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Betty Bulle: Un roman à la fois drôle et touchant
Betty Bulle: Un roman à la fois drôle et touchant
Betty Bulle: Un roman à la fois drôle et touchant
Livre électronique216 pages2 heures

Betty Bulle: Un roman à la fois drôle et touchant

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À propos de ce livre électronique

Marie Burigat raconte avec humour et tendresse l’importance des secondes chances

Betty broie du noir. Elle traîne en pyjama dans une chambre d'hôtel miteuse depuis quatre mois. Seule. Enfin, avec Germaine, son poisson rouge aérophagique. Toute sa vie a explosé, Jean-Boris l'a quittée ! Pire, il l'a mise à la porte ! Et à 42 ans, tout est fini !

Mais c'est l'enterrement de Cookie. Betty y retrouve sa tante Gabrielle, une vieille fille qui enterre sa seule amie et colocataire. Toutes les deux vont se retrouver dans la maison aux parfums d'enfance, près du lac. Betty découvre que sa vieille tante y héberge déjà une jeune gothique, mal dans sa peau, qui répond au nom de Mo'. Petit à petit, entre blessures et chagrins, elles se découvrent et, ensemble, tâchent d'apprivoiser la vie...

Betty va peut-être enfin trouver la force et le courage de l'affronter pour de bon, cette vie. La rage au cœur ! Et qui sait...

Un roman attendrissant, rempli d'humour et d'émotions

EXTRAIT

Le noir me va bien. C‘est de circonstance. Dans tous les sens. Pas seulement pour aujourd‘hui, toute ma vie est plongée dans l‘obscurité. Je suis pâle... Non, livide. Sortie tout droit d‘un Twilight, mais en moche... Fatiguée, la Betty, au bout du bout du rouleau.
Je devrais faire quelque chose... Au moins pour mes cheveux... Ils ne sont pas courts mais pas vraiment longs non plus. C‘est un genre de stade indéfinissable, un entre-deux affreusement triste.
J‘ai le poil terne et la truffe humide... Comme une grosse éponge végétale... Je passe mes journées à pleurer. Je chiale à outrance. J‘erre dans cette chambre miteuse en semant de lourdes feuilles de sopalin qui touchent le sol dans un « plouich » écoeurant... Pathétique.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Diplômée en arts plastiques, Marie Burigat oscille entre l'écriture, le théâtre, le dessin et les illustrations. Elle chérit la moindre idée de liberté, à l'image de ses personnages. L'auteur compte aujourd'hui plusieurs romans à son actif, notamment Betty Bulle et La vie en Rosalie.
LangueFrançais
ÉditeurMarie Burigat
Date de sortie24 févr. 2016
ISBN9782511040805
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    Aperçu du livre

    Betty Bulle - Marie Burigat

    À Mam, Kroll et Lulu

    Merci pour tout.

    Je vous aime.

    Marie Burigat

    Ma Cookie,

    Tu t‘en vas.

    Tu es partie. Sans prévenir. À l‘anglaise. C‘est presque drôle pour une Américaine.

    Tout droit, Cookie, toujours tout droit.

    Voilà des années qu‘on assiste au bal des grands départs, c‘était toujours pour les autres. Cette fois, c‘est toi.

    Tu as vu, j‘ai tenu ma promesse, je t‘ai laissée partir avant moi. Je n‘ai pas failli.

    Alors, tu aurais quand même pu me prévenir. J‘aurais caché mon chagrin, mes regrets, ma colère. Et je t‘aurais laissée partir tranquille.

    Mais tu n‘en fais qu‘à ta tête et tu aimes tant les grandes sorties théâtrales !

    Égoïstement, je me demande ce que je vais bien pouvoir devenir sans toi. Qui me comprendra ? Qui me réconfortera ? J‘ai peur… Tu es tant dans ma vie, dans mon coeur.

    Toi, ma fidèle, mon amie, ma confidente. Mon repère.

    Je ne te souhaite que du beau, là-bas, du grand.

