Les sorties de route les plus spectaculaires sont souvent les plus inattendues. La scène se passe dans un décor désormais familier pour nombre d’habitués de la chaîne YouTube Thinkerview : un fond noir, des fauteuils noirs, et des invités éclairés par des spots de lumière crue. L’intervieweur, connu sous le pseudonyme de Sky, est invisible. Mais on l’entend poser ses questions. Ce 23 octobre, l’un de ses trois invités, l’économiste et directeur de recherche au CNRS Gaël Giraud prend ses aises.
Au bout de vingt-trois minutes d’entretien, entre deux tutoiements, l’homme (par ailleurs prêtre jésuite) se lance dans un tunnel d’explications de plus en plus échevelées : « L’arrivée de Macron à Rothschild a été un enjeu décisif pour lui, au sens où il a été pris sous la coupe, écoutent, attentifs. David de Rothschild « a un grand projet eschatologique qui est la privatisation absolue du monde et la médiocrisation de l’Etat de manière qu’un traumatisme comme les nationalisations [NDLR : des banques] de 1981 ne soit plus possible », assure Gaël Giraud. Rossello approuve de la tête, Gilles Raveaud se contorsionne, manifestement un peu gêné. L’intervieweur est invisible en contrechamp, mais on le devine mi-amusé, mi-pantois. « Attends, c’est une extrapolation, c’est écrit, c’est ton point de vue, c’est quoi ? » Gaël Giraud, sûr de son fait, lance : « C’est mon point de vue sur une information qui circule à Paris. Emmanuel Macron, d’une certaine manière, est le porte-flingue de David de Rothschild. Il est un peu comme les enfants-soldats au Congo, c’est-à-dire les enfants qui sont capables de tout… » Hors-champ, Sky contre-attaque : « Oh non, attends, on ne peut pas faire ce parallèle ! » Gaël Giraud assure que si, et la séquence porte ensuite sur la nationalisation d’EDF.