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Les Bourdain de la Teste: Roman régional
Les Bourdain de la Teste: Roman régional
Les Bourdain de la Teste: Roman régional
Livre électronique231 pages2 heures

Les Bourdain de la Teste: Roman régional

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À propos de ce livre électronique

Grâce aux longues investigations de Denis Rouet, découvrez les Bourdain de La Teste-de-Buch !

Personne ne se souvenait des Bourdain de La Teste-de-Buch.
La fidélité de leurs descendants new-yorkais se nourrissait de quelques bribes d’histoire de la fin du XIXe. siècle.

Denis Rouet a mené l’enquête pendant des années. : « Eh ! Les Bourdain ! Que faisiez vous entre 1740 et 1903 ? ».

Et on se surprend à rêver.

Star des cuisines et du petit écran, Tony Bourdain filmait avec poésie et truculence des voyages, des agapes, des rencontres autour du monde. Sentait-il sur son épaule le souffle de quelque ancêtre, patron de chasse-marée au cabotage vers la Bretagne, avec son chargement de résine, marchand de chapeaux ou de pacotilles aux Amériques, second maître canonnier sur un navire corsaire à Sumatra ?

« ‘L’étude que vous avez devant vous est le produit du travail prodigieux de Denis, et de ses talents comme furet des archives. »
Christopher Bourdain

À travers cette littérature régionale, le lecteur se rendra en Aquitaine et découvrira son patrimoine !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Denis Rouet a 66 ans. Il consacre l’essentiel de sa retraite à la généalogie et à l’histoire locale de l’ancienne capitale du Pays de Buch, port historique du Bassin d’Arcachon, terre et mer de ses ancêtres.
lesbourdaindelateste@denisrouet.eu
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie23 sept. 2020
ISBN9791023616118
Les Bourdain de la Teste: Roman régional

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    Aperçu du livre

    Les Bourdain de la Teste - Denis Rouet

    Et pourtant !

    Quel que soit le mode d’approche que l’on privilégie, on identifie d’innombrables traces des Bourdain, à partir de 1740, jusqu’au début du XXe siècle.

    Si l’on étudie leurs multiples alliances avec des familles qui comptent dans le développement local, alors c’est l’histoire des XVIIIe et XIXe, et de la transformation de La Teste que l’on embrasse. Les Bourdain, leurs descendances, sont de tous les secteurs majeurs de l’économie.

    Tout au long de sa mue, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles⁰³, on trouve à La Teste des traces des Bourdain : marins, entrepreneurs, acteurs de la vie publique, commerçants, et aventuriers qui parcourent le monde : Sumatra, Uruguay, Paraguay, Brésil, États-Unis d’Amérique, Espagne, Portugal…

    Ce travail, disons-le tout net, n’a aucune prétention littéraire, ni historique. Il tente de rendre compte, sous une forme supportable on l’espère, d’une patiente confrontation de sources hétéroclites : les archives de l’État-Civil, des notaires, qui regorgent de superbes histoires et de signaux faibles, de l’administration fiscale : enregistrement, cadastre, archives municipales, de la Justice de paix, de la Marine, archives consulaires d’Uruguay et du Brésil, travaux des historiens locaux.

    Où l’on use et abuse des archives

    de la marine

    Dès le XVIIIe siècle, la reconstitution d’une carrière au travers des archives de l’administration maritime éclaire des trajectoires de vie, trace des réseaux professionnels, de voisinage qui s’entrelacent avec des réseaux familiaux.

    Les rôles d’armement enregistrent les voyages, l’armateur, la barque, l’équipage avec ses références pour l’administration et le montant de son salaire pour le paiement des contributions à la caisse des invalides. Au début du XVIIIe, on n’y trouve que deux dates, celle où il est établi, au port de La Teste, dans notre cas, et celle où il est contrôlé, à Bordeaux, quelques jours après. Au fur et à mesure que l’administration devient plus exigeante, on relève les dates d’escales, de retours, plusieurs voyages, des passagers, des chargements, et le désarmement qui marque la fin du contrat.

    Les registres matricules classent - on parlera par la suite d’« inscription maritime » - les carrières des marins, et sous la même forme celles des embarcations, gérées au « quartier de La Teste ».

