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Judas Iscariot dans la littérature moderne: Littérature étrangère
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Judas Iscariot dans la littérature moderne: Littérature étrangère
Livre électronique979 pages6 heures

Judas Iscariot dans la littérature moderne: Littérature étrangère

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À propos de ce livre électronique

Judas Iscariot est une figure majeure du récit évangélique.
Sans Judas pas de mort de Jésus-Christ en Croix et pas de Rédemption. Le geste de Judas, sa livraison de Jésus, sa trahison, traduira à tort Jérôme dans sa Vulgate dans une intention accusatoire qui nourrira deux mille ans d'antijudaïsme chrétien, reste un mystère. Les motivations de l'Iscariot ne sont pas explicitées par Marc et Matthieu. Luc et Jean introduisent Satan dans l'intrigue évangélique. Jean invente l'avarice mais ne convainc pas. Pourquoi Jésus a-t-il laissé ce disciple agir ? Ne lui a-t-il même pas enjoint de le faire ? La fin de Judas, suicidé ou mort par accident, ayant survécu, reste incertaine. Les Ecritures autorisent bien des théories.
Le cas Judas est une crux theologia. Face à ces apories, la littérature religieuse glose, celle profane invente un passé, une famille, des amours, un caractère au disciple égaré pour instruire son procès, à charge ou à décharge selon les auteurs. Hagiographié, sanctifié ou en Enfer pour l'éternité ? Judas le félon, le traître, le perfide ou Judas l'initié, le disciple le plus proche de Jésus, celui qui l'aimât tant qu'il fut le seul apôtre à assumer la fatale livraison ? Damné ou corédempteur ? L'analyse de 392 ouvrages littéraires montre combien le personnage fascine et reste mystérieux.
Ce 2nd volume de l'ouvrage Judas Iscariot dans la littérature, analyse la littérature non française.
Le 1er volume présente une analyse thématique de la littérature mondiale et une étude de la littérature française.
Cet ouvrage constitue le Ve tome de l'Iconographie antisémite de la vie de Judas Iscariot, ouvrage qui comporte sept tomes.
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie1 oct. 2021
ISBN9782322385546
Judas Iscariot dans la littérature moderne: Littérature étrangère
Auteur

Christophe Stener

Christophe Stener, auteur de plusieurs livres d'histoire de l'art associant exégèse biblique et histoire générale, notamment sur le Livre d'Esther, DREYFUS et Judas Iscariot, enseigne à l'Université Catholique de l'Ouest.

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    Aperçu du livre

    Judas Iscariot dans la littérature moderne - Christophe Stener

    Sommaire

    Table des matières

    Avertissement

    Allemagne

    Gottfried Wilhelm LEIBNIZ

    Confessio philosophi, 1673

    Discours de métaphysique, 1686

    Abraham a SANCTA CLARA, Judas. Le fieffé canaille, 1686-1695

    Friedrich Adolph LAMPE

    GOETHE, Des Juifs éternels, 1774

    Friedrich Gottlieb KLOPSTOCK, la Messiade, 1748-1777

    Hermann Samuel REIMARUS, De l'objectif de Jésus et de ses disciples, 1778

    Carl DAUB, Judas Iscariot ou le rapport du mal au bien, 1816

    Heinrich PAULUS, La vie de Jésus comme fondement d’une histoire pure du christianisme primitif, 1828

    Ernest Wilhelm HENGSTENBERG

    Clemens BRENTANO, La douloureuse Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 1833

    David Friedrich STRAUß, Vie de Jésus de 1835

    G. SCHOLLMEYER, Jésus et Judas, 1836

    Johann August Wilhelm NEANDER, Vie de Jésus, 1837

    Heinrich HEINE, 1850

    Gustav VOLKMAR, La religion de Jésus et son premier développement selon l'état actuel de la science, 1857

    Wilhelm CREIZENACH, Judas Ischarioth in legende und sage des Mittelalters, 1875

    Albert DULK, Jésus Christ, 1865, L’erreur de la vie de Jésus, 1884

    Felix HOLLAENDER, Jesus und Judas, ein moderner Roman, 1891

    Arthur DREWS, Judas Ischariot, 1899

    Carl STERNHEIM, Die Tragödie vom Verrat, 1901

    Gerhart HAUPTMANN

    Der Apostel, 1890

    Das Testament des Judas Iskariot, 1892

    Der Narr in Christo Emanuel Quint, 1910

    G. MARQUARDT, La Trahison de Judas : une saga, 1900

    William WREDE, Das Messiasgeheimnis in den Evangelien, Göttingen 1901

    Karl KAUTSKY, Der Ursprung des Christentums, 1908

    Carl HAUPTMANN, Judas, 1909

    Arthur LUTHER, Jesus und Judas in der Dichtung: ein Beitrag zur vergleichenden Literaturgeschichte, 1910

    Gerdt Bernhard von BASSEWITZ-HOHENLUCKOW, Judas, eine Tragödie, 1911

    Lulu von STRAUß und TORNEY, Judas, 1911

    Tony EICK, Judas Ischariot. An Epos, 1920

    Ernst August BERTRAM, Nietzsche - Tentative de mythologie, 1918

    Thea KAHLE, Judas Simon Ischariot, ein roman aus eines Volkes großen Tagen, 1916

    Margareth PLATH, Pourquoi la communauté chrétienne primitive a-t-elle attaché de l'importance à la tradition du récit de Judas ? 1916

    Joseph GOEEBELS, Judas Iscariot. Eine biblische Tragödie in fünf Akten, 1918

    Wilhelm MEISSTER, Judas Schuldbuch, eine deutsche Abrechnung, 1919

    Anton BÜCHNER, Judas Ischarioth in der deutschen Dichtung, 1920

    Erich MÜHSAM, Judas, Arbeiter-Drama in fünf Akten, 1921

    Annemarie von.* G., Der Judas wieder sich selbst, Aus den nachgelassenen Papieren von Artur Zelvenkamp, 1923

    Maria KAHLE, Judas, 1928

    Donatus HAUGG, Judas Iscariot selon le Nouveau Testament, 1930

    Romano GUARDINI, Le Seigneur, réflexions sur la personne et la vie de Jésus Christ, 1946

