Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Mortelles collections: Roman
Mortelles collections: Roman
Mortelles collections: Roman
Livre électronique89 pages1 heure

Mortelles collections: Roman

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Le monde des collectionneurs d’art, si feutré et si élégant, un monde d’apparat et d’apparences mais, sous les lambris des salles des ventes et dans les salons privés richement décorés, lorsque les vernis se craquellent, on découvre de bien sombres desseins et de malsaines compromissions…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Traducteur de formation, grand amoureux de la langue française, passionné par la lecture, les mots ainsi que l’histoire et la culture en général, l’auteur, Arnaud Minisini ose enfin dévoiler une part de lui-même au travers de cette première nouvelle policière.
LangueFrançais
Date de sortie28 févr. 2020
ISBN9791037706836
Mortelles collections: Roman

En savoir plus sur Arnaud Minisini

Auteurs associés

Lié à Mortelles collections

Livres électroniques liés

Mystère pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Mortelles collections

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Mortelles collections - Arnaud Minisini

    Arnaud Minisini

    Mortelles collections

    Roman

    ycRfQ7XCWLAnHKAUKxt--ZgA2Tk9nR5ITn66GuqoFd_3JKqp5G702Iw2GnZDhayPX8VaxIzTUfw7T8N2cM0E-uuVpP-H6n77mQdOvpH8GM70YSMgax3FqA4SEYHI6UDg_tU85i1ASbalg068-g

    © Lys Bleu Éditions – Arnaud Minisini

    ISBN : 979-10-377-0523-6

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Lundi 21 avril

    Presque quinze heures. Joseph Albano se prépare pour les enchères qui se dérouleront à seize heures à la salle des ventes Viviani. Ne se trouvant pas très beau, Joseph tente de compenser son physique quelconque par une recherche vestimentaire (pantalon classique, chemise impeccablement repassée, cravate, veston) et un goût certain pour les bijoux. Ainsi arbore-t-il, à l’annulaire de la main droite, une impressionnante chevalière sertie d’un onyx noir, au poignet droit, une gourmette en or et, autour du cou, une chaîne ornée d’un pendentif composé d’un diamant, d’une émeraude et d’un rubis, sans oublier la broche qu’il porte au revers de son veston, du côté du cœur. Depuis peu, il se laisse également pousser la barbe.

    Autre « revanche » qu’il aime prendre sur son physique, c’est sa culture. Ainsi est-il fin connaisseur en histoire, histoire de l’art et des religions, en musique classique et en botanique. En revanche, tout ce qui concerne les nouvelles technologies l’ennuie prodigieusement, il n’y comprend rien et ne s’y intéresse pas. En somme, il se considère comme un homme du passé, comme un esthète et un passionné tel qu’il en existait dans les siècles antérieurs. Joseph s’est toujours senti mal dans son époque.

    Après un dernier coup d’œil sur le catalogue de la vente, Joseph marque un temps d’arrêt. Une citation biblique lui revient soudain à l’esprit : « vanitas vanitatum omnia vanitas ». Et si tout cela était vain ? Et si cette manie de la collection n’était qu’une manière de masquer la vacuité de son existence ? À un peu plus de cinquante ans, Joseph est un solitaire. Peu d’amis, pas de femme dans sa vie, pas d’enfant, il profite actuellement d’une année sabbatique, prenant temporairement congé d’un travail administratif plutôt routinier. Le confortable héritage que lui a laissé sa famille lui permet d’assouvir sa passion de collectionneur. Ses domaines de prédilection ? Les timbres, les livres anciens (sa bibliothèque compte plusieurs centaines d’ouvrages) et les pièces en cristal du Val Saint-Lambert. Pour le reste, Joseph Albano mène une vie tranquille, voire retirée ; maladivement casanier, il s’adonne à ses hobbies que sont le jardinage, l’histoire et la lecture, entretient sa belle villa avec un soin qui confine presque à la maniaquerie et a choisi une fois pour toutes de réduire les contacts avec ses semblables au minimum vital. Non qu’il soit misanthrope, il ne ressent tout simplement pas le besoin de nouer des contacts. Seule trouve grâce à ses yeux, Peluche, sa chatte tigrée de cinq ans, qu’il dorlote et gâte au-delà du raisonnable.

    D’un revers de la main, il chasse ces noires pensées. Ce n’est pas le moment de se payer un coup de déprime !

    Comme pour mieux les évacuer, il se sert un verre de chablis, dans un splendide verre en cristal Val Saint Lambert, bien évidemment. Il apprécie tout particulièrement ce vin léger et enthousiasmant. Les vins de Bourgogne sont d’ailleurs ses préférés. Les vins de l’homme accompli, aime-t-il à penser. Il avale son verre en deux grandes lampées. Il hésite à se resservir un nouveau verre. Non, il doit garder l’esprit clair pour éviter de se laisser aller à des enchères inconsidérées, comme cela lui est déjà arrivé par le passé.

    Aujourd’hui, il vise le lot numéro quatorze. Un ensemble de trois carafes du Val Saint-Lambert, de couleur bleue et datant du début du vingtième siècle. Art nouveau, donc, l’une de ses époques préférées dans l’histoire de l’art, synonyme de Belle Époque et d’élégance de manière générale. Il regarde les photos du catalogue et se dit que, décidément, ces trois carafes seraient du meilleur effet chez lui. Il a déjà précisément en tête la manière dont il les mettra en valeur sur la petite commande de style Louis XV acquise dans une brocante quelques semaines auparavant : la carafe Berncastel à gauche, la Balmoral à droite et, au centre, la rare carafe à Genièvre modèle Fouarge. Mise à prix : mille deux cent cinquante euros. Valeur estimée : mille huit cents euros. Joseph a fixé sa limite à deux mille euros, tout en espérant que les enchères ne débuteront pas trop rapidement. Il se méfie également tout particulièrement des enchères téléphoniques, qu’il considère comme traîtresses. Il se doute qu’il devra faire face aux quelques protagonistes habituels : la salle des ventes Viviani est en effet une communauté somme toute assez restreinte où se côtoient régulièrement les mêmes personnes, entre amitié feinte et rivalité réelle.

    Un dernier coup d’œil dans le miroir, il rajuste son épingle de cravate et se met en route, bien décidé à emporter la mise.

    ***

    De son côté, Nadine Labille se prépare également pour la vente aux enchères. Elle aussi a repéré, dans le catalogue, le lot quatorze. Dans les brocantes, les ventes aux enchères et chez les antiquaires, cette enseignante à la retraite convoite essentiellement, outre le précieux cristal liégeois, également les miroirs anciens et les objets en porcelaine de Delft. Rien de cela dans la vente qui se prépare, elle reportera donc toute son attention et toutes ses enchères sur les carafes du Val Saint-Lambert. Veuve de longue date (elle avait épousé un homme aisé et plus âgé qu’elle), elle n’en tient pas moins à sa coquetterie. Assez extravagante quant à ses teintures capillaires, elle n’hésite pas à oser des mèches rouges, roses et mauves sur des cheveux mi-longs et dont la couleur peut varier du noir charbon au roux carotte, en passant par le blond vénitien et toutes les gammes de brun.

    Son habillement n’a rien à envier à ses cheveux. Nadine Labille aime revêtir des tenues fleuries aux couleurs chatoyantes, avec force fanfreluches et, la plupart

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1