypal.
Judas est en soi un archétype tant il est signifiant, porteur de sens, lourd de deux milles ans d’antijudaïsme religieux, chargé de haine portée à blanc par le feu des autodafés et des fours crématoires. Il n’y a pas, malgré l’apparente frivolité de certains romans de kiosque et de pièces plus boulevardières que religieuses, de littérature purement récréative. Mettre en scène Judas c’est ouvrir dans l’esprit du lecteur la boite de Pandore de ses préjugés d’autant plus puissants qu’ils sont largement refoulés, sédimentés de la transmission culturelle, de son éducation, de l’antisémitisme ambiant.
Il reste à écrire l’histoire d’un Judas heureux, cela serait, pour le coup, vraiment, transgressif mais cela ne serait pas crédible et ne ferait pas vendre.
Judas cet inconnu des Écritures
« L’évangile, loin de révéler le destin de Judas, le dissimule plutôt. » Sergueï BOULGAKOV
« Ce que nous savons de Judas d’un point de vue historique représente très peu de choses, mais malgré tout un peu plus que rien. » Hans-Joseph KLAUCK ⁶
« Judas, disciple selon les Evangiles canoniques, fils de Simon, dit l’Iscariot (onomastique incertaine), livra aux grands prêtres juifs, pour trente pièces d’argent, le lieu où se saisir de Jésus, mourut dans des circonstances incertaines (se suicidant par pendaison selon Matthieu, s’éventrant par accident selon les Actes des apôtres très probablement rédigés par Luc). Selon Luc et Jean, Judas agit sous l’emprise de Satan » telle serait une notice bibliographique si l’on s’en tient aux faits relatés, pourtant des centaines de livres, des dizaines de milliers de pages ont brodé, extrapolé, interprété ces quelques notations scripturaires.
Coupable ou non coupable ?
« L’apôtre traître incarne le problème de la tragédie de la personne humaine en général. » Serge BOULGAKOV ⁷
L’interrogation sur la culpabilité ou non de Judas bute sur le ‘mystère Judas’ ; Marc et Matthieu ne nous disent rien de ses motivations, indécision que Luc veut lever en marquant le disciple de la marque satanique et que Jean ratiocine par le larcinage supposé de l’intéressé. Deux mille ans de scholies n’ont pas résolu ce mystère qui reste une crux theologia qui rendra fou un certain Nils Runeberg.
Notre propos ici n’est pas de présenter notre explication. Le lecteur trouvera mille et une analyses contradictoires au fil de ces pages. A chacun, en conviction, d’en trancher. Pour ce qui nous concerne, notre sujet est de déconstruire les mécanismes de l’ « enseignement de la haine » (formule de Jules ISAAC) chargeant Judas des péchés d’Israël et en premier lieu du déicide.
Judasmania
« A partir du XIXe siècle, à de rares exceptions près, il est quasi impossible de penser Judas coupable. » Régis BURNET ⁸
"Il s’en est fallu de très peu que les larmes de Judas ne fussent confondues, dans le souvenir des hommes, avec celles de Pierre. Il aurait pu devenir un saint, le patron de nous tous qui ne cessons de trahir. » François MAURIAC ⁹
Deux mille ans d’homilétique antijudaïque faisant de Judas un architraître, un Erz-Schelm pour reprendre le terme de Abraham a SANCTA CLARA, vont se déliter en un siècle seulement. Sous les coups de boutoirs de la recherche historique de Jésus faisant de la psychologie un outil d’analyse légitime et du romantisme idéalisant le tragique du destin de l’Iscariot, porté par l’irreligion ambiante enfantée par le siècle des Lumières, le XIXème siècle voit la doxa chrétienne faisant de Judas un traitre poussé par l’avarice condamné à rejoindre son maître Satan en enfer voler en éclats. Exégèse moderne, littérature profane, arts (que l’on pense aux figures de Judas héros tragiques de l’art russe à la fin du siècle cf. T II), politique (séparation de l’Eglise et de l’Etat, développement des idéologies athées anarchistes, socialistes, communistes, nationales-socialistes), font de Judas un héros tragique. « Il faut plaindre Judas » cette affirmation se trouve sous la plume même des clercs « J’aime aussi Judas, c’est mon frère Judas. Je ne le condamne pas » prêche Primo MAZZOLARI en 1958. Rares sont les voix, en une alliance improbable de GORKI, LANZA DEL VASTO, PROUDHON, Rémi de GOURMONT, pour ne citer qu’eux, qui tentent de s’opposer à cette réhabilitation qui devient le nouveau stéréotype. Du topos exécratoire on est passé en un siècle à un topos hagiographique.
