Judas Iscariot dans la littérature moderne: Littérature étrangère
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À propos de ce livre électronique
Sans Judas pas de mort de Jésus-Christ en Croix et pas de Rédemption. Le geste de Judas, sa livraison de Jésus, sa trahison, traduira à tort Jérôme dans sa Vulgate dans une intention accusatoire qui nourrira deux mille ans d'antijudaïsme chrétien, reste un mystère. Les motivations de l'Iscariot ne sont pas explicitées par Marc et Matthieu. Luc et Jean introduisent Satan dans l'intrigue évangélique. Jean invente l'avarice mais ne convainc pas. Pourquoi Jésus a-t-il laissé ce disciple agir ? Ne lui a-t-il même pas enjoint de le faire ? La fin de Judas, suicidé ou mort par accident, ayant survécu, reste incertaine. Les Ecritures autorisent bien des théories.
Le cas Judas est une crux theologia. Face à ces apories, la littérature religieuse glose, celle profane invente un passé, une famille, des amours, un caractère au disciple égaré pour instruire son procès, à charge ou à décharge selon les auteurs. Hagiographié, sanctifié ou en Enfer pour l'éternité ? Judas le félon, le traître, le perfide ou Judas l'initié, le disciple le plus proche de Jésus, celui qui l'aimât tant qu'il fut le seul apôtre à assumer la fatale livraison ? Damné ou corédempteur ? L'analyse de 392 ouvrages littéraires montre combien le personnage fascine et reste mystérieux.
Ce 2nd volume de l'ouvrage Judas Iscariot dans la littérature, analyse la littérature non française.
Le 1er volume présente une analyse thématique de la littérature mondiale et une étude de la littérature française.
Cet ouvrage constitue le Ve tome de l'Iconographie antisémite de la vie de Judas Iscariot, ouvrage qui comporte sept tomes.
Christophe Stener
Christophe Stener, auteur de plusieurs livres d'histoire de l'art associant exégèse biblique et histoire générale, notamment sur le Livre d'Esther, DREYFUS et Judas Iscariot, enseigne à l'Université Catholique de l'Ouest.
En savoir plus sur Christophe Stener
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Judaïsme pour vous
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Aperçu du livre
Judas Iscariot dans la littérature moderne - Christophe Stener
Sommaire
Table des matières
Avertissement
Allemagne
Gottfried Wilhelm LEIBNIZ
Confessio philosophi, 1673
Discours de métaphysique, 1686
Abraham a SANCTA CLARA, Judas. Le fieffé canaille, 1686-1695
Friedrich Adolph LAMPE
GOETHE, Des Juifs éternels, 1774
Friedrich Gottlieb KLOPSTOCK, la Messiade, 1748-1777
Hermann Samuel REIMARUS, De l'objectif de Jésus et de ses disciples, 1778
Carl DAUB, Judas Iscariot ou le rapport du mal au bien, 1816
Heinrich PAULUS, La vie de Jésus comme fondement d’une histoire pure du christianisme primitif, 1828
Ernest Wilhelm HENGSTENBERG
Clemens BRENTANO, La douloureuse Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 1833
David Friedrich STRAUß, Vie de Jésus de 1835
G. SCHOLLMEYER, Jésus et Judas, 1836
Johann August Wilhelm NEANDER, Vie de Jésus, 1837
Heinrich HEINE, 1850
Gustav VOLKMAR, La religion de Jésus et son premier développement selon l'état actuel de la science, 1857
Wilhelm CREIZENACH, Judas Ischarioth in legende und sage des Mittelalters, 1875
Albert DULK, Jésus Christ, 1865, L’erreur de la vie de Jésus, 1884
Felix HOLLAENDER, Jesus und Judas, ein moderner Roman, 1891
Arthur DREWS, Judas Ischariot, 1899
Carl STERNHEIM, Die Tragödie vom Verrat, 1901
Gerhart HAUPTMANN
Der Apostel, 1890
Das Testament des Judas Iskariot, 1892
Der Narr in Christo Emanuel Quint, 1910
G. MARQUARDT, La Trahison de Judas : une saga, 1900
William WREDE, Das Messiasgeheimnis in den Evangelien, Göttingen 1901
Karl KAUTSKY, Der Ursprung des Christentums, 1908
Carl HAUPTMANN, Judas, 1909
Arthur LUTHER, Jesus und Judas in der Dichtung: ein Beitrag zur vergleichenden Literaturgeschichte, 1910
Gerdt Bernhard von BASSEWITZ-HOHENLUCKOW, Judas, eine Tragödie, 1911
Lulu von STRAUß und TORNEY, Judas, 1911
Tony EICK, Judas Ischariot. An Epos, 1920
Ernst August BERTRAM, Nietzsche - Tentative de mythologie, 1918
Thea KAHLE, Judas Simon Ischariot, ein roman aus eines Volkes großen Tagen, 1916
Margareth PLATH, Pourquoi la communauté chrétienne primitive a-t-elle attaché de l'importance à la tradition du récit de Judas ? 1916
Joseph GOEEBELS, Judas Iscariot. Eine biblische Tragödie in fünf Akten, 1918
Wilhelm MEISSTER, Judas Schuldbuch, eine deutsche Abrechnung, 1919
Anton BÜCHNER, Judas Ischarioth in der deutschen Dichtung, 1920
Erich MÜHSAM, Judas, Arbeiter-Drama in fünf Akten, 1921
