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La chute d’Avoste
La chute d’Avoste
La chute d’Avoste
Livre électronique225 pages3 heures

La chute d’Avoste

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À propos de ce livre électronique

Une ville hantée par les plaies profondes d’un conflit aux échos persistants, des dissensions entre la classe politique et des groupes de pression de jour en jour plus influents… et un mage, lancé sur la piste d’un assassinat dont les conséquences menacent d’ébranler les fondations fragiles de la société.

Épaulé par sa soeur Ambre et par le commissaire Ghaal, le Limier Kyridon Maghellan devra lever le brouillard sur une enquête aux implications délicates, dans un contexte où les rares acquis légaux de la magie sont remis en doute.

Rapidement, leurs investigations les amèneront à questionner à savoir si ces événements sont isolés, ou alors annonciateurs d’un mal plus grand, tapi dans l’ombre et attendant son heure…
LangueFrançais
Date de sortie22 août 2018
ISBN9782897866211
La chute d’Avoste
Auteur

Émile Lafrenière

Émile Lafrenière est un auteur et scénariste québécois ayant d’abord évolué sur de nombreux projets audiovisuels. Il signe ici son tout premier roman fantastique avec La Chute d’Avoste, réalisant cette ambition de longue date de s’attaquer aux codes de ce genre si particulier. Son univers emprunte au roman noir et au rétrofuturisme pour façonner une épopée politique teintée d’une ironie attachante.

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    Aperçu du livre

    La chute d’Avoste - Émile Lafrenière

    I

    C’était une nuit fraîche ; l’une des premières de la saison. L’odeur du mazout s’élevait dans les airs et annonçait l’imminence d’un automne glacial sur Avoste. Le commissaire Ghaal resserra la ceinture de son imperméable et frissonna avant de s’approcher de la scène du crime. Réveillé au beau milieu de la nuit par son lieutenant, Ghaal avait le visage atterré et l’humeur mauvaise. Ses cernes creusés et ses yeux à demi fermés ne présentaient qu’un vague augure du tempérament rarement agréable du vieux policier. Avant de quitter son logis, il avait lâchement enfilé la chemise grise que l’on connaissait aux forces de l’ordre d’Avoste, puis avait accroché le fourreau de son épée à sa ceinture. Des journalistes armés de leurs calepins et de leurs plumes étaient déjà sur les lieux, à bombarder le commissaire de questions à chacun des pas qui le rapprochaient de la scène. Deux patrouilleurs s’occupèrent de dégager une voie pour laisser passer le chef de police, tandis que le scientifique Cyril Martin sourcillait en voyant son supérieur arriver au périmètre de sécurité.

    — Commissaire, je suis surpris que le lieutenant Reed ait réussi à vous tirer de votre sommeil.

    Ghaal se contenta de hocher la tête en faisant semblant d’avoir apprécié la plaisanterie, puis continua sa route. Martin lui emboîta le pas alors que le chef demandait de faire de l’air aux patrouilleurs agglutinés autour de la scène du crime. On entendit quelques excuses s’élever alors qu’ils libéraient l’espace à une vitesse hallucinante. Leur départ dévoila au sol une grande pièce de tissu blanc qui recouvrait le corps de la victime.

    — Meurtre par balle ? dit Ghaal.

    — Oui, trois coups. Deux ont atteint leur cible, et la balle du troisième a été retrouvée encastrée dans le bâtiment juste devant vous. On estime que le tueur a manqué son premier tir, puis a ensuite vidé son chargeur sur la victime.

    Ghaal acquiesça, puis se pencha pour délicatement tirer l’étoffe et exposer le haut du corps. Il examina le visage de la défunte. Une jeune fille à la peau sombre, à peine âgée d’une quinzaine d’années.

    — Son nom ?

    — Cordelia Dhorum, monsieur. Un passant a découvert le corps aux alentours de trois heures vingt avant d’alerter un patrouilleur.