    Karl BARTH, Dogmatique, 1958

    Ingeborg DREWITZ

    Ich bin Judas Iskariot, 1956

    Der Mann den Gott hasst, 1954

    S. TARACHOV, Judas le bourreau bien-aimé, 1972

    Walter JENS, Der Fall Judas, 1975

    Siegfried OBERMEIER,

    Kreuz und Adler - Das zweite Leben des Judas Ischariot, 1978

    Die Geschichte des Judas, 2002

    Luise RINSER, Mirjam, 1983

    Ruth EWERTOWSKI, Judas Verräter und Märtyrer, 2000

    Reinhard DITHMAR, Der Verräter Judas in Bibel, Dichtung und bildender Kunst, 2003

    Hans-Josef KLAUCK, Judas, ein Jünger des Herrn, 1987

    Joseph Ratzinger - Benoît XVI, Jésus de Nazareth, 2007

    Christoph WREMBEK, Judas, l‘ami, 2017

    Helga SCHUBERT, Judas Frauen, 2021

    Argentine

    Jorge Luis BORGES

    Trois versions de Judas, 1944

    Poème Matthew XXVII:9

    Uki GOÑI, Judas. La vraie histoire d’Alfredo ASTIZ,1966

    Jorge Mario BERGOGLIO, Pape François

    Théologie

    Politique

    Arménie

    Georg YANIK, La victoire de Judas Iscariote, 1949

    Australie

    Francis J. MOLONEY, L’Évangile selon Judas, 2007

    Autriche

    Peter ROSEGGER, I.N.R.I. – La bonne nouvelle apportée par un pauvre pécheur, 1905

    Leo PERUTZ, Le Judas de Léonard, 1959

    Walter PUCHNER, Études sur le contexte culturel de la scène liturgique. Lazare et Judas comme figures populaires religieuses dans l’imagerie et les traditions, le chant et les légendes de l’Europe du sud-est, 1991

    Belgique

    Maurice MAETERLINCK, Judas de Kérioth,1910

    Paul DEMASY, Jésus de Nazareth, 1924

    Michel de GHELDERODE, Barabbas, 1928

    Michel SCHETTER, Le Judas de Shanghai, 1989

    Éric-Emmanuel SCHMITT, L’évangile selon Pilate, 2000

    Eric de BEUKELAER, L’Église de Judas, 2002

    Armel JOB, Judas le bien-aimé, 2004

    Paul MASKENS, On a trahi Judas. Méditation sur le Nouveau testament, 2008

    Jean van HAMME, La Malédiction des trente deniers, 2010

    Canada

    Paul BAUPRÉ, La passion selon Judas, (date ?)

    Costa Rica

    Yamil Jimenez TABASH, Judas - El Apostol Apostata: ¿Hubiera Yo Traicionado a Cristo? ¿Estoy traicionando a Cristo?, 2017

    Congo Brazzaville

    Auguy MAKEY, Carnet secret de Judas Iscariote, 1998

    Espagne

    Damian SALUCIO DEL POYO, La vie et la mort de Judas, c. 1600

    Antonio de ZAMORA, Judas Iscariote, 1744

    Luis Mariano de LARRA, El beso de Judas : comedia en tres actos y en verso, 1855

    Camón AZNAR, Judas, 1976

    Ramón HERNÁNDEZ, Golgothá, 1988

    Égypte

    Sœur Emmanuelle, L’extrême miséricorde : « Non, Judas, il n’est pas trop tard », 2000

    L’Évangile de Judas du codex Tchacos, 2006

    Danemark

    Søren KIERKEGAARD

    Karl GJELLERUP,Judas, 1910

    Carl JACOBI, Judas, 1912

    Georges BRANDÈS, La légende de Jésus,1925

    Carl Theodor DREYER, Jésus de Nazareth, 1950

    Anna GRUE, Le baiser de Judas, 2012

    États Unis d’Amérique

    Nathaniel HAWTHORNE, Carnets anglais, 1856

    John Dudley BARKER, The trial of Judas Iscariot, 1924

    Richard Henry SAVAGE, A Daughter of Judas. A Tale of New York City Fin-de-Siècle Life, 1894

    J.H. FONES, A traitor government of Judas representatives, 1897

    Henry Blake FULLER, At Saint Judas, 1896

    Wilber Allen CAMPBELL, Judas Iscariot; or Kings and traitors, 1897

    William Benjamin SMITH, Ecce Deus: The Pre-Christian Jesus, 1894

    Crawford S. GRIFFIN, Judas Iscariot the author of the Fourth gospel, which is ascribed to St. John, 1892

    William Rosser COBBE, Doctor Judas: A Portrayal of the Opium Habit, 1907

    Edna VINCENT, A modern Judas and other rhymes, 1908

    Harry KEMP, Judas, 1913

    Paull Franklin BAUM, The Mediæval Legend of Judas Iscariot, 1916

    Charlotte GLEASON, Judas Iscariot, 1922

    Theodor REIK, L’Évangile de Judas. La signification psychanalytique du problème Judas,1923

    Robinson JEFFERS, Dear Judas, 1929

    Katherine Anne PORTER, Flowering Judas, 1930

    Leslie FORD, The clue of the Judas tree, 1933

    James Arlington WRIGHT, Saint Judas, 1959

    Albert LÉVITT, Judas Iscariot, an imaginative autobiography, 1961

    Howard A. FLETCHER, Saint Judas Iscariot, 1961

    Sylvia PLATH, The Bell Yar, 1963

    Élie WIESEL, Les portes de la forêt, 1964

    Janet Taylor CALDWELL, Jess STEARN, I, Judas, 1977

    Howard NEMEROV, The Historical Judas, c. 1980

    Victoria HOLT, The Judas Kiss, 1981

    Karl EVANZZ, The Judas factor, 1992

    Daniel Serafin LLITERAS, Judas the Gentile, 1999

    Norman MAILER, The Gospel according to the Son, 1997

    STEINER George, No passion spent, Yale University, 1998

    Nina KOSSMAN, Judas’ Reproach, 1999

    Kim PAFFENROTH, Judas. Images of the Lost Disciple, 2001

    William Hannibal THOMAS, The American Negro, 2002

    Stephen Adly GUIRGIS, The Last Days of Judas Iscariot, 2005

    Tom PICCIRILLI, Forgiving Judas, 2015

    ROBINSON James M., The Secrets of Judas : The Story of the Misunderstood Disciple and His Lost Gospel, 2006

