Une petite quinzaine de jours et de nuits sans Twitter. Jérôme Godefroy n’avait jamais enduré pareille épreuve. Pas un seul message posté sur le réseau à l’oiseau bleu. Pas le moindre « RT » (ou retweet) pour relayer le gazouillis (« tweet » en anglais) d’un autre. Zéro « j’aime » pour signaler une publication intéressante. Rien. Deux semaines de diète numérique absolue. Tout au long de cette croisière aoûtienne au large du Groenland, l’ancien journaliste d’Europe 1 et de RTL a été réduit au silence, lui qui poste ses réflexions, réactions et emportements dès potron-minet chaque jour que Twitter fait.
Pas le moins du monde désintoxiqué, l’« ancien speaker à la TSF, né sous Vincent Auriol [président de la République de janvier 1947 à janvier 1954] », tel qu’il se présente sur le réseau social, s’est dépêché d’annoncer urbi et orbi son retour, à Paris et sur la Toile. « Mon public [les 44 000 abonnés à son compte] a réagi en me disant “vous avez raté ça”, ou “on aurait aimé vous entendre sur tel sujet”, raconte-t-il. C’est bon pour l’ego ! » « Compulsif », il twitte au rythme effréné de cinq à six heures quotidiennes. « Je m’engage avec une totale liberté, je gueule, je suis parfois méchant, reconnaît-il. Tout en faisant gaffe à ne pas frôler la correctionnelle. » Ce qui ne lui a pas épargné deux suspensions temporaires pour de vilains tacles contre ses têtes de Turc mélenchonistes et écologistes.
L’homme aux presque 260 000 messages depuis 2009 est bien connu de la analyse Nicolas Vanbremeersch, le président du cercle de réflexion Renaissance numérique.