À propos de ce livre électronique
Ces petites scènes de la société masquée, parfois amères, parfois cocasses, sont profondément ancrées dans le décor familier des rues de Toulouse. Elles plongent le lecteur dans les micro-événements de la vie quotidienne où le port du masque appauvrit ces contacts sociaux de voisinage qui animent d'habitude si agréablement la vie quotidienne.
Tout, dans ces pages, est authentique, à part ce qui ne l'est pas...
Françoise Cazal
Françoise Cazal, spécialiste de littérature espagnole du Siècle d'or, est professeur émérite de l'université Jean-Jaurès à Toulouse. C'est un des quartiers de la Ville rose, le quartier des Chalets, qui sert de décor à ce livre.
En savoir plus sur Françoise Cazal
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Aperçu du livre
Masqué·e·s - Françoise Cazal
Photo de couverture : deux membres de la classe politique espagnole
dans un débat pour l'élection à la présidence de la Communauté
Autonome de Madrid (mars 2021) © El País en ligne.
« L'insociable sociabilité »
Emmanuel Kant
« Si un homme me tient à distance,
ma consolation est qu'il se tient
à la même distance de moi. »
Jonathan Swift
Table des matières
Hologramme
Goulag
Déchetterie
Le vengeur masqué
Orthodoxie
De l'avantage du masque
Les pétainistes à l'épicerie
Conversation sous le masque
La tache originelle
Habitude
Visages sans yeux
Dessin humoristique
Pas de justice
Reconnaissance faciale
Couple mixte
Voisinage
Le rêve des deux chiots
Baiser automobilistique
Temps long, temps court
Beauté
Qui sont-elles vraiment ?
La doxa des masques
Bali, ses œuvres et ses pompes
À l'angle de l'Institut Cervantes
Créativité
Manspreading
Chez le coiffeur
Une retraitée
St Pierre et Miquelon, terre vierge
Salut
Le confit ne ment jamais
Des regards féroces et balayants
L'anesthésiste qui aimait la littérature
espagnole
Le chien
Bleu ou rose
Sentiment d'appartenance
Un cri sauvage, rue de la Balance
Humour de bas étage
DRH
Sous les masques, l'humidité
Exhibitionnisme nasal
Dispense
Nouveaux nez
Individus masqués
Brève
Le cordonnier, le plus mal chaussé
Archéologie littéraire
Qui « même » me suive
Skippers
Masques vénitiens
30 nuances de masques
Élégance naturelle
Charme de la transgression
Mona Lisa
Un rêve de visage
Ceinture et bretelles
Retour au bercail
Conversation
Calembours
Décathlon et la Haute autorité
Casuistique du masque
Préfète déboutée
Rangement
Non-respect des règles sanitaires
Nouvel objet de consommation
Masque opportun
Au coin de la rue
Faits-divers aux Sables d'Olonne
Belgique
Suivie
Regards
Invisible
Non-anecdote
Petit salut de la main
Factrice
Farceur
D'un masque, l'autre
Univers impitoyable
Jolis minois ?
Voisine
L'accessoire de l'accessoire
L'heure fatidique
Langage des signes
Échanges frontaliers
Soigner sa dépression
Conseils vestimentaires
Spécificité
Pour toujours ?
Comment s'y faire ?
Glauque
Quelque chose de vrai là-dedans
Chez le coiffeur
Carnaval à Toulouse
Petit bénéfice
Autorité sous le masque
Reconnaissance
Confidence professorale
Collectif Enfance et Liberté : « Laissez nos
enfants respirer »
France Culture
Vivre dangereusement
Pour la distanciation, c'est raté
Logique à la Lewis Carrol
Nouvelle pudeur
Modes médicales
Le calme proverbial des Suisses
Il ne mâche pas ses mots
Masque social
Soupape de sécurité
Nouvelle élite
Fleuriste
Orthoptie
L'art des présentations
Sombres perspectives
Folie choisie
Promenade dominicale en bord de mer
Ambiance de Prohibition
Zorro
Construction mentale
L'immunité collective, un jour
Rien ne vaut les mesures barrières
Une nouvelle ère
Patiente
Hitchcock, fenêtre sur cour
Senteurs fantasmées
Masque du rêve
Floutage
Parler sans masque
Stigmates
Messe de tous les risques
VDM
Maladresse ou rigueur légitime ?