    Sandra WARD, The Judas Kiss... Healing From Betrayal, 2006

    Marvin W. Meyer, Judas : the definitive collection of gospels and legends about the infamous Apostle of Jesus, 2007

    April D. DeCONICK, The Thirteenth Apostle: Revised Edition: What the Gospel of Judas Really Says, 2007

    J.T. ELLISON Judas Kiss, 2008

    Susan GUBAR, Judas: A Biography, 2009

    Lady GAGA, Whoa whoa I’m in love with Juda-as, Juda-as..., 2011

    Walter SIMONSON, The Judas coin, 2012

    Tosca LEE, Iscariot : A Novel of Judas, Simon & Schuster, 2013

    Dawn Diez WILLIS, Still Life with Judas & Lightning, 2013187

    William KLAASEN, Judas: Betrayer or Friend of Jesus?, 2004

    Richard G. WALSH, Three Versions of Judas, 2010

    Jeff LOVENESS & Jakub REBELKA, Judas, 2017

    Inde

    Swami Dhason FRANCIS, Unshackling an Apostle, 2014

    Italie

    DANTE, La (Divina) comedia, 1303-1321

    Ferdinando PETRUCCELLI della GATTINA, Memorie di Giuda, 1867

    E. V. RATTI, Giuda, 1923

    Alberto PERRINI, Giuda, 1952

    Giovanni PAPINI, Il Diavolo, 1953

    Lanza del VASTO, Judas, récit biblique, 1938

    Diego FABBRI, Processo a Gesù, 1954

    Argument

    La parabole de Daniel, David et Sarah

    Structure de la pièce :

    Le Judas de FABBRI

    Un théâtre à la Pirandello

    Primo MAZZOLARI, Réflexions sur Judas Iscariote, notre frère, 1958

    Carlo MONTEROSSO, Il sale della terra, 1965

    Mario BRELICH, L’Opera del tradimento, 1975

    Mario POMILIO, Il quinto evangelio, 1975

    Giuseppe BERTO, La Gloria, 1978

    Domenico DEL RIO, E Giuda disse : Gesù, chi sei ? 1989

    Roberto PAZZI, Vangelo di Giuda, 1989

    Sebastiano VASSALI, La notte del lupo, 1998

    Andrea CAMILLERI, La scomparsa di Patò, 2002

    Carlo Maria MARTINI, Les ténèbres et la lumière. Le drame de la foi face à Jésus, 2007

    Sergio Stevan, Giuda. Il mistero del tradimento, 2007

    Giorgio AGAMBEN, Jésus et Pilate, 2014

    Aldo SCHIAVONE, Ponce Pilate,2016

    ILE MAURICE

    Malcolm de CHAZAL

    Judas, 1953

    Judas ou la trahison du prêtre, 1953

    IRLANDE

    Jonathan SWIFT

    The place of the damned, 1731

    (Poor Bishop) Judas, 1731

    Oscar WILDE, The Master, 1894

    George MOORE, The Brook Kerith: a Syrian Story, 1916

    James JOYCE, Exiles, 1918

    Brendan KENNELY, The book of Judas, 1991

    Israël

    Yigal MOSSINSONN, Yehuda ‘ish Krayot, 1963

    Amos OZ

    L’évangile selon Judas, 2014

    Jésus et Judas, 2018

    Japon

    Cristóvão FERREIRA, La supercherie dévoilée, 1636

    Shūsaku ENDO, Une vie de Jésus, 1973

    Suu MINAZUKI, Judas

    Nouvelle Zélande

    Christian Karlson STEAD, My name was Judas, 2006

    Pays-Bas

    Hero SIBERSMA, Commentaires sur l’évangile de Jean, 1718

    Cyriel VERSCHAEVE, Judas, 1917

    Anton & Elly VAN HEURN, Judas. A Novel, 1958

    Jacques van der VLIET, Het evangelie van Judas, verrader of bevrijder ?, 2006

    Paul VERHOEVEN, Jésus de Nazareth, 2015

    Astrid HOLLEEDER, JUDAS, 2018

    Pologne

    Christien OSTROWSKI, Marie-Madeleine, ou Remords et repentir, 1862

    Karol Hubert ROSTWOROWSKI, Judasz z Kariothu, 1913.277

    Sholem ASCH, The Nazarene, 1915

    Henryk PANAS, Wedlug Judasza (apocryf), 1974

    Portugal

    Cristóvão FERREIRA, La supercherie dévoilée, 1636

    José Maria de EÇA DE QUEIROZ, A Reliquia, 1887

    Augusto de LACERDA, Judas. Romance lirico in quatro jornadas, 1901

    António Lobo ANTUNES, Os Cus de Judas,1979

    José SARAMAGO, O Evangelho segundo Jesus Cristo, 1991

    Roumanie

    Emil CIORAN, Peuple de solitaires, 1956

    Royaume Uni

    Laurence STERNE, La vie et les opinions de Tristram Shandy, 1759

    Richard Hengist HORNE, Judas Iscariot: a miracle play, 1848

    Thomas de QUINCEY, Judas Iscariote, 1853

    Frederick William FARRAR, Vie de Jésus, 1874

    Agnes-Marie-Frances ROBINSON, Chute du Christ, 1876

    Robert BUCHANAN, The Ballad of Judas Iscariot, 1878

    Aubrey BEARDSLEY, The kiss of Judas, 1893

    Thomas HARDY, Jude the Obscure, 1895

    RITA, Queer Lady Judas, 1905

    William BLANE, Thirty Pieces of Silver, 1906

    Harold MONRO, Judas 1907

    Alfred Tresidder SHEPPARD, The autobiography of Judas Iscariot, 1920

    Claude HOUGHTON, Judas: a tragedy in three acts, 1922

    E. Temple THURSTON, Judas Iscariot, 1923

    Thomas Sturge MOORE, Judas, 1923

    Greporio d’ARCY / F. TAVANI, The tragedy of Judas Iscariot : a modern drama in a prologue and five acts, 1926

