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Politiquement Incorrect
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Livre électronique316 pages3 heures

Politiquement Incorrect

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À propos de ce livre électronique

Nos temps sont ceux de l’effondrement des systèmes et idéologies politiques. On le voit en France, bien sûr, mais aussi aux USA, au Brésil, en Indonésie, en Espagne, en Russie, …
Il est temps de sortir des « idéaux » et fantasmes des 18e et 19e siècles dont la dégénérescence, l’obsolescence et la déliquescence sont patents.
Le niveau national disparaît au profit du régional et du continental. L’État pyramidal est dépassé.
Le 21e siècle attend de nouvelles pistes ...
LangueFrançais
Date de sortie2 juin 2016
ISBN9791029005053
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    Aperçu du livre

    Politiquement Incorrect - Marc Halévy

    cover.jpg

    Politiquement Incorrect

    Marc Halévy

    Politiquement Incorrect

    Pour en finir

    avec la démagogie

    et la langue de bois

    Les Éditions Chapitre.com
    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    Du même auteur

    L’économie immatérielle (Dangles - 2009)

    Travail et emploi (Dangles - 2009)

    Le Principe Frugalité (Dangles - 2009)

    L’économie démonétisée (Dangles - 2010)

    Petit traité de management postindustriel (Dangles - 2010)

    Simplicité et minimalisme (Dangles - 2011)

    Vers une autre économie (Dangles- 2012)

    Mondialisation ET relocalisation - Entre Terre et Terroir (Dangles - 2012)

    Prospective 2015-2025 - L’après-modernité (Dangles - 2013)

    Taoïsme (Eyrolles - 2009)

    Citations du Tao (Eyrolles - 2013)

    Citations de Spinoza (Eyrolles - 2013)

    Citations de Nietzsche (Eyrolles - 2013)

    Tao et management (Ed. Eyrolles - 2009)

    Un univers complexe (Ed. Oxus - 2011)

    Le Sens du Divin (Ed. Oxus - 2011)

    Petit traité de la Joie de vivre (Dangles - 2012)

    Petit traité du Sens de la vie (Dangles - 2013)

    Petit traité de la Liberté de vivre (Dangles - 2014)

    Petit traité de la Sagesse de vie (Dangles - 2014)

    Lecture le Tao (Oxus - 2012) (traduit en portugais et édité aussi au Brésil)

    Ni hasard, ni nécessité (Ed. Oxus - 2013)

    Nietzsche, prophète ? (Ed. Oxus - 2013)

    Réseaux - L’autre manière de vivre (Ed. Oxus - 2014)

    Eloge du Romantisme (Ed. L. Massaro - 2015)

    Hiram et le Temple de Salomon (Ed. Oxus - 2016)

    © Les Éditions Chapitre.com, 2016

    ISBN : 979-10-290-0505-3

    Avertissement aux lecteurs

    Attention. Le livre que vous avez dans les mains, est plus qu’un brûlot ; c’est une bombe !

    Le corps du livre est composé de centaines d’aphorismes écrits au fil du monde qui va, entre août 1995 et avril 2016.

    Plus de vingt ans d’observation de la vie politique, vingt ans de méditation sur le fait politique et sur les pratiques politiques… Vingt ans d’écœurement… Vingt ans de colère et de révolte devant la démagogie, l’électoralisme, le clientélisme des appareils et des partis, devant le carriérisme et le cynisme des politiques professionnels, de gauche, de droite et d’ailleurs…

    Un bilan exécrable.

    Les aphorismes que l’on va lire sont classés par ordre chronologique, en apparent désordre. Mais ils constituent un tout d’une redoutable cohérence !

    La conclusion en est claire et nette : il  faut tourner la page et éjecter les mots magiques du politiquement correct : démocratisme, égalitarisme, solidarisme, étatisme, démagogisme, financiarisme, souverainisme, populisme, socialisme, conservatisme, progressisme, nationalisme, patriotisme, jacobinisme, humanisme, droit-de-l’hommisme, humanitarisme, mondialisme, écologisme, gauchisme, fascisme, communisme, marxisme, maoïsme, hitlérisme, stalinisme, américanisme,…

    Tous ces concepts sont usés et ne signifient plus rien.

    Notre monde vit une mutation profonde. L’ère moderne s’achève et meurent avec elle les idéaux des obscures Lumières et ces idéologies simplistes et mensongères du 19ème siècle qui continuent de polluer les esprits d’aujourd’hui et qui sont responsables de centaines de millions d’assassinats en tous genres, au fil 20ème siècle.