Annemarie von.* G., Der Judas wieder sich selbst, Aus den nachgelassenen Papieren von Artur Zelvenkamp, 1923
Maria KAHLE, Judas, 1928
Donatus HAUGG, Judas Iscariot selon le Nouveau Testament, 1930
Romano GUARDINI, Le Seigneur, réflexions sur la personne et la vie de Jésus Christ, 1946
Karl BARTH, Dogmatique, 1958
Ingeborg DREWITZ
Ich bin Judas Iskariot, 1956
Der Mann den Gott hasst, 1954
S. TARACHOV, Judas le bourreau bien-aimé, 1972
Walter JENS, Der Fall Judas, 1975
Siegfried OBERMEIER,
Kreuz und Adler - Das zweite Leben des Judas Ischariot, 1978
Die Geschichte des Judas, 2002
Luise RINSER, Mirjam, 1983
Ruth EWERTOWSKI, Judas Verräter und Märtyrer, 2000
Reinhard DITHMAR, Der Verräter
Judas in Bibel, Dichtung und bildender Kunst, 2003
Hans-Josef KLAUCK, Judas, ein Jünger des Herrn, 1987
Joseph Ratzinger - Benoît XVI, Jésus de Nazareth, 2007
Christoph WREMBEK, Judas, l‘ami, 2017
Helga SCHUBERT, Judas Frauen, 2021
Argentine
Jorge Luis BORGES
Trois versions de Judas, 1944
Poème Matthew XXVII:9
Uki GOÑI, Judas. La vraie histoire d’Alfredo ASTIZ,1966
Jorge Mario BERGOGLIO, Pape François
Théologie
Politique
Arménie
Georg YANIK, La victoire de Judas Iscariote, 1949
Australie
Francis J. MOLONEY, L’Évangile selon Judas, 2007
Autriche
Peter ROSEGGER, I.N.R.I. – La bonne nouvelle apportée par un pauvre pécheur, 1905
Leo PERUTZ, Le Judas de Léonard, 1959
Walter PUCHNER, Études sur le contexte culturel de la scène liturgique. Lazare et Judas comme figures populaires religieuses dans l’imagerie et les traditions, le chant et les légendes de l’Europe du sud-est, 1991
Belgique
Maurice MAETERLINCK, Judas de Kérioth,1910
Paul DEMASY, Jésus de Nazareth, 1924
Michel de GHELDERODE, Barabbas, 1928
Michel SCHETTER, Le Judas de Shanghai, 1989
Éric-Emmanuel SCHMITT, L’évangile selon Pilate, 2000
Eric de BEUKELAER, L’Église de Judas, 2002
Armel JOB, Judas le bien-aimé, 2004
Paul MASKENS, On a trahi Judas. Méditation sur le Nouveau testament, 2008
Jean van HAMME, La Malédiction des trente deniers, 2010
Canada
Paul BAUPRÉ, La passion selon Judas, (date ?)
Costa Rica
Yamil Jimenez TABASH, Judas - El Apostol Apostata: ¿Hubiera Yo Traicionado a Cristo? ¿Estoy traicionando a Cristo?, 2017
Congo Brazzaville
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Espagne
Damian SALUCIO DEL POYO, La vie et la mort de Judas, c. 1600
Antonio de ZAMORA, Judas Iscariote, 1744
Luis Mariano de LARRA, El beso de Judas : comedia en tres actos y en verso, 1855
Camón AZNAR, Judas, 1976
Ramón HERNÁNDEZ, Golgothá, 1988
Égypte
Sœur Emmanuelle, L’extrême miséricorde : « Non, Judas, il n’est pas trop tard », 2000
L’Évangile de Judas du codex Tchacos, 2006
Danemark
Søren KIERKEGAARD
Karl GJELLERUP,Judas, 1910
Carl JACOBI, Judas, 1912
Georges BRANDÈS, La légende de Jésus,1925
Carl Theodor DREYER, Jésus de Nazareth, 1950
Anna GRUE, Le baiser de Judas, 2012
États Unis d’Amérique
Nathaniel HAWTHORNE, Carnets anglais, 1856
John Dudley BARKER, The trial of Judas Iscariot, 1924
Richard Henry SAVAGE, A Daughter of Judas. A Tale of New York City Fin-de-Siècle Life, 1894
J.H. FONES, A traitor government of Judas representatives, 1897
Henry Blake FULLER, At Saint Judas, 1896
Wilber Allen CAMPBELL, Judas Iscariot; or Kings and traitors, 1897
William Benjamin SMITH, Ecce Deus: The Pre-Christian Jesus, 1894
Crawford S. GRIFFIN, Judas Iscariot the author of the Fourth gospel, which is ascribed to St. John, 1892
William Rosser COBBE, Doctor Judas: A Portrayal of the Opium Habit, 1907
Edna VINCENT, A modern Judas and other rhymes, 1908
Harry KEMP, Judas, 1913
Paull Franklin BAUM, The Mediæval Legend of Judas Iscariot, 1916
Charlotte GLEASON, Judas Iscariot, 1922
Theodor REIK, L’Évangile de Judas. La signification psychanalytique du problème Judas,1923
Robinson JEFFERS, Dear Judas, 1929
Katherine Anne PORTER, Flowering Judas, 1930
Leslie FORD, The clue of the Judas tree, 1933
James Arlington WRIGHT, Saint Judas, 1959
Albert LÉVITT, Judas Iscariot, an imaginative autobiography, 1961
Howard A. FLETCHER, Saint Judas Iscariot, 1961
Sylvia PLATH, The Bell Yar, 1963
Élie WIESEL, Les portes de la forêt, 1964
Janet Taylor CALDWELL, Jess STEARN, I, Judas, 1977
Howard NEMEROV, The Historical Judas, c. 1980
Victoria HOLT, The Judas Kiss, 1981
Karl EVANZZ, The Judas factor, 1992
Daniel Serafin LLITERAS, Judas the Gentile, 1999
Norman MAILER, The Gospel according to the Son, 1997
STEINER George, No passion spent, Yale University, 1998
Nina KOSSMAN, Judas’ Reproach, 1999
Kim PAFFENROTH, Judas. Images of the Lost Disciple, 2001
William Hannibal THOMAS, The American Negro, 2002
