Chloé Morin: « Nous avons tous notre part dans l’effondrement démocratique actuel »
IL Y A LA CRISE, omniprésente, asphyxiante, du Covid. Et celle, plus sourde, mais plus dangereuse encore, de nos démocraties. On sait, depuis longtemps maintenant, que les électeurs se détournent des urnes et n’attendent plus grand-chose d’un « système » régi par des dirigeants politiques trop souvent versés dans l’entre-soi, au détriment de l’intérêt public. Ce désinvestissement citoyen atteint désormais des sommets avec le « séparatisme numérique » provoqué par les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle. Comment rebâtir du « commun » dans une société qui rugit au lieu de débattre, et refuse tout compromis? C’est la question fondamentale posée par la politologue Chloé Morin dans un essai remarquable, Le Populisme au secours de la démocratie? (Gallimard). Pour cette spécialiste de l’opinion associée à la Fondation Jean-Jaurès, celui-ci n’est pas la cause du mal démocratique, mais son symptôme.
Volatilité électorale, désaveu des partis, hyperdéfiance envers le politique… Vous décrivez des dirigeants frappés
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