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La rançon de la gloire
La rançon de la gloire
La rançon de la gloire
Livre électronique347 pages4 heures

La rançon de la gloire

Évaluation : 3.5 sur 5 étoiles

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À propos de ce livre électronique

À Hollywood, la célébrité peut se trouver à tous les coins de rue et derrière toutes les
portes. Il suffit de savoir où regarder. Madison Parker, dix-neuf ans, s’est fait un nom en devenant la meilleure ennemie de la gentille Jane Roberts pendant l’émission de
téléréalité à succès L.A. Candy. Maintenant, Madison est prête à vivre son moment de gloire sous les feux de la rampe et rien ne pourra l’arrêter. Bien sûr, elle est la vedette d’une nouvelle émission, mais avec les coups bas de ses amis et la présence suspecte des membres de sa famille qui tentent de profiter de la situation, la tâche sera ardue. En plus, il y a une nouvelle venue dans l’univers de la téléréalité: Carmen Curtis, actrice en herbe et fille de célébrités hollywoodiennes, et elle a beaucoup plus d’expérience à jouer au jeu de la célébrité… Quand les caméras commenceront à tourner, qui sera la plus éblouissante ? Remplie de personnages connus et nouveaux, la série de Lauren Conrad sur les hauts et les bas de la célébrité fera vivre au lecteur des drames hollywoodiens hauts en couleur.
LangueFrançais
Date de sortie21 juil. 2014
ISBN9782897338633
La rançon de la gloire
Auteur

Lauren Conrad

Lauren Conrad is an accomplished designer and entrepreneur, a #1 New York Times bestselling author, and was the star of MTV’s hits Laguna Beach and The Hills. She has been featured on the covers of People StyleWatch, Elle, Glamour, Redbook, Lucky, Cosmopolitan, Allure, Rolling Stone, Us Weekly, and Entertainment Weekly, among many other publications. She lives in Los Angeles, California.

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3.5/5

38 notations5 avis

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  • Évaluation : 4 sur 5 étoiles
    4/5
    Lauren's writing abilities have noticeably increased since her first novel. I wouldn't say I loved this story but I did find myself much more entertained than I did with the prior novels. I actually think I would like to read the next installment.
  • Évaluation : 3 sur 5 étoiles
    3/5
    Well, color me pleasantly surprised. I don’t want to overstate it, this wasn’t a fantastic book, it wasn’t all that well written, and I’m not going to start recommending it to friends. But compared to my experience with Conrad’s first novel, L.A. Candy, this was a good read.Technically a spin-off series, The Fame Game follows Madison Parker (from the L.A. Candy series) as she is cast for a new reality show called, appropriately enough, The Fame Game. The usual Hollywood hijinks and backstabbing occur, but there is another storyline where Madison’s sister, Sophia, shows up with their long absentee father in tow. It’s a twist I didn’t expect from this kind of story, and it really drew me in. (Daddy issues are universal!)Again, like with L.A. Candy, The Fame Game doesn’t end. It’s the first in a series, so while there is a “plot twist” in the last chapter, there is no ending per se. However, I can honestly say I enjoyed the story enough that I would be interested in reading the next book in the series (titled Starstruck) if I came across it.
  • Évaluation : 3 sur 5 étoiles
    3/5
    Good book about the trials of being a celebrity reality star. Enjoyed the aspects of just how boring the whole thing is and how much the girls have to keep secrets from each other in order to get the producers happy. Too much language (f....) and wish that that had been left off and it might be OK for the school.
  • Évaluation : 4 sur 5 étoiles
    4/5
    Fast read about fame-seeking girls in LA. It is fun to guess which character is based on which real life reality star LC knows.
  • Évaluation : 5 sur 5 étoiles
    5/5
    This is truly embarrasing...but I love, absolutley love, Lauren Conrad's books, so far. All of them. The LA Candy series, and now this one. It must be because she knows so much about the world behind reality TV, or something, because I ate this book up. I read it in basically one day, loving the new characters and still hating Madison, and being annoyed by Gaby. I really do miss Jane and Scarlett, but I LOVE Kate, the singer-songwriter in the book. She's the most down-to-earth; the most likeable. I do, however, like how the book is basically done from Madison's perspective because it makes it hard to completely hate her, and a book is no fun when you hate the main character. This book was really good. I really liked it, maybe a little more than LA Candy. But, still. It's a great read. You should read it, for sure!