    Les registres d’entrée et sortie des ports, les examens des maîtres, les dossiers administratifs ou judiciaires des marins, des bateaux, des armateurs et commerçants, complètent le tableau. On trouve tout cela à Bordeaux, pour l’Ancien Régime, puis à Rochefort. Cela constitue une multitude de documents, en ligne ou sous la forme originelle, dans de gros registres, pleins de trésors inexploités et de lacunes rageantes. Les incendies successifs des archives du port de Bordeaux, nous laissent orphelins de bien des informations, et frustrés.

    Armateurs, marins, plus de deux cents ans après, on reconstitue des parcours, jour par jour, barque par barque, port par port. Pour faire parler ces archives, il est nécessaire de les interroger dans tous leurs détails, de les classer minutieusement. On doit avouer avoir pris à cette quête un immense plaisir, et ne pas avoir toujours su résister à la tentation de l’énumération, un peu fasciné par l’ouverture de ces fenêtres sur un paysage de plus de deux cents ans d’âge.

    Que le lecteur dont l’imaginaire n’est pas titillé nous pardonne, enjambe allègrement ces paragraphes, et se console en considérant que nous avions le matériau pour faire bien pire...

    Cinq Jean Bourdain à distinguer

    Dès la deuxième génération, la majorité des Bourdain mâles dont on raconte la destinée s’appelle Jean. Contrairement à la plupart des marins testerins, peu de leurs chaffres⁰⁴ sont parvenus jusqu’à nous. Pour démêler les fils de leurs apparitions, il a fallu constituer une base de données de leurs signatures et numéroter les individus dans l’ordre chronologique⁰⁵.

    Le parti, peu élégant il faut en convenir, de conserver cette numérotation évitera, on l’espère, de perdre le lecteur.

    On a également fait le choix d’utiliser l’orthographe du patronyme qui a survécu, Bourdain. Mais chaque fois qu’on cite un texte original, bien sûr, on respecte l’orthographe utilisée⁰⁶.

    1716 acte de mariage de Ian Bourdin et Georginne Goupy

    à Notre Dame de Redon

    Archives Départementales Ille-et-Vilaine : 10 NUM 35236 144


    01 Embarcation traditionnelle des ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon

    02 Les habitant-e-s de La Teste-de-Buch sont les Testerin-e-s

    03 À la moitié du XVIIIe siècle, La Teste est la capitale du pays de Buch et le port essentiel du « havre d’arcasson », seule étape sur la côte Atlantique entre Bordeaux et Bayonne. Grâce à son marché, elle centralise les produits résineux et les bois locaux issus de sa forêt primaire et du Nord des Landes, et les exporte vers la Bretagne. Elle importe en retour des céréales et des pierres à bâtir. On y pratique la pêche, en haute mer, dans le Bassin, et celle des huîtres sauvages. Au XIXe siècle, La Teste intègre l’ère industrielle, puis les bains de mer et l’ostréiculture, avant d’être dépossédée du leadership local par une partition du territoire communal qui réussit, Arcachon.

    04 «Chaffre » est un nom gascon (traduit par surnom ou sobriquet) Le chaffre s’attache à un individu, à une famille, parfois il se transmet à une branche, s’accole au nom, voire finit par le supplanter. Il est toujours enregistré sur les documents de la marine, rôles ou matrices, souvent dans les actes. La tradition des familles veut souvent que l’on baptise les enfants du même prénom, (Jean pour les garçons chez les Bourdain). On peut alors les distinguer, soit par un chaffre individuel, soit par un prénom d’usage.

    05 On trouvera en Annexe 14 un survol des signatures répertoriées pour distinguer les Jean Bourdain.

    06 On a trouvé fréquemment Bordin et Bourdin, mais aussi Bordain, Bordein, une occurrence de Bordey, en 1772, dans l’acte de naissance de Marguerite Duha, et une autre de Bourdey, dans un recensement de la fin du XIXe. Ces deux dernières formes s’apparentent plus à des erreurs du prêtre et de l’enquêteur qu’à un patronyme réellement utilisé. Toutes les précédentes cohabitent dans les différents textes, chaque scribe ayant jusqu’à très tard dans le XIXe siècle le loisir d’interpréter les noms.

    Les origines oubliées

    Le premier Bourdain à s’installer à La Teste s’appelle Gilles.

    Un marin de Bretagne

    C’est un marin. Il est mentionné pour la première fois dans un rôle d’armement de 1740. On y précise qu’il vient de Redon (Ille-et-Vilaine). Rien d’étonnant.