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Tom PICCIRILLI, Forgiving Judas, 2015
ROBINSON James M., The Secrets of Judas : The Story of the Misunderstood Disciple and His Lost Gospel, 2006
Sandra WARD, The Judas Kiss... Healing From Betrayal, 2006
Marvin W. Meyer, Judas : the definitive collection of gospels and legends about the infamous Apostle of Jesus, 2007
April D. DeCONICK, The Thirteenth Apostle: Revised Edition: What the Gospel of Judas Really Says, 2007
J.T. ELLISON Judas Kiss, 2008
Susan GUBAR, Judas: A Biography, 2009
Lady GAGA, Whoa whoa I’m in love with Juda-as, Juda-as..., 2011
Walter SIMONSON, The Judas coin, 2012
Tosca LEE, Iscariot : A Novel of Judas, Simon & Schuster, 2013
Dawn Diez WILLIS, Still Life with Judas & Lightning, 2013187
William KLAASEN, Judas: Betrayer or Friend of Jesus?, 2004
Richard G. WALSH, Three Versions of Judas, 2010
Jeff LOVENESS & Jakub REBELKA, Judas, 2017
Inde
Swami Dhason FRANCIS, Unshackling an Apostle, 2014
Italie
DANTE, La (Divina) comedia, 1303-1321
Ferdinando PETRUCCELLI della GATTINA, Memorie di Giuda, 1867
E. V. RATTI, Giuda, 1923
Alberto PERRINI, Giuda, 1952
Giovanni PAPINI, Il Diavolo, 1953
Lanza del VASTO, Judas, récit biblique, 1938
Diego FABBRI, Processo a Gesù, 1954
Argument
La parabole de Daniel, David et Sarah
Structure de la pièce :
Le Judas de FABBRI
Un théâtre à la Pirandello
Primo MAZZOLARI, Réflexions sur Judas Iscariote, notre frère, 1958
Carlo MONTEROSSO, Il sale della terra, 1965
Mario BRELICH, L’Opera del tradimento, 1975
Mario POMILIO, Il quinto evangelio, 1975
Giuseppe BERTO, La Gloria, 1978
Domenico DEL RIO, E Giuda disse : Gesù, chi sei ? 1989
Roberto PAZZI, Vangelo di Giuda, 1989
Sebastiano VASSALI, La notte del lupo, 1998
Andrea CAMILLERI, La scomparsa di Patò, 2002
Carlo Maria MARTINI, Les ténèbres et la lumière. Le drame de la foi face à Jésus, 2007
Sergio Stevan, Giuda. Il mistero del tradimento, 2007
Giorgio AGAMBEN, Jésus et Pilate, 2014
Aldo SCHIAVONE, Ponce Pilate,2016
ILE MAURICE
Malcolm de CHAZAL
Judas, 1953
Judas ou la trahison du prêtre, 1953
IRLANDE
Jonathan SWIFT
The place of the damned, 1731
(Poor Bishop) Judas, 1731
Oscar WILDE, The Master, 1894
George MOORE, The Brook Kerith: a Syrian Story, 1916
James JOYCE, Exiles, 1918
Brendan KENNELY, The book of Judas, 1991
Israël
Yigal MOSSINSONN, Yehuda ‘ish Krayot, 1963
Amos OZ
L’évangile selon Judas, 2014
Jésus et Judas, 2018
Japon
Cristóvão FERREIRA, La supercherie dévoilée, 1636
Shūsaku ENDO, Une vie de Jésus, 1973
Suu MINAZUKI, Judas
Nouvelle Zélande
Christian Karlson STEAD, My name was Judas, 2006
Pays-Bas
Hero SIBERSMA, Commentaires sur l’évangile de Jean, 1718
Cyriel VERSCHAEVE, Judas, 1917
Anton & Elly VAN HEURN, Judas. A Novel, 1958
Jacques van der VLIET, Het evangelie van Judas, verrader of bevrijder ?, 2006
Paul VERHOEVEN, Jésus de Nazareth, 2015
Astrid HOLLEEDER, JUDAS, 2018
Pologne
Christien OSTROWSKI, Marie-Madeleine, ou Remords et repentir, 1862
Karol Hubert ROSTWOROWSKI, Judasz z Kariothu, 1913.277
Sholem ASCH, The Nazarene, 1915
Henryk PANAS, Wedlug Judasza (apocryf), 1974
Portugal
Cristóvão FERREIRA, La supercherie dévoilée, 1636
José Maria de EÇA DE QUEIROZ, A Reliquia, 1887
Augusto de LACERDA, Judas. Romance lirico in quatro jornadas, 1901
António Lobo ANTUNES, Os Cus de Judas,1979
José SARAMAGO, O Evangelho segundo Jesus Cristo, 1991
Roumanie
Emil CIORAN, Peuple de solitaires, 1956
Royaume Uni
Laurence STERNE, La vie et les opinions de Tristram Shandy, 1759
Richard Hengist HORNE, Judas Iscariot: a miracle play, 1848
Thomas de QUINCEY, Judas Iscariote, 1853
Frederick William FARRAR, Vie de Jésus, 1874
Agnes-Marie-Frances ROBINSON, Chute du Christ, 1876
Robert BUCHANAN, The Ballad of Judas Iscariot, 1878
Aubrey BEARDSLEY, The kiss of Judas, 1893
Thomas HARDY, Jude the Obscure, 1895
RITA, Queer Lady Judas, 1905
William BLANE, Thirty Pieces of Silver, 1906
Harold MONRO, Judas 1907
Alfred Tresidder SHEPPARD, The autobiography of Judas Iscariot, 1920
Claude HOUGHTON, Judas: a tragedy in three acts, 1922
E. Temple THURSTON, Judas Iscariot, 1923
Thomas Sturge MOORE, Judas, 1923
Greporio d’ARCY / F. TAVANI, The tragedy of Judas Iscariot : a modern drama in a prologue and five acts, 1926
Eric LINKLATER, Judas, 1939
Robert GRAVES, King Jesus, 1945
Andrew SINCLAIR, My friend Judas, 1959
Archibald CRONIN, The Judas Tree, 1961
Antony BURGESS, The man of Nazareth, 1976
Daniel EASTERMAN, The Judas Testament, 1994
David HARE, Le baiser de Judas, 1998
Antony CANE, La place de Judas dans la Christologie, 2005
Peter F HAMILTON - Judas Unchained, 2005
Jeffrey ARCHER, L’Évangile selon Judas, 2007