    — Personne habitant le quartier n’a entendu de coup de feu ?

    — Non, jusqu’à maintenant personne. Nous sommes encore en train d’interroger le voisinage, mais il semblerait que les gens aient le sommeil profond dans ce quartier…

    Ghaal murmura un simple « bon », puis remit en place le tissu par-dessus le visage avant de se relever. Son regard croisa celui de Martin. Le scientifique ravala sa salive et se pinça la lèvre. Quelque chose n’allait pas.

    — Quoi ? dit Ghaal, blasé.

    — Eh, j’imagine que le lieutenant Reed vous a averti de la situation quand il est venu vous quérir, tout à l’heure…

    — Que la fillette est une postulante du Magistère ? Oui, et j’en ai déjà des maux de tête.

    Cyril soupira, soulagé de ne pas avoir à annoncer la mauvaise nouvelle au commissaire. Des apprentis mages entraînés sous la tutelle du gouvernement, quoi de plus casse-tête comme cas de meurtre ? pensa Ghaal. Le commissaire prit un moment pour réfléchir à la manière dont il allait procéder pour gérer ce désagrément. Le fait d’avoir une victime de sang magique signifiait que le Magistère allait inévitablement venir fourrer son nez dans l’enquête.

    — Dites au Magistère qu’ils pourront inspecter le corps plus tard cette semaine. Nous leur fournirons un rapport détaillé lorsque nous aurons une idée de qui a bien pu…

    — Monsieur, le coupa Martin. Le Magistère a déjà communiqué, ils vont envoyer quelqu’un de la division.

    Ghaal fusilla du regard le scientifique.

    — Quand ?

    — D’une minute à l’autre. Nous avons reçu l’instruction de ne pas déplacer le corps jusqu’à ce que leur homme ait observé la scène.

    Le commissaire expira longuement.

    — Eh bien, comme on va se marrer… Qui est le Limier assigné à l’affaire ? Rordane, Faust, ou bien Minor, peut-être ?

    Le scientifique secoua la tête.

    — Le nom qu’ils m’ont donné ne me disait rien, chef.

    — Ils nous refilent un môme en plus ? s’indigna Ghaal.

    — Ils ont dû choisir parmi ceux qui étaient disponibles…

    Le commissaire ferma les yeux et fulmina intérieurement tout en se massant le visage. Il prit une grande respiration, puis frappa ses mains ensemble pour attirer l’attention de la masse de policiers qui rôdaient autour.

    — Messieurs ! hurla-t-il.

    Les patrouilleurs se retournèrent, hébétés, et abandonnèrent rapidement leurs besognes pour se mettre à l’écoute du commissaire. Ghaal s’assura que chaque regard était rivé sur lui avant de poursuivre.

    — Comme vous le savez, nous avons sur les épaules une victime de haute importance. De ce que j’en sais, il serait fort probable que nous ayons la visite d’un représentant du Magistère sur la scène du crime cette nuit, et…

    Avant même que Ghaal n’eût la chance de terminer sa phrase, plusieurs murmures s’élevèrent dans l’assemblée.

    — Quoi ? C’est une blague ?

    — Un Limier ?

    — Vous vous foutez de nous, commissaire ?

    Le visage ridé de Ghaal se crispa.

    — Silence !

    Le bourdonnement cessa d’un seul coup. Un peu honteux de la violence avec laquelle il avait ramené ses troupes à l’ordre, Ghaal déglutit. Il passa sa main dans ses cheveux poivre et sel et prit une seconde pour se ressaisir.

    — Écoutez… je veux que nous restions professionnels et que nous offrions une collaboration exemplaire au Limier dépêché sur la scène. Je sais que vous avez entendu toutes sortes d’histoires sur eux, mais tâchez d’être calmes, c’est compris ?

    — Commissaire, s’interposa le lieutenant. On raconte qu’il peut nous jeter un mauvais sort avec son simple regard, c’est vrai ?

    Ghaal s’esclaffa.