    À cette époque-là, l’immense majorité des départs au cabotage du port de La Teste a pour destination ce port de Bretagne, plus haut point où peuvent remonter les chasse-marées caboteurs sur la Vilaine, en direction de Rennes, avec leurs chargements de résine ou matières résineuses. On connaît, notamment grâce aux travaux de Michel Boyé et Robert Aufan, et avant eux d’André Rebsomen⁰⁷, l’hégémonie de Redon dans le commerce maritime de la résine testerine.

    On trouve la famille Bourdain dans l’État-Civil de Redon. Son père, Jean Bourdain, l’alpha d’une belle série de Jean, était tailleur d’habits. Il épouse Georgine Goupil, le 24 novembre 1716, à Notre Dame de Redon⁰⁸.

    Gilles est le troisième enfant que l’on identifie. Il est baptisé le 28 mai 1723⁰⁹.

    Dans sa fratrie, on note, le 23 juillet 1748¹⁰, le mariage de « Jacques Duchesne fils de Jullien et d’Yvonne Joly de la paroisse de Saint Gildas des Bois, d’une part, et Jullienne Bourdin, fille mineure de feu Jan Bourdin et de Georgine Goupy, de notre paroisse, d’autre part.… », Leurs enfants naissent, Joachim, le 14 janvier 1755¹¹, et Guillaume, le 13 juin 1768¹².

    Ils méritent d’être distingués, car nous les retrouverons sur les rôles d’embarquement du quartier de La Teste, enchaînant les allers-retours pour Redon, avec leur oncle Gilles ou leurs cousins testerins à la barre. L’administration les classe au quartier de La Teste.

    À partir de 1786, Joachim est classé sur la matricule des novices, puis des officiers mariniers et matelots du Syndicat de Redon, «né à Redon», mais avec la mention en marge «Cet homme est de La Teste...»¹³.

    Il se marie à Redon le 6 Juillet 1784¹⁴ avec Aimée Voisin. Il est alors qualifié de « maître d’équipage des vaisseaux du Roi ». Il alterne les voyages au cabotage et au long cours, jusqu’à la sèche mention de la matricule qui résume son année 1794, et clôt, en deux étapes et définitivement, son inscription : « Au long cours. mort ¹⁵ ».

    Quand bien même la tradition familiale ne semble pas majoritairement marine, on y trouve, cependant, d’autres marins.

    Nicolas, le frère aîné de Gilles, est présent sur les matricules de Nantes et du Croisic. Cette dernière le classe le 22 janvier 1748¹⁶ « Sur le Saint Jean Baptiste. À Redon en janvier », tout en précisant qu’il « était classé à Nantes », et en commentant en marge « Sans nouvelle ». À Nantes, la matricule de 1751¹⁷ le déclare parti en avril 1748 dans un voyage « aux Indes » sur Le Marquis de Lassay, puis « Noyé ».

    1774 rôle d’armement familial : Gilles et 2 Jean

    Archives Départementales de Gironde 6 B 598


    07 Voir bibliographie

    08 AD 35 web : 10 NUM 35236 144

    09 AD 35 web : 10 NUM 35236 151

    10 AD 35 web : 10 NUM 35236 55

    11 AD 35 web : 10 NUM 35236 62

    12 AD 35 web : 10 NUM 35236 75

    13 AD 44 web : C 1152 et C 1157

    14 AD 35 web : 10 NUM 35236 91

    15 AD 44 web : C 1157

    16 AD 44 web : C 1148

    17 AD 44 web : C 1422

    Gilles

    Le fondateur de la lignée des Bourdain testerins est d’abord, et avant tout, un marin. Une vie entière passée à naviguer et qui laisse donc des traces dans les archives maritimes, grâce auxquelles nous avons pu effectuer ce qu’on appellerait aujourd’hui une reconstitution de carrière.

    Il reste, bien sûr, des lacunes. Mais l’essentiel est clair : une vie à caboter entre La Teste et Redon, entrecoupée de voyages « aux Isles, pour le Roy » qui ont du nourrir l’imaginaire de la famille et les envies d’aventures de sa descendance.

    Au cabotage, pour Redon

    On le trouve donc tout d’abord dans le rôle n°21 du 27 octobre 1740, partant pour Redon, sur une barque neuve, La Jeanne, appartenant au Sieur de Ruat (le seigneur Captal de Buch soi-même…) et consorts, sous le commandement de Michel Rangeard. À 17 ans, il est encore « mousse, à classer », ce qui laisse à supposer qu’il n’a pas une très longue carrière maritime derrière lui.

    Il y a

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