Aperçu du livre

La rançon de la gloire - Lauren Conrad

La rançon de la gloire a besoin de toi, Madison.

Trevor s’avança dans sa chaise, son regard fixé sur son visage parfaitement maquillé.

— PopTV veut une autre émission à succès, et nous savons tous les deux comment y parvenir, dit-il à voix basse, d’un ton presque conspirateur.

Madison but une gorgée de son eau de noix de coco. Elle avait déjà dit à son agent, Nick, qu’elle accepterait la proposition. Trevor avait accepté de se plier à ses exigences financières (avec un peu de réticence), et une nouvelle émission de télévision signifiait qu’il serait possible d’obtenir plus d’entrevues dans les magazines et de meilleures offres de campagnes publicitaires. Mais elle voulait que Trevor travaille pour obtenir ce qu’il désirait.

— Tu es accro à la caméra. Tu aimes être le centre d’attention. Tu veux que tous les regards soient fixés sur toi, Madison Parker.

Il s’adossa en croisant les bras sur sa large poitrine.

Madison renâcla, peu convaincue. Trevor n’avait rien trouvé de mieux que de dire des évidences pour ensuite agir comme s’il avait fait une découverte. Il se croyait intelligent.

Il fallait reconnaître que, durant le tournage de l’émission Les plaisirs d’Hollywood, Madison avait eu besoin de Trevor. Il était alors en position de force. Il choisissait les trames de l’émission, et il décidait qui obtenait le plus de temps à la caméra. Mais maintenant ? C’était Trevor qui avait besoin d’elle. Madison avait appris de Nick que sans elle, PopTV ne donnerait pas son feu vert à La rançon de la gloire.

Madison laissa son regard glisser vers le fond du restaurant, comme si elle admirait le paysage (les structures aux couleurs primaires du Pacific Design Center, qui se détachaient des immeubles blancs et des arbres verts avoisinants), puis elle fixa ses yeux bleus sur Trevor.

— Je suis la vedette ?

— Toujours, répondit Trevor en souriant. Tes admiratrices veulent te voir.

Copyright © 2012 Lauren Conrad

Titre original anglais : The Fame Game

Copyright © 2014 Éditions AdA Inc. pour la traduction française

Cette publication est publiée en accord avec HarperCollins Publishers.

Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

Éditeur : François Doucet

Traduction : Sophie Beaume (CPRL)

Révision linguistique : Nicolas Whiting

Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine Paradis

Conception de la couverture : Matthieu Fortin

Photo de la couverture : © Thinkstock

Mise en pages : Sébastien Michaud

ISBN papier 978-2-89733-861-9

ISBN PDF numérique 978-2-89733-862-6

ISBN ePub 978-2-89733-863-3

Première impression : 2014

Dépôt légal : 2014

Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Bibliothèque Nationale du Canada

Éditions AdA Inc.

1385, boul. Lionel-Boulet

Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7

Téléphone : 450-929-0296

Télécopieur : 450-929-0220

www.ada-inc.com

info@ada-inc.com

Diffusion

Canada : Éditions AdA Inc.

France : D.G. Diffusion

Z.I. des Bogues

31750 Escalquens — France

Téléphone : 05.61.00.09.99

Suisse : Transat — 23.42.77.40

Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Imprimé au Canada

Participation de la SODEC.

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Conrad, Lauren

[Fame game. Français]

La rançon de la gloire

(La rançon de la gloire ; t. 1)

Traduction de : The fame game.

Pour les jeunes de 13 ans et plus.

ISBN 978-2-89733-861-9

I. Beaume, Sophie, 1968- . II. Titre. III. Titre : Fame game. Français.

PZ23.C665Ra 2014 j813’.6 C2014-940823-4

Conversion au format ePub par:

www.laburbain.com

À Adam DiVello, qui m’a sortie de l’anonymat et m’a offert une carrière que je n’aurais jamais pu imaginer. Merci pour toutes les chances que tu m’as données et pour m’avoir offert le plus beau journal vidéo que l’on pourrait souhaiter avoir.

REMERCIEMENTS

Un merci tout particulier aux gens incroyables qui ont rendu la publication de ce livre possible… (Et comme je les ai déjà remerciés très souvent, voici ici les autres raisons que j’ai de le faire.)