    — Si tu ne fermes pas ta grande gueule, je suis sûr qu’il ne se gênera pas, Reed.

    Plusieurs rires étouffés bruissaient dans l’assemblée.

    — Bon, assez discuté. Retournez au boulot.

    Le petit groupe de policiers se dispersa. On sentait dans leur attitude que l’atmosphère de travail avait changé. Leur visage mortifié laissait entrevoir une peur difficile à décrire. Pour eux comme pour la plupart des gens, les Limiers étaient un mythe. Occupés la plupart du temps à chasser les mages clandestins, leur implication dans les enquêtes de la police était rare. Ghaal soupira en voyant le stress qu’il venait de mettre sur son équipe. Toutefois, la réaction de ses hommes était normale. Même si les Limiers étaient les seuls mages pour qui l’utilisation de leur don demeurait permise par le Magistère, ils restaient perçus comme d’impitoyables fonctionnaires froids et dangereux. Leur magie, bien que légale, faisait l’objet d’un encadrement strict.

    — Commissaire, appela Reed en accourant en direction de Ghaal et Martin.

    — Qu’est-ce qui se passe ?

    — Il y a quelqu’un pour vous à l’entrée du périmètre de sécurité. Un certain Maghellan.

    Martin reconnut aussitôt le nom.

    — C’est notre Limier, dit-il.

    — Déjà ? Manquait plus que ça.

    Entourée de journalistes et autres curieux qui poirotaient près de l’entrée de la scène du crime, une silhouette encapuchonnée attendait patiemment que l’on vienne lui autoriser l’entrée, deux policiers postés devant le périmètre lui bloquant le passage. Les bras croisés, le nouvel arrivant fixait de ses yeux bleu clair le commissaire s’approcher. Ghaal passa entre les deux vigies et fit un pas en avant pour aller à la rencontre du Limier, le dévisageant pendant un long moment. Un peu frêle, l’homme portait un long manteau noir qui recouvrait une fine cuirasse de cuir. Tachés de boue sèche et déchirés à quelques endroits, ses vêtements semblaient usés et anciens. Son visage, lui, paraissait jeune et teinté d’inexpérience ; Ghaal lui aurait donné environ vingt-cinq ans, tout au plus.

    — Vous devez être le commissaire Ghaal, je présume, dit le Limier, un peu embêté par le silence.

    Le commissaire se contenta d’un grommellement affirmatif en guise de réponse, continuant de le scruter de la tête aux pieds. Il remarqua dépasser derrière lui la poignée d’une longue épée bâtarde, plus imposante que la lame qu’il gardait lui-même dans son fourreau. Il vit également la crosse d’un pistolet, rangé à la ceinture du Limier. Barillet à trois coups, plutôt standard. Ghaal ne pouvait s’empêcher de trouver étrange tout cet attirail, compte tenu du fait que les Limiers avaient normalement recours à la puissance de la magie pour combattre.

    — Et vous êtes ?

    — Kyridon Maghellan, répondit le jeune homme. Je croyais que l’on vous avait déjà informé de ma venue…

    — C’est le cas, en effet. Mais comme vous m’avez tout l’air fraîchement sorti de l’école, je voulais m’assurer que c’était bien vous. Combien d’années avez-vous à votre mandat, Limier ? Une ? Deux, au maximum ?

    Kyridon esquissa un rictus acide, visiblement peu affecté par la remarque cinglante du commissaire.

    — Très amusant. Laissez-moi être clair, commissaire. Je chasse la magie illicite, pas les fonctionnaires incompétents. Alors laissez-moi faire mon boulot, vous voulez bien ?

    Il fit un pas en avant, mais fut violemment stoppé dans son mouvement par la main de Ghaal. Kyridon avait des couteaux dans les yeux tandis que le vieil homme le toisait, ce dernier semblant d’ailleurs en retirer un amusement tout à fait malsain.

    — Votre badge.