    Eric LINKLATER, Judas, 1939

    Robert GRAVES, King Jesus, 1945

    Andrew SINCLAIR, My friend Judas, 1959

    Archibald CRONIN, The Judas Tree, 1961

    Antony BURGESS, The man of Nazareth, 1976

    Daniel EASTERMAN, The Judas Testament, 1994

    David HARE, Le baiser de Judas, 1998

    Antony CANE, La place de Judas dans la Christologie, 2005

    Peter F HAMILTON - Judas Unchained, 2005

    Jeffrey ARCHER, L’Évangile selon Judas, 2007

    Stephen SAVILE, L’héritage de Judas, 2013

    Peter STANFORD, Judas, 2015

    Owen BATSON, The diary of Judas Iscariot, How to keep Jesus at arm's length, 2017

    Wayne WILLIAMS & Darren ALLAN, I Know What You Did Last Supper, 2014

    Russie

    Alexandre POUCHKINE, 1836

    Ivan AKSAKOV, De la charité selon la conception populaire russe, 1862

    Sémion Iakovlevitch NADSON, Judas, 1879

    Fiodor DOSTOÏEVSKI, Le Grand Inquisiteur,1880

    M. D. MOURETOV, Judas le traître, 1883

    Mikhaïl SALTYKOV-CHTCHÉDRINE

    Les Messieurs Golovleff, 1880

    La nuit du Christ, Légende, 1886

    P.P. POPOV, Judas Iscariot, 1890

    Maxime GORKI, La jeune fille et la mort, 1892

    Alexandre AMFITEATROV, Judas, 1893

    Sergey Mikhaylovich SOLOVIEV, Études historico-littéraires : Les légendes de Judas le traître, 1895

    Vladimir Sergueïevitch SOLOVIEV, Le judaïsme et la question chrétienne, 1884

    Vassili Vassilievitch ROZANOV, Le tremble, 1901

    Nikolaĭ Nikolaevich GOLOVANOV, Iskariot, 1905

    Stepan Semyonovich KONDURUŠKIN, Contes syriens, 1906

    Alexandre Stepanovitch ROSLAVLIOV, Iuda, 1907

    Alexéï RÉMIZOV

    La colère du prophète Élie, 1907

    Iouda predatel’, 1908

    Tragédie de Judas, prince d’Iscariote, en trois actes, 1909

    Maximilian Alexandrovitch VOLOCHINE

    Leonid Nikolaïevitch ANDRÉIEV, Judas Iscariot et les autres, 1907

    Konstantin FOFANOV, Posle Golgofy (Misterija), 1908

    Innokenti ANNENSKI, Iuda. Novyj simvol, 1909

    Iouri NIKOLAÏEV / Ioula DANZAS, La quête de la Divinité, 1913

    Léon TROTSKY, Inauguration d’un monument à Judas, 1918

    Ilia EHRENBOURG, Les aventures extraordinaires de Julio Jurenito et de ses disciples, 1921

    Sergueï TCHEVKINE, Iéchoua Ha-Nostri. Révélation impartiale de la vérité, 1922

    Demian BIEDNY, Le Nouveau testament sans coupures de l'évangéliste Démian, 1925

    Mikhaïl BOULGAKOV, Le Maître et Marguerite, 1927-1939

    Micha Josef BERDYCZEWSKI, Der Born Judas, 1916

    Sergueï Nikolaïevitch BOULGAKOV, Judas Iscariot, apôtre félon, 1931

    Lev Isaakovich SHESTOV, Athens and Jerusalem, 1930–37

    Iouri DOMBROVSKI, La faculté de l’inutile, 1975

    Deux élus : Jean et Judas, le bien-aimé et le fils de perdition, 1977

    Légendes slaves

    Andreï TARKOVSKI, Vie de Jésus (projet de film),1985

    Arkadi et Boris STROUGATSKI, Accablés par le mal. Dans quarante ans, 1988

    Iouri Markovitch NAGUIBINE, Le disciple préféré, 1991

    Centre marial, La tragédie de Judas d’après Anna-Katherina EMMERICH, 1992

    Le livre de Judas. Anthologie, 2001

    La figure de Judas dans la culture russe, 2006

    Pierre-Emmanuel DAUZAT, Judas de l’Évangile à l’Holocauste, Bayard, 2006

    Sergueï DOBRONRAVOV, La justification de Judas, 2009

    Suède

    Emanuel SWEDENBORG

    Tor HEDBERG

    Judas, en passionshistoria, 1886

    Judas : ett drama i 5 akter, 1895

    Hjalmar SÖDERBERG

    Jesus Barabbas. Ur löjtnant Jägerstams memoarer (1928)

    Den förvandlade Messias (1932)

    Pär LAGERKVIST, Barabbas, 1950

    Per Gunnar EVANDER, Judas knutna händer, 1978

    Göran TURNSTRÖM, La Parole du désert, 1978

    Suisse

    Johann Caspar LAVATER

    Le Judas de la Physiognomonie, 1775

    Le vin empoisonné de la communion 1776

    Ponce Pilate, 1782

    Carl Gustav JUNG, Métamorphoses de l'âme et ses symboles, 1912

    Charles-François LANDRY, Mon pauvre frère Judas, 1949

    Kurt LÜTHI, Judas Iskarioth in der Geschichte der Auslegung von der Reformation bis zum Gegenwart, 1955

    Jacques CHESSEX, Judas le transparent, 1982

    KRIEG Matthias, ZANGGER-DERRON Gabrielle, Judas: Ein Literarisch-Theologisches Lesebuch, 1996

    Maurice CHAPPAZ, L’Évangile de Judas, 2001

    Antonin WISER, Fidélités du traître. Contribution à une poétique des Romans de Judas après 1945, 2009

    Index des noms

    Index des illustrations

    Bibliographie

    Ouvrages

    Articles

    Littérature slave

    Bibliothèques et sites de références

    Avertissement

    Cet ouvrage est le second volume du tome V de l’Iconographie antisémite de Judas Iscariot. Le tome premier comporte une introduction, une analyse thématique et le chapitre consacré à la littérature française. Ce deuxième tome peut se lire séparément.

    Les notices sont regroupées par pays puis chronologiquement. La nationalité de l’auteur prise en considération est celle à la date de son décès ou de la rédaction du présent ouvrage.