    Il faut repenser, de fond en comble, le vivre-ensemble dans l’acceptation claire des différences et de l’indifférence, de la non-égalité (qui n’est pas l’apologie des inégalités), dans le refus des centralismes, du suffrage universel, du parisianisme, des assistanats généralisés, des frilosités sécuritaires comme des laxismes humanitaires.

    Les mots peuple, nation, société, justice, social, droit,… sont des abstractions vides, donc des fourre-tout. Il n’y a que  deux certitudes : les masses ne demandent que du pain et des jeux (du McDo et de la télé) et des élites démagogiques de tous bords en profitent pour se battre entre elles afin d’accaparer tous ces pouvoirs factices et illégitimes qu’ils s’inventent, et tous les privilèges qui vont avec.

    *

    * *

    Je veux être politiquement incorrect.

    Question de survie, de salubrité publique

    L’Etat devrait n’être qu’un cadre discret et de bon goût, mettant l’œuvre peinte en valeur.

    Aujourd’hui, la toile est réduite aux dimensions d’un timbre-poste et il n’y a plus qu’un gros sale cadre gris et terne, lourd et inutile, dont la seule fonction est de justifier le clou idéologique auquel il est accroché.

    Marc Halévy

    Prologue

    POLITIQUE DES HOMMES

    (22 MARS 1998)

    La vie sociale, depuis des temps immémoriaux, est mue par un dilemme aussi vieux que le premier clan.

    Tout discours sur la cité, toute politique s’inscrit entre l’individu et le groupe.

    L’hypertrophie de l’individu mène à l’individualisme forcené, tissé d’égoïsme, d’égotisme, de violence, d’autoritarisme, de conflit et de compétition.

    L’exacerbation du groupe conduit au socialisme idéologique, tressé d’égalitarisme, de solidarités forcées, d’étatisme, de populisme, de nivellement et de médiocrité.

    L’histoire politique de l’humanité est une longue tentative de compromis entre ces pôles contradictoires. Dosages subtils ou grossiers d’individualisme réactionnaire ou libertaire, et de socialisme démocratique ou dictatorial.

    Or, au-delà de toute considération idéologique, il est patent que l’individu sans groupe est d’une fragilité étonnante, et que le groupe sans individualité est d’une stérilité navrante.

    Qu’on le veuille ou non, les humains ne naissent, ni ne grandissent, ni ne mûrissent, ni ne déclinent, ni ne meurent égaux.

    Or cette inégalité foncière, en talents, en forces, en vertus, en savoirs ou en résistances, est la plus grande chance du groupe par la panoplie d’opportunités et le réservoir de génies qu’elle offre.

    Encore faut-il que le groupe ait le réalisme et la sagesse de cultiver ces différences à l’encontre de la tentation simplificatrice du nivellement et de l’égalitarisme.

    Encore faut-il, aussi, que les individus aient la sagesse et la modestie nécessaire pour se rendre compte que leur petit « plus » personnel est totalement insuffisant pour prétendre à quelque égocentrisme que ce soit.

    Les hommes ne sont pas égaux, mais ils ont tous droit au respect absolu d’une dignité minimale.

    Ainsi donc, l’individu et le groupe sont en rapport dialectique et offrent donc, comme toujours, trois scénarii possibles : le conflit, le compromis ou la synthèse dynamique.

    L’histoire politique de l’humanité a parcouru ces deux premières voies successivement. Avec bien des hésitations, des retours en arrière, des ruptures, des réformes et des révolutions (presque toutes ratées et génitrices des carnages les plus immondes et des pires dictatures).

    Il est temps de passer outre les mythologies idéologiques et les sentimentalismes révolutionnaires.

    Les conflits mènent à la violence, à la guerre et aux féodalismes.

    Les compromis aboutissent à l’enlisement politicien, aux parlementarismes dévoyés et aux électoralismes cyniques et populistes.

    Le monde doit apprendre à dépasser ces clivages-là et à sortir de la bipolarité, de la dualité, du manichéisme idéologique.

    Ni le conflit socio-politique, ni le compromis démocratico-électoraliste ne présentent de solution durable et satisfaisante à long terme.

    Seule une synthèse dynamique de l’individu et du groupe permettra de passer outre la dichotomie simpliste des politologues.