Je remercie Farrin Jacobs de m’avoir sacrifié son temps, sa vie personnelle, ainsi que sa santé physique et mentale pour terminer ce livre avec moi. Et merci d’avoir porté un chapeau de fête toute la journée quand j’ai dû travailler le jour de mon anniversaire et d’avoir mangé du gâteau trois fois.

Je remercie Max Stubblefield d’avoir terminé toutes mes cartes de souhaits de Noël par « l’année prochaine sera notre année ». J’ai l’impression que « notre année » a eu lieu il y a deux ans, mais bon… Joyeux Noël quand même !

Je remercie Nicole Perez-Kruger pour ses bons conseils, comme « Si tu as l’intention de prendre des photos scandaleuses de toi, assure-toi de recadrer pour ne pas qu’on voie ton visage… ou d’être vraiment sexy ».

Merci Kristin Puttkamer d’avoir été la meilleure gardienne que mon chiot, Chloe, aurait pu avoir, ainsi que pour les millions d’autres choses que tu fais pour moi.

Je remercie PJ Shapiro d’avoir pris en charge mes dossiers juridiques les plus critiques… comme envoyer une lettre au ton agressif à mes étranges voisins qui n’arrêtent pas de venir dans ma cour.

Merci Dave Del Sesto d’avoir caché mon argent et ainsi m’avoir empêchée de le dépenser en achetant des chaussures.

Merci Emily Chenoweth, ta contribution à ce roman est inestimable. Je n’y serais pas arrivée sans toi.

Matthew Elblonk, je voudrais vraiment te remercier, mais je n’ai pas dormi au cours des deux dernières semaines pour pouvoir terminer ce roman avant la date butoir, et c’est toi qui m’as mise dans cette position. Je t’enverrai une belle lettre de remerciements quand le roman sera publié.

Un merci tout spécial à Maggie Starr, Sasha Illingworth et Howard Huang, ainsi qu’à toute l’équipe de HarperCollins : Melinda Weigel, Catherine Wallace, Christina Colangelo, Sandee Roston, Gwen Morton, Josh Weiss, Tom Forget, Sarah Nichole Kaufman, Lauren Flower et Megan Sugrue.

Et, comme toujours, un gros merci à tous mes amis et à ma famille. Votre soutien (et, pour être honnête, votre capacité à m’endurer) est très important pour moi, et je ne sais pas ce que je ferais sans vous.

Chère Madison,

On doit te le dire tout le temps, mais je suis ta plus grande admiratrice. J’ai regardé tous les épisodes des Métamorphoses de Madison au moins 10 fois. Je ne croyais pas que tu réussirais à convaincre Tanya de couper ses cheveux et de se faire refaire les dents, mais tu y es parvenue, et elle était tout simplement superbe ! Et tu avais raison à propos de la fille d’Oklahoma : personne ne peut avoir l’air élégant avec une jupe en velours côtelé et des chaussures de sport, surtout quand on a de gros mollets. Ha ha !

Tu étais ma participante préférée de Les plaisirs d’Hollywood. Je veux dire que tu as toujours été égale à toi-même, comme tu as pu le prouver, surtout quand ton passé a refait surface. Je sais que Jane est devenue en quelque sorte la vedette de l’émission, mais je crois que cette place te revenait. Ce n’est pas juste ; les filles comme Jane ont toujours tout ce qu’elles veulent.

As-tu parlé à Sophia ? Je sais que c’est ta petite sœur et que tu l’aimes, mais laisse-moi te dire que je trouve qu’elle a été particulièrement ingrate. Elle a eu tort de te faire sortir de l’émission. Je sais que tu aimes toutes tes admiratrices et que tu nous aurais tout révélé quand tu te serais sentie prête à le faire. C’est ton passé, et tu devrais pouvoir nous le raconter quand ça te convient !

C’est génial de voir tout ce que tu as accompli. Tu n’avais rien quand tu étais jeune, et tu as maintenant tout pour toi ! Tu avais un rêve, et tu as tout fait pour le réaliser. En voyant quelqu’un comme toi réaliser ses rêves en déployant tous les efforts nécessaires et en faisant appel à son courage, je sais que c’est possible de réaliser ses rêves. Tu es géniale. Tu es une inspiration pour moi. Je t’aime et je te remercie. Sérieusement, tu es mon idole !

Ma meilleure amie, Emma, m’a dit que tu seras dans une nouvelle émission sur PopTV. Est-ce vrai ? J’espère que c’est vrai ! Réécris-moi et envoie-moi une photo autographiée !

Je t’aime !