    Nous y faisons des renvois aux tomes précédents de notre étude : T I – Sources religieuses, T II – Art chrétien, T III – Légende noire, Théâtre, Folklore, Caricature, T IV – Cinéma, mais cet ouvrage peut se lire sans le secours de ces développements cités.

    Le tome VI Judas en musique et le tome VII Dictionnaire de Judas sont à paraître.

    Notre roman policier historique Qui a tué Judas ? permet une approche du mystère Judas sous une forme moins académique mais historiquement et exégétiquement documentée.

    Image de couverture

    Leslie FORD, El arbol de Judas, Seleciones de biblioteca oro,1957. Couverture de Pablo RAMIREZ. Edition espagnole de The Clue of the Judas Tree (1933). Cf. Notice dans cet ouvrage

    Allemagne

    Gottfried Wilhelm LEIBNIZ

    Figure 1 Gottfried Wilhelm LEIBNIZ

    Figure 2 LEIBNIZ, Confessio philosophi, VRIN, 1993

    Figure 3 LEINIZ, Discours de métaphysique, VRIN, 2000

    Confessio philosophi, 1673

    Judas damné non par sa trahison mais par son suicide haineux

    Les analyses de la Métaphysique sont annoncées par les Confessio philosophi (La Profession de Foi Du Philosophe) (1673) dans lequel LEIBNIZ juge que Dieu a damné Judas non pour sa trahison même mais pour sa mort : « Je pense que c’est l’état où il était mourant, c’est-à-dire la haine de Dieu de laquelle il était enflammé en mourant, en quoi consiste la nature de son désespoir. Cela suffit à la damnation. […] La plus grande peine est le malheur ou mieux la damnation ; c’est pourquoi celui qui hait Dieu dans la mort se damne lui-même¹». Que la mort de Judas fût peccamineuse car désespérance de la miséricorde divine est une thèse habituelle de la glose médiévale notamment Pierre LOMBARD (1095-1160). Cf. T I p.388 Plus originale et moderne l’interrogation psychologique de LEIBNIZ sur pourquoi Judas haïssait-il tant Dieu ? « On ne peut donner la raison exacte des opinions erronées de Judas sans détailler tous les états de son esprit, sans qu’il soit affecté par les objets, depuis sa première disposition à la naissance². » Les évangiles ne nous disant rien de l’origine, de l’enfance ni de l’éducation de Judas, les spéculations abondèrent dès les premiers siècles, celles d’un Judas enfant sauvage de La vie de Jésus en arabe (Ve s.), celles d’un Judas marqué par le destin œdipien (VORAGINE) et tant d’autres cf. T I qui fondèrent La légende noire de Judas cf. T III.

    Discours de métaphysique, 1686

    Le mal commis par Judas se récompense avec usure

    Gottfried Wilhelm LEIBNIZ (1646-1716)³ s’efforce d’esquiver dans le point 30 de sa Métaphysique l’aporie de la contradiction entre la toute-puissance de Dieu et le mal incarné par la trahison de Judas : « Il ne reste donc que cette question, pourquoi un tel Judas, le traître, qui n’est possible que dans l’idée de Dieu, existe actuellement⁴ ». Le philosophe entend dépasser l’aporie selon sa théorie du « meilleur des mondes possibles » : « Mais, à cette question, il n’y a point de réponse à attendre ici-bas, si ce n’est qu’en général on doit dire, que puisque Dieu a trouvé bon qu’il existât, nonobstant le péché qu’il prévoyait, il faut que ce mal se récompense avec usure dans l’univers, que Dieu en tirera un plus grand bien et qu’il se trouvera en somme que cette suite de choses dans laquelle l’existence de ce pécheur est comprise est la plus parfaite parmi toutes les autres façons possibles⁵ ». Le péché de Judas n’était pas « absolument nécessaire » « necessitas absoluta »⁶ dans le vocabulaire de LEIBNIZ. Le raisonnement est si fermé sur lui-même qu’il en est spécieux quand il formule du péché de Judas : « Mais quelqu’un pourrait dire, pourquoi est-ce que cet homme devait assurément commettre ce péché ? La réponse est simple : parce que sinon ce ne serait pas cet homme⁷ ». Que Dieu ait la préscience des actions mauvaises, qu’il les rende possible ne signifie pas qu’il en soit responsable argutie LEIBNIZ opposant la libre détermination qui rendit libre « César de franchir le Rubicon, Adam de pécher, Judas de trahir⁸ ». Dans le débat qui opposa ÉRASME et LUTHER sur la volonté libre ou esclave (Le serf arbitre) cf. T I, p.440, LEIBNIZ suit la doctrine catholique du choix libre du péché par Judas : « Il ne faut pas demander pourquoi Judas pèche, mais pourquoi Judas le pécheur est admis à l’existence préférablement à quelques autres personnes possibles. […] Car Dieu, répondit-il, voit de tout temps qu’il y aura un certain Judas dont la notion ou l’idée que Dieu en a, contient cette action future libre.⁹ » LEIBNIZ face à l’aporie du sens du geste de Judas s’en tire par sa ‘foi de charbonnier’ : tout est d’une « admirable économie » et « c’est assez de le savoir sans le comprendre »¹⁰. On sait combien VOLTAIRE dénigrera l’ ‘optimum leibnitzien’ dans son Candide ou l’Optimisme (1759).


    ¹ LEIBNIZ, Confessio philosophi, § 52, Éd. VRIN 1993 cité in BRUNET p.282

    ² Ibid. § 59

    ³ WIKIPEDIA https://fr.wikipedia.org/wiki/Gottfried_Wilhelm_Leibniz

    ⁴ LEIBNIZ Gottfried Wilhelm, Discours de métaphysique, éd. Henri LESTIENNE, Paris, Vrin, 1967, p.80 cité par BURNET p.281

    ⁵ Ibid.

    ⁶ BROWN Stuart & N.J. FOX, Historical Dictionary of Leibniz's Philosophy, Scarecrow Press,2006

    ⁷ LEIBNIZ A VI iv 1576/AG 61 cité in LOOK Brandon C., Leibniz's Modal Metaphysics, The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Spring 2013 Edition), Edward N. Zalta (ed.), https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/leibniz-modal

    ⁸ Ibid.