Stephen SAVILE, L’héritage de Judas, 2013
Peter STANFORD, Judas, 2015
Owen BATSON, The diary of Judas Iscariot, How to keep Jesus at arm's length, 2017
Wayne WILLIAMS & Darren ALLAN, I Know What You Did Last Supper, 2014
Russie
Alexandre POUCHKINE, 1836
Ivan AKSAKOV, De la charité selon la conception populaire russe, 1862
Sémion Iakovlevitch NADSON, Judas, 1879
Fiodor DOSTOÏEVSKI, Le Grand Inquisiteur,1880
M. D. MOURETOV, Judas le traître, 1883
Mikhaïl SALTYKOV-CHTCHÉDRINE
Les Messieurs Golovleff, 1880
La nuit du Christ, Légende, 1886
P.P. POPOV, Judas Iscariot, 1890
Maxime GORKI, La jeune fille et la mort, 1892
Alexandre AMFITEATROV, Judas, 1893
Sergey Mikhaylovich SOLOVIEV, Études historico-littéraires : Les légendes de Judas le traître, 1895
Vladimir Sergueïevitch SOLOVIEV, Le judaïsme et la question chrétienne, 1884
Vassili Vassilievitch ROZANOV, Le tremble, 1901
Nikolaĭ Nikolaevich GOLOVANOV, Iskariot, 1905
Stepan Semyonovich KONDURUŠKIN, Contes syriens, 1906
Alexandre Stepanovitch ROSLAVLIOV, Iuda, 1907
Alexéï RÉMIZOV
La colère du prophète Élie, 1907
Iouda predatel’, 1908
Tragédie de Judas, prince d’Iscariote, en trois actes, 1909
Maximilian Alexandrovitch VOLOCHINE
Leonid Nikolaïevitch ANDRÉIEV, Judas Iscariot et les autres, 1907
Konstantin FOFANOV, Posle Golgofy (Misterija), 1908
Innokenti ANNENSKI, Iuda. Novyj simvol, 1909
Iouri NIKOLAÏEV / Ioula DANZAS, La quête de la Divinité, 1913
Léon TROTSKY, Inauguration d’un monument à Judas, 1918
Ilia EHRENBOURG, Les aventures extraordinaires de Julio Jurenito et de ses disciples, 1921
Sergueï TCHEVKINE, Iéchoua Ha-Nostri. Révélation impartiale de la vérité, 1922
Demian BIEDNY, Le Nouveau testament sans coupures de l'évangéliste Démian, 1925
Mikhaïl BOULGAKOV, Le Maître et Marguerite, 1927-1939
Micha Josef BERDYCZEWSKI, Der Born Judas, 1916
Sergueï Nikolaïevitch BOULGAKOV, Judas Iscariot, apôtre félon, 1931
Lev Isaakovich SHESTOV, Athens and Jerusalem, 1930–37
Iouri DOMBROVSKI, La faculté de l’inutile, 1975
Deux élus : Jean et Judas, le bien-aimé et le fils de perdition, 1977
Légendes slaves
Andreï TARKOVSKI, Vie de Jésus (projet de film),1985
Arkadi et Boris STROUGATSKI, Accablés par le mal. Dans quarante ans, 1988
Iouri Markovitch NAGUIBINE, Le disciple préféré, 1991
Centre marial, La tragédie de Judas d’après Anna-Katherina EMMERICH, 1992
Le livre de Judas. Anthologie, 2001
La figure de Judas dans la culture russe, 2006
Pierre-Emmanuel DAUZAT, Judas de l’Évangile à l’Holocauste, Bayard, 2006
Sergueï DOBRONRAVOV, La justification de Judas, 2009
Suède
Emanuel SWEDENBORG
Tor HEDBERG
Judas, en passionshistoria, 1886
Judas : ett drama i 5 akter, 1895
Hjalmar SÖDERBERG
Jesus Barabbas. Ur löjtnant Jägerstams memoarer (1928)
Den förvandlade Messias (1932)
Pär LAGERKVIST, Barabbas, 1950
Per Gunnar EVANDER, Judas knutna händer, 1978
Göran TURNSTRÖM, La Parole du désert, 1978
Suisse
Johann Caspar LAVATER
Le Judas de la Physiognomonie, 1775
Le vin empoisonné de la communion 1776
Ponce Pilate, 1782
Carl Gustav JUNG, Métamorphoses de l'âme et ses symboles, 1912
Charles-François LANDRY, Mon pauvre frère Judas, 1949
Kurt LÜTHI, Judas Iskarioth in der Geschichte der Auslegung von der Reformation bis zum Gegenwart, 1955
Jacques CHESSEX, Judas le transparent, 1982
KRIEG Matthias, ZANGGER-DERRON Gabrielle, Judas: Ein Literarisch-Theologisches Lesebuch, 1996
Maurice CHAPPAZ, L’Évangile de Judas, 2001
Antonin WISER, Fidélités du traître. Contribution à une poétique des Romans de Judas après 1945, 2009
Index des noms
Index des illustrations
Bibliographie
Ouvrages
Articles
Littérature slave
Bibliothèques et sites de références
Avertissement
Cet ouvrage est le second volume du tome V de l’Iconographie antisémite de Judas Iscariot. Le tome premier comporte une introduction, une analyse thématique et le chapitre consacré à la littérature française. Ce deuxième tome peut se lire séparément.
Les notices sont regroupées par pays puis chronologiquement. La nationalité de l’auteur prise en considération est celle à la date de son décès ou de la rédaction du présent ouvrage.
Nous y faisons des renvois aux tomes précédents de notre étude : T I – Sources religieuses, T II – Art chrétien, T III – Légende noire, Théâtre, Folklore, Caricature, T IV – Cinéma, mais cet ouvrage peut se lire sans le secours de ces développements cités.
Le tome VI Judas en musique et le tome VII Dictionnaire de Judas sont à paraître.
Notre roman policier historique Qui a tué Judas ? permet une approche du mystère Judas sous une forme moins académique mais historiquement et exégétiquement documentée.