    Pour toi, ma plus belle, dans tous les sens.

    J‘arrive…

    Ta G.

    Exit Betty…

    Le noir me va bien. C‘est de circonstance. Dans tous les sens. Pas seulement pour aujourd‘hui, toute ma vie est plongée dans l‘obscurité. Je suis pâle… Non, livide. Sortie tout droit d‘un Twilight, mais en moche… Fatiguée, la Betty, au bout du bout du rouleau.

    Je devrais faire quelque chose… Au moins pour mes cheveux… Il ne sont plus courts mais pas vraiment longs non plus. C‘est un genre de stade indéfinissable, un entre-deux affreusement triste.

    J‘ai le poil terne et la truffe humide… Comme une grosse éponge végétale… Je passe mes journées à pleurer. Je chiale à outrance. J‘erre dans cette chambre miteuse en semant de lourdes feuilles de sopalin qui touchent le sol dans un « plouich » écoeurant… Pathétique.

    Oh, je m‘en rends compte, mais c‘est plus fort que moi…

    Il m‘a larguée. Larguée. Le salaud. L‘ordure. Le sale bâtard.

    Sans préavis. Sans pension. Sans toît. Après dix-huit ans de vie commune. Et le pire du pire, à 42 ans ! Quarante-deux ! Salaud !

    Merci Betty d‘avoir donné le meilleur de toi-même ! Il m‘a jetée comme un vieux sandwich qu‘aurait pris un coup de chaud sur un tableau de bord, en plein mois d‘août.… Comme cette vieille part de pizza oubliée dans sa boîte en carton qui commence à se couvrir de petits poils mousseux…

    Yeurk…

    Il m‘a larguée avec dégoût. Sans projets. Sans rêves. Sans enfants. Il m‘a bousillée, ruinée de la vie. Larguée puissance 2. Physiquement et moralement.

    Qu‘est-ce que je vais devenir ? Je n‘ai jamais imaginé ma vie sans lui, je suis prise de court. Devant moi, il n‘y a qu‘une page blanche.…

    Ou un trou noir.… Le néant.…

    Tout ce que j‘avais pu projeter, envisager, n‘existe plus.Terminé. Exit Betty. On passe des années à s‘imaginer une vie, un avenir avec, au bout, un feu de cheminée devant lequel on se nicherait l‘un contre l‘autre, tout ridés mais heureux, repus de petits bonheurs et de joies de vivre en tous genres. J‘avais tout. Tout imaginé.

    Il n‘en reste rien… Pas même les cendres dans l‘âtre…

    Et le pire, c‘est que ça fait déjà quatre mois.… C‘est quand que je ressuscite ?

    Jamais. Je n‘attends plus rien.

    Quatre mois que je pue le désespoir. Que je me traine sans but. Comme une loque. Dans des fringues dégueux. Les cheveux gras jusqu‘aux pointes…

    Ouais, je pue tout court.

    Et je m‘en fous.

    La vérité, c‘est que je ne veux rien d‘autre que ces quatre murs. Rien. La vie m‘a déçue, elle me dégoûte. Elle me fiche la trouille.

    Je ne comprends pas les gens. L‘espèce humaine…

    Comment peut-on accepter d‘être aussi con ? Bah oui, con. On est quand même capables de continuer à bousiller la Terre allègrement alors qu‘on sait qu‘on en crèvera… Y‘a pas, faut être con. Mais alors vraiment très con.

    C‘est comme ça, le genre humain est con. Con et prétentieux. Pire, con et méchant. La plus vile, la plus abjecte, la plus perverse des races existantes.

    Comment assumer de faire partie de tout ça ? Et si on ne l‘accepte pas, où trouver l‘énergie et le courage de s‘engager à ramener une bande de cons à la raison ???

    C‘est perdu d‘avance. Rien que d‘y penser, je suis fatiguée.

    Moi, l‘espèce humaine, je la laisserais bien tomber. Qu‘elle crève dans sa merde.

