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Stella Sole: Une Etoile pour Soleil
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Stella Sole: Une Etoile pour Soleil
Livre électronique143 pages2 heures

Stella Sole: Une Etoile pour Soleil

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À propos de ce livre électronique

Mathieu, jeune libraire, trouve dans un vieux cahier d’écolier des années 50, un poème qu’il a lui-même écrit quelques années plus tôt. Cette découverte bouleversante va l’amener à rencontrer Adrien, ancien professeur de physique et inventeur d’une étrange machine à remonter le temps.
Débute alors une incroyable épopée entre les âges antiques où il fera connaissance de la belle Clotildis, et le futur qui annonce la destruction prochaine de la planète Terre. L’espoir ne se niche-t-il pas dans une exoplanète en orbite autour de Proxima ?
Mais comment survivre dans une nature aussi inconnue et différente de la nôtre ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marié et père de trois enfants, Thierry FERRAND profite de sa retraite près de Bourg en Bresse pour se consacrer à ses passions. Féru de sciences et d’écriture, il fut tenté de réunir les deux dans plusieurs romans de science-fiction qui mettent à l’honneur d’incroyables scénarios rendus crédibles et une certaine poésie de la musicalité des mots.
LangueFrançais
ÉditeurLibre2Lire
Date de sortie20 févr. 2020
ISBN9782490522583
Stella Sole: Une Etoile pour Soleil

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    Aperçu du livre

    Stella Sole - Thierry FERRAND

    Chapitre 1

    Le vide-greniers

    En ce mois de juin, la Saône baignait dans le soleil et sa surface en était piquetée de lumière. Le vide-greniers organisé par les pompiers de Montmerle-sur-Saône ne désemplissait pas. Des tables de fortune couvertes de babioles en tout genre empiétaient sur les trottoirs étroits des bords de Saône. Une bonhomie empreinte de plaisanteries graveleuses et grivoises régnait dans les allées. Les deux buvettes étaient prises d’assaut. Par cette chaleur, la bière coulait à flots. Les barquettes de frites dégoulinantes de ketchup ou de moutarde voguaient tant bien que mal entre les consommateurs. Une faible brise dispersait les fumées que générait la cuisson des merguez qui grillaient sur les barbecues. Les anciens aux mines patibulaires ne décollaient pas du plancher de la buvette. C’étaient des figures locales de Montmerle-sur-Saône, des enfants du pays qui occupaient leurs journées la plupart du temps dans les cafés du voisinage, en jouant aux cartes sur un tapis de feutre vert devant un verre de rouge tout en refaisant le monde.

    Dans le tumulte de cette marée humaine, un homme arpentait les allées d’un pas alerte, en se coltinant un sac à dos en bandoulière sur l’épaule droite. Il marqua un temps d’arrêt. Comme hypnotisé, son regard se fixa devant un carton rempli de vieux magazines des années 60. L’homme, comme pour se donner une contenance, se frotta le menton. La vieille dame tentait de le deviner. L’homme avait les yeux bleus. Ses cheveux mi-longs tirés en arrière et tenus par un élastique le confortaient dans un style baba cool.

    La vieille dame esquissa un sourire, prise par le charme désinvolte de l’inconnu. Elle se leva de sa chaise tout en ajustant sa robe rouge de sa main droite et en replaçant sa paire de lunettes qui lui glissait sur le nez.

    L’homme dépila les magazines. Son visage resta imperturbable pour ne trahir aucune émotion, car ce carton avait valeur de petit trésor. L’homme en question était féru de magazines et de livres anciens. Quelques cahiers d’écolier faisaient partie du lot, sans grand intérêt pour un collectionneur, mais en prenant l’ensemble, il se donnait ainsi bonne conscience. Il poussa même son jeu jusqu’à une hésitation.

    Il rangea avec soin sa petite trouvaille, tout en songeant que les affaires étaient les affaires. Tant pis pour la vieille dame, qui au demeurant avait aussi cru faire une bonne transaction. Sa trouvaille tiendrait compagnie à quelques vieux livres poussiéreux récupérés çà et là sur le parcours du vide-greniers. L’homme, qui répondait au nom de Mathieu, eut un bref regard sur sa montre dont les aiguilles affichaient 16 heures, l’heure de rejoindre ses pénates.