Image de couverture
Leslie FORD, El arbol de Judas, Seleciones de biblioteca oro,1957. Couverture de Pablo RAMIREZ. Edition espagnole de The Clue of the Judas Tree (1933). Cf. Notice dans cet ouvrage
Allemagne
Gottfried Wilhelm LEIBNIZ
Figure 1 Gottfried Wilhelm LEIBNIZ
Figure 2 LEIBNIZ, Confessio philosophi, VRIN, 1993
Figure 3 LEINIZ, Discours de métaphysique, VRIN, 2000
Confessio philosophi, 1673
Judas damné non par sa trahison mais par son suicide haineux
Les analyses de la Métaphysique sont annoncées par les Confessio philosophi (La Profession de Foi Du Philosophe) (1673) dans lequel LEIBNIZ juge que Dieu a damné Judas non pour sa trahison même mais pour sa mort : « Je pense que c’est l’état où il était mourant, c’est-à-dire la haine de Dieu de laquelle il était enflammé en mourant, en quoi consiste la nature de son désespoir. Cela suffit à la damnation. […] La plus grande peine est le malheur ou mieux la damnation ; c’est pourquoi celui qui hait Dieu dans la mort se damne lui-même¹». Que la mort de Judas fût peccamineuse car désespérance de la miséricorde divine est une thèse habituelle de la glose médiévale notamment Pierre LOMBARD (1095-1160). Cf. T I p.388 Plus originale et moderne l’interrogation psychologique de LEIBNIZ sur pourquoi Judas haïssait-il tant Dieu ? « On ne peut donner la raison exacte des opinions erronées de Judas sans détailler tous les états de son esprit, sans qu’il soit affecté par les objets, depuis sa première disposition à la naissance². » Les évangiles ne nous disant rien de l’origine, de l’enfance ni de l’éducation de Judas, les spéculations abondèrent dès les premiers siècles, celles d’un Judas enfant sauvage de La vie de Jésus en arabe (Ve s.), celles d’un Judas marqué par le destin œdipien (VORAGINE) et tant d’autres cf. T I qui fondèrent La légende noire de Judas cf. T III.
Discours de métaphysique, 1686
Le mal commis par Judas se récompense avec usure
Gottfried Wilhelm LEIBNIZ (1646-1716)³ s’efforce d’esquiver dans le point 30 de sa Métaphysique l’aporie de la contradiction entre la toute-puissance de Dieu et le mal incarné par la trahison de Judas : « Il ne reste donc que cette question, pourquoi un tel Judas, le traître, qui n’est possible que dans l’idée de Dieu, existe actuellement⁴ ». Le philosophe entend dépasser l’aporie selon sa théorie du « meilleur des mondes possibles » : « Mais, à cette question, il n’y a point de réponse à attendre ici-bas, si ce n’est qu’en général on doit dire, que puisque Dieu a trouvé bon qu’il existât, nonobstant le péché qu’il prévoyait, il faut que ce mal se récompense avec usure dans l’univers, que Dieu en tirera un plus grand bien et qu’il se trouvera en somme que cette suite de choses dans laquelle l’existence de ce pécheur est comprise est la plus parfaite parmi toutes les autres façons possibles⁵ ». Le péché de Judas n’était pas « absolument nécessaire » « necessitas absoluta »⁶ dans le vocabulaire de LEIBNIZ. Le raisonnement est si fermé sur lui-même qu’il en est spécieux quand il formule du péché de Judas : « Mais quelqu’un pourrait dire, pourquoi est-ce que cet homme devait assurément commettre ce péché ? La réponse est simple : parce que sinon ce ne serait pas cet homme⁷ ». Que Dieu ait la préscience des actions mauvaises, qu’il les rende possible ne signifie pas qu’il en soit responsable argutie LEIBNIZ opposant la libre détermination qui rendit libre « César de franchir le Rubicon, Adam de pécher, Judas de trahir⁸ ». Dans le débat qui opposa ÉRASME et LUTHER sur la volonté libre ou esclave (Le serf arbitre) cf. T I, p.440, LEIBNIZ suit la doctrine catholique du choix libre du péché par Judas : « Il ne faut pas demander pourquoi Judas pèche, mais pourquoi Judas le pécheur est admis à l’existence préférablement à quelques autres personnes possibles. […] Car Dieu, répondit-il, voit de tout temps qu’il y aura un certain Judas dont la notion ou l’idée que Dieu en a, contient cette action future libre.⁹ » LEIBNIZ face à l’aporie du sens du geste de Judas s’en tire par sa ‘foi de charbonnier’ : tout est d’une « admirable économie » et « c’est assez de le savoir sans le comprendre »¹⁰. On sait combien VOLTAIRE dénigrera l’ ‘optimum leibnitzien’ dans son Candide ou l’Optimisme (1759).
¹ LEIBNIZ, Confessio philosophi, § 52, Éd. VRIN 1993 cité in BRUNET p.282
² Ibid. § 59
³ WIKIPEDIA https://fr.wikipedia.org/wiki/Gottfried_Wilhelm_Leibniz
⁴ LEIBNIZ Gottfried Wilhelm, Discours de métaphysique, éd. Henri LESTIENNE, Paris, Vrin, 1967, p.80 cité par BURNET p.281
⁵ Ibid.
⁶ BROWN Stuart & N.J. FOX, Historical Dictionary of Leibniz's Philosophy, Scarecrow Press,2006
⁷ LEIBNIZ A VI iv 1576/AG 61 cité in LOOK Brandon C., Leibniz's Modal Metaphysics
, The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Spring 2013 Edition), Edward N. Zalta (ed.), https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/leibniz-modal
⁸ Ibid.