    Pour que l’individu et le groupe cessent de s’opposer face à face, il suffit qu’ils décident de regarder dans la même direction.

    Plus ce qu’ils regarderont sera profond et durable, plus ce regard sera garant d’une harmonie longue et stable.

    L’individu et le groupe, l’homme et l’humanité ne se réconcilieront que dans un projet qui les unisse au plus profond de leurs êtres.

    Or, qu’y a-t-il de plus profond et de plus durable que l’Un ?

    L’homme et l’humanité ne sont-ils pas deux expressions complémentaires de l’Un, deux de ses formes, deux de ses manifestations dans le monde ?

    L’individu est une vague unique, le groupe est une houle multiple ; mais vagues et houles participent du même océan et sont toutes au service de ses mouvements et de ses équilibres.

    Ainsi l’Un devient le principe directeur d’une réconciliation totale et forte entre l’individu et le groupe, à la condition expresse qu’ils prennent conscience, l’un et l’autre, qu’ils ne représentent, ni l’un, ni l’autre, une fin en soi !

    Ceux qui parlent au nom du groupe sont des individus, travaillés par leurs propres appétits de pouvoir, de gloire, de revanche, et leurs propres objectifs égocentriques.

    Ceux qui parlent au nom de l’individu n’ont de cesse que de regrouper autour d’eux les individualistes qui leur ressemblent afin de former une secte, un clan, un parti.

    Seuls ceux qui parlent authentiquement de l’Un se placent au-delà de tous les groupes et de tous les individus.

    Ils savent, s’ils sont vrais, qu’aucun individu — pas même eux-mêmes — et qu’aucun groupe — pas même le leur — n’ont d’existence, de valeur ou de fin en soi.

    Ils savent que gloire, pouvoir, revanche ne sont que baudruches vides et vaines.

    Au-delà des individualismes et des socialismes, l’avenir de l’humanité sera ou ne sera pas selon qu’elle prendra conscience de sa mission au service de l’Un.

    Peu importe la manière dont elle s’organise selon les lieux ou les époques.

    Peu importe le système de pouvoir.

    Peu importe le mode de désignation de ceux qui arbitreront les différends ou qui décideront l’affectation des patrimoines collectifs.

    Ce qui importe, c’est que le pouvoir, quel qu’il soit, favorise l’éclosion et l’épanouissement des talents et des énergies au service de l’Un, dans la joie et la liberté, dans l’harmonie et la cordialité.

    Le vrai pouvoir n’est pas celui des chefs.

    Le vrai pouvoir est celui de l’Un qui, avec ou contre les chefs, avec ou contre les hommes, poursuivra son dessein vers plus d’ordre et d’harmonie.

    Quelque immenses soient les rochers en travers de son lit, le fleuve coulera vers la mer, et les rochers finiront par disparaître en galets ou en sables.

    Les chefs illégitimes sont ces rochers.

    Puisque la politique des hommes s’occupe du pouvoir des chefs sur la collectivité, et puisqu’il faut dire la politique pour la faire taire, disons-la.

    Un pouvoir n’est légitime que lorsqu’il n’offre aucun attrait, aucun privilège, aucune gloire, aucune possession, aucune richesse.

    L’exercice du pouvoir doit être un sacerdoce, un sacrifice ; jamais un but de vie.

    Tout système politique qui veut régenter la vie des hommes est intrinsèquement mauvais.

    Le pouvoir est seulement le pouvoir d’arbitrer.

    Tout système politique qui entend confisquer les œuvres humaines est fondamentalement voleur.

    Le pouvoir est seulement le pouvoir de stimuler.

    Le pouvoir ne peut rien posséder, ni hommes, ni argent, ni édifices, ni usines, ni trésors, ni rien : le pouvoir est seulement le pouvoir d’arbitrer et de stimuler.

    Arbitrer par les jugements de ses juges.

    Stimuler par les paroles de ses prophètes.

    Le pouvoir n’est fort que s’il est pauvre et libre.

    Le pouvoir n’est crédible que s’il est juste et austère.

    Le pouvoir n’est vrai que s’il dit la vérité.

    Le pouvoir n’est réel que s’il assume la réalité.

    Le pouvoir n’a de sens que s’il sert, que s’il se dévoue totalement et se dédicace uniquement au service de l’Un.