    Mathieu était un ancien prof de lettres. À 35 ans, il avait décidé de quitter l’enseignement pour se consacrer à sa grande passion, la littérature. Il avait pu ressusciter non sans mal une petite librairie en lieu et place des arcades de la ville de Louhans en Saône-et-Loire. Sa librairie se voulait être sans prétention. Sa façade, faite de bois, avait été repeinte d’un rouge bordeaux, couleur qu’il avait choisie pour évoquer celle des reliures de livres anciens. L’inscription sur l’enseigne « Livres Passions », de couleur jaune, écrite en lettres académiques au-dessus de la vitrine, apportait un sérieux littéraire. Sa passion dévorante avait eu raison de sa vie de couple. Marthe n’avait pu se résoudre à quitter la vie tumultueuse de Paris ni sa boutique de prêt-à-porter d’une banlieue parisienne.

    Il fallut une bonne heure pour rejoindre Louhans, petite ville de Saône-et-Loire. En ce dimanche, quelques passants arpentaient la rue pour lécher les vitrines. D’autres profitaient de l’ombrage des arcades, assis à la terrasse d’un café tout en sirotant un soda ou une bière pression. Lorsque Mathieu fut devant la porte vitrée de sa librairie, il introduisit la clef dans la serrure de la porte d’entrée, tout en poussant celle-ci du pied. Une bonne odeur de vieux papiers le submergea aussitôt. Il entrait enfin dans son univers. Il déballa sans attendre ses trouvailles sur un bureau dans un recoin de la librairie, bureau dont il n’avait pu se résoudre à se séparer, voulant ainsi garder l’âme de l’ancienne librairie. Il en était de même pour le vieux miroir imposant au cadre de bois doré qui trônait encore au-dessus du bureau comme un sphinx du passé. Mathieu fit l’inventaire du carton, des magazines des années 70. Podium, Paris Match, il avait su rassembler sur un site internet des collectionneurs de ce genre de magazine. Il lui suffisait de scanner les couvertures et de vendre le tout au plus offrant, mais tous dans son carton n’étaient pas digne d’intérêt. Pourtant, son attention fut captivée par un cahier d’écolier où figurait un poème sur sa couverture. Sa particularité était qu’il était écrit à l’envers. On ne pouvait le lire qu’à l’aide d’un miroir. Un petit miroir rond pas plus gros qu’une pièce de deux euros figurait dans le coin en haut à droite de la couverture. Mathieu eut un sourire, son âme d’enfant surgissait soudain. Il profita du miroir du cahier et l’inclina pour lire le poème.

    Chimère

    Je viendrai un soir mystérieux comme un voleur

    Rentrer dans vos mémoires et marcher sur vos rêves

    Comme la vie s’en va sans cri et sans douleur

    Je serai phénix bleu volant sur la grève

    Je me ferai azur pour mieux vous contempler

    Dans votre intime sommeil libre de ses sentiments

    Dans ce cœur si lourd qu’il ne peut plus aimer

    Que de vouloir aimer devienne un châtiment

    Qu’il devienne léger papillon d’avril

    Dans la lumière glaciale d’un lac aux eaux claires

    Qu’il soit nostalgique d’un soleil en exil

    J’irai cueillir des fleurs dans votre jardin secret

    Celles du mal et du bien et celles qui vous ressemblent

    Je fermerai la porte d’un sourire discret.

    Adrien Pontus

    Mathieu lut le poème, une première fois sans trop comprendre, puis une seconde fois plus soucieux. Son teint devint plus pâle, son cœur s’accéléra. Il vivait, silencieux, une émotion intense. La vue d’un fantôme passant devant lui ne l’aurait pas plus ému. Ce poème ne lui était pas inconnu, car il l’avait écrit deux ans auparavant. Il fut même à l’origine du premier prix d’une grande revue poétique : « La braise et l’étincelle ». Voulant dans un premier temps se rassurer, il crut à une farce, mais de l’achat à la vieille dame à son magasin, le cahier ne l’avait pas quitté. De plus, le papier était jauni par le temps, et l’écriture, de même que couleur de l’encre, étaient semblables à l’intérieur du cahier. La probabilité que deux personnes puissent écrire un poème identique était nulle, pensa-t-il. L’intérieur du cahier en première page indiquait l’âge et le lieu des écrits « Adrien Pontus 19 mai 1957 Varennes-Saint-Sauveur ». Quant au contenu des six cahiers, ils étaient essentiellement couverts d’amas de chiffres et de croquis incompréhensibles.

