Sherlock Holmes contre Arsène Lupin : la revanche
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À propos de ce livre électronique
« - Qu’est-ce qui me prouve que vous êtes bien Arsène Lupin ?
- Vous qui êtes si malin, monsieur le détective, à vous de le découvrir !
- Mais c’est bien mon intention. »
Holmes va une fois de plus mobiliser ses légendaires facultés pour mener à bien sa mission. Pour mettre tous les atouts de son côté, il va utiliser les techniques modernes, telle l’analyse des empreintes digitales. Cela sera-t-il suffisant pour lui permettre de triompher de son adversaire, et enfin prendre sa revanche ?
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Arsène Lupin et Sherlock Holmes : les regrets Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMon ami Sherlock Holmes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
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Avis sur Sherlock Holmes contre Arsène Lupin
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Aperçu du livre
Sherlock Holmes contre Arsène Lupin - Martine Ruzé-Moëns
Sherlock Holmes
contre Arsène Lupin :
la revanche
Martine Ruzé-Moëns
Sherlock Holmes
contre Arsène Lupin :
la revanche
LEN
126, rue du Landy 93400 St Ouen
img1.jpgDe la même plume :
Les Voyages de Sherlock Holmes
Mon ami Sherlock Holmes
Le Meilleur Ennemi de Sherlock Holmes
Sherlock Holmes et les disparus des Cornouailles
Prix du roman policier JDMF 2019
Les Vieux Cahiers de Sherlock Holmes
Les Éditions du Net
http://www.leseditionsdunet.com
Couverture :
Camille Ruzé
https://camilleruze.com/
Illustrations tirées du Strand Magazine
et diverses autres publications
http://mrs-hudson.monsite-orange.fr
Texte inédit
sous la direction littéraire de Wilfried N’Sondé
© LEN, 2021
ISBN : 978-2-411-00084-8
« The game is afoot »
Sherlock Holmes
img2.jpgMaurice Leblanc
Prologue
Mon nom est Sherlock Holmes, comme le héros légendaire de Conan Doyle. Je suis né en 1854 en Angleterre, mais je parle le français couramment. J’ai longtemps partagé mon appartement londonien du 221B Baker Street avec un colocataire, le docteur John Watson. À cette époque, j’étais détective privé consultant et il lui arrivait, quand son emploi du temps le lui permettait, de m’accompagner sur le lieu de mes enquêtes. Le jour de son mariage avec Mary Morstan en 1889, il me présenta à Mathilde d’Alencourt, l’ancienne correspondante française de son épouse. Cette jolie veuve blonde aux yeux bleus me fit chavirer le cœur. Et depuis, nous n’avons pas cessé de nous aimer. En 1895, au cours d’un voyage en Norvège, nous fûmes mêlés à une dramatique affaire{1}, où un petit orphelin de deux ans fut pris pour cible. Pour mettre un terme au calvaire qu’il venait de vivre, Mathilde, qui dirigeait à l’époque un orphelinat parisien, l’adopta. Harry aura vingt-cinq ans au mois d’août. Tout comme moi, il est devenu détective consultant. Il vit à Londres, dans l’appartement que j’occupais jadis.
L’affaire que je vais vous dévoiler s’est déroulée en avril 1920.
Depuis 1904, je vis avec Mathilde à Fulworth dans les Sussex Downs, au Sud de l’Angleterre. Passionné par l’apiculture, je jouis d’une retraite paisible au milieu de mes abeilles. Il est vrai qu’au début de mon installation dans la région, j’ai parfois été sollicité par des inspecteurs de la police locale.
Mais depuis la fin de cette terrible guerre, je dois reconnaître que leurs visites se sont bien espacées. Aussi, quel ne fut pas mon étonnement de recevoir, le 1er avril 1920, un télégramme émanant de France.