    Le Limier fronça les sourcils, fit un pas en arrière et fouilla à l’intérieur de son manteau. Il en retira un épais médaillon en ébène qu’il présenta au chef de police. Ghaal observa les motifs sculptés dans le bois, représentant le visage d’une femme se tordant de douleur, la bouche grande ouverte. C’était la reproduction de la déesse de l’équilibre, Avara, patronne des Limiers, qui hurlait les injustices du monde. Le niveau de détail présent sur la sculpture rendait la falsification de ces médaillons plutôt complexe. Satisfait de l’authenticité du badge, le commissaire se décida finalement à s’écarter du chemin, laissant Kyridon entrer librement dans le périmètre. Les deux hommes marchèrent côte à côte, parcourant la scène. À mesure qu’ils approchaient du corps, plusieurs patrouilleurs se retournaient les uns après les autres pour dévisager le nouvel arrivant. Sa présence parmi le corps policier semblait être des plus malvenues.

    — Cette Cordelia Dhorum, vous la connaissiez ? demanda Ghaal.

    — Pas du tout.

    — Ah bon. Je me disais qu’entre mages, vous…

    — Il y a beaucoup de postulants, monsieur le commissaire, coupa le Limier. Mais très peu d’élus.

    Ghaal se tut. Bientôt, ils se retrouvèrent à proximité de la dépouille de Cordelia, toujours recouverte de ce long tissu imbibé de sang qui traînait sur la pierre humide. Aux côtés du cadavre, Martin regardait le Limier s’avancer avec dédain avant d’échanger un regard complice avec son supérieur. Kyridon fit semblant de ne rien remarquer et porta plutôt son attention sur le corps, soulevant la toile qui le recouvrait. Il resta ensuite en place un moment, observant chaque détail qui pouvait sortir de l’ordinaire. La position du corps, les éclats de balles, la coagulation du sang au sol… chaque détail pouvait parler. Après quelques secondes à peine, il eut un léger haut-de-cœur. Le Limier retint son souffle, poursuivant son examen en espérant que Ghaal et Martin n’aient pas noté cet instant de faiblesse. Le fait de voir une postulante tuée aussi froidement, en plein milieu de la rue, le révoltait. Quelques années plus tôt, à l’époque où il était lui-même postulant, Kyridon aurait pu se retrouver à la place de Cordelia, à gésir ainsi au beau milieu de la rue. Cette pensée lui glaçait le sang. Il fit de son mieux pour la chasser aussitôt de son esprit — il devait rester concentré sur le moment présent.

    Derrière lui, Kyridon pouvait entendre Ghaal tapoter du pied incessamment. Il sentait bien qu’il était en train de tester la patience des deux policiers. Il savoura ce moment, imaginant à quel point sa simple présence pouvait rendre dingue le commissaire.

    Après une bonne minute, le jeune mage avait vu tout ce qu’il y avait à voir. Remettant le tissu par-dessus la victime, il arrêta subitement son mouvement — un détail avait capté son intérêt. Sous le bras de Cordelia, de minuscules parcelles verdâtres de la taille d’un grain de sable scintillaient au sol. Il abandonna le morceau de toile, puis souleva doucement le bras de la postulante pour y découvrir d’autres particules similaires.

    — S’il vous plaît, Limier…, implora Martin. Ôtez donc vos sales pattes de là. J’ai déjà pris tous les échantillons nécessaires. Vous ne faites que saloper ma scène de crime.

    Kyridon ne porta pas attention aux complaintes du scientifique, puis cueillit du bout de son doigt quelques morceaux de cette substance.

    — Et ça ? fit Kyridon. Vous en avez pris dans vos échantillons, peut-être ?

    — Quoi ? Du sable ?

    Le Limier n’offrit aucune réponse et approcha son doigt de son œil pour inspecter de plus près ce qu’il venait de récolter. Avec une lunette, il aurait pu y voir une forme cristalline, précise, mais Kyridon connaissait déjà la matière qu’il avait sous les yeux.

