l n’a pas fallu des mois de négociations pour qu’ils acceptent. Au contraire, entre Sparks et la France se tisse depuis cinquante ans une histoire d’amour et de musique. La proposition de nous recevoir chez eux a donc été accueillie avec enthousiasme. Car, dès les années 1970, Sparks avançait en terrain conquis dans l’Hexagone. Ce fut Jacques Tati d’abord qui les avait sollicités pour un film. Puis une renaissance au début des années 1980 avec le succès de leur tube disco « When I’m with You » dans les boîtes parisiennes. Avant que les Rita Mitsouko ne leur fassent écrire une nouvelle page de leur histoire, le temps de deux duos géniaux. Et, enfin, Leos Carax, qui, dès 2013, se lançait dans le projet « Annette », couronné d’un prix à Cannes, cinq César, dont celui de la meilleure musique pour les frères Mael. Aussitôt la page cinéma refermée, Ron et Russell ont repris leur routine. Ron conduit sa vieille Volkswagen jusqu’au domicile de Russell, niché dans les collines de Beverly Hills. Chaque jour, ils travaillent à de nouveaux morceaux. « The Girl Is Crying in Her Latte », 26album studio, ne déroge pas à la règle ; on y entend un Sparks inventif, déterminé, abrasif, qui renoue avec les boucles électro sans délaisser les guitares rock. Assis dans le canapé blanc de Russell, face à un vinyle 25 centimètres de Johnny acheté chez