« Monsieur Sherlock Holmes, j’ai grand besoin de vos compétences. Je vous serais très obligé si vous pouviez venir le plus rapidement possible à Étretat. Je vous y attends au 15, rue Guy de Maupassant. Maurice Leblanc. »
Il m’indiquait également son numéro de téléphone.
Son message me surprit. Je ne l’avais jamais rencontré, mais je savais qui il était : Maurice Leblanc est un écrivain français surtout connu pour ses romans policiers et d’aventures, créateur du célébrissime personnage d’Arsène Lupin, le gentleman-cambrioleur.
Je me dirigeai vers ma grande bibliothèque et sortis un cahier dans lequel j’avais pris l’habitude, depuis de nombreuses années, de noter toutes les informations dignes d’intérêt, et susceptibles de m’être utiles. Ainsi ai-je pu lire à la page que je lui avais consacrée : « Maurice Leblanc est né le 11 novembre 1864 à Rouen… » D’abord journaliste, puis romancier et conteur, son premier roman, Une femme, paru en 1893 a été très remarqué. Il a été suivi d’autres ouvrages, mais sa pièce, La Pitié, en 1902, fut un échec. À Paris, il fréquenta certaines personnalités littéraires, telles que Stéphane Mallarmé ou Alphonse Allais…
Tout commença lorsqu’en 1905, Pierre Lafitte, directeur du mensuel Je sais tout, lui commanda une série de nouvelles sur le modèle du Raffles d’Ernest William Hornung : « Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur », nom sans doute emprunté à un conseiller municipal de Paris : un certain Arsène Lopin. Deux ans plus tard, le livre fut publié. La sortie d’Arsène Lupin contre Herlock Sholmes en 1908 mécontenta beaucoup Conan Doyle, furieux de voir son légendaire détective, mon homonyme, Sherlock Holmes, et son faire-valoir Watson, devenu Wilson dans son récit, ridiculisés par les personnages parodiques.
Relégué au rang de « Conan Doyle français », Maurice Leblanc demeure cependant un écrivain populaire qui a souvent souffert de ne pas avoir la reconnaissance de ses confrères, mais a toujours suscité un solide noyau d’amateurs et de quelques « lupinologues ».
img3.jpgMaurice Leblanc manipule une marionnette à l’effigie d’Arsène Lupin
Couverture illustrée du périodique Je sais tout no 75 publiant
Les Confidences d’Arsène Lupin (15 avril 1911)
Maurice Leblanc
Nous étions le 1er avril. Je crus que mon beau-fils, Harry d’Alencourt, amateur de plaisanteries, avait tenté de me piéger. Mais après l’avoir eu en ligne, il me confirma qu’il n’en était rien.
Je composai aussitôt le numéro indiqué sur le télégramme.
– Monsieur Leblanc ? Ici Sherlock Holmes.
– Comme je suis heureux de vous entendre, me répondit-il, ravi et soulagé. Une de mes connaissances m’a récemment appris la réalité de votre existence, monsieur Holmes. Mon ami m’a fait part de vos facultés exceptionnelles qui vous permettent de déceler ce que les autres ne voient pas, et d’en déduire les conclusions logiques.
Il me précisa ensuite que sa résidence secondaire d’Étretat venait d’être cambriolée.
– Des objets de valeur vous ont-ils été dérobés ? demandai-je.
– Un tableau, dans mon bureau. À mon grand étonnement, à son emplacement, on avait punaisé une carte de visite au nom d’Arsène Lupin.
Flairant la supercherie, je ne pus m’empêcher de rire.
– Êtes-vous bien assuré au moins ? ironisai-je.
– Il n’a guère de valeur marchande, s’empressa-t-il d’ajouter.
– Avez-vous déclaré le vol auprès de la police ?