    Je suis une inadaptée. De la vie. Des gens. Je suis intimement convaincue de n‘avoir rien à foutre ici. Rien.

    Et pourtant, je suis là.

    Oh oui, je me suis proposé le suicide des centaines de fois, je n‘aurais d‘ailleurs qu‘à m‘injecter le contenu de cette seringue, le petit camé d‘en dessous m‘a assuré qu‘il y avait de quoi tuer un éléphant…

    Mais… alors, je serai qui ? Quoi ? Une looseuse ? J‘aurai manqué de courage ? Et est-ce que je serai damnée ? Est-ce que j‘errerai dans les limbes d‘on ne sait où ? À jamais ? Sans espoir de retrouver mes parents de l‘autre côté ?

    Et que penseront-ils, eux, de mon geste ?

    Non, je ne peux définitivement pas me suicider. Trop risqué…

    Je pourrais donner ma vie à ceux qui en ont vraiment besoin… M‘engager dans l‘huma, couper avec toute considération basse et matérielle qu‘impose notre société, pour sauver tous les petits africains qui souffrent… Mais, comment peut-on avoir la prétention d‘aider les autres quand on n‘est pas foutu de s‘aider soi-même ?

    Non, il n‘y a rien à faire. J‘ai beau le tourner dans tous les sens, je suis coincée dans ma vie. Avec rien à y foutre.

    Condamnée au vide.

    Je voudrais me faire renverser par un bus. Boire un litre d‘eau de javel sans le faire exprès. Glisser et tomber d‘une falaise dans un rapide trop rapide. Coincer mon écharpe dans une machine à engrenages, au moment où elle se met en marche et me faire étrangler… Bref, n‘importe quoi, pourvu que ça ne soit pas de ma faute…

    Et que ça s‘arrête…

    Surtout.

    Mais les jours défilent et je suis toujours là. Quasi immobile. Insensible. Léthargique.

    Je pue la mort. Comme cette chambre. Comme tout cet hôtel.

    La vie n‘a pas de sens. Aucun.

    L‘amour ? Quoi l‘amour ? Bah, il est beau, tiens, le sens de la vie !

    Bon, d‘accord, on en fait tout un pataquès depuis la nuit des temps, c‘est bien, ça fait tourner le monde… Et le coeur des hommes…

    Mais moi, je déteste l‘amour. Je l‘ai eu et il a filé. Je voudrais ne plus jamais en entendre parler !

    Mais alors à quoi se raccrocher ?

    Autant mourir…

    Il était tout. Je ne suis plus rien…

    Au revoir, Cookie…

    — Bonjour, ma Betty, je suis contente que tu sois là. Je suis sûre que Cookie aussi…

    Gabrielle semble toute petite à côté du cercueil de Cookie… Presque transparente… Elle a les traits tirés… On dirait qu‘elle aussi arrive au bout…

    — Bonjour Tantine, lui dis-je doucement en l‘enlaçant avec précaution, j‘ai soudain peur de la casser. Je n‘arrive pas à croire qu‘elle soit partie comme ça. Si vite, sans prévenir…

    — Du Cookie tout craché, sourit-elle.

    — Mesdames et messieurs, nous interrompt le croquemort (est-ce qu‘on dit toujours croquemort ?), si vous le voulez bien, nous allons procéder à la cérémonie.

    Nous prenons place et je sens la petite main frippée et tordue de Gabrielle se glisser dans la mienne. Elle est froide. Et douce. Je la serre légèrement et ferme les yeux. Je ne veux pas écouter. Je ne veux pas pleurer. Pas ici. D‘après Cookie, la douleur et le chagrin aussi se respectent…

    Je parviens à maintenir ma sourde bulle jusqu‘à ce que la voix de Zaz me parvienne : Je veux d‘l‘amour, d‘la joie, de la bonne humeur, c‘n‘est pas votre argent qui f‘ra mon bonheur, moi j‘veux crever la main sur le coeur, la, la, la…

    J‘ouvre les yeux pour sourire à cette boîte de bois. Sacrée Cookie…

    Gab et Cookie ont toujours vécu ensemble, deux vieilles filles qui ont choisi de s‘épauler plutôt que de s‘isoler dans le célibat. Parait que les femmes ont un sens profond de la solidarité et de l‘entraide…

    Je m‘étonne pourtant de constater qu‘aujourd‘hui, la maison est pleine de vieux messieurs endimanchés, à la mine triste.