    ⁹ LEIBNIZ, Discours de métaphysique, 1686, cité par DAUZAT p.138

    ¹⁰ LEIBNIZ, cité par DAUZAT p.138

    Abraham a SANCTA CLARA, Judas. Le fieffé canaille, 1686-1695

    Figure 4 Abraham a SANCTA CLARA, BERMANN (1880) p1033

    Figure 5 Abraham a SANCTA CLARA, Bonn/ Salzburg, Georg Friedrich Franckenberg / Melchior Hahn, 1687/ 1699

    Judas, le fils de l’Antéchrist

    Abraham a SANCTA CLARA (1644-1709) de son nom laïque Johann Ulrich MEGERLE, ¹¹ ¹² éduqué par les Jésuites puis les bénédictins, adhéra à l’ordre des Augustiniens déchaux (déchaussés)¹³. Il usait volontiers d’un langage populacier pour haranguer ses ouailles du haut de sa chaire. Sa verve marque son Judas. Der Erz-Schelm ¹⁴

    (Judas. Le fieffé canaille / l’archi-canaille-vaurien) publié à Salzbourg entre 1686 et 1695 ¹⁵, un recueil de sermons qui suivent la vie de l’Iscariot, selon la relation accusatoire de Jean, véhiculant les pires topoï antisémites ramassés de la Légende noire notamment ceux ‘canonisés’ par la Légende dorée de VORAGINE. L’ardent prédicateur syncrétise, à l’aube de l’Ere des Lumières, la détestation médiévale de l’apôtre félon. Der Erz-Schelm n’est qu’une série d’invectives :

    « Judas est issu de la même lignée que l’Antéchrist (I,1). Sans le savoir il tue son propre père (I,100s) et épouse sa mère (I,124) […] Il ébauche un début de conversion et est introduit par Jésus dans le groupe des apôtres (I,137). Mais très vite il s’enrichit secrètement en puisant dans la caisse commune (I,174), il se révèle comme un menteur (I,258s) et un paresseux ingrat (I,313s). Le pire qu’il ait fait : « Judas, le chien vicieux, a trahi, dilapidé, bradé, vendu, rejeté, soldé, marchandé Jésus qui est en or contre de l’argent » (II,116). Son repentir vient trop tard (III,408). ¹⁶»

    Une gravure sur cuivre en tête du volume I montre Judas pendu entouré d’une sarabande de six diablotins dansant au son de la flute d’une chouette. Une autre gravure en incipit du tome II montre, lors de la Cène, un diablotin déchaussant Judas qui regarde, perplexe, la bourse dans la main, le spectateur se détournant de Jésus qui consacre le pain et le vin. Au fond de la scène, un diable entre et les tables de la Loi sont rangées, symbolisant l’entrée de Satan en Judas lors de la Cène selon Luc et Jean et la défaite de la Synagogue, le supersessionisme du dépassement de l’Alliance nouvelle sur l’Ancienne. Dans un style baroque, tous les stéréotypes médiévaux antijudaïques sont rassemblés.

    Figure 6 Abraham a SANCTA CLARA, Bonn/ Salzburg, Georg Friedrich Franckenberg / Melchior Hahn, 1687/ 1699

    Figure 7 Abraha a Sancta Clara, Grammatica religiosa, (Salzburg), Melchioris Haan 1691

    Søren KIERKEGAARD, grand lecteur d’Abraham a SANCTA CLARA dont il possédait les œuvres complètes, appréciait son ouvrage de morale Grammatica religiosa (1691) ¹⁷ qu’il référencera mais s’inscrira en faux contre son Judas. Der Erz-Schelm. Le théologien danois dans son journal en 1948 critique la représentation univoque et simpliste faite par Abraham a SANCTA CLARA qui dénigre sans chercher à comprendre Judas : « On a une compréhension intime de l’état du christianisme par son interprétation de Judas. Abraham a Sancta Clara est naïvement convaincu qu’il est le plus vilain de tous les scélérats dont on doit dire tout le mal possible ¹⁸ » et déplore que le nom de Judas est associé à « tout mal concevable » une allusion à tous les crimes et défauts imputés à Judas par la tradition médiévale. Plus loin, l’exigence d’une interprétation au fond de Judas est ainsi formulée « Au final, Judas doit être interprété bien plus que comme un simple scélérat. Quand le Christ dit : Je les ai choisis par moi-même, il le dit aussi de Judas. Et toute leur relation doit être rendu bien plus véritable bien au-delà des apparences¹⁹ ». En 1954 KIERKEGAARD soutient que « tout a été mis en œuvre dans le Christianisme pour faire de Judas le plus noir des personnages ²⁰ » ce qui est une allusion de plus à la présentation négative de Judas faite par les sources à sa disposition. ²¹

    Martin HEIDEGGER rendra, lui, sous le régime nazi, un troublant hommage à l’antisémite Augustinien à l’occasion de l’inauguration d’une statue, hagiographie publiée sous le titre Über Abraham a Santa Clara ²²(Sur Abraham de Santa Clara). Sur l’antisémitisme d’HEIDEGGER cf. T III, p.403-404 et ²³


    ¹¹ WIKIPEDIA https://en.wikipedia.org/wiki/Abraham_a_Sancta_Clara

    ¹² CATHOLIC ENCYCLOPEDIA

    https://en.wikisource.org/wiki/Catholic_Encyclopedia_(1913)/Abraham_a_Sancta_Clara

    ¹³ WIKIPEDIA https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_des_Augustins_d%C3%A9chaux

    ¹⁴ Titre complet : Judas. Der Ertz-Schelm für ehrliche Leuth/ Oder: Eigentlicher Entwurff/ und Lebens-Beschreibung deß Iscariotischen Bößwicht. Worinnen underschiedliche Discurs, sittliche Lehrs-Puncten/ Gedicht/ und Geschicht/ auch sehr reicher Vorrath Biblischer Concepten; Welche nit allein einem Prediger auff der Cantzel sehr dienlich fallen/ der jetzigen verkehrten/ bethörten/ versehrten Welt die Warheit under die Nasen zu reiben: sondern es kan sich auch dessen ein Privat- und einsamber Leser zur ersprießlicher Zeit-Vertreibung/ und gewünschten Seelen-Heyl gebrauchen.