⁹ LEIBNIZ, Discours de métaphysique, 1686, cité par DAUZAT p.138
¹⁰ LEIBNIZ, cité par DAUZAT p.138
Abraham a SANCTA CLARA, Judas. Le fieffé canaille, 1686-1695
Figure 4 Abraham a SANCTA CLARA, BERMANN (1880) p1033
Figure 5 Abraham a SANCTA CLARA, Bonn/ Salzburg, Georg Friedrich Franckenberg / Melchior Hahn, 1687/ 1699
Judas, le fils de l’Antéchrist
Abraham a SANCTA CLARA (1644-1709) de son nom laïque Johann Ulrich MEGERLE, ¹¹ ¹² éduqué par les Jésuites puis les bénédictins, adhéra à l’ordre des Augustiniens déchaux (déchaussés)¹³. Il usait volontiers d’un langage populacier pour haranguer ses ouailles du haut de sa chaire. Sa verve marque son Judas. Der Erz-Schelm ¹⁴
(Judas. Le fieffé canaille / l’archi-canaille-vaurien) publié à Salzbourg entre 1686 et 1695 ¹⁵, un recueil de sermons qui suivent la vie de l’Iscariot, selon la relation accusatoire de Jean, véhiculant les pires topoï antisémites ramassés de la Légende noire notamment ceux ‘canonisés’ par la Légende dorée de VORAGINE. L’ardent prédicateur syncrétise, à l’aube de l’Ere des Lumières, la détestation médiévale de l’apôtre félon. Der Erz-Schelm n’est qu’une série d’invectives :
« Judas est issu de la même lignée que l’Antéchrist (I,1). Sans le savoir il tue son propre père (I,100s) et épouse sa mère (I,124) […] Il ébauche un début de conversion et est introduit par Jésus dans le groupe des apôtres (I,137). Mais très vite il s’enrichit secrètement en puisant dans la caisse commune (I,174), il se révèle comme un menteur (I,258s) et un paresseux ingrat (I,313s). Le pire qu’il ait fait : « Judas, le chien vicieux, a trahi, dilapidé, bradé, vendu, rejeté, soldé, marchandé Jésus qui est en or contre de l’argent » (II,116). Son repentir vient trop tard (III,408). ¹⁶»
Une gravure sur cuivre en tête du volume I montre Judas pendu entouré d’une sarabande de six diablotins dansant au son de la flute d’une chouette. Une autre gravure en incipit du tome II montre, lors de la Cène, un diablotin déchaussant Judas qui regarde, perplexe, la bourse dans la main, le spectateur se détournant de Jésus qui consacre le pain et le vin. Au fond de la scène, un diable entre et les tables de la Loi sont rangées, symbolisant l’entrée de Satan en Judas lors de la Cène selon Luc et Jean et la défaite de la Synagogue, le supersessionisme du dépassement de l’Alliance nouvelle sur l’Ancienne. Dans un style baroque, tous les stéréotypes médiévaux antijudaïques sont rassemblés.
Figure 6 Abraham a SANCTA CLARA, Bonn/ Salzburg, Georg Friedrich Franckenberg / Melchior Hahn, 1687/ 1699
Figure 7 Abraha a Sancta Clara, Grammatica religiosa, (Salzburg), Melchioris Haan 1691
Søren KIERKEGAARD, grand lecteur d’Abraham a SANCTA CLARA dont il possédait les œuvres complètes, appréciait son ouvrage de morale Grammatica religiosa (1691) ¹⁷ qu’il référencera mais s’inscrira en faux contre son Judas. Der Erz-Schelm. Le théologien danois dans son journal en 1948 critique la représentation univoque et simpliste faite par Abraham a SANCTA CLARA qui dénigre sans chercher à comprendre Judas : « On a une compréhension intime de l’état du christianisme par son interprétation de Judas. Abraham a Sancta Clara est naïvement convaincu qu’il est le plus vilain de tous les scélérats dont on doit dire tout le mal possible ¹⁸ » et déplore que le nom de Judas est associé à « tout mal concevable » une allusion à tous les crimes et défauts imputés à Judas par la tradition médiévale. Plus loin, l’exigence d’une interprétation au fond de Judas est ainsi formulée « Au final, Judas doit être interprété bien plus que comme un simple scélérat. Quand le Christ dit : Je les ai choisis par moi-même, il le dit aussi de Judas. Et toute leur relation doit être rendu bien plus véritable bien au-delà des apparences¹⁹ ». En 1954 KIERKEGAARD soutient que « tout a été mis en œuvre dans le Christianisme pour faire de Judas le plus noir des personnages ²⁰ » ce qui est une allusion de plus à la présentation négative de Judas faite par les sources à sa disposition. ²¹
Martin HEIDEGGER rendra, lui, sous le régime nazi, un troublant hommage à l’antisémite Augustinien à l’occasion de l’inauguration d’une statue, hagiographie publiée sous le titre Über Abraham a Santa Clara ²²(Sur Abraham de Santa Clara). Sur l’antisémitisme d’HEIDEGGER cf. T III, p.403-404 et ²³
¹¹ WIKIPEDIA https://en.wikipedia.org/wiki/Abraham_a_Sancta_Clara
¹² CATHOLIC ENCYCLOPEDIA
https://en.wikisource.org/wiki/Catholic_Encyclopedia_(1913)/Abraham_a_Sancta_Clara
¹³ WIKIPEDIA https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_des_Augustins_d%C3%A9chaux
¹⁴ Titre complet : Judas. Der Ertz-Schelm für ehrliche Leuth/ Oder: Eigentlicher Entwurff/ und Lebens-Beschreibung deß Iscariotischen Bößwicht. Worinnen underschiedliche Discurs, sittliche Lehrs-Puncten/ Gedicht/ und Geschicht/ auch sehr reicher Vorrath Biblischer Concepten; Welche nit allein einem Prediger auff der Cantzel sehr dienlich fallen/ der jetzigen verkehrten/ bethörten/ versehrten Welt die Warheit under die Nasen zu reiben: sondern es kan sich auch dessen ein Privat- und einsamber Leser zur ersprießlicher Zeit-Vertreibung/ und gewünschten Seelen-Heyl gebrauchen.