Xoxoxo Becca B.

Du bureau de Madison Parker

BA

Chère Becca,

Je te remercie pour ta lettre. Sans mes millions d’admiratrices et toi, ma vie ne serait pas aussi géniale. Merci d’avoir regardé Les Métamorphoses de Madison ! J’ai vraiment l’impression de donner au suivant avec chaque métamorphose. Une fille a bien le droit d’être belle, non ?

Personne ne peut s’attendre à être trahi par sa sœur (surtout pas à la télévision), mais Sophie était dans une période très sombre de sa vie. Je m’estime heureuse d’avoir pu payer les frais de sa cure de désintoxication et de pouvoir dire que nous sommes là l’une pour l’autre. Merci pour tout ton amour, qui m’a permis d’endurer la peine et la douleur, et merci d’avoir compris pourquoi je gardais mon passé secret.

En ce qui concerne la nouvelle émission, je ne suis pas censée en parler, mais comme tu es l’une de mes plus grandes admiratrices… Oui, nous travaillons actuellement sur une nouvelle émission, et oui, j’en suis la vedette.

J’espère que la photo que je t’ai envoyée te plaît. Je crois que c’est l’un de mes meilleurs portraits. N’oublie pas de me suivre sur Twitter @MissMadParker

Amicalement,

Madison

P.-S. Ne renonce jamais à tes rêves, et ne t’attends jamais à ce qu’on te donne ce que tu veux. C’est ce que j’ai fait, et regarde ce que je suis devenue !

1

un pas en avant

Cette fois-ci, Madison Parker avait amené Trevor Lord à elle. S’il voulait tant qu’elle fasse partie de la distribution de sa nouvelle émission, ce n’était certainement pas un peu de circulation sur Sunset Boulevard qui l’arrêterait. De toute façon, il venait tout juste d’ajouter une belle voiture sport à sa collection ; il pouvait bien l’utiliser.

La rançon de la gloire a besoin de toi, Madison.

Trevor s’avança dans sa chaise, son regard fixé sur son visage parfaitement maquillé.

— PopTV veut une autre émission à succès, et nous savons tous les deux comment y parvenir, dit-il à voix basse, d’un ton presque conspirateur.

Madison but une gorgée de son eau de noix de coco. Elle avait déjà dit à son agent, Nick, qu’elle accepterait la proposition. Trevor avait accepté de se plier à ses exigences financières (avec un peu de réticence), et une nouvelle émission de télévision signifiait qu’il serait possible d’obtenir plus d’entrevues dans les magazines et de meilleures offres de campagnes publicitaires. Mais elle voulait que Trevor travaille pour obtenir ce qu’il désirait.Il ne savait pas qu’il n’y aurait pas de nouvelle saison de son émission Les Métamorphoses de Madison. Personne ne le savait encore, et elle n’allait certainement pas le lui révéler. Après tout, les cotes d’écoute de l’émission avaient été parfaitement décentes d’après les critères de PopTV. Pourquoi Trevor Lord, le chef de production de Les plaisirs d’Hollywood, ainsi que son employée (sa sous-fifre), Dana, se seraient-ils déplacés pour se rendre au Soho House (restaurant que Madison avait choisi parce qu’il était près de son appartement et qu’on y servait une sublime salade de thon albacore grillé, mais surtout parce qu’elle aimait profiter de ses privilèges de membre le plus souvent possible) afin de l’amener à laisser tomber son émission ? De toute façon, en agissant ainsi, elle pouvait demander à son agente de publicité de laisser couler qu’elle avait appris d’une « source fiable » que Madison, et non le réseau, avait décidé de mettre fin à l’émission Les Métamorphoses de Madison pour pouvoir participer à La rançon de la gloire.

Trevor ignora le serveur qui rôdait autour de la table et qui tentait de décider s’il devait remplir la tasse de café du réalisateur ou non.

Les Métamorphoses de Madison est une excellente émission, mais elle ne parle pas de toi. Tu n’en as pas marre de dire aux gens de changer de coiffure et de perdre 10 kilos ? Le magazine Self leur dit exactement la même chose tous les mois.

Trevor leva enfin les yeux vers le serveur, mais seulement pour le chasser.

— Tu gaspilles ton talent, Madison, dit-il.

Madison haussa un sourcil épilé avec soin.

— Oh, Trev, tu sais vraiment comment charmer une fille.

Il lui adressa l’esquisse d’un sourire.