    Gabrielle a formidablement organisé un petit « cocktail » à l‘issue de la cérémonie. Cookie doit être ravie, là où elle est. Elle aimait tant recevoir, jouer les mondaines… Et boire un coup… Santé Cookie, à la tienne !

    On se croirait presque dans Desperate Housewives ; quand il y a un mort, les gens arrivent, les bras chargés de victuailles. Il y en a pour deux semaines, au moins. Un dernier hommage à notre immigrée des States…

    Comment peut-il y avoir autant de monde ? Je ne l‘aurais jamais imaginé… Il n‘y a que quelques femmes, c‘en est presque comique…

    Je remarque une jeune fille assise dans un coin sombre. Je ne saurais dire si elle est ravagée par le décès de Cookie ou si elle est juste un peu trop.… maquillée. On dirait un zombie.

    Qui c‘est ? Qu‘est-ce qu‘elle fout là ? Qui sont tous ces gens que je ne connais pas ?

    J‘ai soudain le sentiment d‘étouffer. La mort de Cookie m‘apparait concrêtement. Non, on ne la verra plus… Elle qui était si… vivante… Comment la Mort a-t-elle pu la choisir, elle ? Fallait me prendre, moi !

    Ma gorge se resserre… Je peine à déglutir. Ma vue rétrécit elle aussi… Je vais tomber dans les vappes… Il faut que je sorte d‘ici ! Immédiatement. Je me jette littéralement sur la porte du jardin et sors en courant.

    Il fait bon. Ça sent la pelouse, les fleurs des champs, le vent.… L‘enfance… Hummm… C‘est le printemps. Je voudrais aller jusqu‘au lac, mais je n‘en ai pas la force. Flageolante, je m‘installe sur un vieux fauteuil en osier et laisse aller mon chagrin. J‘ai envie de hurler. Cookie… Ma vieille Cookie chérie, avec ses calins trop serrés qui sentaient le tabac froid… J‘ai l‘impression d‘ouvrir un peu les yeux, pour prendre conscience que le monde aussi s‘effondre. Pourquoi ? Pourquoi la prendre, elle ? Pourquoi pas moi ?

    Un arc-en-ciel traverse le ciel… C‘est tellement elle… Disparue en un éclair… Au revoir Cookie. Mais qui va prendre soin de Gab, maintenant ?

    — Allons bon, ma Betty…

    Je sursaute et lève mes yeux de panda vers Gabrielle.

    — Je peux ? demande-t-elle en désignant le siège voisin.

    — Bien sûr.…

    — Quelle journée, glisse-t-elle dans un sourire qui sent l‘effort. Tu as mangé quelque chose ?

    Je ne parviens pas à répondre, ma gorge est bloquée par une espèce de balle de tennis horriblement douloureuse…

    — Ne sois pas si triste, Betty, je suis sûre qu‘à l‘heure qu‘il est, elle a rejoint ton père et ta mère et qu‘ils s‘ennuient nettement moins en nous attendant !

    Je ris de bon coeur. Et je pleure. Gab aussi.

    — Et toi, alors, dis-moi, t‘as pas bonne mine… Où en es-tu, ma Betty ?

    — Moi ? Bof… Je suis au point mort… (Est-ce que j‘ai vraiment dit ça, le jour de la crémation de Cookie ???) Enfin, je veux dire : retour à la case départ… Je… J‘ai la trouille… Et j‘ai mal…

    — Que vas-tu faire maintenant ?

    — J‘en sais fichtre rien, Gab… Trouver du boulot, c‘est le plus urgent…

    — Il

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