– Oui. Mais c’est le sixième cambriolage opéré dans notre petite ville d’Étretat, selon la même méthode, et les policiers sont débordés ; l’enquête piétine. Je suis vraiment désolé de vous solliciter, insista-t-il, mais…
– Peut-être savez-vous que je suis à la retraite depuis bien longtemps, monsieur Leblanc, et que je n’exerce plus mon métier de détective.
– Seulement, d’autres choses un peu plus personnelles m’ont été dérobées. Vous êtes le seul à pouvoir m’aider !
Mon emploi du temps n’était guère chargé. En cette période printanière, les fleurs abondaient dans ma prairie où les abeilles butinaient à tout vent.
– Pourquoi pas ? lui répondis-je, honoré par sa confiance. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas bougé de chez moi !
J’en parlai aussitôt à Mathilde qui décida de m’accompagner à Étretat.
Le petit guide que je comptais emporter décrivait ainsi la ville : « Étretat est une commune normande située sur la côte d’Albâtre, proche de l’estuaire de la Seine. Elle est célèbre pour ses falaises et ses trois arches successives taillées dans le calcaire. Elle se trouve à 25 kilomètres au nord du Havre… »
Connaissant pas mal de pêcheurs et mariniers qui faisaient la navette entre l’Angleterre et la France, je me rendis aussitôt à l’auberge de mon village, « La marée haute » où la plupart avaient l’habitude de se retrouver le soir autour d’un verre. Je leur offris une tournée générale. Un accord fut rapidement conclu avec l’un d’entre eux, pour une traversée vers la France.
Vendredi 2 avril 1920
Dès l’aube, Mathilde et moi embarquâmes sur un bateau avec trois marins-pêcheurs à bord. L’embarcation n’était pas dans sa première jeunesse, le vieux rafiot craquait. Par chance, la température était clémente et la mer, relativement calme. Cependant, Mathilde échappa de justesse au mal de mer et à la crise cardiaque !
– Est-il marié ? me demanda-t-elle durant le trajet, histoire de s’occuper l’esprit et de calmer son appréhension.
– Oui. Il me semble que sa deuxième épouse s’appelle Marguerite. Je pense qu’elle a un fils né d’une première union, il doit avoir dix-huit ans. Il a été autorisé par décret à porter le nom de Leblanc. De son premier mariage, le romancier a une fille de trente ans.
Nous fûmes soulagés de mettre enfin pied à terre. Nous déposâmes aussitôt nos bagages dans un hôtel en bordure de mer, et y déjeunâmes.
La résidence de Maurice Leblanc se trouvait à cinq cents mètres de notre hôtel.
– Vous auriez dû vous lancer dans la littérature, me chuchota ma compagne, tandis qu’elle contemplait admirative le bâtiment à colombages de style anglo-normand qui se dressait face à nous. Je comprends que le romancier y trouve l’inspiration !
– Mais Mathilde, ma petite ferme du Sussex me convient parfaitement, ironisai-je en actionnant une clochette. J’y trouve aussi une certaine inspiration en votre compagnie !
img4.jpgMaurice Leblanc nous accueillit personnellement.
En empruntant la longue allée, nous prîmes le temps de détailler son grand jardin.
– Votre demeure est vraiment magnifique, monsieur Leblanc, le complimenta Mathilde.
– Merci beaucoup, madame. Et je m’y sens très bien. Cela fait cinq ans que j’y passe tous les étés. Cela me permet aussi d’y organiser de belles fêtes.
Il nous fit entrer directement dans son bureau, et referma discrètement la porte.
Mon regard balaya aussitôt toute la pièce. Je remarquai l’emplacement vide au-dessus d’un guéridon.
– Votre tableau volé se trouvait donc ici ?
Il confirma d’un mouvement de tête.
– Il s’agit d’une croûte sans intérêt peinte par un illustre inconnu. Elle n’est même pas signée. Ce petit tableau était enfermé dans un sac en toile de jute quand je l’ai trouvé en rangeant mon grenier en 1918.
– Que représente-t-il ?
– Un paysage bucolique où des