SPARKS
AS VRAIMENT ÉTONNANT QUE “THE SPARKS BROTHERS”, le film de deux heures trente sur le duo de musiciens américains qui, à la fin des années soixante, a tenté sa chance à domicile avant de tout plaquer et de survoler l’Atlantique, soit signé Edgar Wright. Car, et ça ne trompe pas, ce réalisateur de films de genre anglais (“Shaun Of The Dead” est celui qui vient aussitôt à l’esprit) a vu le jour en 1974, l’année où Sparks a décroché son premier croissant de lune avec l’immarcescible loufoquerie glam “This Town Ain’t Big Enough For Both Of Us”, face A d’un single dont l’écoute des cinq premières secondes, aujourd’hui, suffit à remonter le temps. La chanson ouvrait “Kimono My House”, un troisième album tellement bon et populaire (sauf aux USA…) qu’il a manqué faire de Sparks un one-hit wonder. Certes, c’est toujours mieux que rien, mais Ron et Russell Mael avaient l’ambition de marquer durablement, en butinant les genres musicaux (parfois malgré eux — “Terminal Jive” de 1980, container disco-pop du tube “When I’m With You”, a été maraudé par Giorgio Moroder), de pousser les bouchons de textes intelligents et de mélodies acrobatiques par le goulot de bouteilles sans fond. Histoire de dépasser les limites, les leurs et celles de la pop arty dont, obstinés, ils sont devenus les garants. Fan, Wright a retourné tous les rochers du parcours de Sparks, des débuts à cette apothéose estivale. Pacific Palisades, un père artiste, le film déclencheur “Blackboard Jungle”, les Beatles à Las Vegas en 1964 et le surf sur la première british wave, la déterminante. Une chanson avec le mot
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