    ¹⁵ Edition de 1947 reproduite sur

    https://archive.org/details/judasderertzsche00abrauoft/page/n7/mode/2up

    ¹⁶ KLAUCK, p.13-14

    ¹⁷ Abraham a Sancta Clara, Grammatica Religiosa , Quae Piè docent delinare Á malo, & facere bonum, amplecti Perfectum in Praesenti, & respuere Imperfectum, reproduit en ligne sur https://www.digitale-sammlungen.de/en/view/bsb11228886?page=8,9

    ¹⁸ SKS 21, 183, NB8 :95 / JP 2,2229

    Friedrich Adolph LAMPE

    Figure 8 Friedrich Adolph Lampe

    Pour Judas, Jésus n’était qu’un homme

    Selon Friedrich Adolph LAMPE (1683-1729) théologien piétiste la conception que Judas avait de Jésus était carnalis, en langage moderne, terrestre, voyant en lui un chef des armées d’Israël non un Messie. ²⁴

    GOETHE, Des Juifs éternels, 1774

    Figure 9 GOETHE, 1774

    Figure 10 GOETHE, Aus meinem Leben. Dichtung und Warheit, 1ère Ed. 1811

    Judas condamné par Ahasver(us) le Juif errant pour avoir provoqué l’arrestation du Christ pensant l’obliger à la révolte

    Johann Wolfgang von GOETHE (1749-1832) a esquissé en 1774-1775 dans son autobiographie Aus meinem Leben : Dichtung und Wahrheit (De ma vie : Poésie et Vérité) une ambitieuse épopée Von ewigen Juden (Des Juifs éternels) qui devrait narrer comment le cordonnier Ahasver conversait avec Baruch SPINOZA. Il ne nous est resté qu’un fragment ²⁵ ²⁶ de ce projet très original car, contrairement à la représentation traditionnelle du Juif errant comme un fanatique, condamné à errer pour avoir insulté le Christ en croix, l’Ashaver goethéen est respectueux du Christ ²⁷. Ashaver fait reproche à Judas, un Zélote, d’avoir par son funeste stratagème voulu provoquer une révolte juive pour obliger Jésus à sortir de son pacifisme et d’accroître son repentir qui le conduit au suicide. Il est difficile de juger des fragments conservés l’intention générale de l’œuvre, anticléricale et voltairienne ? ²⁸. Pour une discussion sur l’attitude de GOETHE à l’égard du peuple juif cf. ²⁹ ³⁰

    « Jésus fut pris et condamné : l’irritation d’Ahasvérus ne fit qu’augmenter quand il vit entrer dans son atelier Judas, traître en apparence envers le Seigneur, et qui lui raconta, dans son désespoir, ce qu’il avait fait, et le mauvais succès de son action. Ce disciple s’était persuadé, comme beaucoup d’autres partisans les plus habiles de Jésus, que le Christ finirait par se déclarer chef du peuple. Il avait voulu, par un moyen désespéré, pousser vers ce dénouement les temporisations jusque-là invincibles de son maître. Dans ce but, il avait excité les prêtres à prendre des mesures violentes, devant lesquelles ils avaient jusqu’alors reculé. De leur côté, les disciples s’étaient pourvus d’armes ; et le succès n’eût pas été douteux, si le Seigneur ne s’était livré lui-même et n’eût empêché leur résistance. Ahasvérus, loin de montrer de l’indulgence à Judas, augmenta le désespoir de l’ex-apôtre, qui jugea n’avoir plus rien à faire que de s’aller pendre aussitôt. ³¹» ³²

    Friedrich Gottlieb KLOPSTOCK, la Messiade, 17481777

    Figure 11 Friedrich Gottlieb KLOPSTOCK c. 1760

    Figure 12 KLOPSTOCK, Chez Henrichs, Ch. Pougens, Levrault et Carteret, Paris An IX (1800), Edition originale de la traduction française, réalisée par Mme de Kourzrock

    Judas succombe à la tentation satanique des biens de ce monde

    KLOPSTOCK ouvre la veine des Vies de Judas romanesque. Certes, moulte inventions pimentaient déjà les Passions médiévales cf. T III mais il est, dans la littérature moderne, au Siècle des lumières, le premier à construire une intrigue en forme de thriller : Judas est trompé par Satan qui a pris la forme de son père pour l’inciter à rejoindre le groupe de disciples de Jésus en lui faisant croire qu’il en tira fortune. La tentation par Satan de Judas est clairement démarquée de celle de Jésus au désert, prenant place, comme l’autre, sur le haut d’une montagne. Judas succombe. Satan croit tenir sa revanche sur son échec à abuser Jésus durant sa retraite au désert. L’idée n’est pas nouvelle : dans la Passion d’Arras (1420) d’Eustache MARCADE Satan et Belzebuth prenaient l’apparence de deux docteurs de la foi pour engager contre une belle somme d’argent, Judas à trahir son maître.

    « Entre 1748 et 1774, le poète Friedrich Gottlieb KLOPSTOCK (1724-1803) s’engagea dans l’un des projets les plus démesurés de la poésie allemande : concurrencer les 12 310 vers de l’Odyssée d’Homère par 19 458 hexamètres dactyliques relatant l’histoire du Messie ³³. C’est Der Messiah, la Messiade³⁴.