Encenser Judas devient une mode ; comme toute mode artistique, elle tombe dans l’excès inverse d’une sanctification : Judas devient le disciple le plus proche de Jésus, l’initié, le corédempteur. Le caïnisme est exhumé des bibliothèques, l’abbé OEGGER est porté au pinacle par Anatole FRANCE, le gnosticisme illumine les esprits obscurcis, l’occultisme d’un SVEDEMBORG fait des émules, VOLOCHINE, NIKOLAÏEV / DANZAS, GURDJIEFF, MESSADIE et d’autres ; tous n’ont pas l’imagination et la drôlerie satanique d’un GENGENBACH jubilatoire dans la transgression car eux se prennent au sérieux.
Judas au miroir de la Shoah
« Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous aviez crucifié. » Ac 2, 36
« Pour le SEIGNEUR, il est temps d’agir : on a violé ta Loi. » Ps 119,126
L’histoire littéraire de Judas n’est pas linéaire, elle est marquée par un mouvement général rationaliste déconstruisant la doxa multimillénaire simpliste d’un Judas trahissant par lucre et, pour cette faute, damné pour l’éternité, par le questionnement de la raison et du sens même du geste du disciple. Au lendemain de la Shoah, la Chrétienté veut rompre avec deux milles ans d’antijudaïsme religieux endoctriné aux clercs et aux fidèles, l’ « enseignement de la haine » (Jules ISAAC) cède à l’exigence, à l’urgence même, de l’œcuménisme mais il serait naïf de croire à un avant et un après, d’un grand soir de la reconnaissance fraternelle du tronc mosaïque d’où est sorti le rameau chrétien, on lira dans ce florilège des ouvrages contemporains tant religieux que profanes qui continuent à véhiculer les topoï médiévaux hostiles au judaïsme.
Psychologicisme
« Le XIXe siècle réalise le passage de la christologie à l’anthropologie pour Jésus, et de la satanologie à la psychologie pour Judas » Régis BURNET ¹⁰
Le Nouveau Testament dit les faits, la littérature imagine le pourquoi des faits d’où un recours à l’analyse psychologique des acteurs de la tragédie de Judas. Judas au sortir de la lecture des Écritures est un mystère, on ne sait de lui rien de son origine (Judéen, Galiléen ?), de son milieu social, de son physique, de son caractère, des raisons de son ralliement au groupe suivant un nouveau prophète. De sa fin, nous disposons de deux fins contradictoires (suicide par pendaison selon Matthieu, éventrement accidentel selon les Actes des apôtres). Le déroulement même des quelques mois ou années où l’Iscariot partagea la vie de Jésus et des autres disciples, jusqu’au rapport fait de la livraison, terme plus conforme au texte grec que celui de trahison qui est la traduction tendancieuse de Jérôme dans la vulgate du mot paradonai cf. T I des quelques derniers jours de la Passion, varie, selon les évangiles, sur des détails mais des détails majeurs quand Luc et Jean, une à deux générations après Marc et Mattieu introduisent Satan dans le récit. Nulle surprise donc que, dès l’instant où l’auteur s’exonère de la catéchèse, il reconstruit l’enchainement des faits en les interprétant. La transposition du récit évangélique est toujours transgression au sens strict car tous les textes présentés ici vont au-delà de ce que les textes disent pour dire ce qu’ils veulent dire. Au final, le ‘mystère Judas’ reste entier et c’est une des raisons pour laquelle la veine n’est pas près de s’épuiser.
Vielle hérésie, nouvelles versions ¹¹
« Aucun signe ne permet de distinguer le vrai du faux messie. » Pilate in François SUREAU ¹²
Les transpositions de la vie de Judas empruntent souvent à la Légende chrétienne et à la Légende noire de Judas ainsi qu’aux apocryphes, en particulier la littérature gnostique. Le marketing d’une traduction contestable du codex Tchacos devient « vérité d’évangile » sous la plume d’exégètes amateurs.
Nous signalons ces emprunts au lecteur en le renvoyant aux tomes I pour la littérature apocryphe et III pour la Légende noire. Disons-le en un mot, la littérature moderne est souvent, trop souvent, le réemploi de matériaux anciens avec, comme pour la filmographie de Judas, une surenchère d’épices (violence, sexe) pour relever un brouet mille fois gouté.