    Chapitre 2

    L’enfant seul

    La traction avant du docteur Marchant, en ce matin d’octobre 1957, pourfendit le brouillard épais du chemin tortueux et boueux d’une ferme de la commune de Varennes-Saint-Sauveur, commune de Saône-et-Loire. Une ampoule électrique suspendue à une poutre du toit en indiquait sa présence. La venue de la voiture fut annoncée par l’aboiement des deux chiens efflanqués, gesticulant dans une boue épaisse. Madame Pontus l’attendait campée sur le perron de la porte d’entrée, comme l’aurait fait un majordome devant une grande demeure. Lorsqu’il sortit de sa voiture, le médecin de campagne prit mille précautions pour ne pas crotter ses chaussures noires parfaitement cirées. Il incarnait l’élégance avec son chapeau de feutre gris clair vissé sur sa tête et sa moustache brune taillée en pointe. Son costume trois-pièces gris clair parachevait sa prestance. Sa maigreur était telle qu’on l’eût comparée à un grand échalas. Il eut un sourire de bienveillance à l’attention de madame Pontus.

    Madame Pontus était une gironde aux formes harmonieuses dans la fleur de la quarantaine. Elle ne manquait pas de charme malgré un chignon tiré en arrière qui lui allongeait le visage. Sa peau brunie par les travaux des champs faisait ressortir ses yeux bleus, le tout éclairé par un joli sourire. Elle fit entrer son hôte en se dandinant, sachant bien qu’il la regardait, et que, suivant les dires, le docteur Marchant n’était pas en reste avec la gent féminine.

    Le docteur Marchant lui répondit d’un sourire et d’un oui. La ferme avait gardé tout le pittoresque d’une ferme traditionnelle bressane louhannaise. Sous les pans du toit pendaient des gerbes de maïs comme des lustres éclairés de soleil. Un escalier brinquebalant de bois devenu gris par le temps conduisait aux greniers. Par la fenêtre, on pouvait voir le puits qui occupait le centre de la cour. Dès son entrée dans la pièce de vie, le docteur prit le temps de respirer lentement. Une odeur de cire d’abeille émanait des deux grandes armoires et du vaisselier bressan. On n’entendait que le crépitement du feu dans la cuisinière et le va-et-vient du balancier de l’horloge franc-comtoise. À chaque visite à la ferme, le docteur Marchant tombait en admiration devant la cheminée bressane qui n’était plus utilisée. Elle tenait à elle seule une partie de la pièce, si bien que plusieurs personnes y tenaient assises.

    L’objet de sa visite se tenait dans un lit près de la fenêtre, la grand-mère maternelle Léontine. Elle venait d’avoir 98 printemps et malgré son grand âge, elle rendait encore de grands services, en particulier ceux de la cuisine, et par mesure d’économies et de tradition, les anciens restaient dans leur famille jusqu’à leurs derniers jours. Mais en ce jour, une mauvaise grippe la clouait au lit. Bien que choyée par les fermiers, une fin proche n’était pas indésirable. La Léontine était issue d’une riche famille louhannaise, et avait hérité d’un bon pécule qui croissait dans une banque de Bourg-en-Bresse et sa mort apporterait bien de l’eau au moulin, mais Léontine avait compris leurs pensées secrètes et inavouables. Malgré son grand âge et ses yeux vitrifiés par la cataracte, ses longs cheveux blancs offraient encore une coquetterie. Le docteur se saisit de sa montre à gousset en or dans la poche droite de son veston, un raffinement qui affichait son statut social. Il prit le poignet de sa patiente pour en déterminer le pouls.

    En l’auscultant, le docteur fit un clin d’œil complice à Léontine, qui elle, n’était pas dupe. Le magot n’était pas pour les jours qui suivent. Le docteur Marchant prenait un malin plaisir par le simple fait de cette phrase.

    Le fermier qui les avait rejoints fit une moue cachée par une moustache mal taillée et grisonnante. C’était un grand gaillard au béret enfoncé jusqu’aux oreilles qui ne semblait ne jamais le quitter : Elle allait tous les enterrer pensait-il, et surtout l’argent engraisserait les bancs encore de nombreuses années. Le docteur Marchant but son café d’une traite tout en refermant son imposante sacoche en cuir noir, en s’exclamant.

    Le couple de fermiers avait deux enfants. L’aînée, Joséphine, 14 ans, une belle fille

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