— Tu sais ce que je veux dire.

Madison se tourna vers Dana qui, comme à son habitude, semblait stressée au plus haut point. Elle avait de gros cernes sous les yeux, et ses cheveux semblaient plus secs qu’une pile de feuilles mortes. Elle avait certainement besoin d’une métamorphose de Madison ! Elle était l’antithèse de Trevor, qui semblait toujours calme et élégant sans avoir à faire le moindre effort. Dana ne lui retourna pas son sourire, et Madison se tourna de nouveau vers Trevor.

— Je ne vois pas ce que tu veux dire, lui répondit-elle. Pourquoi ne pas me dire clairement ce que tu veux ?

C’était la partie du processus qu’elle préférait : se faire courtiser. Et Trevor savait très bien comment donner l’impression à une fille d’être la plus géniale sur terre. Malheureusement, il pouvait aussi éteindre les projecteurs tout aussi rapidement. Madison avait donc l’intention de faire durer ce moment, de le savourer.

— Tu es accro à la caméra. Tu aimes être le centre d’attention. Tu veux que tous les regards soient fixés sur toi, Madison Parker.

Il s’adossa en croisant les bras sur sa large poitrine.

Madison renâcla, peu convaincue. Trevor n’avait rien trouvé de mieux que de dire des évidences pour ensuite agir comme s’il avait fait une découverte. Il se croyait intelligent.

Il fallait reconnaître que, durant le tournage de l’émission Les plaisirs d’Hollywood, Madison avait eu besoin de Trevor. Il était alors en position de force. Il choisissait les trames de l’émission, et il décidait qui obtenait le plus de temps à la caméra. Mais maintenant ? C’était Trevor qui avait besoin d’elle. Madison avait appris de Nick que sans elle, PopTV ne donnerait pas son feu vert à La rançon de la gloire.

Madison laissa son regard glisser vers le fond du restaurant, comme si elle admirait le paysage (les structures aux couleurs primaires du Pacific Design Center, qui se détachaient des immeubles blancs et des arbres verts avoisinants), puis elle fixa ses yeux bleus sur Trevor.

— Je suis la vedette ?

— Toujours, répondit Trevor en souriant. Tes admiratrices veulent te voir.

Madison ne put s’empêcher de lui retourner un petit sourire. Bien sûr que ses admiratrices voulaient la voir. Pendant deux saisons de Les plaisirs d’Hollywood, Madison avait partagé sa vie, ses ambitions et même son passé douloureux et autrefois secret avec elles. Au début, Madison avait été furieuse, prise d’une colère presque meurtrière quand sa sœur avait révélé qu’elle avait grandi dans un parc de maisons mobiles, un passé qu’elle s’était efforcée de cacher. Mais une fois la tempête des journaux à potins passée, elle avait constaté que son passé misérable l’avait rendue plus populaire, plus sympathique. Elle n’avait pas vraiment pardonné à Sophie (ou à Sophia, comme elle voulait maintenant qu’on l’appelle), mais elle n’avait plus envie de l’étrangler chaque fois qu’elle la voyait.

— Ce sera semblable à Les plaisirs d’Hollywood, continua Trevor. Tu seras avec d’autres filles.

Il avait prononcé ces mots comme si cela n’avait pas eu d’importance, mais Madison se raidit immédiatement.

— Quelles autres filles ? demanda-t-elle calmement.

Elle savait que c’était ainsi que ces émissions fonctionnaient : le réalisateur rassemblait un groupe de supposées amies, ou une famille dysfonctionnelle, ou encore une bande de collègues extravagants dans un salon, un chantier de construction, ou alors un autre endroit dingue du même genre. Mais elle n’avait aucune intention de partager le feu des projecteurs. Elle l’avait déjà fait dans Les plaisirs d’Hollywood. Elle avait déjà donné, et le temps était venu pour Madison Parker d’être au-devant de la scène. C’était à son tour d’être la vedette.

Trevor haussa les épaules évasivement.

— PopTV aime le format proposé : quatre filles qui sont sur le point de devenir des vedettes.

— Oh, Trev, soupira Madison, comme si elle parlait à un enfant incapable de comprendre. J’ai déjà franchi ce pas. Je suis rendue ailleurs.