    Et voici ce qu’on lit presqu’au début du poème (ici dans la traduction de la Baronne de KARLOWITZ, la seule traduction française complète du texte) :

    Abusé par un songe infernal, Judas croit voir son père ; il croit l’entendre lui adresser ces perfides paroles :

    « Tu dors, mon fils, tu dors d’un sommeil paisible comme si tu n’avais rien à redouter de l’avenir ! Apprends donc à le connaître, je vais le dévoiler à tes regards ! Viens, suis-moi, je te soutiendrai... Nous voilà sur le sommet du mont... Regarde comme il se déroule à tes yeux, le vaste empire que le Messie va fonder pour lui et ses bien-aimés. Vois-tu sous les pieds cette chaîne de montagnes boisées dont l’ombre rafraîchit une riante vallée ? La fertilité de ce sol enchanté t’étonne ? Tu le serais davantage si tu pouvais distinguer les monceaux d’or renfermés dans le sein de ces montagnes verdoyantes ! Cette source inépuisable de richesses est le partage de Jean, le disciple chéri du Messie ; et ces collines chargées de grappes pourprées, et ces champs couverts de moissons, que le plus léger souffle fait ondoyer comme les vagues de l’Océan, c’est l’héritage de Simon-Pierre. Arrête tes regards sur cette vaste étendue de pays. Quelle population nombreuse s’agite dans ces brillantes cités, dignes sœurs de la royale Jérusalem ! Les cent bras d’un nouveau Jourdain baignent leurs remparts, et ses flots paisibles leur amènent, sans efforts et sans dangers, les trésors immenses que l’univers leur apporte en tribut. C’est là que le Messie choisira les royaumes qu’il destine à ses autres disciples. Maintenant, examine cette contrée lointaine ; elle est sauvage, inculte, déserte ! De longues nuits, des vents glacés enveloppent sans cesse son sol rocailleux, qui nourrit à peine une végétation languissante et rare ; une neige éternelle dort dans les ravins, et les oiseaux de nuit gémissent sans cesse dans les crevasses des rochers noircis par la foudre ! C’est là, Judas, le partage qui t’attend ! Tu frémis de colère et de rage !... Eh bien ! ose devenir l’artisan de ta fortune, de ta grandeur ! Les chefs d’Israël haïssent le nouveau roi, qui s’obstine trop longtemps à rester pauvre et méprisé ! Ils projettent sa mort !... Feins de seconder leurs desseins, livre-leur le Messie ! Ne crains point qu’ils l’immolent ; n’a-t-il pas dit lui-même qu’il était le fils de l’Éternel ! Force-le à se montrer dans sa toute-puissance ; qu’il anéantisse ses ennemis, et qu’il fonde enfin cet empire florissant dont il vous parle sans cesse. Alors tu seras le disciple d’un maître redouté, il te donnera la part qu’il te destine. Quelque misérable qu’elle soit, tu la rendras brillante, car l’or des chefs d’Israël t’aura enrichi d’avance, et tôt ou tard ton royaume surpassera en puissance, en splendeur, celui de tes rivaux. Ne repousse point cet avis paternel, ne me réduis pas à retourner parmi les morts le cœur navré de douleur ; ne me condamne pas à pleurer éternellement la honte, l’opprobre de mon fils. » [KLOPSTOCK 1849, p. 63-64]

    On voit l’habileté du poète. En adoptant le dispositif littéraire du songe inspiré par le diable – on découvre en effet assez vite que la voix de ce père est bien celle de Satan –, Klopstock laisse en place la dimension démoniaque de Judas. Mais en même temps, il fait entendre une nouvelle voix : « Ne crains point qu’ils l’immolent ; n’a-t-il pas dit lui-même qu’il était le fils de l’Éternel ! Force-le à se montrer dans sa toute-puissance ; qu’il anéantisse ses ennemis, et qu’il fonde enfin cet empire florissant dont il vous parle sans cesse. » L’intrigue politique est déjà en place.

    KLOPSTOCK est-il précédé par un quelconque théologien ? » Régis BURNET évoque REIMARUS comme inspiration puis cite NEANDER, STRAUß et RENAN comme influencés avant de conclure : « L’acceptation de cette idée fut donc lente et continua tout au long du XXe siècle. Mais, on l’a dit, elle finit par triompher à la fin du siècle. ³⁵ »

    « L’épopée de Klopstock (1724-1803) apporte au thème de Judas plusieurs innovations : Judas est beau (« La beauté mâle de son visage sévère est imposante ; sa tête s’élève au-dessus des autres disciples, comme le sombre pin s’élève au-dessus du bouleau embaumé. Son épaisse chevelure bouclée tombe avec grâce sur ses robustes épaules »), et c’est pour contraindre Jésus à se manifester comme roi terrestre qu’il le livre ? Il est accompagné de son ange gardien, et à la fin, il s’étrangle. L’ange gardien de Judas (Ithuriel) raconte comment Satan (sous l’aspect du père de Judas) l’a abusé par un songe : « L’amour de l’or et des distinctions l’a perdu ; cette passion a fait naître en lui l’envie et tous les vices corrupteurs qui marchent à sa suite. Il hait les autres disciples, et Jean surtout, parce qu’il s’imagine que c’est lui que le Messie préfère. Que dis-je, il hait le Messie lui-même ! Persuadé que le Fils de l’homme est venu fonder un empire terrestre, il craint qu’il ne distribue à d’autres les richesses, les dignités, la puissance qui, seules, flattent sa coupable ambition. Je cherche à le détourner des criminels projets que forme son esprit fasciné, mais Satan le suit partout, il l’inspire, il le guide, et rit de mes efforts pour lui disputer cet infortuné. Ah ! s’il pouvait entrer dans les décrets de l’Éternel de retenir Satan captif au fond des abîmes, Ischariote redeviendrait digne de la miséricorde du Messie, du Messie qui l’aime encore et qui cependant connaît le crime horrible dont il doit se rendre coupable !... » (p. 53-54) Abusé par un songe infernal, Judas croit voir son père, il croit l’entendre lui adresser ces perfides paroles : « [...] Viens, suis-moi, je te soutiendrai... Nous voilà sur le sommet du mont... Regarde comme il se déroule à tes yeux, le vaste empire que le Messie va fonder pour lui et pour ses bien-aimés. [...] Eh bien ! ose devenir l’artisan de ta fortune, de ta grandeur ! Les chefs d’Israël haïssent le nouveau roi qui s’obstine trop longtemps à rester pauvre et méprisé ! Ils projettent sa mort !.. Feins de seconder leurs desseins, livre-leur le Messie ! Ne crains point qu’ils l’immolent, n’a-t-il pas dit lui-même qu’il était le fils de l’Éternel ! Force-le à se montrer dans sa toute-puissance, qu’il anéantisse ses ennemis et qu’il fonde enfin cet empire florissant dont il vous parle sans cesse. Alors tu seras le disciple d’un maître redouté, il te donnera la part qu’il te destine. » (p. 57-58) Effrayé du sort

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