Transpositions, transgressions, profanations
« Il paraît qu’aujourd’hui l’espérance doit naître du scandale. » Diego FABBRI
« On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. » GIDE ¹³
Selon les sensibilités religieuses ou scientifiques du lecteur, on jugera licence artistique légitime la fiction ou on la qualifiera de sacrilège, profanatoire. L’auteur, convaincu de la vérité de son interprétation gnostique de la relation entre Jésus et Judas, ne saurait admettre l’accusation de blasphème alors que, pour lui, elle est révélation de LA vérité. Notre propos ici n’est pas d’affirmer UNE vérité mais de documenter le plus exactement possible ce qui relève de l’interprétation d’un fait rapporté par les évangélistes de ce qui est invention, fiction, légende et de départir les transpositions, la Vie de Jésus de RENAN étant un archétype du genre littéraire, des transgressions où l’auteur remet en cause le principe même de la mort en croix de Jésus acceptée et salvifique, L’Évangile selon Jésus-Christ de SARAMAGO illustrant magnifiquement ce genre. Nous traiterons en des chapitres spécifiques de la littérature athée, occulte, anticléricale, occulte, satanique, non pour constituer un ‘Enfer’ de bibliothèque mais parce que Judas n’y est souvent que prétexte à un propos autre, un argument au service d’une propagande. De même la littérature politique et l’analyse psychanalytique justifient d’être étudiées en tant que tel. Un florilège d’ouvrages de pure fictions (romans de gare, romans policiers, BD, …) est également présenté ici, sans aucune prétention à l’exhaustivité mais pour illustrer la force du mot JUDAS employé dans le titre à des fins marketing.
Jusqu’où peut aller la fiction romanesque ? Nous répondrons « sans limite » mais comme Bertrand WESTPHAL nous attacherons à dénoncer le « double jeu » de certaines transpositions consistant « à asséner ses vérités tout en se réservant, le cas échéant, la facile échappatoire du caractère fictionnel de ses hypothèses ¹⁴» qui visent à « ébahir son lecteur par des hypothèses disjonctives ¹⁵» dont un bel exemple est L’Évangile de Pilate de Pierre-Emmanuel SCHMITT mi roman policier mi novelas biblique qui fait de son auteur un épigone de Ferdinando PETRUCCELLI DELLA GATTINA, ce qui ne rend pas moins l’intrigue de leurs ouvrages non crédibles mais aussi agréables à lire que les fantaisies du Comte de Monte-Christo de DUMAS ce qui leur vaut de figurer, tous deux, dans notre liste des vingt meilleurs transpositions littéraires.
Judas fait vendre
« C’est une histoire qui ne tient pas debout. Il doit y avoir autre chose » Marcel PAGNOL ¹⁶
RENAN devint riche à millions par les droits de sa fort fleurie e doucettement transgressive Vie de Jésus dont les énormes tirages furent portés par la controverse. Si vous voulez faire lire votre ennemi, interdisez son livre ; la recette est ancienne, elle ne sera pas oubliée. Nous illustrons ce marketing de la trivialité d’un RAYNAL, de l’érotisation d’un MAETERLINCK, du blasphème d’un CHAZAL, à travers nombre de transpositions qui annoncent à grand renfort de quatrièmes de couverture révéler au lecteur ce que l’Église leur cache depuis deux mille ans ! Le sous-genre DA VINCI code est représenté par une petite dizaine de romans de gare classés par nous sous la rubrique Fiction. Des chercheurs ne s’y trompent pas et abandonnent le rayon Théologie ou Académique pour celui Fiction e.g. EASTERMAN, MOLONEY.
La fiction permet des chefs d’œuvre, nous en retenons vingt dans notre sélection, elle inspire de mauvais livres aussi, beaucoup plus nombreux.
Des ouvrages parfois injustement oubliés
Nous présentons en appui à notre étude des principales thématiques 380 notices bibliographiques. Une cinquantaine de ces ouvrages sont fort connus et abondamment étudiés, bien plus nombreux ceux oubliés mais un vaste panorama nous a semblé nécessaire à la fois pour remettre dans la lumière des ouvrages, selon nous fort intéressants par la créativité fictionnelle comme celui d’un Sholem ASCH (1915) ou d’un Georg YANIK (1949) pour ne citer qu’eux. Nous référençons aussi des ouvrages ‘à oublier’ selon nous, dont certains firent de forts tirages.
L’histoire de Judas reste à écrire
« Judas est un sujet maudit auquel il ne faut pas toucher. » Marcel PAGNOL ¹⁷
« Aujourd’hui, en effet, j’en suis arrivé à mesurer le drame d’un