¹⁵ Edition de 1947 reproduite sur
https://archive.org/details/judasderertzsche00abrauoft/page/n7/mode/2up
¹⁶ KLAUCK, p.13-14
¹⁷ Abraham a Sancta Clara, Grammatica Religiosa , Quae Piè docent delinare Á malo, & facere bonum, amplecti Perfectum in Praesenti, & respuere Imperfectum, reproduit en ligne sur https://www.digitale-sammlungen.de/en/view/bsb11228886?page=8,9
¹⁸ SKS 21, 183, NB8 :95 / JP 2,2229
Friedrich Adolph LAMPE
Figure 8 Friedrich Adolph Lampe
Pour Judas, Jésus n’était qu’un homme
Selon Friedrich Adolph LAMPE (1683-1729) théologien piétiste la conception que Judas avait de Jésus était carnalis, en langage moderne, terrestre, voyant en lui un chef des armées d’Israël non un Messie. ²⁴
GOETHE, Des Juifs éternels, 1774
Figure 9 GOETHE, 1774
Figure 10 GOETHE, Aus meinem Leben. Dichtung und Warheit, 1ère Ed. 1811
Judas condamné par Ahasver(us) le Juif errant pour avoir provoqué l’arrestation du Christ pensant l’obliger à la révolte
Johann Wolfgang von GOETHE (1749-1832) a esquissé en 1774-1775 dans son autobiographie Aus meinem Leben : Dichtung und Wahrheit (De ma vie : Poésie et Vérité) une ambitieuse épopée Von ewigen Juden (Des Juifs éternels) qui devrait narrer comment le cordonnier Ahasver conversait avec Baruch SPINOZA. Il ne nous est resté qu’un fragment ²⁵ ²⁶ de ce projet très original car, contrairement à la représentation traditionnelle du Juif errant comme un fanatique, condamné à errer pour avoir insulté le Christ en croix, l’Ashaver goethéen est respectueux du Christ ²⁷. Ashaver fait reproche à Judas, un Zélote, d’avoir par son funeste stratagème voulu provoquer une révolte juive pour obliger Jésus à sortir de son pacifisme et d’accroître son repentir qui le conduit au suicide. Il est difficile de juger des fragments conservés l’intention générale de l’œuvre, anticléricale et voltairienne ? ²⁸. Pour une discussion sur l’attitude de GOETHE à l’égard du peuple juif cf. ²⁹ ³⁰
« Jésus fut pris et condamné : l’irritation d’Ahasvérus ne fit qu’augmenter quand il vit entrer dans son atelier Judas, traître en apparence envers le Seigneur, et qui lui raconta, dans son désespoir, ce qu’il avait fait, et le mauvais succès de son action. Ce disciple s’était persuadé, comme beaucoup d’autres partisans les plus habiles de Jésus, que le Christ finirait par se déclarer chef du peuple. Il avait voulu, par un moyen désespéré, pousser vers ce dénouement les temporisations jusque-là invincibles de son maître. Dans ce but, il avait excité les prêtres à prendre des mesures violentes, devant lesquelles ils avaient jusqu’alors reculé. De leur côté, les disciples s’étaient pourvus d’armes ; et le succès n’eût pas été douteux, si le Seigneur ne s’était livré lui-même et n’eût empêché leur résistance. Ahasvérus, loin de montrer de l’indulgence à Judas, augmenta le désespoir de l’ex-apôtre, qui jugea n’avoir plus rien à faire que de s’aller pendre aussitôt. ³¹» ³²
Friedrich Gottlieb KLOPSTOCK, la Messiade, 17481777
Figure 11 Friedrich Gottlieb KLOPSTOCK c. 1760
Figure 12 KLOPSTOCK, Chez Henrichs, Ch. Pougens, Levrault et Carteret, Paris An IX (1800), Edition originale de la traduction française, réalisée par Mme de Kourzrock
Judas succombe à la tentation satanique des biens de ce monde
KLOPSTOCK ouvre la veine des Vies de Judas romanesque. Certes, moulte inventions pimentaient déjà les Passions médiévales cf. T III mais il est, dans la littérature moderne, au Siècle des lumières, le premier à construire une intrigue en forme de thriller : Judas est trompé par Satan qui a pris la forme de son père pour l’inciter à rejoindre le groupe de disciples de Jésus en lui faisant croire qu’il en tira fortune. La tentation par Satan de Judas est clairement démarquée de celle de Jésus au désert, prenant place, comme l’autre, sur le haut d’une montagne. Judas succombe. Satan croit tenir sa revanche sur son échec à abuser Jésus durant sa retraite au désert. L’idée n’est pas nouvelle : dans la Passion d’Arras (1420) d’Eustache MARCADE Satan et Belzebuth prenaient l’apparence de deux docteurs de la foi pour engager contre une belle somme d’argent, Judas à trahir son maître.
« Entre 1748 et 1774, le poète Friedrich Gottlieb KLOPSTOCK (1724-1803) s’engagea dans l’un des projets les plus démesurés de la poésie allemande : concurrencer les 12 310 vers de l’Odyssée d’Homère par 19 458 hexamètres dactyliques relatant l’histoire du Messie ³³. C’est Der Messiah, la Messiade³⁴.