Trevor et Dana échangèrent un regard que Madison ne parvint pas à déchiffrer, puis elle ressentit un pincement d’anxiété. Peut-être étaient-ils au courant pour Les Métamorphoses de Madison, après tout. Elle n’aimait pas l’admettre, mais Madison savait que Trevor avait raison : elle n’était pas encore une vedette. Chaque fois qu’elle faisait un pas en avant, un événement la forçait à faire un pas en arrière. Comment pouvait-elle savoir que cette fille à l’air innocent de Walnut Creek était allergique au Botox, mais pas du tout allergique aux poursuites ? Et comment pouvait-elle savoir que si on poursuivait l’émission, on poursuivait également l’entreprise de production de Madison ? Et comment était-elle censée savoir que l’entraîneur engagé pour l’émission était marié ? Il n’avait jamais porté d’anneau, et il n’avait certainement jamais parlé de sa femme quand il avait tenté de se rapprocher d’elle dans les toilettes d’un avion. Le réseau avait réussi à garder le couvert sur ces événements, mais plusieurs cadres coincés avaient apparemment décidé que le réseau ne pouvait plus se permettre de continuer de diffuser l’émission.

— Oh non, tu n’es pas rendue ailleurs, dit Trevor. Tu es rendue au point de passer au niveau supérieur.

Je l’ai échappé belle, pensa Madison.

— Et les trois autres filles ? demanda-t-elle. Qui sont-elles ?

— Gaby. Et deux autres, évidemment, dit Trevor en comptant sur ses doigts. Nous nous efforçons toujours de les trouver.

Madison hocha la tête. Gaby était un choix censé. Elle n’était certainement pas la chandelle la plus brillante sur le gâteau (pour user d’un euphémisme), mais elle était drôle. Elle était la seule participante de Les plaisirs d’Hollywood encore disponible ; Scarlett était partie pour Columbia, et Jane était redevenue la fille ordinaire et ennuyeuse que Madison avait toujours su qu’elle était. Donc, Madison et Gaby seraient réunies au petit écran. Parfait. Mais Madison ne croyait pas une seule seconde que Trevor était toujours à la recherche des deux autres filles.

— Tu pourrais au moins me donner un indice pour les deux autres filles, avança-t-elle.

Trevor lança un regard à Dana, qui pianota de ses longs doigts sur la table.

— Nous ne sommes pas encore certains, mais nous voulons une fille de l’industrie musicale. Et nous avons besoin d’une fille qui tente de devenir actrice, continua-t-il. Nous sommes à L.A., après tout. Même les serveuses ont une vidéo de démo et un portfolio de portraits à présenter.

Madison étouffa un rire. Une fille qui joue les Adele et une autre qui s’efforce de percer au grand écran. L’identité de la musicienne lui importait peu, mais celle de l’actrice… Madison aurait aimé faire la connaissance de cette pauvre fille qui croyait qu’une émission de téléréalité pouvait servir de porte d’entrée au cinéma. À moins d’être déjà bien établie, participer à une émission de téléréalité signifiait signer l’arrêt de mort d’une potentielle carrière au cinéma. C’était une règle élémentaire à Hollywood. Oui, on gagnait en notoriété, mais on passait ensuite le reste de sa carrière à se battre contre les stigmates laissés par le fait d’avoir été une « vedette de téléréalité ». Il devenait ensuite impossible d’obtenir un rôle dans un film, sauf pour y faire une brève apparition, le temps de lancer une réplique pour se moquer de son ancien rôle au petit écran. Quelle tristesse !

Madison jouait avec une boucle de ses cheveux platine.

— Tu sais, Trevor, je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée. J’ai partagé la vedette pendant Les plaisirs d’Hollywood, et…

Trevor ne leva même pas la main pour l’arrêter. Il l’interrompit, tout simplement.

— Que dirais-tu de 30 000 de plus par épisode pour alléger tes inquiétudes ? Mais on a besoin de ta réponse d’ici la fin de la journée. Sinon, on devra chercher quelqu’un d’autre. Et je suis certain qu’on n’aura aucune difficulté à trouver quelqu’un d’autre qui voudra accepter ce rôle.

Madison inspira en s’efforçant de garder une expression neutre. (Grâce à des années d’injections de Botox, ce n’était pas vraiment difficile.) Soudainement, il était question d’argent. De vrai argent. Et Madison avait toujours besoin d’argent, parce que c’était coûteux d’être aussi belle. Elle pouvait à peine s’imaginer l’expression de son agent quand elle lui raconterait tout. Nick serait très fier d’elle.