    — Fascinant, dit-il.

    — Quoi donc ? grogna Ghaal, impatient.

    — Je disais qu’il est fascinant à quel point il faut une bande d’incapables comme vous pour louper les indices les plus importants.

    — Hilarant, Maghellan, hi-la-rant…

    Martin s’interposa, peu amusé par la causticité du Limier.

    — Dites-nous ce que vous avez trouvé plutôt que de faire votre guignol.

    Kyridon se releva et présenta les cristaux au scientifique. Celui-ci se frotta les yeux et s’avança pour y jeter un œil, sans trop savoir quoi regarder.

    — Qu’est-ce que c’est ? Vu d’ici, on dirait de la poudre à canon.

    — Bon sang, on va y passer la nuit, c’est pas vrai…

    Un long soupir s’ensuivit. Kyridon se rétracta, puis balaya sa main contre son manteau.

    — Ce sont des cristaux métamorphiques, expliquat-il.

    Ghaal et Martin froncèrent les sourcils, affligés, alors que Kyridon se grattait la tête. Le mage prit une courte pause pour chercher ses mots. Expliquer des concepts magiques à des non-initiés s’avérait lui être un vrai défi.

    — Hum… il s’agit de particules qui sont formées par sublimation inverse lorsque l’énergie magique d’un mage entre en contact avec l’air ambiant. Pour faire simple : plus il y en a, plus le sort utilisé était puissant.

    Seconde pause ; toujours pas de réaction de la part des policiers qui se montraient aussi perdus que tout à l’heure. Martin tenta une question :

    — Et ces particules, elles pourraient avoir été causées par un deuxième mage ?

    Kyridon désapprouva de la tête en se tournant pour regarder le corps derrière lui.

    — Je ne crois pas. La quantité de cristaux est assez faible pour qu’elle puisse provenir d’une simple postulante. La pauvre a probablement essayé de se défendre avant d’être tuée. À moins que vous ne trouviez d’autres cristaux ayant une teinte différente dans les parages, notre suspect est sans doute un non-mage.

    — Encore heureux, dit Ghaal.

    Le vieux policier se retroussa la moustache et regarda le Limier sortir de son manteau un épais calepin ainsi qu’une plume à réservoir. Kyridon feuilleta rapidement à travers ses notes et s’arrêta sur une page vierge pour y inscrire quelques mots.

    — Ça y est ? Vous avez terminé votre petit examen ?

    — Oui, répondit Kyridon en finissant d’écrire. Quelle est la suite ?

    — Nous allons nous rendre chez les parents de la victime pour annoncer son décès et poser quelques questions.

    — Je vois.

    Kyridon rangea son calepin et se dirigea vers la sortie du périmètre de sécurité. Ghaal remercia Martin pour ses services et emboîta le pas au Limier. Au passage, il demanda au lieutenant Reed de faire atteler une carriole pour organiser le déplacement. Relevant la tête en direction de la rue, il vit le Limier s’éloigner.

    — Hé ! Où est-ce que vous allez comme ça ? Vous ne venez pas ?

    Kyridon s’arrêta, donnant le temps à Ghaal de se trouver à distance de conversation.

    — Non merci, dit-il calmement.

    — C’est la procédure, insista le commissaire.

    Le Limier leva les yeux au ciel.

    — C’est surtout une perte de temps. Elle n’a probablement pas vu ses parents depuis des mois, voire plus. Vous n’obtiendrez rien.

    — Qu’est-ce que vous proposez, alors ?

    — D’aller au pensionnat de la division. Au moins, nous apprendrons peut-être quelque chose.

    Ghaal soupira. Il fit signe au lieutenant Reed d’approcher.

    — Dites au cocher de préparer le trajet pour nous rendre sur le montant est de la Rivée.

    Reed s’estomaqua.

    — Monsieur… c’est à deux heures de route.

    — Oui, je connais ma

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