Et voici ce qu’on lit presqu’au début du poème (ici dans la traduction de la Baronne de KARLOWITZ, la seule traduction française complète du texte) :
Abusé par un songe infernal, Judas croit voir son père ; il croit l’entendre lui adresser ces perfides paroles :
« Tu dors, mon fils, tu dors d’un sommeil paisible comme si tu n’avais rien à redouter de l’avenir ! Apprends donc à le connaître, je vais le dévoiler à tes regards ! Viens, suis-moi, je te soutiendrai... Nous voilà sur le sommet du mont... Regarde comme il se déroule à tes yeux, le vaste empire que le Messie va fonder pour lui et ses bien-aimés. Vois-tu sous les pieds cette chaîne de montagnes boisées dont l’ombre rafraîchit une riante vallée ? La fertilité de ce sol enchanté t’étonne ? Tu le serais davantage si tu pouvais distinguer les monceaux d’or renfermés dans le sein de ces montagnes verdoyantes ! Cette source inépuisable de richesses est le partage de Jean, le disciple chéri du Messie ; et ces collines chargées de grappes pourprées, et ces champs couverts de moissons, que le plus léger souffle fait ondoyer comme les vagues de l’Océan, c’est l’héritage de Simon-Pierre. Arrête tes regards sur cette vaste étendue de pays. Quelle population nombreuse s’agite dans ces brillantes cités, dignes sœurs de la royale Jérusalem ! Les cent bras d’un nouveau Jourdain baignent leurs remparts, et ses flots paisibles leur amènent, sans efforts et sans dangers, les trésors immenses que l’univers leur apporte en tribut. C’est là que le Messie choisira les royaumes qu’il destine à ses autres disciples. Maintenant, examine cette contrée lointaine ; elle est sauvage, inculte, déserte ! De longues nuits, des vents glacés enveloppent sans cesse son sol rocailleux, qui nourrit à peine une végétation languissante et rare ; une neige éternelle dort dans les ravins, et les oiseaux de nuit gémissent sans cesse dans les crevasses des rochers noircis par la foudre ! C’est là, Judas, le partage qui t’attend ! Tu frémis de colère et de rage !... Eh bien ! ose devenir l’artisan de ta fortune, de ta grandeur ! Les chefs d’Israël haïssent le nouveau roi, qui s’obstine trop longtemps à rester pauvre et méprisé ! Ils projettent sa mort !... Feins de seconder leurs desseins, livre-leur le Messie ! Ne crains point qu’ils l’immolent ; n’a-t-il pas dit lui-même qu’il était le fils de l’Éternel ! Force-le à se montrer dans sa toute-puissance ; qu’il anéantisse ses ennemis, et qu’il fonde enfin cet empire florissant dont il vous parle sans cesse. Alors tu seras le disciple d’un maître redouté, il te donnera la part qu’il te destine. Quelque misérable qu’elle soit, tu la rendras brillante, car l’or des chefs d’Israël t’aura enrichi d’avance, et tôt ou tard ton royaume surpassera en puissance, en splendeur, celui de tes rivaux. Ne repousse point cet avis paternel, ne me réduis pas à retourner parmi les morts le cœur navré de douleur ; ne me condamne pas à pleurer éternellement la honte, l’opprobre de mon fils. » [KLOPSTOCK 1849, p. 63-64]
On voit l’habileté du poète. En adoptant le dispositif littéraire du songe inspiré par le diable – on découvre en effet assez vite que la voix de ce père est bien celle de Satan –, Klopstock laisse en place la dimension démoniaque de Judas. Mais en même temps, il fait entendre une nouvelle voix : « Ne crains point qu’ils l’immolent ; n’a-t-il pas dit lui-même qu’il était le fils de l’Éternel ! Force-le à se montrer dans sa toute-puissance ; qu’il anéantisse ses ennemis, et qu’il fonde enfin cet empire florissant dont il vous parle sans cesse. » L’intrigue politique est déjà en place.
KLOPSTOCK est-il précédé par un quelconque théologien ? » Régis BURNET évoque REIMARUS comme inspiration puis cite NEANDER, STRAUß et RENAN comme influencés avant de conclure : « L’acceptation de cette idée fut donc lente et continua tout au long du XXe siècle. Mais, on l’a dit, elle finit par triompher à la fin du siècle. ³⁵ »
« L’épopée de Klopstock (1724-1803) apporte au thème de Judas plusieurs innovations : Judas est beau (« La beauté mâle de son visage sévère est imposante ; sa tête s’élève au-dessus des autres disciples, comme le sombre pin s’élève au-dessus du bouleau embaumé. Son épaisse chevelure bouclée tombe avec grâce sur ses robustes épaules »), et c’est pour contraindre Jésus à se manifester comme roi terrestre qu’il le livre ? Il est accompagné de son ange gardien, et à la fin, il s’étrangle. L’ange gardien de Judas (Ithuriel) raconte comment Satan (sous l’aspect du père de Judas) l’a abusé par un songe : « L’amour de l’or et des distinctions l’a perdu ; cette passion a fait naître en lui l’envie et tous les vices corrupteurs qui marchent à sa suite. Il hait les autres disciples, et Jean surtout, parce qu’il s’imagine que c’est lui que le Messie préfère. Que dis-je, il hait le Messie lui-même ! Persuadé que le Fils de l’homme est venu fonder un empire terrestre, il craint qu’il ne distribue à d’autres les richesses, les dignités, la puissance qui, seules, flattent sa coupable ambition. Je cherche à le détourner des criminels projets que forme son esprit fasciné, mais Satan le suit partout, il l’inspire, il le guide, et rit de mes efforts pour lui disputer cet infortuné. Ah ! s’il pouvait entrer dans les décrets de l’Éternel de retenir Satan captif au fond des abîmes, Ischariote redeviendrait digne de la miséricorde du Messie, du Messie qui l’aime encore et qui cependant connaît le crime horrible dont il doit se rendre coupable !... » (p. 53-54) Abusé par un songe infernal, Judas croit voir son père, il croit l’entendre lui adresser ces perfides paroles : « [...] Viens, suis-moi, je te soutiendrai... Nous voilà sur le sommet du mont... Regarde comme il se déroule à tes yeux, le vaste empire que le Messie va fonder pour lui et pour ses bien-aimés. [...] Eh bien ! ose devenir l’artisan de ta fortune, de ta grandeur ! Les chefs d’Israël haïssent le nouveau roi qui s’obstine trop longtemps à rester pauvre et méprisé ! Ils projettent sa mort !.. Feins de seconder leurs desseins, livre-leur le Messie ! Ne crains point qu’ils l’immolent, n’a-t-il pas dit lui-même qu’il était le fils de l’Éternel ! Force-le à se montrer dans sa toute-puissance, qu’il anéantisse ses ennemis et qu’il fonde enfin cet empire florissant dont il vous parle sans cesse. Alors tu seras le disciple d’un maître redouté, il te donnera la part qu’il te destine. » (p. 57-58) Effrayé du sort