    Qu’il soit mondial, régional ou local, le pouvoir n’a qu’un seul droit : arbitrer et stimuler les hommes à s’épanouir et à se grandir au service de l’Un, de l’ordre et de l’harmonie.

    Le pouvoir ne peut être que sacerdotal.

    Mais il faut prendre garde au mot « ordre », car il se trouve parfois connoté péjorativement du fait de souvenirs anciens et atroces, de dictatures infâmes qui couvrirent leurs classifications et leurs disciplines imbéciles, abjectes et infectes du nom d’« ordre ».

    Il ne s’agissait pas d’ordre mais de haines, de simplismes, de réductions, de disciplines mécanistes et cristallines.

    L’ordre vrai est foisonnant, différentiant, explosant. Il naît de la complexité, se nourrit des différences et se déploie organiquement.

    La discipline militaire n’est pas de l’ordre ; elle n’est que de l’abêtissement.

    L’ordre est ailleurs, dans les bifurcations structurelles et fractales d’un arbre, d’une fleur, d’une galaxie. Cet ordre-là est sans discipline puisqu’il est création continue, invention perpétuelle, liberté active et délirante, créativité désordonnée et dynamisme effervescent.

    Le pouvoir politique n’est pas et ne peut pas devenir le sommet d’une illusoire et ridicule pyramide sociale qui n’existe que dans la tête débile des assoiffés de gloire ou de privilèges.

    Le pouvoir politique n’a de raison d’être qu’en tant que germe structurel ou que structure germinative autour duquel pourront foisonner de multiples corps sociaux entremêlés et interagissants.

    Là est sa seule légitimité.

    Et puisqu’il faut vider l’idée de pouvoir, il faut aussi vider celle de loi.

    Les hommes ont depuis toujours tenté de donner des solutions définitives à leurs différends en codifiant, en légiférant, en légalisant, en réglementant.

    Toutes ces tentatives sont des échecs.

    Aucune solution n’est définitive : il n’existe que des cas particuliers.

    Tout code, tout règlement n’expriment que l’orgueil du législateur qui croit pouvoir enfermer toute la complexité humaine dans quelques mots tarabiscotés.

    A telle enseigne que les codes d’aujourd’hui ne sont plus maîtrisés par personne tant ils contiennent de cas particuliers, de lacunes, d’exceptions, de contresens, de contradictions qui font les choux gras des tricheurs et des faussaires, des avocats et des malhonnêtes.

    Le pouvoir n’est pas celui de légiférer.

    Le pouvoir est seulement celui de nommer des juges intègres, humains et pleinement conscients de la mission humaine en ce monde au service de l’Un.

    Et non des juges fonctionnaires au service du pouvoir, uniquement préoccupés de leur carrière ou de leurs lauriers.

    Le bien et le mal ne sont pas affaire de code ou de légalité.

    Est bien ce qui apporte ou favorise la joie et l’ordre harmonieux.

    Est mal ce qui provoque ou amplifie la souffrance et la zizanie destructrice.

    Tout le reste est affaire de cas particulier, d’écoute, de bon sens, d’expérience et de connaissance de l’âme humaine.

    La morale n’a rien à faire de la moralité.

    La seule loi est la loi divine ; elle est peu connue des hommes.

    Les lois des hommes sont des monuments d’orgueil qui, au nom de la justice qu’elles ne connaissent pas, ne sont que des instruments de pouvoir.

    Le seul vrai pouvoir est celui qui n’a besoin d’aucune autorité pour être entendu, suivi et respecté.

    *

    * *

    Aphorismes

    Les systèmes politiques, une fois débarrassés des problèmes agricoles, délaisseront complètement la campagne et ne se concentreront plus que sur les problématiques spécifiquement urbaines. La campagne sera donc un lieu hors politique, hors législation, hors préoccupations politiciennes.

    *

    Les États qui sont les sous-produits administratifs et politiques des « Patries », ne riment plus à rien, ont perdu toute crédibilité tant par le cynisme subtil des politiciens que par l’inefficience native des fonctionnaires.

    *

    Cinq siècles de raison critique, peut-être, et de catastrophes politiques et sociales, plus sûrement, ont eu raison des idoles, de toutes les idoles humaines, qu’elles soient religieuses ou laïques.

    L’idole « patrie » est morte dans les tranchées de l’Yser.

    L’idole « race » est morte à Auschwitz.

    L’idole « égalité » est morte au goulag.

    La liste est immense. Inépuisable.