— PopTV enverra l’offre révisée à ton agent, dit Trevor, comme s’il avait lu dans ses pensées.

Il était passé maître dans l’art d’avoir une longueur d’avance sur les filles dans ses émissions en leur imposant des événements à la tournure inattendue, que ce soit sur le plateau de tournage ou ailleurs.

— Et je suis la vedette, dit Madison d’une voix ferme.

Trevor sourit.

— Tu sais très bien qu’une vedette ne se crée pas, dit-il doucement. On peut seulement la révéler au monde.

Madison éclata de rire. C’était un autre trait caractéristique de Trevor. Il avait toujours une phrase vide de sens à dire. Elle aimait bien cette facette de lui.

— Et personne ne sera payé plus que moi ?

Trevor rit.

— Crois-tu vraiment que le réseau pourra se permettre de payer les autres plus cher après t’avoir versé ce cachet ?

Madison but une autre gorgée de son eau de noix de coco, puis, très doucement, elle lui tendit la main.

— Dans ce cas, dit-elle tandis que sur ses lèvres se dessinait un superbe sourire à 10 000 $, je crois bien que c’est marché conclu.

2

un bon signe

Tandis qu’elle se rendait à sa voiture au pas de course, Kate Hayes retira son tablier aux couleurs de la boutique Coffee Bean & Tea Leaf en tirant ses cheveux blond vénitien de l’élastique qui les retenait. C’était sa dernière entrevue pour la nouvelle émission de Trevor Lord, et elle ne voulait pas arriver en retard. Elle avait déjà vu Dana deux fois, et elle avait apparemment bien répondu aux questions, parce que l’assistante de Trevor l’avait appelée ce matin pour lui demander de venir la voir à 14 h. « Et n’oublie pas ta guitare », lui avait-elle dit d’une voix sirupeuse, mais ferme.

Quand Dana l’avait approchée, au Coffee Bean & Tea Leaf, Kate ne savait pas quoi penser. Elle avait remarqué la grande femme au regard soucieux qui l’avait longtemps observée derrière le comptoir, après voir payé son café crème à la vanille et au lait de soya sans sucre. S’efforçant de garder une expression neutre, Kate avait continué de moudre les grains en faisant semblant qu’il n’y avait rien d’inhabituel au fait qu’une étrangère l’observe comme si elle avait été un animal exotique. Enfin, au moment où toute cette attention commençait à faire flipper Kate, Dana s’était présentée. Elle était réalisatrice télé, et elle se demandait si Kate était la fille qui avait fait une version de Girls Just Want To Have Fun sur YouTube.

— Qui n’a pas fait sa version de Girls Just Want to Have Fun ? avait répondu Kate, toujours incapable de déterminer si Dana était sérieuse. C’est sans doute la chanson la plus chantée dans les karaokés.

Dana avait passé la main dans ses cheveux secs en soupirant.

— Non, avait-elle répondu.

Elle parlait de sa version, qui avait fait de la chanson joyeuse des années 1980 de Cyndi Lauper une lente et presque déchirante critique des classes sociales, un appel à l’indépendance d’une jeune fille.

— C’était toi, n’est-ce pas ? avait demandé Dana en plissant ses yeux bruns.

Kate avait été décontenancée. C’était une chose d’être reconnue dans sa ville natale de Columbus, en Ohio, mais à L.A. ? Oui, sa vidéo YouTube était devenue un phénomène viral depuis que Courtney Love avait envoyé un tweet presque incompréhensible à propos de la vidéo (Qui c’est, cette gonz géniale que j’ai découverte par hasard ? Je l’adore !), que les filles de HelloGiggles.com en avaient fait leur sélection du jour et que le magazine Rolling Stone avait ajouté un petit profil sur le site Web du magazine. Kate n’avait aucune idée de la façon dont tout cela était arrivé, mais elle était devenue, brièvement, un peu plus célèbre.

Mais bon, c’était Los Angeles, là où des milliers de gens étaient un peu célèbres. C’était l’endroit où on pouvait se demander mille fois par jour « Où l’ai-je déjà vu ? » en croisant un inconnu et où presque tout le monde avait vécu un bref moment de célébrité, qui avait pris fin aussi rapidement qu’il avait commencé.

Dana lui avait demandé de venir faire un essai, et Kate s’était surprise à accepter sa proposition. Mais tandis qu’elle prenait place dans la petite salle à peine décorée

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