Députée de choc
Violences
Le plus grand défi posé à l'écriture
Délitement
Éternel retour
Méprise
Ça passe mal
Deuil british
« Le monde s'est dédoublé »
Nouveau sourire
Nouvelle frontière
Personnage
Point de focalisation
Double capture d'écran
Zigzag
Entre-soi
Reconnaissance olfactive
Piétons et cyclistes
Le « super-contaminateur » indien
Tout d'un coup
Tout ça pour ça ?
Place Jeanne d'Arc, une apparition
Hologramme
Hier, rue d'Embarthe, j'ai croisé Ali sur son vélo, un Motobécane des années 1970, – je les repère entre mille –, fin et élégant comme lui, qu'il avait dégoté sur le Bon Coin. Ali est en troisième année de thèse d'économie politique à l'Université Capitole 1 et se rend toujours en vélo, depuis son studio du quartier Saint-Michel, aux cours qu'il donne au centre ville en tant qu'Attaché Temporaire d'Enseignement et de Recherche. Il porte en toute saison des lunettes noires à cause de sa conjonctivite. Avec le froid, ce jour-là, il était vêtu d'une doudoune noire à capuche bordée d'une auréole de fourrure synthétique et, sur son visage sombre, il portait le masque en tissu noir de la pandémie.
L'espace d'un éclair, j'ai vu un vélo chevauché par un être sans visage, noir sur noir. Une absence. Et, en effet, Ali n'est pas vraiment là,il ne s'appartient pas, il attend le jour où il reviendra à N'Djamena, sa ville d'origine, où sa mère a organisé son mariage avec une jeune musulmane bien sous tous rapports, appartenant au même niveau social que lui. L'étudiante qui vit avec lui à Toulouse, et qui l'aime éperdument, ne sait pas qu'il va partir.
Goulag
Éva a eu plusieurs vies. Allemande « de l'Est » installée dans le marais sud vendéen à Puyravault pour suivre les désirs de son mari colonel à la retraite et amateur de voile, je l'ai d'abord connue en tant que collègue dans le lycée où elle enseignait l'allemand et moi, l'espagnol. Devenue veuve, et retraitée, elle avait renoué avec sa première formation, les Beaux-Arts, fait de la peinture non-figurative, qu'elle vendait bien, et aussi des gravures puissantes, des livres d'artiste, puis s'était tournée vers le travail du tissu, produisant des œuvres extraordinaires. Trois ans avant la pandémie, Éva avait abordé un thème glacial, dans sa nouvelle production de plasticienne. Après une période de robes déjantées et somptueuses, faites de matériaux de récupération, de cravates usagées et de filets agricoles achetés à la GAEC, suivies de robes de bure monumentales, d'une beauté austère, exposées dans divers châteaux et monastères du Poitou et des Charentes, elle s'était tournée, avec l'urgence qui caractérise chaque nouvelle voie explorée, vers la confection de masques bien particuliers. Elle avait trouvé dans une revue d'archives allemandes du XXe siècle des photos grises représentant quelques exemplaires de masques anti-froid portés par les prisonniers d'un goulag sibérien. Un orifice rond pour la bouche, comme un cri gelé, deux fentes étroites pour les yeux s'ouvraient à travers les couches de tissus récupérées sur des lambeaux de hardes. Les prisonniers plaquaient ces protections improvisées en cuirasse devant leur visage dans l'espoir de faire partiellement barrière aux températures extrêmes. Ces reliques vides avaient un air lunaire, et Éva avait été tellement fascinée par ces yeux sans visage qu'elle n'avait eu de cesse d'en découper, assembler et coudre à la machine plusieurs, inspiration rageusementsoulageante. Je n'ai jamais vu les masques finis, ils devaient faire peu après l'objet d'une exposition à La Rochelle ; mais j'ai vu les épaisseurs de tissus écrasées avec dextérité sous le pied-de-biche de la lourde machine à coudre.
Déchetterie
N'ayez jamais de jardin loin de chez vous ! Les choses de la vie nous avaient fait négliger d'aller au village de Marcolès, près d'Aurillac, pendant trois ans, et le jardin situé au quartier dit du « Faux-bourg », l'ancien potager de mon grand-père, entouré de ses murs de pierres sèches, était resté à l'abandon, envahi par plusieurs couches d'herbes hautes et quelques massifs de ronce. Le mur qui bordait le chemin avait commencé à s'ébouler. La voisine et riveraine de l'autre côté du jardin, une parente par alliance, se plaignait aigrement