    Triomphe absolu du scepticisme philosophique : l’homme a démontré son incommensurable capacité à tout saccager, à tout piller, à tout salir au nom de ses Idéaux les plus élevés.

    La conclusion pragmatique s’impose : tous les Idéaux sont néfastes dans la pratique, dans le vécu, dans le Réel de l’histoire et de la chair des victimes.

    *

    Le pouvoir politique, quel qu’il soit, démocratique ou dictatorial, ne s’établit et ne se maintient que face à un Ennemi qui fait peur au Peuple.

    Au besoin, on crée l’ennemi et on invente la peur…

    *

    On sait à présent qu’il n’y a pas d’ordre éthique ou politique absolus, quelle que louable soit la très occidentale tentative de Déclaration des Droits de l’Homme et les très fallacieuses illusions qui se cachent derrière les mots Démocratie et Justice. Toutes les idéologies, qu’elles soient totalitaires ou socialo-libérales, sont mortes ou moribondes pour avoir cru pouvoir dissoudre les individus dans le moule absurde du citoyen. Le monde découvre que la société est un mal (provisoirement encore un peu) nécessaire sur le chemin de l’accomplissement de l’individu humain libre et responsable de soi. On découvre enfin que l’homme n’est pas un animal social. Tous les régimes qui ont tenté de le faire croire n’ont semé que mort et souffrance, chez eux ou chez les autres, par la violence ou la misère, par la guerre ou par l’argent.

    *

    Ernest Renan – que l’on peut difficilement traiter de fasciste ou de réactionnaire au vu de son engagement libéral, au sens XIXème siècle de ce mot - , dans sa fulgurante vision relatée en préface de ses Souvenirs d’enfance, écrivait ceci {1} :

    "Le monde marche vers une sorte d’américanisme (…).

    Une société où la distinction personnelle a peu de prix, où le talent et l’esprit n’ont aucune cote officielle, où la haute fonction n’ennoblit pas, où la politique devient l’emploi des déclassés et des gens de troisième ordre, où les récompenses de la vie vont de préférence à l’intrigue, à la vulgarité, au charlatanisme qui cultive l’art de la réclame, à la rouerie qui serre habilement les contours du Code pénal (…).

    *

    Tous les pouvoirs se nourrissent des faiblesses de l’homme.

    Il y en a cinq : la peur, la concupiscence, le remord, l’intrigue et la pitié.

    Ainsi le pouvoir politique repose-t-il sur la peur : peur du gendarme, de l’étranger, de la loi, de la misère, de la souffrance, de l’insécurité…

    Le pouvoir économique sur la concupiscence : envie de plaisirs, de consommation, de richesses, de caprices…

    Le pouvoir clérical sur le remord : culpabilisation vis-à-vis du péché, de la désobéissance, de la coutume, de la communauté, de l’égotisme…

    Le pouvoir médiatique sur l’intrigue : la curiosité malsaine pour le goût du mystère, de la mystification et du mensonge, pour la vanité du secret…

    Le pouvoir moral, enfin, sur la pitié : le devoir de compassion, de commisération, de partage, de solidarité, d’humanitarisme…

    *

    La pensée moderne (tant scientifique que philosophique ou politique) est bien adaptée aux systèmes simples (c’est-à-dire mécaniques), mais elles est totalement inadéquates pour l’étude ou l’élaboration de systèmes complexes (c’est-à-dire organiques ou chaotiques) du fait de deux de leurs propriétés : l’holisme (l’organisation du Tout est irréductible à ses parties ce qui rend l’analycisme inopérant) et l’autonomie (l’évolution du système est irréductible à l’application de lois ou de programmes préexistants, qu’ils soient déterministes ou probabilistes).

    *

    Tout le système politique futur ne doit et ne peut œuvrer qu’à une seule chose : l’accomplissement de chacun en plénitude au service de la Vie et de la Pensée.

    *

    La démocratie crée, induit et place une pseudo-aristocratie de fait au pouvoir : une pseudo-aristocratie nommée classe politique, une clique de meilleurs au sens des scrutins et des urnes, de meilleurs démagogues, de meilleurs manipulateurs, de meilleurs joueurs dans le jeu tautologique du système politique démocratique, de meilleurs parmi les médiocres et non au-delà d’eux.*

    L’homme moderne s’est enfermé dans la sociosphère : les autres forment un cachot obscur où l’on ne voit plus rien.

    Anthropocentrisme.

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